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EAN : 9782711862092
381 pages
Réunion des Musées Nationaux (01/10/2014)
3.75/5   2 notes
Résumé :
"Beau livre", catalogue illustré de l'exposition du même nom qui se tint au Musée du Quai Branly à la fin de 2014. Quatre parties : "le monde et les rites", "des nouveaux mondes" (sur les Mayas colonisés), "l'esprit des lieux", "un temps sans fin".
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce beau et gros livre consolera les provinciaux de n'avoir pas pu faire la queue ni de s'être bousculés à l'exposition parisienne consacrée aux Mayas en 2014. Les Mayas, aussi bons mathématiciens et astronomes que les Mésopotamiens, présentent en quelque sorte une situation inverse de celle de l'ancien Irak : leur culture matérielle, monumentale, à base de pierre, de stucs, est si belle et si abondante que la part textuelle, littéraire, s'en trouve un peu éclipsée. La colonisation, en s'acharnant sur les livres et la langue, laissa les anciennes villes se dissoudre très vite dans la jungle, et nous les retrouvons aujourd'hui. L'iconographie de cet ouvrage est absolument splendide, même si les canons de cet art précolombien et de cette culture nous heurtent frontalement dans nos habitudes occidentales et gréco-romaines. J'avoue mon penchant pour les portraits de pierre et les vases, vaisselle et écuelles polychromes. D'autres trouveront ailleurs leur bonheur.
Pour ce qui est du texte ... les articles sur les Mayas d'aujourd'hui m'ont fortement intéressé, et j'ai été reconnaissant aux auteurs de n'avoir pas limité leur exposition à sa seule dimension historique et archéologique. Enfin, l'histoire de la colonisation dans ses aspects linguistiques et sociaux est fascinante : les Espagnols s'employèrent à détruire la société maya, à regrouper les Mayas en des communautés spéciales, et à recomposer leur langue pour la rendre apte à exprimer les concepts européens et chrétiens. Cette entreprise d' "ingéniérie" sociale et linguistique, en plein XVI°s, étonne par sa modernité et mériterait d'être étudiée de près en corrélation avec la manière dont les Jésuites du XVII°s tentèrent de traduire leur religion en chinois, dans un monde où ils n'exerçaient pas de domination coloniale.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
La "Reduccion" avait un troisième objectif : réformer la langue. Pour gouverner et évangéliser les Mayas en maya, il fallait modifier leur langue. Les missionnaires tentèrent donc d'éradiquer les discours rituels mayas et de détruire les textes qui les consignaient ; ils ont aussi créé des centaines de mots et d'expressions pour exprimer les concepts nouveaux et les pratiques qu'ils cherchaient à inculquer, mettant en place, parallèlement, l'écriture alphabétique. Le travail de traduction fut énorme et nécessita une analyse approfondie du maya aussi bien que de l'espagnol.
Le résultat de cette "reduccion" linguistique est la "lengua reducida", qui est un maya expurgé et adapté aux besoins de la civilité chrétienne. Les missionnaires linguistes réunirent des listes de mots, qu'ils placèrent en regard de leurs équivalents espagnols dans les dictionnaires. Ils "réduisirent" la langue maya à des descriptions succinctes, définies en fonction de règles et d'exceptions et accompagnées de tableaux et de nombreuses citations tirées du maya... Cette "conversion" de la langue eut une telle ampleur que Smith-Stark (207) a pu soutenir que les missionnaires linguistes de l'époque furent les inventeurs de la linguistique descriptive moderne...
Le projet de "reduccion" visait donc à transformer de façon coordonnée l'espace social, les comportements et la langue, le tout dans la perspective d'un même but : la nouvelle langue servirait à décrire et serait parlée par les nouveaux Indiens dans leurs nouveaux lieux de vie. Il s'agissait bien ainsi d'un projet "total" poussant les Mayas à se bâtir en hommes nouveaux.

p. 86
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(Entrée en matière).
En décembre 2012, le monde entier, endoctriné par une certaine "civilisation" médiatique, crut un moment à une possible fin du monde que les anciens Mayas avaient prédite.
Elle n'eut pas lieu, et pour cause.
Jamais les Mayas n'avaient annoncé pareil cataclysme. Ce qui était en jeu le 21 ou le 23 décembre de cette année-là n'était que l'achèvement d'un grand cycle temporel, ou plutôt calendaire, de 13 bak'tun, ou treize fois 144000 jours -- le cycle dans lequel, selon l'un des computs mayas, l'humanité vivait depuis l'an 3114 av. J.C. -- et l'avènement d'un autre...
Ainsi, aucun texte, ni d'ailleurs aucune image maya ancienne, ne semble avoir évoqué une fin à venir des ou du temps, pas même le principal récit cosmogonique d'origine sans doute très largement pré-hispanique qui nous soit parvenu et que l'on ne connaît aujourd'hui que dans la transcription tardive (1704) qu'en fin le dominicain Francisco Ximénez, le Popol Vuh... Il n'y a, dans ce récit, aucun équivalent du 5° soleil aztèque, promis, lui, à disparaître dans un formidable tremblement de terre. Nos communicants avaient sans doute confondu Aztèques et Mayas !

p. 17
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