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EAN : 9782253005155
296 pages
Le Livre de Poche (02/01/2019)
4.44/5   194 notes
Résumé :
Coquelin : Alors, votre pièce ? Comédie ? Tragédie ?
Edmond : Tragédie (regard noir de Coquelin). Comédie.
Coquelin : Mon rôle ?
Edmond : Un... poète. Fin bretteur. Avec un grand... Nez.
Coquelin : Un grand... nez ?
Edmond : énorme.

Après l'échec de 'La princesse lointaine', ruiné, endetté, Edmond tente de convaincre le grand acteur Coquelin de jouer dans sa prochaine pièce. Une comédie héroïque, en vers, dont il n'a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (43) Voir plus Ajouter une critique
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Edmond Rostand, marié, deux enfants, n'arrive plus à nourrir sa famille après l'échec de sa pièce "La princesse lointaine", pourtant jouée par la grande Sarah Bernhard. « Ses vers ampoulés viennent d'un autre siècle ».
Il cherche l'inspiration pour rebondir.
C'est à cause d'un service rendu à un ami (lui écrire des lettres pour une amie amante) qu'il trouve l'idée du personnage de Cyrano. Ce personnage a réellement existé et inspirait l'auteur, mais celui-ci ne savait comment le mettre en scène et ce Cyrano amoureux fera sa gloire.
Pourtant l'affaire n'était pas gagnée ! A l'époque, 1897, c'étaient Feydeau et Courteline qui tenaient le haut de l'affiche et remplissaient les salles avec leurs comédies. Alors écrire une pièce en alexandrins (Et dans quelles conditions ! Mais je vous laisse les découvrir), composée de cinq actes situés dans des lieux différents, avec une liste d'acteurs longue comme le bras, relevait de la gageure... Personne n'y croyait et surtout pas Edmond !
Alors, alors...

Alors, j'ai pris grand plaisir à assister à cet accouchement qui se révélera une petite merveille, avec son héros romantique, batailleur, matamore, farceur mais aussi timide et complexé. Un personnage hors norme ! Et si je ne devais choisir qu'un rôle à jouer dans tout le répertoire français, ce serait celui-là : plus de 1600 alexandrins et quel panache !

Lien : http://mespetitesboites.net
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Voilà longtemps que je n'avais pas lu une pièce de théâtre et je dois dire que je me suis régalée avec Edmond. Alexis Michalik était un parfait inconnu avant cette lecture et j'ai beaucoup apprécié la qualité de sa plume qui m'a véritablement transporté.

On suit ici Edmond Rostand (eh oui, rien que ça !) et l'écriture de Cyrano de Bergerac. Pari ambitieux pour un jeune auteur mais le livre lui rend un magnifique hommage et surtout nous donne envie de nous (re)plonger dans cette pièce devenue classique.

Ce genre théâtral est vraiment bien choisi et je ne pense pas que le rendu serait pareil sous la forme d'un roman. J'ai apprécié le fait de lire une pièce de théâtre, pour le coup, les répliques fusent, les quiproquos s'enchainent et l'humour est archi présent.

Les personnages sont terriblement attachants, Edmond, bien sûr, dont l'écriture de cette nouvelle pièce n'est pas une mince affaire. Son épouse qui croit toujours en lui malgré le manque de succès et les femmes qui lui tournent autour. Leo, le personnage don juan de la pièce et j'en passe.

J'ai passé un excellent moment avec cette pièce remarquable et je suis maintenant curieuse de voir ce que cela peut donner sur grand écran.


Lien : https://missmolko1.blogspot...
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En 1897, Edmond Rostand est un doux rêveur, un poète sublunaire qui semble tout droit débarqué d'un autre siècle ou au moins du printemps 1835, un écrivaillon qui se pâme pour les vers d'un Musset, pour les drames d'un Hugo ou d'un Dumas.
Pire encore: un plumitif qui lorgne vers les amours tristes d'un Jauffré Rudel.
En un mot comme en cent, c'est un ringard, un looser dont les vers ampoulés sont aussi démodés qu'une coupe mulet en 2021 et ne séduisent plus personne…
Ni le public, qui préfère à sa "Princesse lointaine" les pièces de Courteline ou de Feydeau -ces deux-là n'ont pas le triomphe modeste, les crétins!- ni Rosemonde, son épouse qui se soucie plus de l'entretien du ménage et de leurs deux enfants que de poésie.

