Qui lit encore James A. Michener* de nos jours?
En voyant si peu de critiques concernant ses livres sur Babelio, je me dois de dire le plaisir de lecture de ses romans basés sur l'histoire d'une région ou d'un pays.
Ils passaient de mains en mains au sein du cercle familial, et prennent encore un place de choix dans notre bibliothèque, car ils sont nombreux!
Texas est le plus gros de tous. Il fait partie de ceux consacrés à un état américain (avec Alaska, Colorado Saga, Chesapeake), représentatifs de la grande épopée de conquête du continent nord-américain.
Michener procède souvent de la même façon en narration historique. Il repart des origines, parfois même de la préhistoire, mêlant des personnages fictifs et réels dans les moments forts d'une région.
Faisant faire des grands écarts temporels au lecteur, il se concentre donc ici sur les moments clés des changements du Texas. Couvrant plusieurs siècles, cette saga monumentale nous faire suivre la trace des explorateurs, des conquistadors et des colons espagnols, des émigrants américains, le développement de l'élevage, l'exploitation du pétrole.
C'est passionnant, documenté, fluide en écriture, addictif en lecture.
Il faut avoir du temps devant soi, mais je recommande vivement. C'est un voyage littéraire qui s'impose avant de prendre un billet vers Lone Star State, l'état le plus vaste du pays.
*James A. Michener 1907-1997. Une vingtaine de traductions en France
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La République du Texas est tombée dans l'orbite des Etats Unis dans les derniers jours de 1845 et n'a été intégrée qu'en 1846. Comme nous sommes en 1983, vous avez été américains pendant cent trente sept ans. Mais vous ne devez pas oublier que la présence espagnole dans votre région a commencé avec Alonso Alvarez de Pineda en 1519. La première colonie sérieuse s'est installée à El Paso en 1581, et la souveraineté mexicaine n'a cessé qu'en 1836. Vous êtes donc restés sous l'hégémonie mexicaine pendant trois cent dix-sept ans. En d'autres termes, le Texas a été espagnol deux fois plus longtemps qu'il a été américain
Les vingt-trois hommes représentaient un bel échantillons d'émigrants. Sept mariés avec leur femme ; quatre veufs authentiques désireux de refaire leur vie ; et trois célibataires qui espéraient trouver des épouses au Texas, américaines ou mexicaines. Quant aux neufs autres, des hommes de la piste comme Macnab, ils avaient quitté leur femme soit pour de bon, soit en leur faisant de vagues promesses : " si tout va bien, je te ferai venir avec les gosses." Très peu s'en souviendraient. Curieusement quatre de ces déserteurs de foyer à l'âme de fer comme Macnab, emmenaient leur fils - un homme du Kentucky en avait même deux-, mais aucune fille ne les accompagnait. Ils ne les reverraient sans doute jamais.
P459
"J'ai toujours pensé que Dieu appelait l'Espagne partout où il voulait que les choses soient organisées." Il arrangea les assiettes et les petits pains de façon à représenter l'Europe. "Des pays inférieurs tout autour d'elle. Ici le Portugal un pays de misère ! En haut la France, une bande d'agités ! Plus loin l'Angleterre, pouah ! et en bas les Maures méprisables, ennemis de Dieu et de l'homme" Au centre de ce maelström de nations en perdition et d'infidèles, il posa une belle orange : " L'Espagne, bastion de Dieu, symbole de raison, de stabilité et de tout ce qui est bon et beau dans la vie.
P229
Le sentiment religieux influence la vie du Texas à tous les niveaux, souvent de façon fort inattendue. Aujourd'hui encore, la plupart des magasins ferment le dimanche. Le Texas demeure en tête du pays dans la lutte contre l'alcoolisme. La religion domine dans les conseils des écoles. Elle possède de grandes universités comme Southern Methodist, ue Joel Job III a aidé à fonder, comme Texas Christian et Abilene Christian dont le financement a été réuni par Joel Job V. Dans le monde d'aujourd'hui, le sentiment religieux intense explique pourquoi un si grand nombre de radios et de télévisions accordent de longues heures d'antenne aux pasteurs et aux prêtres journalistes, qui recueillent davantage de fonds des auditeurs et spectateurs texans que dans tout autre état.
P389
Il nous faudrait vraiment d'avantage d'espagnols de naissance. Ceux qui sont nés au Mexique ont souvent des qualités - ma soeur en a épousé un, mais on ne peut pas compter sur eux pour sauvegarder la vraie culture espagnole
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Les livres dans l'ordre :
"Le dernier des Camondo" de Pierre Assouline, Éditions Folio
"Les Camondo ou L'éclipse d'une fortune" de Nora Seni et Sophie le Tarnec , Éditions Babel
"La rafle des notables" de Anne Sinclair, Éditions Grasset
"Pourquoi les Juifs ?" de Marek Halter, Éditions Michel Lafon
"Je rêvais de changer le monde" de Marek Halter, Éditions J'ai lu
"Ellis Island" de Georges Perec, Éditions POL
"Il est de retour"de Timur Vermes, Éditions 10/18
"Le charlatan" de Isaac Bashevis Singer, Éditions Stock
"La Source" de James A. Michener, Éditions Robert Laffont
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