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Jules Michelet (Autre)Antoine de Baecque (Autre)
EAN : 9782746519602
272 pages
Le Pommier (19/08/2020)
3.33/5   6 notes
Résumé :
Comme l'a dit excellemment Michelet en terminant ce livre : "la Montagne est une initiation". Sous son apparente immobilité, elle est le mouvement même et prend les formes les plus diverses, les plus séduisantes. Elle est l'image de la vie.
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Lecture difficile, quelquefois complexe par le mélange des perceptions ou réflexions de l'auteur avec ce qu'il voit au cours de ses voyages dans le monde des montagnes. Lecture laborieuse quelquefois du fait d'une écriture, certes raffinée, très belle par moments, mais aussi marquée par le temps. le livre est paru en 1868.

Jules Michelet développe sa vision de la nature et de la montagne en particulier, entraînant ses lecteurs d'abord au pays du mont Blanc, puis vers la Suisse, en passant par les Pyrénées, les pôles et même Java.

Souvent, son analyse se fait scientifique et bute inévitablement sur des connaissances qui manquaient encore à cette époque. Ce n'est pas très gênant car il démontre malgré tout une assez grande force de conviction dans ses propos.

J'ai particulièrement apprécié les passages sur les glaciers qu'il personnifie quasiment, les arbres, notamment le pin cembro, les lacs, les cascades et les torrents.

J'ai beaucoup moins goûté l'épisode sur les volcans et les soubresauts de la terre, avec la poussée des montagnes et l'écartement des continents.

Quant aux fleurs de montagne, il leur consacre de longs passages, transposant leur reproduction en une saison des amours presque sensuelle, enfin telle qu'il la ressentait...

Pas beaucoup d'espace pour son épouse, joliment prénommée Athénaïs, qui a pourtant participé à l'écriture du livre. Tout juste si on détecte sa plume par des guillemets et le genre féminin. D'ailleurs, les idées de Michelet feraient certainement frémir les féministes du XXIème siècle. En témoigne notamment cette citation que je ne peux résister à reproduire ici :
"Les animaux sont inquiets, l'homme agité, et la femme craintive se serre à lui."
Je crois que c'était par temps d'orage... Terrible lorsque l'homme se voit en protecteur du sexe opposé, alors qu'il est souvent bien plus tourmenté.

Ce livre sera peut-être davantage apprécié par les botanistes et les scientifiques que par ceux qui ont l'âme poète, encore qu'ils pourront y trouver un peu leur compte.








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La Montagne s'adresse à tout lecteur quelque peu sensible à la poésie simple et authentique d'un auteur qui a vécu ce qu'il écrit. le texte de Jules Michelet lui a été inspiré par ses randonnées autour du Mont Blanc, notamment, accompagné de sa jeune épouse. C'est aussi un document éclairé qui relate l'histoire du naturalisme et de l'alpinisme. Je connaissais Ferdinand Saussure, le linguiste, mais j'ignorais que la famille comptait aussi un arrière-grand-père, Horace-Bénédict, naturaliste et géologue, fondateur de l'alpinisme, né en 1740 près de Genève. Michelet évoque ici entre autres ses travaux pour mettre en évidence le mouvement des glaciers. Alors qu'aujourd'hui, la fonte des glaciers est au coeur des préoccupations environnementales, le livre de Michelet souligne le rôle crucial des «trésors de fécondité» qu'ils constituent pour l'ensemble de l'Europe.
Michelet a un rapport affectif à la Montagne particulièrement touchant. le Mont Blanc devient sous sa plume «un immense moine blanc», un «ermite», les sapins sont de «vénérables résineux», «les aînés du monde». L'écriture est magnifique, romantique, parfois lyrique. Elle rétablit des valeurs ignorées de beaucoup de nos contemporains. Elle parvient aussi remarquablement à rendre le mouvement qui anime la montagne, et la circulation de l'eau dans le massif. Comme un être humain, la montagne peut apparaître bienveillante ou menaçante au gré de ses humeurs.
Malade, Michelet va se soigner en Italie au moyen de bains de boue. C'est un des plus beaux morceaux de la Montagne, où l'auteur décrit sa renaissance de façon dramatique. Il va puiser dans la terre la vie qui s'échappait de son être. L'expérience donne lieu a une réflexion sur la mort comme processus naturel de l'existence.
La Montagne comporte aussi une approche de la «géologie des transformations paisibles» qui est comme un éloge de la lenteur appliqué à la création et aux changements de la terre. A cela s'ajoute une description très poétique de la révolution de la terre autour du soleil chargée d'anthropomorphisme. L'exploration à laquelle se prête Michelet s'élargit ainsi à toute la planète, de l'Orient à l'Amérique. On peut partager sa vision de l'Asie, »âme profonde de la Terre» toute en intériorité, mais l'Amérique qu'il décrit tournée vers l'Europe «comme la Terre vers le Soleil» est plus dissonante aujourd'hui.
La guerre des arbres et la gestion des forêts sont des préoccupations très actuelles dans le contexte de réchauffement climatique mais étonnamment déjà présentes à l'esprit de Michelet. Précurseur du mouvement écologique, l'auteur fait l'inventaire de la flore et la végétation européennes en un herbier virtuel. Il déplore déjà l'intrusion de plantes exotiques sous nos climats et la multiplication des pins dans les forêts de chênes. L'arbre ami et protecteur inspire le plus grand respect. Les pages qu'il lui consacre sont magnifiques.
Le texte de Michelet s'enrichit de quelques lignes écrites par son épouse, aussi captivée que lui par le monde végétal. Il s'agit de mémoires ou d'un extrait de journal très bref qui se confond étrangement avec les écrits du mari, comme glissés à son insu.
Si l'ouverture de l'ouvrage sur le Mont Blanc est magistrale, les dernières pages font un constat attristé de l'empreinte de l'homme sur son milieu. L'esprit de Jules Michelet est malgré tout résolument positif. Il croit fermement à une régénération.
L'écriture de Michelet reste très marquée par le courant des écrivains philosophes réformateurs du XVIIIème siècle. Il y a encore aujourd'hui maintes leçons de sagesse à puiser dans La Montagne. Michelet dresse à la fin de son essai une intéressante bibliographie et lance une invitation à séjourner en montagne dans le respect qui lui est dû.
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Livre reçu pour ma première masse critique, j'étais tout enthousiaste en ouvrant le paquet et en le découvrant !