Quand s'ouvre le premier acte Edmond flirte dangereusement avec la neurasthénie. Son ami Léo en personne ne parvient même plus à ne lui arracher ne serait-ce qu'un pauvre sourire.
Non, décidément, Edmond broie du noir et ne croit plus en rien.
Heureusement, d'autres croient en lui et c'est ainsi que le grand Coquelin, par le truchement de la tonitruante Sarah Bernhardt, s'en vient lui commander une pièce pour le français. Une comédie.
S'il est d'abord tenté de refuser (les comédies, ce n'est pas sa tasse de verveine), notre dramaturge, pressé par sa femme et ses créanciers accepte la commande alors que l'inspiration le boude résolument et que l'angoisse de la page blanche le tenaille encore et toujours.

Mais c'était sans compter sur un cafetier non dénué de noblesse, une costumière un peu fleur bleue, un séducteur invétéré et l'urgence d'un délai beaucoup trop court.

Cette pièce est une réussite, un miracle, un tour de magie, une nuit passée à rire et à danser, un clair de lune évanescent, un fracas gascon, un arc-en-ciel Belle Epoque.

Il fallait en avoir, de l'audace, du panache pour s'attaquer à l'une des pièces les plus fameuses de la langue française.
Il en fallait du talent pour ériger Edmond Rostand en personnage et tous les autres avec lui.
Il en fallait de la fantaisie, un bon grain de folie même, pour imaginer les prémices et la création de "Cyrano de Bergerac".

Par chance et par bonheur Alexis Michalik ne manque d'aucune de ces trois qualités: panache, talent et fantaisie sont résolument de son côté, comme elles étaient du côté d'Edmond Rostand, même si lui-même ne le savait pas.
Et comme les trois mousquetaires qui étaient quatre, il en fallait une quatrième, de qualité pour réussir le miracle qu'est "Edmond": il fallait du coeur, il fallait aimer "Cyrano de Bergerac" pour parvenir à ce fabuleux résultat. Ce bijou.

Que les dieux de la littérature et du théâtre en soient remerciés: Alexis Michalik aime Cyrano de Bergerac et lui rend ici un hommage virevoltant et virtuose, en même temps qu'il rend hommage au théâtre et aux comédiens, à ce monde du spectacle et de la culture sans lequel la vie serait atrocement maussade (!) que j'ai eu la chance d'aller applaudir trois fois au Théâtre du Palais Royal (excessive moi?), que j'ai aimé au cinéma (obsessionnelle? Jamais!) et qu'enfin j'ai lu avec plaisir, avec délectation, peuplant avec bonheur mon salon des personnages hauts en couleurs et des répliques enlevées créées par l'auteur.

En attendant d'y retourner.
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Emboîtements boiteux : dans cette BD, une pièce dans une pièce.
Et vu l'ampleur de la pièce d'origine (Cyrano de Bergerac), ça risque d'être gêné aux entournures.
Ça l'est. On s'y perd entre producteurs, financeurs, acteurs (les 2 Roxane se ressemblent trop), et les différents rebondissements trépidants donnent le vertige.
.
Le film de Rappeneau (1990) avec Depardieu dans le rôle de Cyrano est magistral, inoubliable. Heureusement que j'avais ces références pour me sentir de temps en temps en terrain connu - je ne me lasse pas des tirades sur le nez.
On m'avait vanté le dramaturge & metteur en scène Alexis Michalik.
L'histoire des débuts difficiles de Rostand en tant qu'auteur, et la genèse de cette pièce ne m'ont pas intéressée (récit trop foutraque ?), d'autant que je n'ai pas su démêler la part de fiction.
J'essaierai d'autres pièces plus 'lisses' de Michalik, et d'abord en format texte.
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"La princesse lointaine", pièce d'Edmond Rostand, est un échec.
Alors qu'il doit à tout prix écrire une nouvelle pièce, Edmond n'en a que le titre "Cyrano". Cependant, il peine à trouver l'inspiration... jusqu'à ce qu'en aidant un ami à courtiser une jeune demoiselle qui adore ses pièces, les mots lui viennent sans rechigner.
Je me suis de nombreuses fois demandée si cette pièce était une pure biographie ou si elle avait été romancée par Alexis Michalik. Sans doute la deuxième option, mais qu'importe ! Cette pièce est un régal. C'est délicieux de retrouver maintes références à Cyrano dans l'entourage de Rostand : on reconnaît avant lui ce qui l'inspirera pour sa pièce, et on sourit en reconnaissant les vers. Drôle, touchante, cette pièce est, comme je l'ai déjà dit, un délice. Je la conseille à tous ceux qui ont apprécié Cyrano, et à tous ceux qui aiment les jolis mots !
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critiques presse (2)
BDGest
09 novembre 2018
Edmond est un pari réussi. Léonard Chemineau, accompagné d'Alexis Michalik, livre une histoire enlevée, réjouissante et romancée sur la genèse d'un des fleurons du théâtre français. De quoi donner l'envie d'en apprendre plus sur Edmond Rostand ou d'aller voir sa version sur les planches en attendant le film.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
05 novembre 2018
Un travail qui s’est fait dans une parfaite complicité entre deux artistes issus de deux univers artistiques différents, chacun s’efforçant de prendre en compte les contraintes de l’autre. Le résultat demeure convaincant et se lit avec plaisir, même si l’on a un peu perdu de vue l’intrigue de Cyrano.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
LEO
Je l'ai invitée a partager un verre, mais la demoiselle est farouche. Elle n'accepte de venir qu'avec une amie.

