AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,59

sur 95 notes
5
3 avis
4
6 avis
3
6 avis
2
1 avis
1
0 avis
Leonard Michaëls rencontre Sylvia à New-York en 1960.
Elle est étudiante à l'université, lui a arrêté ses études et veut devenir écrivain. Très vite, ils se marient et emménagent ensemble dans un appartement vétuste du quartier halluciné de Greenwich Village.
Mais Sylvia ne tarde pas à se montrer caractérielle, maladivement jalouse, excessivement possessive et sujette à des changements d'humeur aussi rapides qu'incompréhensibles.
Le couple se dispute, se déchire jusqu'au point de non retour avec le suicide par overdose de Sylvia.

C'est en 1990 - soit 30 ans après les faits - que Leonard Michaëls s'est décidé à relater sa relation tumultueuse avec Sylvia, sa 1ère compagne. La maturité lui permettant alors d'analyser avec la distance nécessaire cet amour destructeur, et lui donnant la possibilité d'appréhender totalement l'esprit maladif de Sylvia, une folie que le jeune homme qu'il était alors s'évertuait à nier.
D'une plume juste, précise et éminemment touchante, l'auteur confesse sa culpabilité, son désarroi et son impuissance face à cet amour douloureux et tragique.
Les éditions Christian Bourgeois ont eu la bonne idée de rééditer les oeuvres de cet auteur peu connu en France, mort en 2003.
Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          250
Ce petit livre assez dense nous relate un épisode dramatique de la vie de Léonard Michaels. le récit est entrecoupé de passages de son journal intime de l'époque, alors qu'il vivait en couple avec Sylvia, jeune étudiante, et que lui-même s'attelait difficilement à l'écriture de ses fameuses nouvelles.
Leur relation amoureuse était faite de passion déchaînée, mais aussi de fréquentes disputes orageuses, pour un oui, pour un non. Sylvia était fragile et psychiquement instable.

Ce livre est le témoignage d'un couple qui se disloque, pris dans le tourbillon de la maladie, à bout nerveusement, en loque.
J'avoue avoir trouvé cette lecture assez ereintante, par moments, à cause de toutes les disputes racontées. Mais c'est tout l'intérêt de ce roman, celui de suivre un comportement destructeur, débouchant sur l'issue malheureusement sanglante et regrettable.

Cependant, le point de vue de Léonard Michaels le narrateur, désorienté, nous ramène sur un angle différent à certains instants et dévie quelques peu la narrative, ce qui est tout aussi bien.

J'ai préféré le Club, du même auteur, mais je recommande aussi ce petit livre, qui est jugé comme un "bijou romanesque" par le journal la Croix.
Commenter  J’apprécie          80
Ce texte est une autobiographie romancée de trois années de la vie de l'auteur (de 1960 à 1963). Années de vie commune avec Sylvia, sa première femme.

C'est le genre de livre qui me met mal à l'aise. La narration trente ans après de cette relation destructrice est remarquable parce que l'auteur ne se plaint jamais, n'accuse jamais Sylvia de folie, et parce qu'il montre bien à quel point le couple était englué dans une situation sans issue. Sans aucun recul, sans rien connaître de ce qu'est un couple "normal", l'auteur ne peut comprendre que son mariage est voué à l'échec et Leonard Michaels le décrit parfaitement bien.

Pourquoi ce roman me met-il mal à l'aise ? A cause de toutes les raisons évoquées plus haut, le lecteur est en empathie totale avec l'auteur et aimerait lui crier : "laisse-la tomber, elle te détruit, elle vous détruit, fuis !" mais voilà, le lecteur ne peut qu'assister, muet et désemparé à la description de ce terrible amour qui a été vécu et sur lequel il n'a pas de prise bien sûr !

C'est glauque, c'est déchirant et trop bien écrit pour que le lecteur arrive à regarder la situation avec de la distance… L'auteur nous emmène dans sa vie, dans son univers, et nous noie avec lui…
Lien : http://krolfranca.wordpress...
Commenter  J’apprécie          50
C'est l'histoire d'un amour, d'un mariage ; c'est une histoire qui a cinquante ans, et qui fait encore mal.

Leonard Michaels, écrit son histoire avec Sylvia en 1990, soit exactement trente ans après l'avoir épousée, et avoir vécu quatre années houleuses, passionnelles et destructrices avec elle.

