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Critique de yann72000


Je suis d'accord avec mon coreligionnaire Seigneurdeguerre, il est difficile pour un gars de nos âges (j'en ai 50 pour ma part) de juger un livre si "girly".
Toutefois, je n'arrive pas à me résoudre de ne pas noter un tel bouquin ne serait-ce que pour inviter les récalcitrants à l'eau de rose à ne pas le lire.
En le lisant puis en le refermant je n'avais qu'une expression en tête que me disait ma mère (et qu'on n'emploie plus aujourd'hui) "cucul la praline". J'ai pensé à "Cet été là" d'Olmi ou "A la lumière des petits matin" de Martin-Lugand qui dégoulinent de niaiserie. Ici aussi c'est d'une mièvrerie sans nom. L'auteure use et abuse de participes présents, adjectifs et d'adverbes excessifs : un rire tonitruant (mais il peut aussi être à gorge déployée), irradiant, bluffant, sabrant (évidemment un "champagne hors de prix"), épatant, enthousiasmant, tonitruant, extrêmement, terriblement, tendrement, intimement, énormément, gigantesque, magnifique, magique, merveilleux, heureux... le verbe enthousiasmer est sans doute, sous toutes ses formes, le mot le plus utilisé par l'auteure. Il y a extasier aussi et adorer ou subjuguer.
On lit pléthore de mots tels que bonheur (indicible !!! irradiant !!!), coeur, bienveillance, les yeux s'illuminent, émotions, se réjouir, paradis,
Le bel italien séduit la belle anglaise, alors que l'autre bel italien séduit la belle italienne ! ces termes sont employés tout au long du bouquin, je n'invente rien. Et le bel italien est tellement romantique qu'il envoie un carnet à la belle anglaise emballé avec un ruban parme ! Si, si parme ! Il ne pouvait pas lui donner le carnet tel quel, ni y mettre un ruban jaune, vert, noir, bleu... le ruban devait forcément être rose? parme, voire rouge pour la passion. ET là, je ne résiste pas : "Lorsqu'elle découvrit l'objet, la respiration de la jeune femme se coupa. Ses doigts glissèrent sur le cuir italien couleur cognac qui recouvrait le carnet".
D'ailleurs ils sont tous beaux, même les vieux. C'est un monde magique fait de sucreries et de bisounours. Rien de négatifs peut arriver. Dans les bluettes états-uniennes il y a toujours un moment au milieu du film où Jennifer Anniston connaît un amour qui se termine mais c'est pour mieux rebondir vers en happy-end ensuite quand tout va mieux avec l'amoureux ou un autre. Ici pas de happy-end, c'est un happy-tout. Les seuls moments flippants sont le stress engendré par la rencontre, et les tremblements qui rendent impossible l'envoi du mail ! Affligeant !
On suit donc une belle (évidemment), jeune (évidemment), working-girl (évidemment) qui habite une grande ville (évidemment), ici c'est Londres, sinon c'est Paris ou New York il n'y a pas d'autres villes pour les bluettes, Rome peut-être ? je ne suis pas bluettologue ! Et parallèlement une belle (évidemment), jeune (évidemment), italienne (évidemment, mais elle aurait pu être états-unienne ou parisienne) qui a des diplômes (évidemment) mais fait serveuses dans un bar merveilleux, sur une île merveilleuse avec des collègues merveilleux. Toute l'intrigue repose donc sur comment vont-elles se rencontrer, pourquoi et quel bellâtre vont-elles mettre dans leurs lits ? Ah non pas de sexe, ce serait moins romantique, on le suppose seulement.
En fait j'aurais dû m'arrêter de le lire lorsque je suis tombé sur le nom Louboutin. Dès que cette marque est mentionnée dans un bouquin on sait qu'il appartient au genre bluette avec une working girl en mal d'amour (mais qui a plein d'amis et une animal absolument génial et parfait, ici on pousse l'anthropomorphisme jusqu'à donner un nom d'humain au chien). Promis la prochaine fois que je vois Louboutin, je referme le bouquin.
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