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EAN : 9782221221426
342 pages
Robert Laffont (10/01/2019)
3.5/5   42 notes
Résumé :
Pour François Berlau, le plus jeune président de la République jamais élu, la première année du quinquennat fut un quasi-sans-faute : des résultats économiques encourageants, un leadership européen revendiqué, une France qui retrouve son rang sur la scène internationale... La deuxième année, en revanche, est infernale, ponctuée par des assassinats non élucidés de personnalités politiques de premier plan, puis par un énorme scandale le visant personnellement à traver... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Michèle Cotta et Robert Namias... deux grands noms du journalisme politique hexagonal. Un thriller politique à 4 mains par d'aussi grosses pointures. On se dit que l'on va se régaler. Eh bien, pas tout à fait.

C'est loin d'être inintéressant, mais cela brasse pas mal de lieux communs à 50 cents le kilo.

Vu que les auteurs se basent sur le réel, on peut jouer à Qui est Qui? à l'aise. C'est chouette. François Berlau, le président de la France, jeune, smart, un peu soupe au lait, ayant réuni la droite et la gauche en tapant au centre et en détruisant toutes les factions... Cela vous parle? le premier ministre, le président du Sénat, l'opposition... On reconnaît sans peine les acteurs (même moi qui suis Belge) de la politique française. Les auteurs doivent avoir eu peur des réactions de Marine, le leader de l'extrême-droite est un homme (d'ailleurs, peu de femmes de pouvoir dans ce roman co-écrit par une femme... de pouvoir, justement). Ce leader, tout homme qu'il soit, est quand même (dans son caractère) fort proche de Marine.

Bien sûr, Cotta et Namias ne peuvent avoir raison sur tout. On ne le leur demande pas, d'ailleurs (donc pas de Zemmour). On peut reconnaitre (quand même) un certain talent visionnaire lorsque les auteurs pronostiquent le leader de la droite extrême au pouvoir, un certain Lassri dans le livre, qui n'est pas sans évoquer un Eric Ciotti (même pédigrée). Ou quand ils donnent le président américain Jackson (doublure de Donald) perdant à sa réélection.

Le pitch est très court: le président du Sénat est abattu de trois balles dans le dos. Puis un journaliste est explosé dans sa voiture. Viennent ensuite des révélations qui conduisent le président de la France à la démission, couvert de honte... On ne va pas plus loin.

On est d'ailleurs, avec ces 3 éléments, fort loin dans le roman. Au-delà de la moitié, à l'aise. C'est un problème pour moi. Les auteurs ont assez mal équilibré leur roman. On s'ennuie ferme (je parle pour moi) dans la première moitié. Les auteurs décrivent les rouages des niveaux de pouvoir, des médias... mais c'est long et lent. Vers la page 110-120, on décolle un peu. C'est plus vif. Et en fait le roman démarre en ce qui me concerne vers les 3/4... c'est là que l'on voudrait que les auteurs se lâchent. Mais il restent fort sages.

Qui dit thriller politique dit "intrigues complexes à rallonge", "jeux de pouvoir", etc. Comme dans Ludlum ou Chesbro. Je ne suis pas fan des thrillers politiques, mais quand c'est bien foutu cela punche un max. La déstabilisation d'un état par un autre, c'est fascinant et angoissant. Ici, franchement, on est loin de Ludlum. Tout est raconté de loin (sauf quelques dialogues, plutôt bien ficelés, qui font encore plus regretter leur amère absence), de façon "omnisciente". Il y avait mieux à faire. Y compris dans la structure du roman, assez linéaire, et manquant clairement de suspense.

Le titre est un peu perturbant, car même si les fake news sont au coeur du roman, on est au-delà de ce que l'on entend par fake news. Autre point problématique, mais tellement révélateur d'un esprit "français": l'absence de l'Europe en tant qu'entité. Je suis un europophile convaincu et je ne pense pas qu'au vu des événements de politique-fiction décrits dans ce roman, l'Europe serait restée inactive.

