Escurial ; Barabbas

De Barabbas, que savons-nous ? Peu de chose : qu'il existait un brigand de ce nom et que les foules poussées par les prêtres, le libèrent, en vertu d'une tradition, à la place de Jésus.

Ce Barabbas qu'aura-t-il pensé en apprenant qu'il avait été libéré à la place de Jésus, un idéologue. Voilà le départ de la Pièce

ACTE PREPMIER
Les foules crient Barabbas, Barabbas, Barabbas ! En réponse à ces cris Barabbas sollicite les foules : « Soyez à mon supplice, menaçants, insultant les justiciers et louangeant leur victime ! En ce jour-là, vous mènerez des fêtes comme en l'honneur d'un dieu sanguinaire. Etranglez quelques prêtre et docteurs de la Loi, profanez le Temple, boutez le feu à la ville qui aura vu ma fin. Faites ces choses, afin que vos bonnes actions m'accompagnent dans l'éternité. »

Le mauvais Larron s'interroge à propos de Jésus. Qui est cet homme, on le disait insensé. Il parlait de rédemption, et le peuple lui demandais du pain.

BARABBAS
― N'était-ce pas un ambitieux qui voulut dresser les foules contre le pouvoir, Il a trop parlé aux foules plutôt que de leur commander l'action. Comme moi, ce Jésus fut un chef de bande, un insurgé… Il n'eut que le tort de vouloir s'y prendre par la douceur quand il fallait la violence. S'il m'avait dit « Barabbas, associons-nous », nous n'aurions pas tardé à régner sur ce royaume dont il parlait tant. Il a choisi pour l'aider des hommes obscurs, peureux, exaltés, incapable d'agir. Les juges et les prêtres ont eu la part belle. Il ne leur en coûta que trente deniers. Cet homme semble indifférent à tous ce qui lui arrive.

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Tandis que Jésus est emprisonné, les apôtres doutes. Christ était-il le Fils du Dieu vivant ? Pourtant cet homme fait des choses.
― Il rendit la vie à Lazare
― La vue aux aveugles
― les membres aux paralytiques
― Il calma la tempête, marcha sur les eaux
― Il multiplia les pains
― Il épargna la femme adultère …

Jean sermonne les apôtres. Eux, comme le peuple pense que celui qui sera le roi, répondra à la violence par la violence.

Hérode envoi le Galiléen à Pilate. « Prends garde, agis avec prudence, le Galiléen est très populaire. Que ce soit le peuple qui demande la libération du Galiléen. Ainsi tu seras couvert d'avoir déjoué les desseins des prêtres.

Caïphe cherche des torts à Jésus.

PILATE
Condamné le roi des Juifs. Je cherche en vain les torts de cet homme. Nous annoncerons au peuple que fidèle aux traditions de la Pâque, nous délivrerons un prisonnier de son choix le galiléen ou Barabbas.

Après que la foule eut crié la libération de Barabbas, celui-ci exprime ses sentiments :
― Il ont condamné un homme sans péchés pour en absoudre un autre couvert de péchés.
― Je suis votre roi… pas comme l'autre que l'on va crucifier… mais un roi redoutable, avec des armes, ami des grands, protégé des juges. C'est le paradis retrouvé. Nous brûlerons les Livres de la Loi. Nous démolirons l'arche d'alliance. Nous saccagerons le Temple. Tout va changer. le crime sera légal. Les malfaiteurs seront des justes... Et c'est moi Barabbas, qui chambarderai l'univers !

TROISIEME ACTE
Dans cette pièce c'est Marie-Madeleine qui se montre la plus proche de Jésus. « Tel est mon amour que son supplice est le mien. »

Les apôtres se cachent. Ils ont peur que les soldats romains s'en prennent à eux.

Marie-Madeleine a intégré les paroles de Jésus. Elle dit aux apôtres : « Jésus ressuscitera d'entre les morts. Il vous appellera à sa suite …

Et par la suite, la façon de voir les choses évolueront-elles chez Barabbas ?

Comme toutes les pièces de théâtre les voir sont plus agréable que les lire.

Michel de Ghelderode ravive chez moi deux souvenirs.
Ma grand-mère, côté maternel, parlait dans les années soixante, alors que j'étais adolescent, de Marie la misérable, une pièce de Michel de Ghelderode, pièce qui était jouée en plein air devant un château, place du sacré coeur à Woluwe Saint Lambert, commune bruxelloise. Ce château classé s'appelle le tribunal. Je n'ai trouvé aucune note sur Internet pour pouvoir communiquer son époque et par qui il a été habité.

Dans un centre culturel, j'ai pu voir la balade du grand macabre jouée par des étudiantes du secondaire supérieur qui ont participé, hors heures de cours, à des répétitions sous la houlette d'une jeune femme qui avait suivi une formation de comédienne. La pièce était jouée sans le moindre accros. J'ai été très impressionné par le résultat comparable à des actrices professionnelles et je tenais, après le spectacle, à féliciter la jeune personne qui avait répété avec les étudiantes. le travail mené devait être relancé pour former d'autres étudiantes actrices pour les années suivantes car certaines d'entre elles quittaient l'enseignement secondaire pour l'université. Ces faits nécessitaient courage et abnégation.

Escurial est sans doute une pièce qui m'a plus marquée que Barabbas. Néanmoins, beaux exemples de littérature belge et, même, bruxelloise, puisque l'auteur était agent communal schaerbeekois (agent de mairie) et écrivait ses oeuvres lors de ses temps morts.