Citations sur Suis-je hypersensible ? Enquête sur un pouvoir méconnu (74)
L'art nous autorise à donner place à nos émotions , à les reconnaître, à les accepter.
(p. 222)
L'hypersensible semble parfois tellement perdu, tellement troublé, qu'il, elle, donne l'impression d'être à côté de son humanité. On est surpris de son étrangeté, elle peut même faire peur. Il faut regarder au-delà des apparences. (p. 246)
Tu es différent ? Tant mieux, parce que c’est là que réside ton humanité.
N'en veux pas à la mer d'avoir des vagues, ne sois pas en colère contre le vent parce qu'il souffle, ne cède pas à la déception si les arbres poussent : voilà ce que m'apprend la méditation. Aime la vie.
Une œuvre d'art est un médicament !
Aujourd'hui tout devient normé : nos choix, nos sensations, notre apparence, notre taille, notre poids, notre cursus, l'âge auquel un enfant doit apprendre à parler ou à lire, jusqu'à la fréquence de nos rapports sexuels. Exponentielle, la norme est la nouvelle mesure de toute réalité. Elle nous écrase dans notre individualité et notre singularité, et son poids est d'autant plus lourd que, malgré tout nos efforts de normativité, nous ne correspondons jamais en tout point à la norme.
Une phrase qui parle d'amour, mais qui résume tous les éléments de l'hypersensibilité : on est submergé par les sentiments, abîmé par le trop-plein d'émotions, on succombe à la présence de l'autre, on est émerveillé. On est dans le trop...
L'un des plus grands dangers pour l'hypersensible, je ne le dirai jamais assez, ne réside pas dans l'hypersensibilité, mais dans le fait de la rejeter.
Là où d'autres s'adaptent à la norme sans se poser de questions, je dois rester dans le contrôle : pour ne pas surréagir, pour faire semblant de m'amuser, pour résoudre des problèmes dits logiques mais qui me sont hermétiques tels qu'ils sont présentés, pour obéir, pour m'ennuyer sans broncher, pour me conformer, pour être moins idéaliste, moins exigeant.
Les frontières que nos sociétés érigent pour créer des cases, des normes, sont certes rassurantes, mais elles nous coupent de la vie, elles nous privent d'informations précieuses et nous interdisent d'habiter la réalité. Le primat du cognitif, de la raison, laisse à la traîne deux autres dimensions qui nous sont pourtant intrinsèques : l'affectif et le sensible.