Il aura fallu 30 ans à Leonard pour pouvoir mettre en ordre et en mots cette histoire. Pour prendre le recul nécessaire sur ce qu'il a vécu, subi, aimé.

En 1960, Leonard tombe amoureux de Sylvia en un regard ; un après-midi, muet devant sa beauté, fasciné par cet être exceptionnel. Ils vont vivre ensemble, un peu, avant de se marrier. Et ces quelques mois auraient dû suffire à Leonard pour se rendre compte que quelque chose ne va pas avec Sylvia ; qu'elle porte en elle une terrible souffrance, un mal-être infernal qui s'exprime par des crises d'hystérie, par des cris, des menaces, des mouvements d'humeur imprévisibles. Qui s'exprime contre lui, l'homme qu'elle aime, jamais assez, jamais de la bonne façon ; jamais. Cet amour lui fait mal, parce qu'il ne pourra jamais combler les failles que Sylvia porte en elle ; il fait mal parce qu'elle l'a investi de tant de choses dont Leonard n'a pas connscience qu'il est forcément décéptif.

Cet amour lui fait mal parce qu'il la dégrade encore un peu plus.

Et Leonard dans tout ça ? Pourquoi reste-t-il ? Pourquoi accepte-t-il ces excès, ces menaces, ces crises impossibles à contrôler ? de quelles peurs est-il lui-même constitué ? Pourquoi, c'est la question qui traverse le lecteur tout le temps de ce livre, et qui n'aura jamais de réponse. Parce qu'il n'y a pas de réponse rationnelle à la folie, parce qu'elle n'est pas bonne, cette question.

Leonard Michaels le sait bien, aujourd'hui. Il ne pose plus cette question. Il livre ses souvenirs, entrecoupés de morceaux de son journal de l'époque. Il ausculte cet amour, donne les faits, tels q'ils ont été vécus par lui, tels qu'il s'en souvient. Mais de pourquoi, non.

Il n'y a pas de raison à l'amour, pas de raison au drame, pas plus il y a trente ans qu'aujourd'hui. Ils se sont détruits, ils se sont aimés ; ils auront été vivants.
Commenter  J’apprécie          50
C'est l'histoire d'un bref mariage et de sa désintégration. C'est l'histoire d'un amour toxique. Un homme et une femme se rencontrent, et c'est le coup de foudre. Les deux jeunes gens vont vivre une vie de bohème dans le New York des années 60. Il sort de l'université, veut écrire. Elle est brillante, mais passablement perturbée
Une relation étrange s'installe entre eux deux. On sent d'emblée que cela va mal finir. Il est amoureux fou, cela crève les yeux. Il se rend compte de son déséquilibre mental, mais n'est pas armé pour y faire face. Il écrit « Je ne deviendrai pas fou. Pas moi. Une santé mentale à la limite de la bêtise me maintient en vie »
Il aime Sylvia, et l'épousera « parce qu'on n'abandonne pas une orpheline » lui dira son père.

C'est sa propre histoire que nous relate l'auteur 40 ans après.
Ce texte est court, mais tellement dense. Il vous happe ; une fois en main on ne le quitte plus. Un pur bonheur.

