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Critique de Marti94


En 1850, Louise Michel a 20 ans et Victor Hugo en a 48. Elle va pourtant lui écrire des lettres poignantes qui vont sceller l'intimité de leurs âmes engagées. Car à travers ces écrits on comprend la passion et on devine l'amour. Je suis persuadée qu'elle était amoureuse bien que cela reste un mystère.

Ce recueil de « Lettres à Victor Hugo : 1850-1879 » est donc une excellente façon de révéler la femme que l'on croit connaître. Louise Michel c'est la « Vierge rouge », pasionaria de la Commune de Paris, c'est une révolutionnaire et une anarchiste. Mais c'est aussi une enfant attachée à sa famille, une institutrice, quelqu'un dont le rapport à Dieu change avec le temps.
Ce qui est certain, c'est qu'elle a toujours été quelqu'un de passionné. Sa famille d'adoption, les Demahis l'ont élevée comme leur propre fille à Chaumont et lui ont transmis la passion de la lecture et la soif d'apprendre. Elle a pu faire des études d'institutrice, ce qui lui a permis d'être une femme indépendante.
Grande lectrice de Victor Hugo qu'elle admirait, elle va lui écrire en l'appelant «Maître», ce qui est surprenant pour une révoltée. Mais assoiffée de justice jusqu'à l'exaltation, elle n'est qu'admiration pour le poète : « Ecrivez-moi donc quelques lignes afin que je trouve un peu de courage ! Lorsque je suis désespérée, je relis quelques-uns de vos chants, et il me semble respirer l'air frais de mes montagnes ».

Dans ses premières lettres, elle fait figure d'une jeune provinciale, croyante, voire bigote, qui est désespérée de la maladie de sa grand-mère au seuil de la mort et qui a besoin de secours. Ses lettres de jeunesse sont tourmentées mais déjà exaltées et le poète lui répondra, engageant une longue correspondance. Plus tard, l'institutrice fera part à Victor Hugo de ses idées révolutionnaires. Elle ne cessera pas, même en prison ou au bagne de Nouvelle-Calédonie où elle est exilée à partir de 1873. Alors qu'elle était anarchiste et lui républicain, ils ont partagés leur haine de l'Empire et la défense des plus pauvres.

Ces lettres sont d'une grande richesse historique. On y retrouve bien l'inflexible engagement de Louise Michel et son immense humanité.

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