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EAN : 9782875801678
648 pages
Kennes Editions (30/09/2015)
3.99/5   153 notes
Résumé :
Victor Lessard, un enquêteur de la section des crimes majeurs, enquête sur une affaire sans fond avec sa déroutante partenaire Jacinthe Taillons et «Le Kid », Loïc Blouin-Dubois. Cette mystérieuse enquête mène à des histoires inconnues graves. Le tueur, laissant d’incalculables indices, tente de faire comprendre un message, mais lequel? Avec de mystérieux indices et le délicat passé de Victor Lessard, Cette enquête prend une tournure intense.
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Critiques, Analyses et Avis (69) Voir plus Ajouter une critique
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V’la un chouette polar que je trippe en masse! Merci infiniment à Babelio et aux éditions Kennes pour m’avoir permis de découvrir cet auteur et son univers, parfumé au sirop d’érable.

Tout d’abord, une belle première impression lorsqu’on sort le livre de son carton d’expédition : c’est un beau pavé (challenge en cours) avec une très élégante couverture noire, le nom de l’auteur en relief et une petite silhouette rouge qui tombe dans un décor urbain. Ensuite, lorsqu’on jette un oeil à l’intérieur, on découvre une belle police (un minimum syndical pour ce genre de littérature), une texture de papier agréable et des typos variées pour représenter différents documents qui interviennent dans l’enquête : bravo à l’éditeur, c’est un bel objet.

Ensuite les personnages et en tête le sergent détective Victor Lessard, un séduisant (dans l’histoire et pour le lecteur) quinqua, soucieux de son apparence (eh oui quand on s’amourache d’une jeunette , il faut assurer), une batterie complète de casseroles à trainer (alcool, dépression, séparation, deuil….) et bien sûr, très très malin pour démêler des affaires complexes. Le couple professionnel qu’il forme avec Jacinthe, boulimique compulsive, un vocabulaire de charretier, une apparence originale, est un vrai régal (un peu le pendant de notre Adamsberg national avec Rétancourt).

Plus une palette de personnages secondaires bien campés, l’équipe est gagnante.

On n’est pas dans le polar sociologique, mais plutôt sur de l’espionnage. Comme l’auteur s’en explique en post face, à partir de faits réels, on imagine ce qui aurait pu se passer. Et là on n’est pas déçu, l’intrigue est complexe à souhait, l’enquête riche en fausses pistes et chausse-trappes pour le lecteur qui pense avoir tout compris. Ça se dévore avec avidité, tant le chemin pour parvenir à une explication est captivant. On peut y ajouter des embrouilles perso pour Lessard, dont le fils fricote avec des nazillons profanateurs de tombes, ce qui montre bien que le sergent détective est multi-tache, avantage incontestable lorsqu’on est à ce point badloqué*.

Enfin, dernier commentaire, argument majeur dans l’attrait suscité par ce polar, les dialogues savoureux, (l’avantage de les lire plutôt que de les écouter est qu’on peut aisément les comprendre), et la verve de Jacinthe leur donne un relief très plaisant.

C’est un coup de coeur qui m’a fait me précipiter sur les autres tomes qui mettent en scène le sergent détective, afin de découvrir à l’envers, le parcours qui l’a conduit là où il en est. Avec l’espoir que les aventures ne sont pas terminées, et que l’on pourra se régaler de la suite.


*malchanceux.

Challenge Pavés 2015-2016
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Nom d'un ciboire ! V'là la littérature policiâââire québécoise qui débarque présentement en France… Et d'une bien jolie façon coudonc*, si l'on en juge par l'esthétique de ce gros pavé de 640 pages, élégamment habillé d'une couverture au motif noir satiné luisant doucement sur fond noir mat, qui représente la façade d'un immeuble, souillée d'une petite tâche rouge : la silhouette d'un homme qui tombe. Noir, dense, épais, sans fioritures, impressionnant mais pas pantoute** crosseur***, l'emballage est à l'image du récit, et pis c'est pas d'la marde****.

