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Lobster Johnson tome 5 sur 5

Tonci Zonjic (Illustrateur)
EAN : 9781506702063
168 pages
Dark Horse (26/12/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
The Lobster is at his pulpiest in a pair of three-part stories drawn by veteran Lobster artist Tonci Zonjic. A trio of robots terrorize New York City, and the only thing more mysterious than their origins is their motives. When a pirate ship's ghostly crew appears on the Hudson River out of thin air, the harbor patrol calls on the Lobster!
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à [ASIN:161655505X Get the Lobster!]] (les 5 épisodes de la minisérie de 2014) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les 2 miniséries de 3 épisodes chacune, initialement parus en 2017 (pour Pirate) et en 2016 (pour Monsters), coécrits par Mike Mignola & John Arcudi, dessinés et encrés par Tonci Zonjic, avec une mise en couleurs réalisée par Dave Stewart.

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- Metal Monsters of Midtown - 17 mai 1936 à Manhattan, 3 robots métalliques s'attaquent à une banque. Ils mesurent l'équivalent d'un immeuble de 2 étages. Sur place, la journaliste Cindy Tynan couvre l'événement en direct pour une station de radio. Lobster Johnson intervient depuis un toit voisin. Il arrive à faire choir un des robots. Mais ce dernier le projette violement en arrière ce qui fait perdre connaissance au héros. le lendemain, Lobster Johnson a le bras dans le plâtre quand il fait le point avec son équipe dans leur repère au milieu des docks. Ils disposent d'une piste ténue qui rattache cette attaque de banque à des employés de la compagnie Zinco. de manière très surprenante, les robots sont partis en laissant tout l'argent sur place. de son côté, Frieda Aliyev a laissé un mot dans une enveloppe sur la table de son salon, et s'est rendue en voiture dans un quartier malfamé, armée d'un revolver.

Dès la première page, le lecteur retrouve tout ce qui fait le charme de cette série : des dessins épurés, une technologie de science-fiction rétro, et le charme d'une reconstitution historique, avec ses conventions, sans oublier son héros énigmatique. Lobster Johnson porte toujours son cuir épais, quelle que soit l'occupation à laquelle il se livre, son casque de cuir et ses grosses lunettes aux verres jaunes, impénétrables, sans oublier ses bottes de cuir, et son pistolet automatique. Un énorme logo en forme de pince de homard orne le devant de son blouson. Son identité secrète reste un mystère. Il n'a pas l'air d'avoir de vie privée ou civile. Il guérit très rapidement comme en atteste le fait qu'il ne porte son plâtre que pendant une poignée de pages. Il sait se battre ; il sait également observer et réfléchir. Il anticipe mieux la suite des événements que son équipe. Tous ses hommes lui vouent une admiration et une fidélité indéfectibles. Il est l'archétype de l'aventurier masqué, courageux et plein de ressources, y compris financières.

Comme dans les tomes précédents, les coscénaristes ne réalisent pas un portrait psychologique du héros Lobster Johnson reste une énigme, un personnage générique, à l'exception de sa marque du Homard. Dans cette première histoire, Cindy Tyman a droit à un peu plus de personnalité, une femme investie dans son métier de journaliste radio, qui ne s'en laisse pas conter, avec elle aussi une forme bien réelle de courage. Mignola & Arcudi développe un peu la personnalité de Frieda Aliyev, ou plutôt son histoire personnelle, et à travers elle celle de son époux Emin Aliyev. L'intrigue consiste en un mystère : celui de l'origine et du fonctionnement de ces 3 robots aux formes si particulières.

Tonci Zonjic a encore affiné ses dessins, pour une apparence épurée sans être diaphane, conventionnelle ou stéréotypée. En fin de volume, le lecteur découvre 4 pages de recherches graphiques pour la conception visuelle desdits robots. Au final, ils donnent l'impression de disposer d'une forme très simple, différente pour chacun d'entre eux, mais en y regardant bien cette évidence dans leur apparence est effectivement le fruit d'un travail de conception graphique soigné. Ces éléments de science rétrofuturiste se marient très bien avec la reconstitution historique de cette année-là : architecture de New York, vêtements, uniformes, modèles de voiture ou d'utilitaires comme une dépanneuse. En outre les dessins ont une apparence très agréable : des traits de contours fins et élégants, et des surfaces contrastées par des aplats de noir aux jolies courbes.