EDMOND
Deux pour le prix d'une. Quand la vois-tu?

LEO
Ce soir.

On entend le "Galop infernal" d'Orphée et Eurydice (Offenbach) qui commence.

EDMOND
Ce soir? (Comprenant.) Oh ! non. Léo, non

LEO
Son amie te plaira : elle porte des lunettes, c'est qu'elle sait lire. Vous allez pouvoir avoir une conversation bien ennuyeuse, comme tu les aimes !
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[ Coquelin, interprète de Cyrano, et Maria, qui joue Roxane ]
- Et ce sera un triomphe. Le petit* nous a pondu une pièce magnifique. Dans 100 ans, elle se jouera encore.
- Tu le crois vraiment ?
- Les grands acteurs rêveront de jouer Cyrano, les jeunes actrices de jouer Roxane. Et tout le monde se souviendra du nom d'Edmond.
- Et aura oublié le nôtre.
- C'est vrai... Mais ce soir, on ne nous oubliera pas. Pour nous autres, acteurs, demain n'existe pas ! Nous sommes des artisans de l'éphémère, mon Coq. Allons leur montrer notre art.
(p. 98)
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.
* Edmond Rostand n'a que 29 ans
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Seul compte le désir. Le désir pousse les hommes à conquérir des empires, à écrire des romans ou des symphonies. Mais, lorsqu'il est assouvi, les hommes cessent leurs exploits.
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Monsieur Honoré :

"Mais il est un endroit, un seul, où nous sommes tous côte à côte dans l'ombre : c'est au théâtre. J'ai vu un homme pourfendre les préjugés, refuser les compromis, mourir pour son idéal. Vous avez, messieurs, de l'or entre les mains. Vous avez un bijou que personne ne peut estimer. Voulez-vous qu'il disparaisse dans l'oubli ou qu'il soit le plus triomphe du théâtre français. Ecoutez les mots de Cyrano, soyez sublimes, donnez tout ce que vous avez pour cette pièce, car, je vous le prédis, jamais, jamais dans votre vie vous n'en croiserez une plus belle".
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Coquelin : Alors votre pièce ? Comédie ? Tragédie ? Vous avez deux minutes.

Rostand : Tragédie. (Regard noir de Coquelin.) Comédie.

Coquelin : Bien ! Le titre ?

Edmond : Hercule… (Coquelin grimace) Savinien… (Coquelin secoue la tête) Cyrano ? (pas de réaction.) Cyrano. De Bergerac.

Coquelin : Mon rôle ?

Edmond : Cyrano.

Coquelin : Très bien ! Qui est-ce ?

Edmond : Un… poète. Fin bretteur. Avec…

Coquelin : Avec ?

Edmond : … Une laideur…

Coquelin : Laideur ?

Edmond : Enfin laideur ! Disons une… un… (S’enfonçant.) un… grand… (il aperçoit, posé sur la table, un masque de commedia dell’arte, au nez proéminent.)… nez.

Coquelin : Un grand… nez ?

Edmond : Énorme, une protubérance, un…
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Videos de Alexis Michalik (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexis Michalik
Dans sa pièce "Passeport", le metteur en scène Alexis Michalik met son sens du rythme et du dynamisme au service d'un texte engagé sur la migration : conscient de l'importance de son sujet, cet adepte du romanesque a basculé dans un théâtre politique, engagé contre la droitisation de la société. À l'occasion de cette pièce, qui se joue au Théâtre de la Renaissance jusqu'au 30 juin 2024, il est l'invité de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
Visuel de la vignette : Joel Saget / AFP
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