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Histoire dessinée de la France tome 4 sur 10
EAN : 9782707195302
168 pages
La Découverte (05/09/2018)
4.04/5   34 notes
Résumé :
Des premiers temps du Moyen Âge, on ne retient souvent que l’idée vague de grandes « invasions barbares ». Si les tribus germaniques se sont effectivement regroupées sous de nouveaux noms (Francs, Goths, Alamans) pour affronter l’Empire romain, ces mouvements de populations bouleversent surtout la répartition des forces en Occident. S’ouvre une période de réformes juridiques et d’échanges commerciaux fructueux. Pour éclairer ces quatre siècles mouvementés, les histo... >Voir plus
Que lire après Histoire dessinée de la France, tome 4 : Les temps barbares, De la chute de Rome à Pépin le BrefVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Remarquable présentation de la période charnière entre antiquité et moyen-âge que cette semi-BD.

Une présentation qui nettoie au karcher tout ce que l'on croit savoir, pour en éliminer les impuretés.
Ce que j'en retiens avant tout, c'est que l'Histoire c'est un peu comme la mécanique quantique : de la réalité intrinsèque, on ne peut se faire une idée qu'en terme de probabilités ; l'observateur a systématiquement une influence sur le système observé.
En Histoire, cela peut être un processus parfaitement conscient. Bruno Dumézil nous en montre moults exemples : Grégoire de Tours embellit Clovis pour forger une figure grandiose du début de la dynastie mérovingienne, pour son époque qui en a grand besoin. Les historiens carolingiens démontent l'image des derniers rois mérovingiens dits « fainéants », ce qui justifie la prise de contrôle par les carolingiens. Les historiens français du 19ème siècle (Augustin Thierry en tête de gondole) vont plutôt présenter les Francs comme des envahisseurs barbares et chercher des origines gauloises à la Nation. Les historiens allemands (Gustaf Kossinna en porte-parole), de leur côté, vont au contraire mettre en avant l'honneur et la grandeur des Germains face à la décadence de l'Empire romain. Et j'en passe.
La partie BD vient d'abord, puis c'est l'indispensable dossier, complémentaire et non pas redondant. Une brève biographie des personnages qui interviennent dans le récit ainsi qu'une riche bibliographie renforcent la structure. Dans l'ensemble, les Barbares perdent ici de leur barbarisme, et le gouvernement mérovingiens s'en sort avec les honneurs.

Revers de la médaille, cette méthode transforme ce qui s'est vraiment passé en un flou difficilement concevable. Elle érode les prises sur lesquelles l'amateur s'accroche pour escalader la montagne de l'Histoire et retenir un tant soi peu les événements. Il lui faut à présent concevoir des structures plus complexes, des associations « période historiques-période d'observation » qui, pour moi du moins, ont un aspect frustrant tout autant qu'un aspect satisfaisant pour l'esprit.

Hugues Micol est remarquable au dessin. Un humour discret, des tentatives de reproduction de toiles de maître dont il anime les personnages et les fait agir. J'essaierai de trouver d'autres oeuvres de sa part. de même, je lirai certainement d'autres épisodes de cette Histoire dessinée de la France.
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Plus on connaît notre histoire, mieux on comprend notre époque. C'est ce qu'affirment régulièrement professeurs et chercheurs. Cet album en est la preuve éclatante ! Enfin, c'est la pensée qui m'est venue souvent au fil de ma lecture. Non seulement, on apprend beaucoup sur cette période - de la chute de Rome à Pépin le Bref, mais Bruno Dumézil, historien, ne nous fait pas mystères des points restés dans l'ombre et des différentes interprétations souvent élaborées pour servir un discours politique dans le but de flatter les gouvernants et créer une identité nationale, pour mieux rassembler ou désigner un ennemi "juré"...

"Le barbare est nécessaire. Surtout s'il appartient à un passé lointain. Les européens ont donc fait appel aux peuples du haut Moyen Âge, soit pour se trouver des ancêtres, soit pour dénoncer de supposés ennemis héréditaires. Et quand les Français ne pouvaient plus voir les Allemands en peinture, ils se sont mis à peindre les tableaux montrant les anciens Germains. C'est ainsi que le XIXe siècle, âge d'or des nationalismes, a façonné le passé... à son image !"

Beaucoup d'humour dans le texte et dans les dessins de Hugues Micol qui n'enlèvent rien au sérieux de cet ouvrage, mais apportent ce petit côté jouissif qui aide à retenir et appréhender les choses. La Une de Kloser, les dossiers de l'écran... donnent tout de suite le ton à cet album !

