Elvis sur Seine

La collection Mona Cabriole est une série de polars rock dans Paris - 20 arrondissements - 20 romans - 20 auteurs. Chaque écrivain met ainsi en scène la jeune journaliste de Parisnews dans un arrondissement de la capitale et dispose d'une carte blanche pour introduire une dimension musicale dans son roman.

Paris, musique, la personnalité de la journaliste Mona Cabriole, telles étaient les contraintes imposées à l'auteur pour ce roman qui nous invite à une excursion dans le 7ème arrondissement, à une incursion dans la vie - la mort ? - du King. Stéphane Michaka tient le rythme, ça balance. Pour être rock, Elvis sur Seine l'est, entraînant et enlevé, sexy et noir, ironique et impudique, des scènes parisiennes à l'accent américain. Et j'ai adoré ça bien que n'ayant pas retrouvé l'émotion, le trouble envoûtant de la fille de Carnegie.

Ecrire que Stéphane Michaka a du style ne relève pas de l'euphémisme mais du pléonasme. Il donne corps à ses personnages et vie à ses décors en tirant les ficelles d'une intrigue documentée à la fois policière et intime qui se déploie entre cynisme, burlesque et suspense. La présence de Mona Cabriole - sa féminité, sa vérité - est remarquable. Et hilarante. Quoique.

Une écriture scénique, toujours visuelle et efficace, des apartés en introduction des chapitres datés, localisés. Au-delà de l'évidente maîtrise narrative, un regard et le goût de la description toute en images, un sens de la formule savoureux et des dialogues percutants. Où l'on croise la plume de l'homme de théâtre.


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Michaka Stéphane, - "Elvis sur Seine" - éditions La Tengo collection Pocket, 2013 (nouvelle édition "revue et corrigée par l'auteur" car la première était sortie en 2011) (ISBN 978-2266227841)

Une fois de plus, c'est typiquement le genre de roman qui devrait obligatoirement figurer au programme des étudiants en lettres, tant il déborde de bonne volonté tout en étant raté : une écriture scolaire, une intrigue poussive tirée par les cheveux, une héroïne tout juste du niveau des "fantômettes" de la série rose et une aspiration touchante à rendre compte d'un "immense savoir" accumulé sur la vie d'Elvis Presley.
Une bonne volonté incontestable et palpable, hélas consternante...

Roman plaisant, à l'intrigue un peu tordue mais qui se tient, finalement (de toute façon, l'intrigue tordue est assez cohérente avec le tempérament un peu loufoque de l'héroïne).
En réalité, ce roman vaut surtout pour la qualité de l'écriture, à la fois soignée et vivante et les fréquentes pointes d'humour, plutôt fin et subtilement dosé.
Stéphane Michaka sait (et aime) écrire et a un don pour mettre en scène ses histoires.