Martin Michaud, présenté comme le chef de file du polar québécois, est explicitement confronté en quatrième de couverture aux ténors internationaux du genre, excusez du peu, mais il va falloir assurer l'ami Michaud ! Sont cités : Jo Nesbo, Michael Connelly, Fred Vargas, Ian Rankin et Henning Mankell, n'en jetez plus, voilà réunis tous mes auteurs préférés ! Martin Michaud parviendra-t-il à tenir son rang parmi cette impressionnante foule de collègues écrivains producteurs de best-sellers en série ? On va bien voir, mon tabarnac !

Comparaison n'est pas raison, dira-t-on. Certes, l'équipe d'enquêteurs, qui possèdent tous un caractère bien typé, rappelle celle qui entoure le commissaire Adamsberg (Fred Vargas), la tonitruante Jacinthe Taillon, sorte de Bérurier au féminin, évoque immanquablement Violette Retancourt : physique commun et prénom de fleur dans les deux cas. le sergent-détective Victor Lessard connait les mêmes problèmes avec l'alcool que les inspecteurs John Rebus (Ian Rankin) et Harry Hole (Jo Nesbo), ce qui n'a rien d'étonnant, ce trait de caractère est devenu un poncif chez tous les enquêteurs depuis Philip Marlowe. Victor Lessard, divorcé, a une vie amoureuse compliquée et une progéniture en déshérence, en mode marginalisé et paumé dans sa life, vous m'en direz tant, pourront rétorquer d'une seule voix les commissaires Wallander (Henning Mankell) et Erlendur (Arnaldur Indridason… ah non, tiens, ce dernier n'était pas cité). Bref, nous sommes plutôt en terrain connu avec tous les personnages.

Du côté de l'intrigue, pas de réelles surprises non plus. le lecteur se plongera néanmoins avec délice dans un récit au long cours, pavé oblige, dans une enquête qui prend son temps (Mankell), explore les routes secondaires (Vargas), s'éclaire au moyen de flashbacks révélateurs (Nesbo), fait fi de la respectabilité des puissants (Connelly), et met en scène un ou plusieurs tueurs psychopathes (à peu près tous les auteurs cités en référence).

Même s'il n'évite pas quelques clichés, le roman tient bien la distance, et le rythme reste toujours soutenu, grâce à des chapitres très courts et des rebondissements habiles. Mais le principal intérêt de ce roman est quand même pour le lecteur français (les Suisses et les Belges aussi, allez) le dépaysement et la langue savoureuse de la « Belle Province ».

Si les lecteurs québécois se sentiront chez eux, surtout s'ils habitent Montréal, les lecteurs venus en touristes apprécieront les décalages culturels, se souviendront du titre « Je me souviens » qui est la devise du Québec, goûteront les spécialités gastronomiques locales, comme la poutine, mélangeant frites, cheddar et sauce (hmmmmm, mon cholestérol vient de grimper dans le rouge rien qu'en lisant la recette) et enrichiront au passage leur vocabulaire sur les diverses apparences que peut prendre la neige. C'est vrai, avec le réchauffement climatique, le lexique des écrivains francophones des pays tempérés est devenu un peu pauvre sur ce plan-là. Que l'on se rassure, le contexte permet d'imaginer des définitions probables à tous ces mots étrangers. J'ai noté par exemple ces deux là : la « poudrerie » (neige fine tourbillonnante soulevée par le vent, très explosive comme son nom l'indique, mais seulement en cas d'éternuement dû au froid) et la « sloche » (mélange de neige fondue, de sable et de sel que les voitures projettent malencontreusement sur vos bas de pantalons lorsque vous vous promenez en ville. Eh oui, les Québécois ont un mot pour ça).

Les lecteurs français, belges ou suisses les plus puristes ne devront pas être effarouchés par la lecture de quelques tournures qui fleurent bon la poutine et le sirop d'érable, comme le montre ce petit florilège, présenté sous la forme d'une conversation reconstituée à partir d'extraits de dialogues présents dans le livre :
« – Donne-moi les clefs du char, c'est moi qui chauffe ! (sic)
– Pis le cadavre, en bas ? (sic)
– Inquiète-toi pas ! (sic)
– Ça va-tu, Lessard ? T'es vert… (sic)
– Mange d'la marde, Taillon ! » (sic).