L'objet en lui-même est vraiment beau, épuré et avec une police agréable, ce qui m'a tout de suite plu.

Malheureusement, mon enthousiasme n'est pas allé beaucoup plus loin, vu les difficultés que j'ai eu à rentrer dans ce livre... Il faut dire aussi que la date d'édition (2020) était trompeuse, puisqu'il s'agit d'une réédition d'un livre de la fin du XIXe siècle. Je ne m'étais donc pas préparé à une lecture de cette époque, avec le côté vieillot et les tournures de phrase de l'époque.

Le texte a une bonne part historique et scientifique qui a amené mon esprit à décrocher régulièrement. Heureusement les chapitres n'étaient pas trop longs ce qui permettait de fractionner la lecture. Je n'ai malgré tout pas réussi à finir le livre, malgré le mois que j'avais à disposition pour le lire... Malgré plusieurs tentatives, je l'ai laissé progressivement de côté et n'ai pas dépassé les 100 premières pages.

J'ai quand même passé quelques bons moments grâce au plaisir d'avoir ce beau livre entre les mains et grâce à certains passages plus poétiques (qui étaient justement ce que j'avais imaginé de ce livre en lisant rapidement la description de masse critique). Ayant grandi dans les Alpes, certains noms résonnaient et certains passages m'ont permis de voyager un peu, dans l'espace et le temps !