Comme à son habitude, Dave Stewart réalise un travail sophistiqué tout en discrétion, ajoutant des textures quand une case s'y prête, jouant avec la lumière lors d'un coucher de soleil, réalisant une colorisation fine pour faire ressortir les plus petits éléments, insérant un effet spécial pour un écran de fumée à bon escient, respectant le contraste entre les aplats de noir et le reste de la case conformément à l'intention de l'artiste. le lecteur plonge donc dans des pages à la lecture immédiate, à la simplicité évidente, tout en bénéficiant d'une narration visuelle consistante, mariant l'efficacité du premier degré pour cette aventure rocambolesque, avec le parfum d'un auteur qui sait qu'il joue avec les conventions d'une autre époque, sans jamais sans moquer. Sensible à cette connivence, le lecteur peut apprécier les visuels autant pour le spectacle sophistiqué qu'ils constituent, que pour le jeu avec un genre romanesque daté.

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- The pirate's ghost - le premier août 1936, Harry McTell et Cindy Tynan sortent d'une séance de projection d'un film de Tarzan interprété par Johnny Weissmuller : Tarzan s'évade. Cindy a quelque chose à annoncer à son compagnon. Pendant ce temps-là, Lobster Johnson et de 2 de ses compagnons Robert et Lester se sont introduits dans une propriété privée pour essayer de retrouver la trace d'Arnie Wald, parrain du crime organisé. Ce dernier est sur un bateau d'habitation sur la rivière, en train de rêvasser à des pirates menés par un capitaine avec un crochet à la place de la main. Il est tiré de ses rêveries par Mister Isog qui lui recommande de rester discret. La même nuit, les newyorkais ont la surprise de voir arriver un énorme galion dans le port, avec des voiles déchirées et trouées, et un capitaine avec un bandeau sur l'oeil, perché sur le grand mât.

Dans cette deuxième histoire, les auteurs changent un peu petit peu le dosage de leur recette : plus de surnaturel, en lieu et place du rétrofuturisme, un petit peu plus de continuité avec le retour d'Arnie Wald & Mister Isog (toujours interprété par Peter Lorre) et de la main momifiée, et toujours autant de place pour Cindy Tynan et Harry McTell. Les coscénaristes s'en donnent à coeur joie avec le navire pirate fantôme et le jeu de balancier entre phénomène surnaturel, et mascarade organisée. Ils mettent encore en oeuvre les talents de détective de Lobster Johnson, et ils insistent plus sur sa justice expéditive et définitive. L'inclusion d'un navire avec gréements permet de développer des scènes spectaculaires, ainsi que les visions de pirates dont Arnie Wald est la proie.

Avec un tel scénario, Tonci Zonjic est à la fête et il réalise des pages envoutantes, pleine de mystère, d'action et de bonne humeur. Si l'authenticité historique des navires de pirates n'est pas complètement avérée, ils donnent l'impression au lecteur d'être réels, et les voiles déchirées et trouées battent au vent avec naturel. La mise en scène est aussi efficace pour les moments civils, que pour les scènes d'action. Tonci Zonjic ne se contente pas de têtes en train de parler. Lors des dialogues, il montre ce que font les personnages, et donne un aperçu de leur environnement. À nouveau, la complémentarité de la colorisation est exemplaire, rehaussant les dessins, sans jamais les écraser. Au fil des épisodes, le lecteur peut se projeter sur un quai du port de New York, sur la pelouse dégagée d'une riche demeure, s'asseoir dans le fauteuil d'une salle de cinéma, se prélasser dans un fauteuil sur une péniche en regardant l'eau calme, papoter dans un café, sentir les poils d'un riche tapis alors que le genou de Lobster Johnson maintient un criminel à terre, être prostré dans un fauteuil devant une baie vitrée inondée de soleil, patauger jusqu'au genou dans l'eau froide de la rivière.

Avec ses dessins élégants et légers, Tonci Zonjic transforme un récit peu crédible en une aventure enlevée et pleine de malice. le lecteur sourit quand Harry McTell explique comment il s'est battu contre un vrai crocodile, pour montrer à quel point les aventures de Tarzan (Johnny Weissmuller) n'ont que peu de rapport avec la réalité. Il s'amuse à voir ces pirates plus spectraux que possibles. Il reste sous le charme de la suavité de Mister Isog. Il est entraîné par la conviction d'Arnie Wald. Il est horrifié en voyant un individu découper un cadavre avec un hachoir. Il est ému quand Cindy Tynan explique à Harry McTell qu'elle souhaite poursuivre sa carrière à Chicago. Chaque scène apporte une nouvelle ambiance, une nouvelle performance d'acteurs, avec un jeu sur les conventions et les stéréotypes pour une comédie irrésistible, parfois un peu noire.

Ce cinquième tome comprend 2 histoires aux intrigues très différentes qui attestent que les auteurs ont raffiné leur art pour des récits bien fournis, un hommage pas dupe aux conventions des aventures de type pulp avec un individu dispensant une justice expéditive, et des pages à l'élégance aussi efficace que spirituelle.
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