C'est un peu compliqué à lire, mais on entend bien d'ici l'accent, aucun doute là-dessus…

Pour terminer, signalons les références à Pierre Laporte, James Richard Cross, John Gomery et Jean Chrétien (respectivement un ministre, un diplomate, un juge, et un premier ministre) qui échapperont très certainement aux lecteurs français (belges et suisses). La loi du genre qui souvent autorise et ancre la fiction dans le réel ou inversement nous laissera deviner une solide toile de fond canadienne, de type Vieux Campeur, fortement imprégnée de luttes felquistes (i.e. « du FLQ »), ici, la Crise d'Octobre, et de scandales politico-financiers, comme le Scandale des Commandites.

Plus faciles à comprendre en revanche, pour nous, les lecteurs du vieux continent, les références bienvenues à Lee Harvey Oswald et aux programmes secrets de la CIA, sans creuser réellement le sujet ni apporter des réponses claires et définitives, surfent sur la vague des théories du complot associées depuis plus d'un demi-siècle à l'assassinat du président Kennedy.

Alors, maudits calices et ciboires de tabarnac, avec l'arrivée sur notre continent de cet écrivain québécois qui prétend rivaliser avec les Jo Nesbo, Michael Connelly, Fred Vargas, Ian Rankin et autre Henning Mankell, ces vieux briscards doivent-ils désormais craindre la concurrence ? Pas vraiment. Malgré leurs points communs, chaque auteur peut heureusement revendiquer son style propre et ses spécificités liées à son pays d'origine. Et pour atteindre la notoriété et la prolixité des auteurs ci-dessus cités, Martin Michaud devra certainement encore imaginer de nombreuses enquêtes de Victor Lessard, tout en maintenant le niveau actuel. Pas question toutefois de conclure par un avis tiède et mitigé, façon Michaud mi-froid. Pour Martin Michaud, inquiète-toi pas, c'est bien parti.

* "écoutez donc", en québécois
** "pas du tout"
*** "trompeur"
**** [censuré]
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C'est une enquête difficile à multiples bifurcations dans un Montréal fortement enneigé, "sloché" et verglacé qui débute pour le sergent-détective Victor Lessard et sa co-équipière, la volumineuse et forte Jacinthe, une dizaine de jours avant Noël. Si le tandem et leurs collègues établissent rapidement des liens entre le suicide d'un SDF et les meurtres après des jeux de torture d'une psychiatre et un avocat renommé, de nombreuses pistes tracent pas à pas un chemin vers un passé caché sur lequel certains hommes ont su bâtir leur réussite...

Ce passé dont il sera question est esquissé en pointillé à travers tout le roman... autant de cailloux semés que l'auteur nous fait suivre dans une intrigue complexe dont on ne perd -étonnamment- jamais le fil dans cette brique de presque 640 pages.
C'est très certainement une des composantes la plus buzzante de ce roman policier, écrit dans un style naturel, familier et au verbe québécois joualisé... que j'ai savouré !

À part ce langage typique, ce que j'ai -personnellement- le plus apprécié, c'est ce lien pour le moins "flyé" qui existe entre Victor et Jacinthe et que je définirai comme "copains comme cochons pittbullesques", lien fait d'engueulades criseuses et de beaux moments empathiques. Les relations avec les autres flics du service, ayant leurs caractères et leurs fêlures, sont tout aussi bien croquées, et le tout constitue... un bon polar piquant, coloré et animé.

Je remercie Babelio et les editions Kennes pour ma première découverte de Victor Lessard, qui lui en est, dans ce livre, déjà à sa troisième enquête.
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Si vous voulez découvrir un nouveau talent dans l'univers du polar, ne cherchez plus ! « Je me souviens » de Martin Michaud fait une entrée fracassante avec cette histoire remarquablement ficelée. Généreusement offert par les Editions Kennes et Babelio que je remercie vivement, mon plaisir est allé crescendo. Dialogues, rebondissements, personnages attachants et complexes, l'imagination de Martin Michaud fait merveille.
A l'image de ce héros ordinaire Victor Lessard, flic passionné en perpétuelle bagarre avec ces démons intérieurs, de son chef Paul Delaney humain et touchant, de Nadja compagne de Victor mais aussi et surtout de sa coéquipière Jacinthe Taillon, grande gueule, boulimique, maladroite, aussi délicate qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Sa « légèreté » vient en parfait contrepoint pour amener un salvateur trait d humour dans un univers glacial et morbide. Sacrément bon.