Je m'en voudrais de clore sans mentionner le roman de Ribert Lindsey, "The Falcon and the Snowman", basé sur des faits réels et non traduit en français si je ne m'abuse, et qui a conduit au film "Le Jeu du Faucon" avec Timothy Hutton et Sean Penn. Fake news n'est pas sans évoquer ces manipulations visant la Sûreté de l'Etat. Dans le roman de Lindsey, on évoque le Chili d'Allende, ou la chute du gouvernement "travailliste" australien en 1975. Dans ce dernier cas, une partie des élites australiennes étaient de mèche. Cotta et Namias ne vont pas jusque là dans leur roman, présumant de la dignité et de la probité de la classe politique (et financière) française. Je ne m'aventurerais pas sur ce terrain. Mais je pense que sur base du scénario de Fake news, il y avait matière à édifier bien davantage le lecteur et lui faire réellement peur avec des fakes news... car les acquis démocratiques sont fragiles et peuvent être remis en question fort rapidement.
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Rédigé par deux ténors du journalisme politique, bien ancrés dans les médias et leur temps, ce roman de politique fiction est un petit bijou.

Alors qu'un jeune président dirige la France pour la deuxième année et que médias comme citoyens sont séduits par son charisme et sa manière de diriger, l'opposition renâcle. Certains n'ont pas encore digéré leur éviction du pouvoir et cet insupportable François Berlau agace. Rentrant d'un voyage aux Etats-Unis l'ayant porté aux nues, il doit faire face au meurtre du président du Sénat, Chastrié puis d'un patron de presse. Très vite l'opinion s'emballe, on parle de financement occulte de la campagne, de relations douteuses à l'étranger… et très vite il est difficile de dénouer le faux du vrai.

Ce roman n'est pas une lecture facile pour la Belge que je suis. Les personnages sont nombreux et les fonctions qu'ils occupent ne me sont pas toutes familières. - La politique française n'est finalement pas plus simple à comprendre que la nôtre. - Malgré tout, ce récit est jubilatoire car tout y est crédible, probable, même si rien de tout cela n'est vrai. Derrière les personnages, on reconnait (en tout ou partie) quelques figures bien connues de la politique et du journalisme. Les auteurs sont expérimentés et maîtrisent parfaitement leur sujet. Ils ont dû bien s'amuser à rédiger ce roman politique. le décor est réaliste, tant dans la description des lieux de pouvoir, des restaurants où se font et se défont les alliances que dans les relations des uns et des autres, qu'elles soient politiques ou politico-journalistiques. La vie politique y est décrite avec minutie, de même que les états d'âme de certains. On y voit comment des intérêts extérieurs au pays peuvent manigancer pour déstabiliser un homme qui n'aura alors de cesse de prouver son innocence tout en se rendant encore plus coupable aux yeux de ceux qui se sont laissé piéger. le rôle de la presse n'est pas non plus joli-joli. Relayant de bonne foi de fausses informations, elle n'aura de cesse de minimiser sa faute pour ne pas perdre la face, faisant passer pour vrai ce qui n'était que fake news.

Bien au fait du monde des médias et de la course à l'info, Robert Namias et Michèle Cotta n'éludent pas le rôle des journalistes dans les scandales et remous ni le danger pour les chaines de télé de chercher le scoop avant l'info de source sûre. La légèreté avec laquelle certains échafaudent des théories ne reposant sur rien, commentent des images dont on ignore tout ou se jettent comme des vautours sur les dépêches sans les vérifier ou les étayer est aussi mise en exergue sans faux fuyant. Quant aux réseaux sociaux, ils ne sont pas épargnés non plus, jouant un rôle de plus en plus grand dans l'opinion publique.

