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Citations sur Des grives aux loups, tome 3 : L'appel des engoulevents (12)

Il se rappela soudain que Jacques l'avait prévenu, la veille, qu’on allait changer d'heure. Il n'avait rien compris à ce que lui avait expliqué son fils, mais avait annoncé que, de toute façon, le soleil et lui n’avaient rien à foutre de ce que décidaient les abrutis de Parisiens !
- Changer d'heure ? Avait-il lancé, et puis quoi encore ? Ils pourraient demander à la lune de se lever à l'ouest tant qu ils y sont, ces ânes ! Ne compte pas sur moi pour me plier à cette couillonnade !
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Dès leur retour au bourg, le maître voulut absolument accompagner son élève jusque chez lui et, en les voyant passer, on ne savait qui, de l’instituteur ou de l’élève, était le plus fier, le plus heureux.
Le grand-père Édouard était seul, assis devant la maison ; depuis l’orage, ses rhumatismes le torturaient. Tout le reste de la famille moissonnait le froment dans la pièce des Malides, là-haut sur le plateau.
Eh bien, voilà ! dit M. Lanzac, Pierre-Édouard est reçu, et bien reçu. Je suis très fier de lui.
Le vieil homme les regarda, puis eut ce geste qui stupéfia son petit-fils car il savait à quel point l’aïeul avait du mal à se tenir debout : il se leva. Il souriait de toutes ses rides et Pierre-Édouard n’en crut pas ses yeux lorsqu’il constata que les paupières du vieillard se frangeaient de larmes. Et son étonnement s’accrut encore lorsqu’il parla, non en patois, qui était pourtant sa langue habituelle, mais en français, ce français dont il n’usait qu’en des circonstances exceptionnelles.
Non, non, assura-t-il, je ne suis pas gâteux, c’est rien…
Il avala sa salive, ébaucha un sourire :
Tu comprends, tu es le premier de tous les Vialhe, le premier qui a un diplôme… Moi, je ne sais pas écrire, et à peine lire. Et toi, toi, tu as un diplôme, un vrai diplôme de l’État !
[challenge des livres sans citation]
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C’est important de savoir d'où on vient, ça donne des racines. Et on dira ce qu on voudra, les racines, ça permet de bien se tenir fier et de bien résister aux tempêtes, aussi !
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- Changer d'heure ? Avait-il lancé, et puis quoi encore ? Ils pourraient demander à la lune de se lever à l'ouest tant qu ils y sont, ces ânes ! Ne compte pas sur moi pour me plier à cette couillonnade !
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Avec l'âge, il avait acquis un grand détachement. La mort seule le touchait au cœur, surtout celle d'un proche, surtout celle de Léon.
Mais le reste ! Bah, c'était la vie ! Il fallait faire avec et se répéter surtout que plus rien n'était comme avant, qu'il n'était plus qu'un observateur et un des derniers représentants d'un temps révolu, d'une époque défunte. Tout était périmé, et la majorité des valeurs qu'il avait défendues n'avaient plus cours.
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Encore tout assourdis par le bruit de la moissonneuse, gris de poussière, rompus de fatigue, mais heureux de leur journée de travail, Françoise et Jean partirent vers Coste-Roche en coupant au plus court.
La nuit était là, pleine de chants d'insectes et d'appels de grillons, lourde d'effluves odorants où se mêlait le parfum des reines-claudes, de la luzerne en fleur et de la paille encore chaude. Une nuit tiède, toute lumineuse d'une lune presque pleine, éblouissante de son éclat blanc-crème.
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Je me suis demandé comment nos politiques avaient été assez bêtes pour lancer l’idée de l’impôt sécheresse. J’ai cru que c’était une de ces conneries qu’ils affectionnent, une de plus ! Eh bien, zéro, je crois maintenant que tout cela était voulu, calculé. Il faut casser l’image de l’agriculteur nourrisseur et indispensable, il faut faire entrer dans la tête des consommateurs que ça leur reviendrait moins cher si on achetait tout notre casse-croûte ailleurs, aux Américains, par exemple. Toi, petit producteur, on va te traiter d’affreux, de subventionné à outrance ! On te reprochera même les excédents que nos minables gestionnaires ne sont pas foutus d’écouler. Ensuite, on te cassera les reins, au nom du beau rêve européen. Oui, beau rêve que des incapables sont en train de transformer en cauchemar, et surtout en un sinistre bordel ! L’Europe des bureaucrates, mais surtout l’Europe du désert français, des régions sacrifiées…
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Partis comme le sont nos économistes et nos politiciens, ils vont tuer l’agriculture, enfin la nôtre, la moyenne, la petite est déjà morte ! je le vois bien, la Brenne n’est déjà pas bien riche, mais ça va de mal en pis. Et c’est pareil en Corrèze ! C’est notre faute, on laisse les commandes à des crânes d’œuf qui ne sont jamais sortis des grandes villes, sauf pour aller aux sports d’hier ou à la plage ! Alors, la terre, pour eux c’est bouseux et compagnie !
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Et Gérard, son fils adoptif, était né en Allemagne, de parents allemands. Non, ce n’était pas un peuple ni une race qu’elle avait combattus des 1940. C’était le système, la pensée, l’ordre nazi. Et d’apprendre qu’on voulait, par basse démagogie, donc par bêtise, passer l’éponge sur la date qui rappelait l’écrasement de la croix gammée l’avait révoltée. Depuis, elle tenait en totale suspicion tous ceux qui avaient approuvé, voire applaudi ce geste. Quant à son instigateur, elle le méprisait .
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D’ailleurs, ce n’était pas la notion de Dieu qu’elle rejetait, mais la façon dont les hommes la régentaient. Quand j’étais gamine, lui avait-elle dit, j’avais déjà beaucoup de mal à accepter les préceptes imposés. D’accord, j’avais déjà mauvais esprit, mais j’y ai toujours vu plus d’hypocrisie que de foi. Alors, ce n’est pas maintenant que je vais adhérer à ce genre de rites !
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