À Sainte-Pélagie, on recueille les femmes et filles enceintes, de la prostituée à la bourgeoise ayant commise une erreur. Lorsqu'un étudiant médecin provoque la mort de Noémi, 16 ans, par son état d'ébriété, celui-ci est empoisonné et plus tard un incendie se déclare dans ce secteur de Montréal.
18 ans plus tard, Rose, enfant de fille tombée, veut retrouver sa mère. Il n'y a que quatre possibilités, mais le chaos de cette période, le meurtre, la disparition de l'une d'elle, l'incendie qui en aurait tué une autre, font que son enquête est un long morceau d'histoire à décortiquer. Nombre de bonnes personnes croiseront sa route pour l'aider, elle, la fille déterminée et cultivée pourtant sortie d'un orphelinat. Mais les années de la fin du 19e siècle sont loin d'être propices aux retrouvailles.
*Autre fait à noter, malgré la dure réalité de ces années, l'aventure de Rose semble un peu trop facile et le décor ne reflète pas la dureté de la vie, la maltraitance des orphelins ou des femmes, le rejet des orphelins, l'humiliation des filles tombées ou le manque d'hygiène. C'est limite un livre à l'eau-de-rose-terroir". le courant "terroir" était justement une version "embellie" le la vie campagnarde. Ça ne reflète donc pas avec rigueur cette époque.
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J'ai beaucoup aimé ce roman qui nous ramène à une époque où le fait d'être fille mère était si honteux qu'il fallait les cacher derrière les murs d'un couvent et où leurs enfants se retrouvaient à l'orphelinat. Et qu'arrivait-il lorsqu'on ne vous adoptait pas et que vous atteigniez l'âge de 18 ans? Quitter et trouver du travail, pas facile pour une jeune fille qui n'a jamais eut de famille. Il est intéressant de suivre Rose qui se débrouille seule dans cette société effervescente au milieu des usines de production à la chaîne et des bonnes gens de la haute société qu'elle est forcée de fréquenter en tant que dame de compagnie et domestique et qui ne manquent jamais de la regarder de haut. On l'accompagne page après page dans sa quête de retrouver sa mère, et on souhaite ardemment qu'elle y arrive. le Montréal du XIXème siècle y est admirablement dépeint.
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Une fois le Dumas lu d’un couvert à l’autre, nous avons attaqué un George Sand – ce George est une femme, malgré son prénom masculin. Ensuite, j’ai commencé Madame Bovary, un roman qui figurait en tête de liste des ouvrages défendus par notre évêque. À ce moment-là, j’ai trouvé curieux que des livres à l’index se retrouvent dans la maison d’une dame à qui l’on aurait pu donner le bon Dieu sans confession. Des romans dans lesquels déambulaient des amants sans morale ou des assassins qui s’en tiraient blancs comme neige.
C’était Le Comte de Monte-Cristo, écrit par Alexandre Dumas, un auteur français apparemment célèbre, mais que je ne connaissais ni d’Ève ni d’Adam. En parcourant ce roman – mon premier ! –, j’eus une pensée pour les bonnes sœurs. Elles auraient fait une syncope si elles m’avaient vue en train de lire à haute voix l’histoire d’un homme emprisonné injustement dans une forteresse, où il ruminait une redoutable vengeance contre le vrai coupable du délit pour lequel il avait été condamné. Il eût mieux valu qu’il tende l’autre joue, comme le préconisait l’Évangile. Franchement, ce livre n’était pas mauvais, loin s’en fallait, mais dans la province de Québec, toutes les importations étrangères étaient jugées contraires aux bonnes mœurs.
N’allez pas croire que je m’apitoyais sur mon sort de pauvre orpheline. Bien au contraire. Je ne ressemblais pas à cette Cosette en guenilles qui traîne sa misère dans les pages du roman de Victor Hugo, Les Misérables, que j’ai lu en cachette, malgré l’interdit. Au contraire, j’ai eu pas mal de chance dans ma malchance.
