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Episode qui m'était totalement inconnu, la chevauchée sanglante de John Glanton et sa bande alimente l'imaginaire texan depuis plus de 150 ans. de 1847 (voire 1849, pour son gang) à 1850, ce hors-la-loi, qui préfigure quand même les Texan Rangers, a écumé le Texas et le nord du Mexique afin de défendre son Texas, ses droits, mais aussi de voler, de violer, de scalper (avec l'oreille pour bien montrer que le scalp vient d'un Indien), et de chercher de l'or (parfois dans la besace de ses victimes)...

Au bout du compte, quand la horde aura déplu à tout le monde, d'un côté et de l'autre de la fontière, ce sera la curée. Retour de bâton habituel.

Le récit est strictement linéaire. On a droit à l'équipée sanguinaire du premier au dernier jour (avec quelques suites, évoquant le reste de la bande et son petit-fils... suites inutiles).

Ce qui frappe, c'est le graphisme. L'usage du noir et blanc, très dur (encre de chine? je ne suis pas un expert) renforce les atrocités. C'est cru, explicite, et nécessaire, incontournable, à mon avis. On est plus proche de McCoy que de Blueberry (ne mentionnons pas Lucky Luke...).

Il y a du Goya, j'ai vu dans les dessins pleine planche, où tout se mélange, s'entremêle, l'évocation de la série Los Disparates du peintre espagnol.

Au final, je reste mitigé. Autant le graphisme m'a saisi, bousculé et fasciné, autant le récit en lui-même m'a laissé assez hésitant.
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John Glanton. Un nom tristement célèbre. Combattant pour l'indépendance du Texas au moment de la guerre américano-mexicaine (1846-1848), il devient par la suite chef d'une bande de massacreurs d'indiens sans foi ni loi. du Texas à l'Arizona, il sème la terreur partout sur son passage, habité par une folie destructrice et une rage meurtrière aussi abjecte qu'infinie.

Un Far West sauvage, cradingue, malsain, loin des images d'Épinal. Racket, assassinats, viols, beuveries, Glanton et sa clique n'ont aucune limite. Pour prouver aux autorités mexicaines que les indiens ont bien été rayés de la carte et se faire payer la prime de 200 dollars par tête de pipe, il prélève le scalp avec une oreille (ça évite tout malentendu). Couteaux ou armes à feu, tout est bon pour mener à bien une chevauchée démoniaque ne cessant de repousser les frontières de la barbarie.

L'épopée sanglante de Glanton se traduit dans l'album par une fureur graphique s'affranchissant des cases dans un noir et blanc charbonneux, torturé, proche de l'hallucination. Micol ne juge pas, il ne cherche pas à comprendre ou à excuser, encore moins à condamner. Il s'en tient aux faits dans toute leur horreur et leur cruauté, loin d'une quelconque analyse psychologique. Tout juste fait-il du meurtre, du viol et du scalp de la fiancée de Glanton dans sa jeunesse un élément déclencheur pouvant expliquer son comportement sans pitié.

La représentation de la violence est tout simplement sidérante. Micol exprime la bestialité et la rage meurtrière à travers de véritables tableaux où les corps s'entremêlent (à l'image de la couverture d'ailleurs) dans une forme de frénésie incontrôlable. La force d'évocation de ces illustrations pleine page aux allures de gravure fourmillant de détails et de mouvement m'a laissé sur le c…

Un album terrible, implacable, exhalant des odeurs de poudre et de sang, dont le réalisme mettra mal à l'aise plus d'un lecteur, qu'on se le dise.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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« Cesse de t'agiter, fils. Assois-toi et écoute cette histoire… » ainsi débute, sous des airs de conte de fée, un des album les plus étourdissants du moment.
Entre les canyons du grand ouest américain, le Texas et la frontière mexicaine, John Glanton et ses acolytes multiplient les pillages et les viols. Tour à tour soldats, mercenaires ou simples bandits de grand chemin, ils sèment partout où ils passent la terreur et la mort durant deux décennies (1840-1850).
Basée sur une histoire vraie, cet album est aussi effrayant sur le fond qu''impressionnant sur la forme. Hugues Micol déploie ses talents prodigieux de dessinateur, pour non pas illustrer mais bien transcender son propos, à tel point que le lecteur peut en avoir la nausée. La crudité des actes, la densité d'un noir et blanc sans concession sont largement contrebalancés par un traitement graphique brillantissime. L'immensité des paysages sauvages s'opposent aux trognes des personnages, aussi bêtes que moches et violents. Des scènes de purs westerns au fond de profonds canyons s'entremêlent aux représentations gothiques de la mort qui ne sont pas sans rappeler les rites hallucinatoires de tradition mexicaine ou vaudous. L'alternance de dessins en double ou pleine page avec des vignettes libres donnent au récit un rythme de danse macabre, alors que reviennent régulièrement des images venues des pires cauchemars. Une lecture qui m'a laissé sans voix et à bout de souffle.
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Du scalp en veux-tu en voilà !
C'est sans doute la BD la plus noire et violente que j'ai lu jusqu'à présent.
Visuellement, c'est costaud, du noir, du blanc, en case, en planche complète, en bande sur 2 pages, les encres se mélangent, les personnages et la lecture aussi, parfois. Chaque page est une claque ajustée sur ta pudeur. C'est vibrant, violent, gênant, mais époustouflant. Ca sent la crasse, le whisky, la poudre de révolver, le sang et la charogne. Tout transparait.
C'est une véritable descente aux enfers, comment le gamin John devient John Glanton le sanguinaire, entraînant une vingtaines d'illuminés aussi fous que lui à parcourir, que dis-je, à ravager le Texas et le Nord du Mexique, hors de tout contrôle, au milieu du 19ème siècle.
Le format est très agréable aussi, ces grandes pages, qui laissent presque de l'encre noire sur les mains et submergent le lecteur.
Bref, c'est trash mais c'est beau.

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Waouf, quel livre ! L'encre de chine noire était l'unique couleur appropriée.
Connaissiez vous l'origine des valeureux Texas Rangers ? Il vaut mieux pas.
1819-1950, la courte vie de John Glanton. Courte mais sanguinaire...
Hugues MICOL a su trouver le graphisme idéal pour nous faire frémir devant la sauvagerie de cet homme et de ses compagnons.
Le devoir de mémoire importe et c'est pour cela également que la misérable vie des assassins doit être racontée. le socle des Etats Unis baigne encore dans le sang des massacres.
Quel récit, une chevauchée, une spirale, une horde, mais le pire... C'est que ces personnages ont vraiment existé !
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