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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pierre Michon ,c'est un peu comme Proust:on aime ou on déteste.Génie littéraire ou caricature ure de l'écrivain pédant et maniéré. Je suis du premier groupe.Évidemment, on ne lit pas Rimbaud le Fils comme on lit un polar ou un roman d'aventure.Première évidence :Pierre Michon prend le temps d'écrire, pas de scories, pas de facilité, le style est travaillé, épuré .
Le résultat est troublant. Il y a des pages où j'ai l'impression d'être au dessus de l'épaule de Rimbaud et de le regarder écrire ses chefs-d'oeuvre.Je suis dans son intimité, je suis presque lui.Bien sûr, c'est un texte court qu'il faut lire par petites touches comme on déguste un très grand vin.On croyait que tout avait été écrit sur Rimbaud .Pierre Michon arrive à nous prouver le contraire.Un très beau texte réservé aux vrais amoureux de la langue française.
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N°89 – décembre 1991.
RIMBAUD LE FILS- Pierre Michon – Gallimard.

Enfin quelque chose de différent sur Rimbaud, quelqu'un qui ne pontifie pas sur sa poésie, son écriture nouvelle, sa vie aventureuse, en un mot tout ce dont on nous rebat les oreilles depuis un an. Non, Michon explique, avec une bonne dose de subjectivité, mais qu'importe, la naissance de Rimbaud, coincé entre son capitaine de père, absent de surcroît, et son étouffante mère, avec pour seul phare Izambard... mais un phare qui sera vite abandonné !
Et puis il y a le monde, son décor, ses fantasmes, les espoirs qu'il suscite... C'est donc une antibiothérapie de Rimbaud, une vie revue et recréee par l'imagination, à travers la mémoire collective et la faconde mêlée au délire. Rien à voir avec la biographie officielle d'ailleurs difficile à suivre. Ici, le portrait qui est brossé est le résultat d'images diverses et contradictoires où les charmes du portrait le disputent au velléités de l'autoportrait.
Michon dissèque et dénonce, rappelant qu'il n'y a ni grands hommes ni grands poètes en ce monde mais un ramassis d'idées reçues, de clichés, de certitudes faussement acquises ou savamment tissée et tenues dès lors pour établies. Tout le monde y passe, de Banville dont la personnalité ne vaut sans doute que parce qu'un certain Rimbaud lui écrivit un jour, à Verlaine, astre pâlissant de la poésie au regard du soleil que son ami portait en lui, en passant par Paul Demy qu'on ne connaît que parce que ce même Rimbaud lui écrivit une lettre où il était question de « voyant » … Et par-dessus tout cela il y a l'intuition d'être à la charnière de deux mondes, l'ancien et le nouveau et la certitude de n'appartenir ni à l'un ni à l'autre, d'être d'une autre époque et en même temps de vouloir être à l'image de ce Parnasse vers lequel il lorgne et de ce Harar qui fut sa perte. Un monde à la fois trop étroit pour lui et ses ambitions littéraires comme Charleville et trop grand comme ce désert africain où il eut « son or ». Un monde où les enthousiasmes et les les espoirs les plus fous ne résistent pas à l'usure du temps et aux désillusions, un monde qu'on aime, qu'on désire, qu'on conteste et qu'on finit par épouser !
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Je suis resté exclu du récit. J'avoue ne pas avoir compris l'intention de l'auteur. Exercice de style ? Eloge du poète ? Eloge du génie ?
Cela m'a paru être superficiel en terme de contenu et je me suis donc résolu à pencher pour l'exercice de style.
En effet, le concept de génie n'est pas défini et pourtant il fut âprement disputé en esthétique, tant disputé qu'il me fut compliqué de penser ce que Michon entendait par ce terme. C'est un exemple de lacune de contenu qui me semble immuable pour comprendre un sens spécifique et une intention particulière de l'auteur.
Si c'est un exercice de style nous ne pouvons qu'applaudir et nous incliner. C'est beau, riche avec un vocabulaire que nous n'avons plus l'habitude de lire ou d'entendre. La langue française est honorée et le plaisir est important.
Il demeure que je pense que c'est l'exemple type d'ouvrage qui obtient le résultat inverse de ce qu'il peut être souhaité. En effet, dans une société et à une époque où la littérature au style élaboré est mise au ban, boudée par la majorité du lectorat, avec pour critique principale une pédanterie élitiste, critique que l'on jugera valable ou non, ce livre incarna exactement ce qui est défié par le dit lectorat critique. Un contenu peu évident, un style complexe, classique, font de ce livre l'objet archétypal, le représentant des livres qui ont écoeuré un large public qui voulait du message, des idées fortes dites simplement. Si la mission était la réhabilitation de ce type de littérature, cela conviendra aux amoureux déjà conquis. Non aux autres.
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Halo autour de Rimbaud, essayer de dire l'autre et le je, les poètes de métier et l'enfant terrible. Izambard et Banville, la mère, Verlaine, le père déjà mort, un écrivain dans une grange qui fomente une révolte, ce livre tourne autour, il cerne et loupe Rimbaud, échappé, africain. Une photo se médite, une cravate penchée, sans couleur, bribes d'Arthur, un style. Les mots bousculent, je pense aux filles de demain dans un café de Fribourg, un poète forme bien ses lettres, Rimbaud, les voyelles, je les vois, elles s'échappent. Ce que j'écris sur ce livre s'efface, j'ai aimé, pousse la barbiche, l'académie, la révolution, la guerre.
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Pierre Michon crée à partir de ses maîtres, qu'ils soient peintres, poètes ou écrivains. Ce court roman, "Rimbaud le fils", prend appui sur ce fils qui est devenu maître incontesté des poètes, Arthur Rimbaud. Pierre Michon ne cherche pas à faire de la biographie romancée, mais il s'aventure dans des digressions nées des événements personnels et de l'oeuvre même de Rimbaud. C'est un récit sur un homme, sur une oeuvre, mais aussi sur ce qu'est devenue la poésie grâce à Rimbaud, une sorte d'hommage à un libérateur de la pensée et de la création.
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Une biographie d'Arthur Rimbaud, ou plutôt le récit de l'accession au statut de poète, par un admirateur, qui, à l'âge des révoltes, souhaiterait lui ressembler. Une belle réflexion sur la création, le génie, la littérature tout simplement, sur un poète qui est devenu un mythe, et dont la vie est une légende. Et, comme à chaque fois chez Pierre Michon, c'est tellement bien écrit, les périodes sont magnifiques.
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Faulkner, cité par Pierre Michon dans « le Roi vient quand il veut », disait que nous disposons tous d'un territoire pas plus grand qu'un timbre poste, et que ce qui importe ce n'est pas sa superficie mais la profondeur à laquelle on le creuse.