Même aujourd’hui, on soigne encore en aveugle. Si on jetait à la mer tous les médicaments utilisés par les médecins, ce serait une bonne chose pour les patients, mais un grand malheur pour les poissons.
Le guérisseur soignait avec des médicaments à base de plantes, ce qui ne mettait pas en danger la vie de ses patients. On ne pouvait pas en dire autant du médecin !
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/laurent-joffrin-le-cadavre-du-palais-royal-53076.html
Attention, grande nouvelle pour les amateurs de polars historiques, Nicolas le Floch est de retour. Imaginé dès 2000 par le romancier Jean-François Parot, décédé en 2018, Nicolas le Floch fit aussi les beaux soirs de France Télévision avec la série éponyme.
Jean-François Parot avait fait vivre quatorze aventures à son héros, commissaire au Châtelet. de 1761 à 1787, le fringant policier breton, sous les ordres du ministre Sartine, allait vite devenir indispensable à Louis XV puis Louis XVI pour faire respecter la justice royale. La force de cette saga historico policière était de proposer des intrigues bien ficelées avec un héros récurrent attachant malgré ses paradoxes, le tout dans un décor historique parfaitement reconstitué avec une écriture plaisante, élégante, très littéraire.
La disparition prématurée de Jean-François Parot laissait Nicolas le Floch orphelin et les lecteurs inconsolables.
Mais les ayants droits du romancier ont donné leur accord et l'intrépide le Floch revient sur le devant de la scène. C'est à Laurent Joffrin que revient le privilège de prendre le flambeau et le pari réussi !
Laurent Joffrin, on le connait bien sûr en tant que journaliste, polémiste, chroniqueur. Directeur de rédaction à Libération puis au Nouvel Observateur, il intervient régulièrement sur des sujets politiques et sociétaux. Engagé politiquement, il a créé son propre mouvement social-démocrate en 2020.
Mais Laurent Joffrin est aussi écrivain. On lui doit bien sûr de nombreux essais sur la vie politique française mais aussi une belle biographie de Noor Inayat Khan dans « La princesse oubliée » en 2002. Il est aussi romancier, racontant la jeunesse de 1968 dans « C'était nous », paru en 2004. Laurent Joffrin ne cache pas son goût pour l'Histoire. Il le prouve en publiant « le roman de l'Histoire de France, de Vercingétorix à Mirabeau » ou encore « Les batailles de Napoléon ». Cet intérêt se manifeste aussi dans sa série romanesque « Donatien Lachance, espion de Napoléon » que Laurent Joffrin inaugure en 2010 avec « L'énigme de la rue St Nicaise ». Entre le Consulat et les premières années de l'Empire, déjouant intrigues et complots mettant en scène les plus hauts personnages de l'Etat, Donatien Lachance est depuis revenu régulièrement en librairie et a encore sans doute d'autres aventures à partager.
Ainsi donc, c'est tout naturellement, et presque comme une évidence que Laurent Joffrin a repris le personnage de Nicolas le Floch, s'inspirant du style Parot tout en apportant sa touche personnelle. Avec cette nouvelle aventure, nous sommes à l'automne 1789, dans les premiers mois de la Révolution. le peuple de Paris a pris la Bastille et le commissaire du Châtelet doit enquêter sur un cadavre dont il ne sait rien si ce n'est qu'il fait suite à l'enlèvement d'un couple au Palais-Royal. Bien vite, ce qui aurait pu n'être qu'un crime crapuleux se révèle être une affaire d'état. Mais qui est derrière. le duc d'Orléans, qui manigance depuis des années contre son cousin le roi ou bien Monsieur, le propre frère de Louis XVI ? Nicolas le Floch a du pain sur la planche d'autant que la menace gronde, que le monde change et que les propres certitudes de le Floch, jusque là fidèle à la Couronne, commencent à vaciller.
Régalez vous avec ce nouvel opus des aventures de Nicolas le Floch. Les amateurs des aventures de Nicolas le Floch apprécieront et ceux qui ne le connaissent pas encore seront séduits.
« le cadavre du Palais-Royal » de Laurent Joffrin est publié chez Buchet-Chastel.
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