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sur 325 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quatre mètres virgule trente sur un peu moins de trois. C'est le tableau de ventôse, le tableau des "Onze" exposé dans le pavillon de Flore du musée du Louvre. Michon nous les fait voir, les onze commissaires incarnant le comité de Salut Public qui instaura en l'an II de la République la politique de la Terreur. Ils s'appellent Billaud, Carnot, Barère, Lindet, St-Just, Prieur, Prieur, Collot, Saint-André, Couthon et Robespierre; ils prennent vie sous le pinceau du peintre Corentin et sous la plume habile du romancier Michon.

L'écriture de Pierre Michon est sans conteste riche mais très particulière; et même si l'ouvrage a été primé par l'Académie française, certains resteront sans doute dubitatifs devant cette plume redondante et exacerbée, donnant une impression de lourdeur car trop souvent répétitive. Néanmoins, le roman a un atout de poids, celui de nous faire croire en l'existence des "Onze" et en celle de son créateur,le peintre Corentin.En bon fabulateur, Michon réussit à nous faire contempler une toile qui n'existe pas! Ca, c'est plutôt fort !
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Je suis complètement passée à côté de Pierre Michon avec "Les Onze". le seul mérite de ce roman, qui m'a ennuyée, est de parler de peintures et d'histoire. Malheureusement, j'ai été insensible au style.
Michon raconte la généalogie et la vie de François-Élie Corentin dans le Limousin à Combleux, peintre fictif qui est censé avoir peint un célèbre tableau tout aussi fictif en 1794, représentant les onze membres du Grand Comité du Salut Public avec Robespierre au centre.
Il poursuit avec les raisons de la commande du tableau et les interprétations qui en sont faites plus tard notamment par Michelet.
D'abord, à aucun moment je n'ai visualisé ce tableau et surtout la narration est bourrée de sous-entendus ou de références qui m'ont souvent échappées. C'est le risque quand on mélange la fiction et la réalité.
Certes, Pierre Michon a un riche vocabulaire. Il utilise des termes comme anacréontique, désinence, hémistiche, solécisme... mais il a tendance à se répéter et le texte devient lourd avec ses anacréontiques à toutes les pages d'un même chapitre.
Il n'est donc pas convainquant, surtout quand le narrateur s'adresse à un certain Monsieur dont on ignore tout et que j'ai imaginé être un homme regardant le tableau au Louvre à Paris et auquel le narrateur s'adresse. Mais je n'en suis même pas certaine.
Bref, si la toile est qualifiée de monumentale c'est loin d'être le cas de ce roman à mon goût. Je ferai probablement une autre tentative de lecture de Pierre Michon pour ne pas rester sur cette déception.


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C'est la deuxième fois que je suis confronté à un roman de Pierre Michon, la première fois c'était avec "Rimbaud le fils" que je n'avais pas réussi à terminer. "Confronté" car pour moi il s'agit bien d'une sorte de bataille avec le texte et aussi avec l'auteur, celui-ci apostrophant d'ailleurs ici son lecteur avec un "Monsieur" qui ressemble assez à une provocation. Autre élément de provocation : la répétition ad nauseam de certains termes comme celui de "limousin" dans la partie centrale du livre. Ok, Pierre, on a compris que vous opposiez ici l'homme du terroir, les pieds dans la boue mais jouisseur, au bourgeois parisien, parvenu, et bien souvent écrivain raté et coupeur de têtes. Mais de grâce, arrêtez un peu avec votre "limousin" !
Cette lecture ne fut pas pour moi un moment agréable même si le pire fut dans les cinquante premières pages, la suite étant un peu plus intéressante. Ce n'est que près de la fin que je tentai de trouver sur internet une image de ce fameux tableau des "Onze" ... et que je découvris la double supercherie, concernant le tableau et le peintre. Bien joué et du coup, le livre prenait un intérêt supplémentaire... ou pas. Car au final, c'est l'omniprésence de l'auteur dans son livre qui m'a le plus gêné. Tout, y compris le "limousin" distillé à l'envie, y compris le "Monsieur" adressé au lecteur, y compris les multiples références livresques et picturales qui parsèment le roman, tout ramène à l'auteur qui, dans un style très rococo, se tisse un dais de brocart au dessus de sa personne.
Je ne peux m'empêcher de comparer ce livre au roman de Jean-Paul Kaufmann, "La chambre noire de Longwood" que j'ai lu, il y a quelques semaines, et qui lui aussi donne à "voir" une période historique, la chute et l'exil à Sainte-Hélène de Napoléon. La force de ce livre tient beaucoup à la modestie de JP Kaufmann, modestie qui donne une vibration intense au récit. Pour moi, c'est un peu l'inverse qui se passe avec "Les onze" : on se sent comme convoqué en Sorbonne à une brillante dissertation dont la vacuité du sujet est recouverte par les saillies de l'orateur.
J'ai vu parmi les critiques de Babelio qu'un lecteur s'interrogeait : Qui est le héros de ce livre ? Et parmi les différentes hypothèses qu'il formule, je choisis sans hésiter : Pierre Michon, et ce, au détriment de "Monsieur" son lecteur !
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Pierre Michon est un grand romancier français, reconnu par ses pairs et parfois adulé. Il fait partie de ses grands artistes qu'on a parfois du mal à comprendre. C'est bien mon cas. Après la lecture, qui m'est passée au dessus de la tête, des vies minuscules, je me suis poussé au train pour lire Les Onze, le dernier roman de l'auteur couronné par L Académie Française.L'histoire est celle d'un tableau imaginaire et de son peintre tout aussi imaginé, commandé par L Histoire pour représenter le terrible Comité du Salut Public qui en un peu plus d'un an a tranché jusqu'à 40 têtes par jour lors de la Terreur. L'auteur s'adresse au lecteur comme s'il était devant le tableau dans une galerie du Louvre.C'est de la grande écriture, mais où cela nous emmène? Je n'ai pas ressenti grand chose, sinon un léger sentiment de honte. Je suis décidément pas assez intelligent pour apprécier Pierre Michon (mais j'y reviendrai sûrement un jour ou l'autre).
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Personnellement j'ai trouvé ce livre extrèmement fastidieux avec ses fines allusions pour "connaisseurs" ; en brefun pur exercice de style, un travail de bon élève qui veut montrer sa culture mais qui ,en définitive, n'apporte rien au lecteur. On est déçu du choix de l'Académie française.
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