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EAN : 9782846262873
155 pages
Au Diable Vauvert (13/01/2011)
4.38/5   4 notes
Résumé :

Oak Park, 1917, le beau jeune homme épris d'aventure et de littérature qu'est Ernest Hemingway étouffe dans cette banlieue chic de Chicago. Il refuse l'université, trouve un emploi de journaliste, mais la guerre en Europe lui donne l'occasion de réaliser ses idéaux de bravoure et de gloire. Grièvement blessé, il y fait l'expérience de la mort et de l'amour. De Chicago à Paris puis en Espagne, il connaî... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ernest Hemingway a été plus qu'un écrivain, c'est un homme qui a marqué son époque et qui reste une référence universelle, plus de 50 ans après ce mort.
Ce court ouvrage de Luce Michel, auteur journaliste vivant à Miami, est une manière de lui rendre hommage, en évoquant sa jeunesse jusqu'à ses 30 ans, soit jusqu'à l'année 1929.
Il venait de la région de Chicago (Oak Park).

Son père,Clarence, est médecin mais souffre de profondes crises de dépression nerveuse, gène qui va se transmettre sur plusieurs générations.
Ernest lui-même va hériter de la mauvaise condition nerveuse de son père.
Sa mère est professeur de musique.
Ernest a 18 ans lorsque les USA décident d'entrer en guerre aux côtés des Alliés, en 1917, sous la présidence de Wilson.

Très vite Ernest va trouver des emplois de journaliste, d'abord au Kansas City Star et ensuite au Toronto star.
Entre temps il s'engage dans la guerre et devient ambulancier en Italie.

A son retour aux USA, il a beaucoup de mal à retomber sous l'autorité de son père au caractère difficile.
C'est un acte de volonté délibérée et non pas seulement pour s'opposer à son père lorsqu'il va refuser d'entrer à l'Université, préférant toute sa vie trouver dans l'action et l'affrontement au danger les sources de son inspiration.

La guerre en Europe, la guerre civile en Espagne, la guerre entre la Chine et le Japon, l'entrée en Résistance à la suite du général Leclerc vont être ses terrains d'élection.

Il est de tous les fronts, il vit avec la guerre et la mort dans le sang, ce qui ne l'empêche pas de vivre des relations passionnées avec sa première femme Hadley, âgée de 8 ans de plus que lui, ensuite Pauline Pfeiffer, Martha Gelhorn, correspondante de guerre comme lui et enfin Mary Welsh.

Il connaît aussi la vie de bohême et le Paris rutilant des années 20, où il rencontre Gertrude Stein et le couple explosif Scott et Zelda Fitzgerald.
Dès ses 20 ans, il est déjà en plein dans sa vie de héros, d'errance, toujours en mouvement.
Il va vivre volontairement une vie de déracinement, voyageant ou résidant dans différents endroits du monde: l'Espagne, la France, Key West en Floride, Cuba, le Wyomong, l'idaho.

C'est un héros de notre temps, qui affronte délibérément le danger et qui trouve la source essentielle de son inspiration dans la confrontation à la mort;
Dès ses 20 ans, on sent en lui cet appel du Grand Large, cette insatisfaction permanente, cette angoisse inextinguible qui vont l'amener à rechercher avant tout l'"extrême" afin de pouvoir mesurer sa valeur d'Homme.

Un très beau livre, court mais dense, qui nous aide à mieux cerner la personnalité complexe d'Ernest Hemingway et à mieux comprendre son oeuvre.
Une très belle collection que je recommande "A 20 ans" chez l'éditeur "Au Diable Vauvert" qui a pour but de retracer les débuts dans la vie de différents écrivains.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
A la mi-mars, c'est au tour de Gertrude Stein de recevoir les Hemingway.
Née en Nouvelle-Angleterre en 1874, dans une famille juive plutôt aisée, Miss Stein, comme l'appelle avec déférence Ernest, est elle aussi une figure de la scène culturelle européenne.
Installée à Paris depuis l'âge de 28 ans, elle est une grande collectionneuse d'art, en particulier des cubistes (Picasso, dont elle est une amie, fera un portrait d'elle) et surtout une intellectuelle, à la fois poétesse, dramaturge et romancière.
Lesbienne, féministe, elle tranche franchement avec le genre de gens qu'Ernest a fréquentés à Oak Park comme à Chicago.
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Chaque matin, pendant les quatre premiers mois qui suivent son retour, le jeune homme se lève et enfile son uniforme avant de se rendre à la bibliothèque emprunter des romans, mais surtout des livres sur la guerre.
Il est incapable de s'en détacher, de passer à autre chose;
Il lit tout ce qui s'y rapporte: récits, fiction, témoignages dans les magazines, ouvrages d'historiens..
Tout.
Il lit pour se documenter mais aussi pour apprendre à écrire.
Car il n'en démord pas, il sera écrivain.
Il n'en parle pas beaucoup autour de lui et n'en touche pas un mot à son père, de crainte de ne recevoir que des rebuffades.
Mais la vocation est là.
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Ernest, comme Krebs, ne se sent plus à sa place dans le monde qu'il vient de rejoindre. Il a le sentiment d'être inutile.
Il n'a toujours pas le droit de conduire la voiture familiale. Il est en total décalage avec cette société qui, d'un côté, l'a encouragé à risquer sa vie au nom d'un monde plus juste et de la démocratie mais qui, de l'autre, une fois de retour chez lui, l'oblige à se plier à l'autorité de son père.
Un père pour lequel il a de moins en moins de respect, ou dont il s'éloigne, mais un père malgré tout et dont il continue au plus profond de lui-même de guetter le mondre signe d'approbation ou de fierté.
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Mais à peine à 19 ans, Ernest ressent le désir, compréhensible à son âge, de se mettre en avant. Il est parti à la guerre parce que cela lui paraissait la seule action valable pour faire ses preuves, parce que ses camarades s'engageaient tous, parce que c'était en Europe que quelque chose de grand, d'important, de fort se passait.
C'était là qu'il fallait être pour devenir un homme.
Oui il veut être un héros.
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L'ambiance familiale est pesante. Le père est englué dans ses soucis et sa neurasthénie, la mère s'occupe de plus en plus de ses élèves de classe de musique, Ernest, lui, reste obsédé par une guerre qu'il ne sait pas comment quitter.
Il a passé moins d'une trentaine de jours sur le front, mais ces trente jours l'ont marqué à jamais, il n'y a plus que cela qui compte, tout le reste lui semble dérisoire.
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