Dans une première partie, la bande dessinée nous ouvre à cette période, déroulant la chronologie des événements et des acteurs marquants, qui ont laissé une trace plus ou moins importante, dans nos mémoires ou nos livres d'histoire. Les rois (pas si) fainéants, Dagobert, Clovis... et j'en passe et non des moindres.

"L'histoire se fait avec des dates, mais aussi avec des individus : puissants ou misérables, hommes ou femmes, clercs ou laïcs... N'oublions pas les animaux, dont l'existence silencieuse influe souvent sur le fonctionnement d'une société."

Ensuite dans une seconde partie Bruno Dumézil démêle le mythe des connaissances réelles ou supposées de ces temps souvent délaissés et si mal jugés, et nous fait partager son savoir, de façon claire et simple.

"l'histoire se fait aussi avec des historiens, qu'ils soient anciens ou contemporains : leurs idées, leurs projets, leurs erreurs d'interprétation, leurs mensonges, parfois, orientent la vision que nous avons d'une époque."

Merci à Babelio et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée pour l'envoi de ce livre, qui donne envie de découvrir les prochains tomes.
Lien : https://page39web.wordpress...
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Un album remarquable !

Ce qui est particulièrement plaisant dans cet ouvrage est que les deux auteurs arrive à nous raconter et également à mettre en scène une histoire ultra complexe et très mouvementée que peu d'entre nous maîtrise ! Bien entendu, c'est fait de façon très intelligente, très pointilleuse sans aucune zone d'ombre mais sans jamais se départir de l'humour. J'avoue que j'ai eu un bon et franc moment de rigolade lorsque j'ai vu la réapproriation de la couverture du magazine people Closer à la sauce médiévale !!! Rien que pour ça, je ne peux que vous conseiller la lecture de ce tome ! Ce qui est également subtil, c'est cette façon de déconstruire les clichés véhiculés par notre mémoire et même voir notre roman national en faisant appel à des références contemporains que nous pouvons tous aisément comprendre !

Vous l'aurez compris c'est un coup de coeur ! On apprend des tonnes de choses, j'ai redécouvert certaines anecdotes que j'avais totalement oublié ou bien encore des personnages totalement inconnus. Si le côté bande dessinée est captivant c'est notamment grâce aux dessins, grâce aux planches très colorées que nous propose Hugues Micol. Moi j'ai eu un vrai coup de coeur pour ses dessins représentant les barbares, plus clichés on meurt ! Mais il ne faut pas négliger aussi la fin de cet album où Bruno Dumézil prend la parole et nous raconte simplement la complexité de cette période en utilisant des titres accrocheurs et des références qui ne parlent pas seulement aux historiens !

Bref, c'est un sans faute ! Je vous le recommande mille fois ! Et je pense que je vais continuer à lire quelques tomes de cette très belle collection.
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Ce tome 4 de l'Histoire dessinée de la France est une réussite. L'historien et l'auteur de BD sont parvenus à un bon équilibre entre dimension pédagogique et artistique. Comme pour les tomes précédents, on apprend une multitude de choses sur la période couverte, ici celle allant de la chute de l'empire romain (en gros) à l'avènement des Pépinnides, juste avant l'entrée en scène de Charlemagne. Thusnelda, Alaric, Childeric, Clovis, Chilpéric, Galswinthe, Clovis II, ils sont tous là. Ces noms ne vous parlent pas tous ? Normal, l'histoire officielle les a quelque peu "oubliés", sauf pour Clovis, ou a cherché à les décrédibiliser (l'image des rois fainéants). Il a fallu attendre les travaux des historiens de la seconde moitié du 20e siècle pour mieux les connaître, et malgré cela de nombreuses images d'Epinal persistent encore. Les auteurs expliquent la réalité de ces personnages, de leur période et environnement respectifs, et ça décoiffe parfois. La place de la religion est particulièrement bien restituée, et le rôle de certains chroniqueurs (Grégoire de Tours et Venance Fortunat) dans la transmission (fidèle ou arrangée) des évènements est décrit de manière très juste. Toutes ces informations ne sont pas assénées ou exposées doctement mais mises en scène avec une bonne dose d'humour qui fait mouche. Une réussite.
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Les temps barbares... Une période qui s'étend de la chute de Rome à Pépin le Bref, comme l'indique ce volume 4 de l'Histoire Dessinée de la France, collection co-éditée par La Revue Dessinée et La Découverte.

Une bande dessinée pour raconter L Histoire, de France ou d'ailleurs, ce n'est pas nouveau et ça peut être périlleux : à trop vouloir plaire à tous, on peut passer à côté de son sujet.

De plus, la période en question, coincée entre l'Antiquité et le Moyen Age, n'a même pas de nom qui fasse vraiment consensus. C'est dire si elle reste mal connue encore de nos jours.

