N'ayant encore jamais commencé cette série (honte à moi !), j'ai profité de la promotion émise par Delcourt pour acquérir ce volume ainsi que le tome 1 de B.P.R.D. pour le premier d'un seul, et ainsi découvrir les origines de l'univers construit du personnage d'Hellboy, les origines du « Mignola-verse ».
Avec Les Germes de la destruction,
Mike Mignola emmène son lecteur sur les traces d'Hellboy, personnage qu'il a créé pour l'occasion. Mi-homme mi-diable, avec une main droite en pierre et un caractère très humain mais aussi bien trempé, Hellboy porte parfaitement ce premier tome à lui tout seul. le premier épisode pose le contexte de son arrivée sur Terre : le 23 décembre 1944, au fin fond de l'Angleterre, un groupuscule nazi guidé par un mage mystique et charismatique (dont l'identité est dévoilée plus tard) organise une cérémonie infernale et déclenche l'apparition sur notre plan d'une créature démoniaque qui sera recueillie par le contre-espionnage des Alliés. Bien des années plus tard, cet Hellboy a grandi dans une société occidentale et a désormais rejoint le Bureau de Recherche et de Défense sur le Paranormal (B.P.R.D. en anglais), lui donnant l'occasion de mettre à profit ses capacités surhumaines dans des contextes surnaturels.
Pour ceux qui connaîtraient davantage les adaptations cinématographiques, ce premier tome a, à peu près, été adapté dans le premier opus dû à
Guillermo del Toro. Visuellement, il ne faut pas forcément s'attendre au même genre d'univers, puisque
Mike Mignola a une patte assez particulière si on ne s'y est pas préparé auparavant. En effet, dès le départ, l'influence d'un
Frank Miller se fait un peu ressentir et on ne peut s'éviter de faire un parallèle avec Sin City (publiée dans ces mêmes années, à partir de 1994, coïncidence ?) : Hellboy peut facilement se comparer à un Marv dans « le Grand Carnage » où, héros solitaire, il remonte le fil de ses pensées et de ses combats pour déceler la vérité. Ici, de même, Hellboy mène l'enquête pour trouver l'origine des mystérieuses créatures reptiliennes qui commencent à pulluler. Même si
Mike Mignola ne cherche pas du tout à transcrire les émotions des personnages au vu de son utilisation des visages, il utilise en revanche énormément les contrastes de couleur et de lumière, mettant en valeur les sauts, les envolées et les mouvements du personnage principal.
De plus, la série Hellboy débute par un premier tome ouvrant sur un monde gigantesque de possibilités et très dense en matière de personnages à découvrir. Que ce soit Trevor Bruttenholm, le père adoptif, ou Elizabeth Sherman, ou le fameux et attachant Abe Sapiens, un homme-poisson, tous les personnages secondaires mériteraient de s'attarder sur leur histoire. de fait,
Mike Mignola a depuis 1994 largement étendu son univers autour de Hellboy avec quantité de séries dérivées de cette première série (Hellboy Aventures, Hellboy en enfer, B.P.R.D., etc.).
Un bon premier tome donc, déroutant par son aspect visuel particulièrement sombre, alors même que la couleur est tout aussi présente : l'ensemble est solide et pose parfaitement un univers entier à faire vivre.