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EAN : 9782081433342
166 pages
Climats (19/09/2018)
3.93/5   29 notes
Résumé :


Au rythme où progresse le brave new world libéral ? synthèse programmée de Brazil, de Mad Max et de l'esprit calculateur des Thénardier ?, si aucun mouvement populaire autonome, capable d'agir collectivement à l'échelle mondiale, ne se dessine rapidement à l'horizon, (j'entends ici par «autonome» un mouvement qui ne serait plus soumis à l'hégémonie idéologique et électorale de ces mouvements «progressistes» qui ne défendent plus que les seuls intérêt... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

le dernier livre de Jean Claude Michéa , " le Loup dans la bergerie socialiste" reprend une conférence prononcée en 2015. L'auteur la complète par des commentaires qui éclairent le texte initial. Jean Claude Michéa est issu d'une famille communiste et se relie à une tradition libertaire et marxiste. Dans ce livre, fort de 166 pages, il poursuit son analyse du libéralisme en étudiant l' implication des Droits de l'Homme dans les positionnements des partis politiques depuis les années 1970 ( et particulièrement le rôle dévastateur pour les partis de gauche). La chute des systèmes communistes dans les pays de l'est européen a convaincu les intellectuels occidentaux que le combat pour les Droits de l'Homme était fondamental : le loup ( néolibéral) est alors entré dans la bergerie ( les partis sociaux- démocrates des pays occidentaux) . La recherche des libertés individuelles a effacé la volonté de vivre ensemble : l'individu prime la société. L'Etat doit reconnaître et garantir des libertés à chaque citoyen, à chaque groupe constitué (autour de liens propres : religion, communautaires…). Il établit un Droit qui régit les libertés de chacun, et en détermine les limites pour les groupes voisins. L'atomisation de la société ne permet plus le vivre ensemble. Seul le marché, neutre ( en théorie), rassemble les individus . Les valeurs morales, religieuses … sont ramenées au stade de la vie privée. La dénonciation de toutes les discriminations élargit le champ des droits et revendique la garantie par les états. Ainsi l'état gère l'administration des choses et assure le bon fonctionnement du marché. le libéralisme s'impose … et assure la pérennité d'un capitalisme dont l'accumulation ( de biens et de capitaux) reste l'objectif.
Jean Claude Michéa dénonce cette fuite en avant au profit d'une classe moyenne des grandes villes du monde ( 15% de la population mondiale). Une idéologique unique est imposée par le contrôle des médias et des partis politiques ( de droite comme de gauche). La coupure avec les milieux populaires ( majoritaires) induit des dénis de démocratie, quand les peuples ne votent plus comme l'entendent les élites, il est nécessaire de contourner le résultat des votes. L'auteur n'est guère optimiste, si une prise de conscience ne se réalise pas dans la naissance de fédérations de citoyens qui reprennent leur sort en mains, l'humanité peut disparaître…
Pour étayer son propos, Jean Claude Michéa reprend les écrits de Karl Marx et s'appuie sur des études récentes. . le texte est dense, il nécessite attention et approfondissement. Reste au lecteur à se forger un avis sur le tableau présenté et sur les arguments avancés… Il en va de la liberté de chacun….
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Karl Marx présentait « le Marché libéral » comme « un véritable éden des droits naturels de l'homme », assertion partagée au XIXe siècle par la plupart des courants socialistes et anarchistes mais parfaitement inaudible aujourd'hui. Pourtant, Jean-Claude Michéa se propose d'expliquer comment le recentrage de la gauche moderne sur la seule rhétorique des « droits de l'homme » l'a convertie aux dogmes du libéralisme, notamment à la « mystique de la croissance et de la compétitivité ».
(...)
