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Critique de jullius


Michéa est le poil à gratter des universitaires, la mauvaise conscience des belles figures fardées d'humanisme à peu de frais, un incorruptible de la pensée. Livres après livre il a tendance, il est vrai, à se répéter : mais qui pourrait le lui reprocher ? Ne célèbre-t-on pas, béatement, les 40 ans de l'accès de la gauche au pouvoir ce mois même, comme s'il y avait eu là un événement qui changea la face de la France ? Si on le croit c'est qu'on s'attache aux apparences bien plus qu'au fond, qu'on se laisse (encore) séduire par les sirènes de discours plus qu'on ne regarde les faits. La gauche, comme le résume ici Michéa, ne saurait être associée au mot « victoire », elle est intrinsèquement une défaite, un renoncement, voire une tromperie. La gauche c'est le visage souriant, bienveillant dirait-on à notre époque, de l'exploitation et de l'injustice, c'est le renoncement même (contre ce que disait Mitterrand) à la rupture avec le capitalisme. La gauche c'est la recherche d'un compromis avec les criminels de la condition humaine digne et libre. Être du centre, disait en raillant le premier président prétendument socialiste, c'est n'être di de gauche, ni de gauche. Une jolie boutade pour faire oublier qu'être de gauche, depuis l'affaire Dreyfus au moins et peut-être même avant, c'est n'être ni socialiste, ni socialiste : car le socialisme est une rupture fondamentale, une philosophie, une anthropologie même qui ne peut pas être adaptée au modèle capitaliste qui sanctifie la propriété privée contre l'esprit du don, l'individualisme contre le sens des communs, l'exploitation de l'homme et de la nature contre toute réelle possibilité de liberté.
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