Je garde ce livre sous le coude et ne désespère pas de réussir à le finir un jour et peut-être à en retirer davantage ?
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Bonjour,
Je n'en suis qu'aux premières pages (env 35) et je trouve ce livre assez difficile. La préface est longue, et en fait il faudrait la relire en dernier, car c'est une explication de textes assez ardue. En ce qui concerne le texte lui-même, c'est évidemment d'un autre siècle et il est difficile pour moi de rentrer dans l'histoire. J'irai jusqu'à la fin du livre car cela me cultive. Peut-être ce livre parlera plus à des personnes qui connaissent déjà la montagne et la région décrite. Les dimensions en pied données par l'auteur ne me parle absolument pas.
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Michelet parle des montagnes sur le plan géologique, botanique, naturaliste... Mais c'est un historien, donc il n'est pas spécialiste de ce qu'il écrit, c'est donc très daté sur les connaissances - il reprend même une théorie des climats à l'échelle mondiale. On retrouve cependant ses qualités d'écriture, avec quelques passages très poétiques.
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Citations et extraits (84) Voir plus Ajouter une citation
La daphné, avec une teinte analogue au lilas, en rappelle l'odeur, la suavité pénétrante. Près d'elle, l'orchis vanille détachait de l'herbe pâle la sombre pourpre de son épi. Nul parfum plus fidèle. Même au fond d'un herbier, couché et enterré, il donne un souvenir de son âme odorante qui semble aimer encore.
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Dans la Suisse, pays de lumière, ce lac est la lumière même; grand est le coup de théâtre, quand de la porte du Valais, de ce défilé serré qui s'étrangle à Saint-Maurice, la plaine s'élargit tout à coup, et vous met au bord du miroir immense et plein de soleil. Aux heures de l'après-midi, c'est une incomparable fête dont on est ébloui d'abord. Mais cette splendeur mobile, si vivante, est cependant douce dans l'harmonie de ses rivages. Les monts de Savoie eux-mêmes, qui touchent à pic dans le lac, illuminés à cette heure, s'accordent au charmant sourire des collines du pays de Vaud. Peu à peu s'élargissant des châtaigniers d'Evian au promontoire de Lausanne, le noble croissant devient une mer d'or, qui va scintillante jusqu'aux ombres du Jura.
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Cette pluie plaisait aux prairies; elles étaient très fleuries. Elle plaisait aux ruisseaux. Il n'était jusqu'au plus petit qui ne jasât, murmurât. Plusieurs, gros, forts et rapides, d'un glouglou puissant, semblaient discorder avec ces lieux modestes et plutôt petits. Ils venaient de haut et de loin, étaient bien visiblement fils d'un monde supérieur.
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L'incertain de toute chose nous frappait. Tout était doux; on voyait bien peu les glaciers, par un angle étroit à peine; mais leur verdâtre sourcil ne promettait rien de sûr.
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"Nulle part on ne sent plus les libertés de l'âme." J'en eus le sens très vif, lorsque jeune, ignorant, je suivis pour la première fois ces routes sacrées, lorsque, après une longue nuit passée dans les basses vallées, trempé du morfondant brouillard, je vis, deux heures avant l'aurore, les Alpes déjà roses dans le bleu du matin.
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Videos de Jules Michelet (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jules Michelet
Exposition "Tempêtes et naufrages, de Vernet à Courbet" Musée de la Vie Romantique
Le musée de la Vie romantique invite à découvrir une thématique emblématique et fascinante de la première moitié du XIXe siècle et l'une des plus puissantes sources d'inspiration de l'univers romantique : les tempêtes et les naufrages. La mer, par sa démesure et sa violence, fait écho aux tourments intérieurs des artistes qui s'emparent des motifs de coups de vents, de nuages menaçants, de vagues se brisant sur des récifs, de navires en perdition et de personnages en danger afin de créer de véritables mises en scène sublimes et dramatiques. Ce véritable spectacle des éléments déchaînés dévoile aussi toute une palette de sentiments exacerbés comme la terreur, le courage ou l'admiration devant la force et la beauté de la nature. À travers une sélection d'une soixantaine d'oeuvres – peintures, dessins, estampes, manuscrits – de plus de trente artistes des XVIIIe et XIXe siècles, cette exposition embarque le visiteur dans un récit vivant et illustré de la tempête maritime, depuis le déchaînement des éléments jusqu'aux conséquences souvent dramatiques du naufrage et de la perte avant le retour au calme en mer et sur terre. Grâce à une scénographie immersive, le parcours s'organise en trois parties chrono-thématiques, correspondant aux trois espaces du musée dévolus aux expositions temporaires : Aux sources de la représentation de la tempête – le spectacle de la tempête en pleine mer, au coeur du romantisme – Après la tempête : épaves et naufragés. Au côté de tableaux et dessins de Joseph Vernet, Joseph Mallord William Turner, Théodore Géricault, Théodore Gudin, Eugène Isabey, Eugène Boudin ou Gustave Courbet, résonnent les écrits tempétueux de René Diderot, Henri Bernardin de Saint-Pierre, Alphonse de Lamartine, Victor Hugo et Jules Michelet ainsi que les créations musicales de Ludwig van Beethoven, Franz Liszt ou Richard Wagner. En écho aux oeuvres présentées, une sélection de textes littéraires avec la voix de Guillaume Gallienne de la Comédie-Française et une bande sonore élaborée par la Médiathèque musicale de Paris viennent compléter le parcours. Cette exposition s'accompagne également d'une riche programmation culturelle, d'animations et de dispositifs de médiation comme un voyage olfactif conté, un parcours de visite pour les enfants, des visites guidées et des ateliers thématiques qui inviteront le public du musée de la Vie romantique à explorer cet imaginaire de la tempête à la fois effrayant et sublime.
Plus d'informations sur : https://museevieromantique.paris.fr/fr/expo_tempetes_et_naufrages
#TempetesEtNaufrages
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