Impressionnés par l'obstacle, les auteurs Messieurs Dumézil, historien ( un vrai), et Micol, dessinateur ( un vrai aussi) ?
Pas du tout. Et ils ont raison.

Ils maîtrisent leur sujet, sur une centaine de pages de bandes dessinées, suivies d'une soixantaine de pages de texte récapitulant, éclairant, complétant la première partie.

Le ton est volontiers décalé, badin. On y a le rire potache et anachronique. Mais le fond est sérieusement documenté.
Ce n'est pas parce qu'on rigole qu'on nous raconte n'importe quoi.

Pour ne pas nous perdre, il est fait référence aux rois fainéants, ou à ce bon Dagobert qui a réjoui quelques enfances dont la mienne avec ses déboires vestimentaires et autres.

Et ça tombe bien parce qu'après tout, ces Temps prétendument Barbares ne risquaient pas d'évoquer grand-chose d'autre aux néophytes comme moi. Je le mets au passé puisqu'après cette lecture, j'en sais un peu plus, et que ça m'a beaucoup intéressée !

Certes, les incertitudes ne sont pas camouflées, les interprétations non plus. Mais elles m'incitent à en apprendre davantage. Et pour ce faire, la bibliographie en fin d'ouvrage ouvre toutes les perspectives.

Merci à Babelio ( Masse critique) et aux éditions La Découverte et La Revue Dessinée de m'avoir permis ce voyage dans le temps !

Je vais certainement prolonger l'expérience avec les autres volumes de cette collection, dont l'ambition est de proposer, je cite : "une relecture originale et décapante du récit national."
Pour Les Temps Barbares de Bruno Dumézil et Hugues Micol, objectif atteint !
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critiques presse (1)
Bedeo
29 mars 2019
Quatrième volume de l’ambitieuse Histoire dessinée de la France, Les temps barbares s’avère aussi drôle qu’instructif.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Pour les Ve, VIe et VIIe siècles, le genre littéraire le plus représenté est celui de la vie des saints. Pour illustrer les miracles des évêques ou des abbés, les auteurs rapportent des guérisons miraculeuses, des résurrections de morts, voire des récits de visites dans l'au-delà. Le surnaturel abonde, avec force dragons, monstres et démons. Au XIXe siècle, les historiens qui se sont penchés sur ces textes en ont déduit que les hommes des temps barbares étaient des esprits crédules ou superstitieux, et que toute la période était baignée par l'obscurantisme. Mais ces sources sont-elles représentatives ? La plupart des journaux actuels proposent bien une rubrique de prédictions astrologiques à leurs lecteurs... Que penserait-on si l'on ne conservait de notre époque que ce type de littérature ?
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QUAND L'HISTORIEN FAIT LE BARBARE

Le barbare est nécessaire. Surtout s'il appartient à un passé lointain. Les Européens ont donc fait appel aux peuples du haut Moyen-Âge, soit pour se trouver des ancêtres, soit pour dénoncer de soi-disant ennemis héréditaires. Et quand les français ne pouvaient plus voir les allemands en peinture, ils se sont mis à peindre les tableaux montrant les anciens germains. C'est ainsi que le XIXème siècle, âge d'or des nationalismes, a façonné le passé... à son image !
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Le premier récit cohérent du règne apparaît sous la plume de Grégoire de Tours, qui achève ses "Dix livres d'histoires" dans les années 590. Alors que le royaume mérovingien est déchiré par les guerres civiles, Clovis doit apparaître comme un fondateur grandiose. Son règne est ainsi présenté par Grégoire à travers une série de scènes saisissantes : les victoires initiales lui permettant de prendre le contrôle du Bassin parisien, le mariage avec une princesse catholique, une bataille difficile contre les Alamans du Rhin suivie par un baptême à l'âge de 30 ans et, enfin, la conquête du royaume wisigoth et la fondation d'une capitale à Paris.
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A terme, au milieu du VIIe siècle, tous les hommes libres vivant au nord de la Loire sont appelés Francs. Les indigènes n'ont pas été massacrés ou réduits en servitude. Ils se sont adaptés. Comme les chefs gaulois s'étaient jadis faits citoyens romains, les élites locales ont changé d'identité en devenant franques.
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Dans tous les cas, parler de "déclin" ou de "décadence" est un jugement moral. Mieux vaut considérer que la société évolue et se réorganise. Certains en souffrent, d'autres en profitent. Et parmi les hommes qui en tirent le plus d'avantages, il y a ceux que l'on appelle les Francs.
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Videos de Bruno Dumézil (22) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bruno Dumézil
Bruno Dumézil vous présente son ouvrage "Charlemagne" aux éditions PUF. Entretien avec Pierre Coutelle.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2891922/bruno-dumezil-charlemagne
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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