Politique fiction ou prémonition ?
Je vous le conseille vigoureusement.
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Quand deux journalistes politiques renommés décident d'écrire un polar politique, ça donne quelque chose comme ça:
Un jeune président de la république française, François Berlau, intelligent, arrogant et colérique, voit son second mandat menacé par une vague d'assassinats visant des personnalités des mondes politique et journalistique. de plus, un scandale éclate: sa campagne a été financée par des fonds moyen orientaux. Ses coups de gueule et les boucs-émissaires ne suffiront pas cette fois-ci.
Clairement, ce n'est pas le livre du siècle. Les différents personnages sont semi-fictifs, même sans être abonné.e au Monde, on peut aisément les reconnaitre tant les traits de caractère sont connus. C'est un peu le (seul) charme de ce polar parce que pour le reste, c'est plat et sans véritable substance. Il aurait mieux valu écrire un bon pamphlet. Dommage.
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Ce livre présenté comme un thriller politique-fiction colle tellement à l'actualité qu'il devient un livre prémonitoire ?
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Politique fiction ?
En 2019, les français portent au pouvoir le plus jeune président de la République jamais élu, ni de droite ni de gauche, promettant de mettre fin aux clivages politiques et de réformer le pays en profondeur.
Après une première année réussie, le quinquénat de François Berleau dérape brutalement après un voyage d'Etat à Washington. le président du sénat est assassiné et tandis que la police peine à trouver une piste sérieuse, c'est au tour d'un célèbre journaliste d'investigation d'être abattu.
C'est dans ce climat d'insécurité qu'éclate un énorme scandale concernant le financement de la campagne électorale du président dont les démentis ne convainquent personne (mais comment apporter une preuve "négative" d'un acte que l'on n'a pas commis ?) et il est contraint à la démission.
Ce thriller de politique fiction est écrit à 4 mains par deux journalistes politiques ultra connus, Michelle Cotta et Robert Namias.
Très informés, ils décrivent à la perfection le fonctionnement de nos institutions, notamment la fonction présidentielle, les rouages, les compromis, les coups bas, les trahisons...
Après une première partie intéressante le thriller s'essouffle un peu. L'un des personnages principaux, la journaliste par qui le scandale arrive, est bizarrement laissé de côté alors que j'aurais vraiment aimé qu'il soit davantage développé.
Oui bien sûr c'est de la politique fiction mais avec des accents de vérité criants. Les auteurs pointent les dérives bien connues de nos sociétés : le pouvoir des réseaux sociaux, des chaînes d'info en continu, des journalistes en quête de scoops et de sensationnalisme sans toujours vérifier l'authenticité de ce qu'ils publient ni l'origine de leurs sources.
J'ai trouvé la fin un peu outrée et un peu rapide. Cependant cela reste un bon thriller et, sachant qu'il a été écrit en 2016,  c'est un roman presque prémonitoire qui sonne comme un avertissement sur ce qui pourrait bien finir par arriver...
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critiques presse (1)
LePoint
14 janvier 2019
Michèle Cotta et Robert Namias signent un inquiétant roman qui révèle comment une habile manipulation peut déstabiliser notre démocratie.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
les Français disaient à plus de 90 % ne plus croire en rien, ni en personne. L'autorité de l'Etat et la crédibilité de la parole publique avaient sombré corps et biens avec le dévoilement de ce putsch , d'un nouveau genre, sans armée ni combat.
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Pour rappel imaginé fin 2016 et écrit 1er trimestre 2017)
Habituellement le Président se moquait Berlau l’avait connu à Sciences Po, il n’était pas le plus brillant mais il avait la précision d’une montre suisse. En e pas drôle mais très utile dans un cabinet peuplé de jeunes gens dont les ambitions s’affrontaient parfois un peu trop bruyamment.
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Au début, Jouraud avait regardé avec une affectation vaguement distante ce monde qu'il avait entraperçu à Marseille. C'était juste avant de découvrir ces moments privilégiés de la politique que sont les campagnes électorales. Ces milliers de kilomètres parcourus par des hommes et des femmes que la fatigue semblait avoir à jamais épargnés. Ces moments hors du temps où le reste du monde était mis entre parenthèses, où chaque homme politique semblait sacrifier sans regrets ni remords famille et amis pour gagner une parcelle de pouvoir.
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(Pour rappel imaginé fin 2016 et écrit 1er trimestre 2017)

-Mais je suis bien Ici Monsieur le President. La question n’est pas la.
-Alors c’est quoi la question? Demanda Berlau en haussant le ton.
-C’est ce qui se passe en province. Au total, plusieurs centaines de milliers de gens dans la rue. Ça gronde monsieur le Président, ça gronde beaucoup plus que vous ne l’imaginez.
-Maïs enfin Archambault, pour qui me prenez vous? Je l’entends très bien. Et je vais vous dire, c’est normal. Même si ça va mieux, la province n’aime pas être bousculée. À 13h, c’est Pernaut, et on dîne à 18h30 pour ne rien rater du journal de 20h. Je sais de quoi je parle, j’en viens.
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- C'est ce qui se passe en Province. Au total, plusieurs centaines de milliers de gens dans la rue. ça gronde, monsieur le président, ça gronde beaucoup plus que vous ne l'imaginez.
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