Commenter  J’apprécie          50
La première fois que j'ai vu la couverture de ce roman quand il est sortie en version brochée chez Bourgois, j'ai cru qu'il s'agissait de Sylvia Plath et non d'une autre américaine. Comme quoi, l'importance d'un prénom est automatiquement lié à une personne fictive ou imaginaire. Là il s'agit de Sylvia Bloch la future femme de Leonard. Ce roman "Sylvia" est une plongé dans le New York des année 60 et en pleine guerre du Vietnam, dans le quartier artistique de New York Greenwich Village. Leonard désire écrire, c'est sa grande passion. Il rencontre Sylvia :"Sylvia était mince et bronzée. Ses cheveux lui descendaient à mi-dos. de longues mèches lui voilaient les yeux, donnant l'impression qu'elle était timide ou qu'elle se cachait modestement, mais aussi qu'elle était plus petite que la moyenne." Elle est orpheline de père et de mère, étudiante. Elle est une jeune femme fragile qui a fait une tentative de suicide en s'ouvrant les veines. Nombreuses sont les disputes au sein du couple. Leonard les décrit dans son journal intime. Cela n'empêche pas la passion au sein du couple l'amour fou à l'image de celui dans l'Eclipse d'Antonioni avec Monica Vitti et Alain Delon. C'est un univers en Noir & Blanc, comme la couverture, qui se dégage de ce court roman. Voilà, un roman qui nous colle à la peau comme un parfum capiteux. Sylvia est une personne étrange à la fois hystérique, jalouse, imprévisible, droguée et sombre dans la folie. Ce comportement étrange est dû en partie à cause de la drogue ou l'alcool qu'elle prend en grande partie. Pour revenir à mon introduction le rapprochement entre Sylvia Plath et Sylvia Bloch est curieusement assez similaire deux femmes fragiles, qui doivent faire face à leurs démons. Elles ont connu des rapports violents et passionnelles avec leurs maris une fois marié qui frisent la folie pour sombrer dans le suicide.
Tout ce court roman tourne autour de Sylvia. La bande son de ce roman est jazzy (Nina Simone, Thelonius Monk, Charlie Mingus, Miles Davies ...). C'est le second roman de Leonard Michaels et "Sylvia" est une biographie romancé. Je découvre cet auteur d'origine polonaise né à New York en 1933. Il a enseigné l'écriture, la critique littéraire et à la poésie romantique à Berkeley. Il est décédé à Berkeley en 2003. Une introduction a ce livre signé Diane Johnson qui la connu à Berkeley en Californie à la fin des année 60 en 1968. Sylvia sa femme s'est suicidée
Commenter  J’apprécie          40
Comment la folie détruit un couple. le sujet est intéressant, on sent de façon évidente que la fin sera inexorablement tragique. La construction du récit m'a cependant moins convaincue. (octobre 2011)
Commenter  J’apprécie          40
Magnifique livre : à la fois portrait en demi-teinte d'une jeunesse bohème à la dérive dans les années 60 à New York et récit autobiographique tout en retenue, qui ne tombe jamais dans l'apitoiement ou le ressassement.
En refermant ce livre, on a très envie de lire les nouvelles qui ont contribué à la reconnaissance de cet auteur aux Etats-Unis et publiées par le même éditeur sous le titre "Conteurs, menteurs".
Commenter  J’apprécie          40
'est l'histoire bouleversante d'un amour fou qu'a vécu l'auteur avec sa première femme, Sylvia Bloch. Une histoire qui m'a fait l'effet d'un ouragan dévastateur qui m'a emporté avant de me balancer en vrac sur la plage ...

Dans le New York des années soixante, à l'époque du jazz et de la prose de Kérouac, "Jenny", un jeune homme surqualifié ne rêve que d'écrire. Il rencontre chez une amie une jeune femme aux longs cheveux noirs, Sylvia Bloch, dont il tombe éperdument amoureux. Ils vont vivre une relation passionnelle mais au delà de l'amour Sylvia se montre extrêmement jalouse, possessive, capricieuse, ... jusqu'à se heurter dans un corps à corps érotique qui finissait par devenir sexuel.
Jenny n'a ni le recul, ni l'expérience pour percevoir la réalité et l'issue tragique de cette relation.

Il a fallu 30 ans à l'auteur pour raconter cette histoire dont il avait consigné les grandes lignes dans un journal qu'il tenait à l'époque et qui lui permettait de ne pas sombrer dans la folie avec elle. Une folie dont il ne l'accuse à aucun moment. Il ne tente pas de faire une analyse mais juste de retranscrire ses émotions.

"Leur silence et leur musique me tendaient un miroir dans lequel Sylvia et moi incarnions des créatures marginales, moralement choquantes et de mauvais aloi. le portrait n'était pas faux, mais il semblait injuste. En fait, il ne savaient rien de rien. Moi non plus d'ailleurs, lorsque je tenais Sylvia dans mes bras que je la traitais de tous les noms avant de lui dire que je l'aimais. Je ne savais pas que nous étions perdus."

C'est également un tableau du New York des années soixante dans lequel on croise toutes sorte d'intellectuels et de marginaux avec qui Sylvia et Jenny refont le monde dans des soirées enfumées alors que la réalité même se cache aux yeux de tous !

Lien : http://depuislecadredemafene..
Commenter  J’apprécie          32
Même si je n'ai pas trop réussi à rentrer dans ce livre, j'ai été très intéressée par le récit d'une relation amoureuse destructrice. L'auteur analyse très précisemment les réactions de chaque protagoniste et ce livre est de très bonne facture.
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (242) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1704 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}