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EAN : 9782296013452
168 pages
Editions L'Harmattan (15/09/2006)
3.5/5   2 notes
Résumé :
Cette tentative de rapprochement entre l'auteur de la célèbre formule "Dieu est mort" et le soufisme, la gnose et l'hermétisme, trois courants mineurs issus des grandes religions monothéistes, préoccupés par la notion de connaissance, s'efforce de mettre en lumière leur influence respective sur l'actualité politique contemporaine, qu'on ne peut isoler de ses composantes religieuses, philosophiques et gnostiques.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
On pourrait être tenté de repérer une allusion à l'alchimie lorsque Zarkawi s'exprime concernant la branche irakienne des Frères musulmans. Il dit que « leur religion est aussi mobile que le mercure, sans fondement ni bases solides. » Ce qui nous pousse à cette conclusion c'est le caractère étrange et «hors propos» de la métaphore. Les alchimistes distinguent deux principes opposés, le Soufre et le Mercure, auxquels ils associent un moyen terme: le Sel. Ces noms ne désignent pas les corps chimiques du même nom mais représentent certaines qualités de la matière. Le Mercure c'est la matière, le principe passif, féminin, il désigne les propriétés dites passives, par exemple éclat, volatilité, fusibilité, malléabilité.

A cette volatilité, Zarkawi et ses comparses se proposent d'opposer une « base solide », en arabe: al qaida al-sulba. Il semblerait qu'ils aient emprunté ce concept au savant religieux palestinien Abdallah Azzam (1941-1989). Il est considéré comme le principal théoricien, figure inspiratrice et organisateur de la participation arabe à la guerre d'Afghanistan. Cependant, ce dernier ne fait nullement référence, par ce concept à une organisation mais à une portion de territoire. Nous ne pouvons nous empêcher h de songer à la réhabilitation de la matière que prônent les fils d'Hermès. D'autant que si l'on se penche sur l'article dans lequel il a développé ce concept, il nous semble que nous trouvions d'autres allusions à l'alchimie. En effet, il y écrit qu'une société islamique « ne peut être fondée sans un mouvement qui ait grandi au feu de l'épreuve. » « Feu de l'épreuve» ou « épreuve du feu» ? C'est ainsi que les fils d'Hermès désignent l'achèvement du corps spirituel qui doit advenir au terme des étapes classiques du processus alchimique. Plus loin, Azzam dit que les éducateurs d'un petit groupe de croyants, qui devrait être l'avant-garde des pionniers, « doivent être l'incubateur au sein duquel grandissent ces petits ». Nous songeons à l'homuncule, ce petit être que les fils d'Hermès prétendaient fabriquer à partir de sperme et de sang.

Ces idées alchimiques, c'est via le soufisme qu'elles se sont propagées. A l'instar de Nietzsche, il semble que ces théoriciens du terrorisme islamique s'en soient inspirés. (pp. 126-127)
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Avant Platon, le sage, ou celui que l'on nomme le philosophe pré-socratique, contemple le cosmos unifié et divin. Il n'est guère tourmenté par son salut individuel, il reconnaît, « en s'en émerveillant, l'ordre essentiel du cosmos » dans lequel il se sent complètement intégré. Rappelons que c'est ce que Bianchi appelle une conception cosmosophique-totalisante. Avec Platon, il semble que les représentations changent totalement. On passe d'une conception de Dieu en tant qu'Un à une conception de Dieu en tant qu'Être. C'est-à-dire que n'est divin que ce qui se trouve au-delà du physiquement appréhendable.

S'ensuit une modification radicale de « l'être au monde ». Le monde est dorénavant ressenti comme imparfait, pâle reflet de son idéal inaccessible au commun. On retrouve, dans cette vision du monde, les caractéristiques de la Gnose. Dans le Timée, la figure du démiurge, que Platon nomme l'ouvrier, pour créer le monde, « fixe son regard sur le modèle éternel ». Ce monde est l' « image née des Dieux éternels ». Comme dans tout système gnostique, l'âme possède une dimension divine. Le corps (sôma) est la prison ou le tombeau (sêma) de l'âme ; les hommes sont enchaînés dans une lugubre caverne. C'est ce qui fait dire à R. Crahay que « nous trouvons dès Platon à peu près toute l'imagerie masochiste du gnosticisme ». (pp. 30-31)
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Renverser le platonisme signifie retourner avant Platon, fort de l'expérience des évènements qui survinrent, dans la pensée, après Platon et du fait de l'occurrence de Platon. Jean Garnier exprime parfaitement que c'est en ce qu' « il pénètre le sens platonicien du déplacement équivoque qui conduit à poser la question de l’Être selon l'opposition métaphysique du sensible et de l'intelligible, que Nietzsche peut dévoiler la nécessité qui, de Platon à Hegel, contraint la pensée à confondre la question de l'Être avec la question de Dieu et fait du philosophe un "prêtre masqué" ».

Cependant, avec la volonté de puissance comme concept englobant, Nietzsche substitue à la confusion de Dieu avec l'Être, la confusion de Dieu avec l'Un. Peut-être pouvons nous comprendre cette substitution en fonction de la perspective alchimique de réhabilitation de la matière. A l'instar des adeptes de l'Art sacré, il confère ainsi une valeur sacrée au monde terrestre, méprisé et dévalorisé par la philosophie de Platon. (pp. 55-56)
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...pour cette révélation mythique attribuée à Orphée, les Titans, ennemis des dieux olympiens, tuèrent, démembrèrent et mangèrent le fils de Dieu (Zeus) et Perséphone. Zeus finit par foudroyer les meurtriers. L'homme résulte de la suie retombée des vapeurs des Titans calcinés. L'homme est d'essence divine mais la divinité, en l'occurrence l'immortalité, fut dispersée à travers les différentes âmes humaines.

Ce mythe va occasionner le développement du dionysisme, dont les cultes extatiques rendus à Dionysos ou Bacchus consisteront à reproduire le crime des Titans : perpétrer des sacrifices d'humains ou d'animaux et en dévorer la chair crue.

Ce qu'on a appelé l'orphisme, à partir du même mythe, va tirer des conclusions radicalement opposées. Ce mouvement prône au contraire l'abstention de porter atteinte à toute vie, ce qui induit une éthique végétarienne. Il prescrit également une morale ascétique et purificatoire afin de libérer l'âme de la souillure de ce monde. (pp. 26-27)
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L'Ordre des Templiers entretint des rapports étroits avec les communautés chrétiennes et musulmanes de la secte des Bâtisseurs. Durant toutes les années de croisades, beaucoup de marques d'amitié furent données aux Templiers par des émirs. Il semblerait, par exemple, qu'un certain Ousama ait parlé des Templiers comme de « ses amis » Les Templiers auraient également entretenu des liens étroits avec la secte shiite des Ismaéliens également appelée secte des Assassins ou des Bathéniens (signifiant en arabe, un homme qui suit la doctrine intérieure). Selon Jean Servier, Assassins (Haschichin) signifie gardiens, gardiens de la foi. Le rapport établi avec le haschich serait le résultat d'une méprise linguistique. Cette secte fut fondée en 1090 par Hassan Ben Sabbah.

Elle a acquis, au fil des siècles de grandes protections et des appuis de divers milieux à Téhéran et à Bagdad. Leur but avoué était l'unification de l'Islam. Ils n'hésitaient pas à s'attaquer aux princes au milieu de leurs cours. Les Templiers leur auraient emprunté la conception qui conduisit à la formation de toutes les sociétés secrètes d'Europe. (pp. 115-116)
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