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Un roman policier touffu, sous le thème de la devise du Québec : « Je me souviens ».

Des intrigues très complexes et ramifiées, des complots, des vengeances, des armes médiévales, des problèmes de santé mentale et des lavages de cerveau, un judicieux mélange d'inventions dans une trame d'événements historiques réels.

Un héros policier, divorcé mais amoureux, ex-alcoolique mais sobre, avec une vie personnelle qui n'interfère pas trop dans l'enquête.

Une écriture avec beaucoup de rythme, un texte partagé en 95 courts chapitres, avec un contexte québécois de tempêtes de neige et parfois des expressions typiques qui susciteront parfois la curiosité des lecteurs non québécois.

Un bon polar pour se promener dans les rues de Montréal et découvrir un bout d'histoire de la fin du vingtième siècle.
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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
La femme rentra chez elle à 11 h 22.
À toute vitesse, elle abandonna ses bottes sur le tapis de l’entrée, envoya sa tuque et ses mitaines valser sur le canapé et laissa son manteau choir sur le carrelage de la salle de bains.
Elle se soulagea dans l’obscurité en poussant un long soupir.
Appuyant sur l’interrupteur, elle regarda le reflet de son visage dans le miroir, fendu d’un large sourire, les lèvres bleuies par le froid.
Du centre-ville, elle avait marché jusqu’au mont Royal, où elle avait passé des heures à arpenter les sentiers, à admirer les conifères ployant sous le poids de la neige, à observer, en contrebas, la ville en transparence.
En chantonnant, elle se rendit dans la cuisine pour se préparer un thé.
La bouilloire sifflait lorsqu’elle sentit que quelque chose n’allait pas. Elle avait le sentiment qu’un objet ne se trouvait pas à sa place. Son regard scruta d’abord le comptoir encombré, bascula sur l’évier, puis longea la ligne des armoires.
En voyant la date sur le frigo, elle sursauta.
Quand elle avait sorti le lait, cinq minutes auparavant, les chiffres de plastique multicolores aimantés sur la porte du compartiment congélateur ne s’y trouvaient pas.
Elle n’avait pas repensé à l’incident du matin. Mais, à présent, tout son corps, agité de tremblements, sonnait l’alarme.
Derrière elle, une voix la figea, lui faisant dresser les cheveux sur la tête :
– I didn’t shoot anybody, no sir !
Elle se retourna et poussa un cri strident en découvrant la gueule menaçante d’un pistolet.
Les dards fendirent l’air, pénétrèrent la peau. La décharge du Taser la foudroya.
Alors qu’elle tombait vers le sol et que son corps était secoué de convulsions, elle ne put s’empêcher d’être hantée par cette voix, qu’elle avait reconnue sans difficulté.
La voix délicate de l’assassin du président Kennedy.
Celle de Lee Harvey Oswald.
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Le mal rampe, le mal rôde. Il s’immisce dans les interstices de l’âme. Et parfois, sans raison apparente, alors que vous le croyiez occupé ailleurs, il hume votre parfum de cendre dans l’air froid, tourne les talons et vous emboîte le pas.
(Ed. Coup d’oeil,p.105)
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Plus de portefeuille, plus d'argent, plus de cellulaire, plus de fils, plus de blonde, plus de cigarettes, le visage en compote et ses fesses qui étaient entrées en contact avec le couvre lit.
Les choses pouvaient-elles aller plus mal?
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Salut, je m’appelle Louis Charles, dit-il en tendant la main et en la gratifiant d’un battement de paupières concupiscent. Celui qui pouvait vouloir dire, selon le contexte : « Votez pour moi / Je suis une pute /On peut me me faire confiance. »
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Électrocardiogramme à plat. Ça lui avait fait un petit pincement au cœur quand la remorqueuse avait emmené la dépouille, mais il s'était consolé en se disant que sa voiture avait connu la fin dont il rêvait pour lui-même : se coucher un soir pour ne plus jamais se réveiller.
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