« Rimbaud le fils », texte publié en 1991, année du centenaire de la disparition d'Arthur Rimbaud, a la profondeur de la poésie, comme « une paysanne noire qui creuse un trou où la langue démesurément s'engouffre et vibre ».

Sous forme de biographie intime, Pierre Michon tente d'approcher Rimbaud à partir des textes et des traces, de conjectures sur le père absent, sur la mère, femme souffrante et intraitable, et par les portraits de ceux qui l'ont côtoyé, Izambard, Banville et Verlaine.

C'est un questionnement sur la filiation de Rimbaud, celle de l'enfant entre détestation et amour de l'ombre du père et de la mère vouée au noir, et la filiation de ses ancêtres Virgile, Malherbe et Racine, Hugo, « étoiles lointaines dans la nuit des collèges ».

Détours du récit et hésitations des « on dit que » racontent l'incertitude devant le mystère de la création, le propre désir d'écriture de Pierre Michon, la prétention et questionnement de l'écrivain qui entend dédier son texte au plus haut.
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."de tout mon coeur,Arthur Rimbaud",oui écrire en intimité et sur l'intimité du poète,sa mère"fille de la campagne...à qui il disait sa poésie..sans code...du pur amour sans effet", "la phrase juste" qui le fait fils d'aucun autre poète comme V Hugo

Le style de l'auteur est composé de longues phrases sorties du coeur pr être avec Rimbaud" partout où on a rythmé la langue dans l'émoi". Récit
en suggèrè. Amour de la langue écrite.
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