Le livre a obtenu le prix du quai des Orfèvres en 1981.
: le commissaire Luciani et ses lieutenants doivent résoudre le meurtre de l'agent littéraire Stanislas Les suspicions se portent entre autres sur son ex-femme Barbara.
Je le dis tout net, je n'ai pas été frappé par l'originalité de ce polar
Cela dit, il est bien écrit, et le style est vif
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Un bon polar des années 80, un duo entre police judiciaire et brigade des stups, et surtout un kaléidoscope d'intrigues amoureuses entre couples et autres personnages de passage, vous finirez par vous perdre sur les motivations pour les deux meurtres. L'ambiance est là, le rythme aussi pour une lecture rapide mais divertissante.
Plaisant pour la durée d'un Paris-Grenoble en TGV
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Le patron des stup’ prévint en catastrophe l’état-major de la PJ en même temps que le substitut. L’assassin était forcément un familier de l’agent littéraire, mais pas un intime. Encore que la femme ou la sœur de Stanislas, par exemple, qui le savaient gaucher, auraient pu, pour brouiller les pistes au deuxième degré, glisser la seringue dans la main droite. Cette supposition tendait à prêter à l’auteur du meurtre une intelligence redoutable et particulièrement retorse. Mais quand on échafaude des hypothèses, il faut toujours accorder au machiavélisme une possibilité particulière d’expression. Quoi qu’il en fût, la brigade amorçait la semaine avec un crime bougrement sophistiqué.
Blonde et fardée, la lèvre supérieure vorace, la lèvre inférieure goulue, l’œil noisette et arriviste, la taille à suivre un régime, elle avait conservé un côté midinette qui cadrait mal avec son parfum sophistiqué et ses manières de femme du monde que l’on retrouve parfois chez d’anciennes employées de maison contaminées par le mimétisme. Sa robe blanche sortie d’une boutique de luxe, son sac en crocodile et ses escarpins en chevreau en expliquaient long, sinon sur son train de vie, du moins sur l’impression qu’elle voulait en donner.
Rivault, dont la femme était chartiste et accordait aux choses de l’esprit plus d’importance qu’à celle du maquillage , pensait en lui-même que ce genre de créature snob et superficielle devait beaucoup plaire à des hommes d’affaires, à des marchands de prêt-à-porter vite enrichis et peut-être même à quelques vieux militaires de carrière.
Venant de la part d’une veuve aussi récente, ses premiers mots déconcertèrent les deux inspecteurs.
Le trop de parfum avec lequel elle s’était aspergée laissait des doutes sur sa prétendue distinction. Manifestement, elle avait grandi trop vite dans la hiérarchie sociale. Il lui manquait la patine d’une bourgeoise culottée par l’aisance, en même temps que la sobriété de ceux qui ont de la classe.
Deux inspecteurs, de permanence, se rendirent rue Monsieur-le-Prince aux fins de procéder à une enquête de voisinage et tenter de déterminer l’identité de Lucien, ce témoin un peu trop mystérieux. Quant à La Ruelle, il décida d’aller interroger le docteur Anoukian.
Interview de Michel Dansel, Directeur Littéraire et Professeur de la Syntaxe à l'Académie Balzac