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EAN : 9782849900840
325 pages
Editions des Equateurs (13/11/2008)
2.75/5   2 notes
Résumé :
Histoire de France - Tome 14, Louis XIV et le duc de Bourgogne

Par Jules Michelet
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Nous achevons les soixante-douze années du règne de Louis XIV.
Pénible étude, mais vraiment instructive.
Ce n’est pas seulement le plus long règne de l’histoire, c’est le plus important, comme type et légende du gouvernement monarchique. L’Europe l’a accepté ainsi. Elle n’a point du tout accepté les glorieuses tyrannies militaires qui ont pu suivre. Elle n’y a vu qu’un accident sinistre. Mais Louis XIV est la règle, le roi des honnêtes gens.
Le bien, le mal, le pire, on a tout imité de lui. Il est le vrai et le complet miroir où tous les rois ont regardé. Ils ont copié servilement sa cour, son administration, ses fautes surtout. La France même de 1793 lui a voté les lois de la Terreur et le régime des suspects.
Donc, tout ce que l’on sait de lui a une portée fort générale, au delà de son temps, de son individualité. Il nous apprend au précédent volume comment la royauté politique et religieuse (celle de Louis XIV fut tout cela) n’atteint son idéal qu’en se faisant les plus cruelles blessures.
Cette sottise de la Révocation avait été parée des faux prétextes d’une grande sagesse politique. Nous devions obtenir par là une belle et puissante unité. On avait suivi à la lettre le précepte de Molière : « A votre place, je me crèverais cet œil ; vous y verriez bien mieux de l’autre.
» Pendant vingt-cinq ans, les évêques, d’assemblée en assemblée, ont demandé, peu à peu obtenu la mutilation de la France. Oh ! que la voilà belle, allégée de cinq cent mille hommes ! — Attendez, il manque une chose ! Plus clairvoyants que les évêques, les Jésuites, dans l’œil
qui lui reste, voient une paille, le jansénisme, tourmentent le malade pour l’arracher. Voilà qu’il agonise. Encore un peu, ils n’auront plus qu’un mort.
Ce qui saisit dans cette fin lamentable de 1715, c’est que non seulement toute la vieille machine (royauté, clergé et noblesse) s’enfonce et presque disparaît, mais l’ordre, même extérieur, l’administration, vraie gloire de ce règne, n’existe plus, à proprement parler. La bureaucratie est paralysée, la comptabilité périt. Le gouvernement effaré ne peut plus même se rendre compte de ses fautes.
Dans tout ceci éclate le contraste et la lutte de deux choses qu’on aime trop à confondre dans l’idée complexe de la centralisation royale : le
gouvernement personnel et l’administration. C’est justement le premier qui tue l’autre. Colbert, Louvois, malmenés par le roi et minés par
la ligue des courtisans et des dévots, meurent à la peine, et avec eux l’ordre même. Au gouvernement personnel, ils avaient prêté le beau masque et la couverture secourable d’une certaine régularité administrative qui faisait illusion. Ces commis-rois faisaient obstacle au roi, empêchaient ce gouvernement d’apparaître dans sa vérité. Quitte enfin d’eux, la royauté se révéla, fut elle-même. Libre, Louis XIV en donna le vrai type, la forme pure. Il put descendre en pleine majesté
ce superbe Niagara de la banqueroute, du plus profond chaos, de l’écrasant naufrage.
La France ne fut pas sauvée, comme on l’a dit, mais roulée et brisée. Elle enfonça, disparut. Et si elle revint, ce fut en tel état que, jusqu’à la Révolution, le monde entier jura qu’elle n’était jamais revenue.
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Vidéo de Jules Michelet
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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