Dans ce texte d'une conférence prononcée en 2015 au congrès du Syndicat des avocats de France, Jean-Claude Michéa propose une analyse historique fort intéressante, cependant ses conclusions restent un peu évasives. Au risque de passer pour « passéiste », il préconise, sans beaucoup s'étendre, de proposer « une autre manière philosophique de fonder ces libertés indispensables » afin de « désamorcer le principe d'illimitation qui ronge de l'intérieur l'idéologie libérale des droits de l'homme », et souligne tout l'intérêt philosophique de la critique socialiste du XIXe siècle, notamment dans ses variantes libertaires et anarchistes, qui projetait précisément de refonder l'idéal de liberté et d'égalité. Il dénonce l'hypocrisie d'un droit privé, prétendument symétrique, dépourvue de questionnement philosophique, qui justifie « l'enrichissement sans fin d'une minorité et la précarisation croissante de l'existence du grand nombre ». L'idéologie officiellement « égalitariste » se développe paradoxalement au même rythme que celui des inégalités sociales réelles. Fort de son constat, il se contente de désigner la direction opposée, limité sans doute par le format de son intervention et soucieux de répondre aux préoccupations immédiates de son public.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Jean-Claude Michéa développe une vision claire et inquiétante du monde actuel. le big-bang libéral suppose un monde en expansion infinie pour que son moteur, le profit, se développe sans entrave et sans limite.
La fin des sociabilité qui lient nos sociétés et celle de la vision aristotélicienne, qui jusqu'alors sous tendait la vision politique, laissent un monde sans règle, la loi du marché comme chacun sait n'existant pas vraiment.
Dès lors comment s'étonner de l'opposition de plus en plus vive entre les tenant du système de l'exploitation maximale de l'univers et les laissés pour compte inquiets de leur déclassement ainsi que les femmes et les hommes conscients que pour vivre toujours plus nombreux sur la planète il faut déjà commencer par la préserver.
L'astrophysique nous raconte l'histoire de temps de monde morts!
L'image qui me vient à l'esprit est celle de la fin du roman la bête humaine de Zola. le conducteur est tombé du train après une lutte tragique et le convoi chargé de soldats file à grande vitesse vers son destin funeste....
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Liberté, égalité, propriété et j'ajouterais droit de l'homme à consommer égoïstement. le capitalisme est pour Michéa révolutionnaire. Il transforme la société et les rapports entre les hommes. Il a besoin de la liberté et d'une morale universelle pour fonctionner, une morale qui va chercher toujours plus loin une liberté introuvable, un progressisme toujours dépassable, une morale toujours plus immorale, pour mieux enchaîner les individus dans la consommation des objets et les rendre esclaves volontaires de leur condition (le salariat).
Règne alors le marché et le droit. La politique libérale s'abreuve de neutralité pour mieux privatiser les croyances, coloniser les imaginaires, et affranchir les hommes de tous rapports nationaux, économiques ou religieux. L'homme sans identité, désincarné, isolé, sans attache est né.
Lecture stimulante....
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critiques presse (1)
Lexpress
18 décembre 2018
Bien connu pour sa sensibilité anarchiste, Michéa propose donc ici une lecture solidaire d'un mouvement ambigu. Son livre ressemble tout compte fait au brûlot d'un homme de gauche contre la gauche, ce qui rend finalement l'ensemble de l'entreprise aussi équivoque que les forces sociales qu'il exalte.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
C’est pourquoi, tôt ou tard, l’économie de marché finit inévitablement par apparaître comme la seule « religion » possible d’une société axiologiquement neutre et comme l’unique moyen de restaurer un semblant de lien social dans une société en voie d’atomisation culturelle. 
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Il suffit par exemple de songer à l'incroyable facilité avec laquelle, en quelques années à peine, les lobbies les plus actifs de l'industrie du soja et de la "viande" in vitro ont réussi à répandre chez une grande partie des étudiants des nouvelles classes moyennes - ceux qui sont issus des classes populaires étant évidemment beaucoup plus difficiles à manipuler sur ce plan - les mantras les plus simplistes de la secte "végane" et de l'animalisme libéral.
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Videos de Jean-Claude Michéa (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Claude Michéa
C'est depuis un village des Landes où il vit depuis sept ans que le philosophe Jean-Claude Michéa poursuit sa critique d'un monde urbain qu'il estime aujourd'hui trop déconnecté. À l'occasion de la sortie de son dernier essai, il est "monté à Paris" pour s'entretenir avec Guillaume Erner.
Photo de la vignette : Aitor Diago / Getty
#capitalisme #economie #alienation ____________ Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins
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