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Witchfinder tome 5 sur 6

D`Israeli (Illustrateur)
EAN : 9781506706832
144 pages
Dark Horse (15/01/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
A series of occult events mystifies the man known as the Witchfinder, but even more surprising is the revelation that he is not alone in exploring the paranormal in London. When a personal invitation arrives from the palace, Sir Edward Grey is pulled even deeper into underground supernatural exploration alongside new allies in the race to stop a mad scientist from destroying London in his pursuit of mystical power.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Witchfinder Volume 4: City of the Dead (2016) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il comprend les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2018, coécrits par Mike Mignola & Chris Roberson, dessinés et encrés par D'Israeli (Matt Brooker), et mis en couleurs par Michelle Madsen. Les couvertures des épisodes ont été réalisées par D'Israeli, la couverture du recueil par Julian Totino Tedesco. le tome se termine par 18 pages de conception graphique, commentées par D'Israeli.

En octobre 1884, dans la Tour de Londres, 2 gardes devant une porte fermée entendent du bruit dans la salle qu'ils gardent. Ils pénètrent à l'intérieur et voient une forme spectrale disparaître en tenant un objet. Ils sont persuadés qu'il s'agit d'un fantôme. le lendemain, Sir Edward Grey est sur place. Il recueille le témoignage des 2 gardes et leur demande ce qui a disparu. Un garde consulte le registre et indique qu'il s'agit d'un disque en or avec un motif de pentacle, inscrit en 1879 à l'inventaire, à l'occasion de l'affaire Amalfi. Grey se souvient bien de cette affaire et de l'objet. Après une semaine passée à réfléchir à l'affaire Edward Grey n'a pas avancé d'un pouce. Son majordome lui apporte le journal du jour : il y est fait mention d'une apparition de fantôme au British Museum. Il se rend sur place et commence à interroger le curateur tout en se dirigeant vers la salle où l'apparition a eu lieu. Sur place se trouvent déjà 3 chercheurs spécialisés dans le surnaturel : le professeur Llewellyn Pritchard, Simon Bruttenholm et Honora Grant.

Du coup, monsieur Chalmers répète devant les 4 enquêteurs ce qu'il a vu : il travaillait avec son collègue Godwin pour établir le catalogue de pièces dans les réserves en vue d'une exposition à venir. Ils s'étaient éloignés l'un de l'autre pour travailler sur des parties différentes de la réserve. Chalmers a entendu le bruit d'une lutte. Quand il est arrivé sur les lieux, il a vu une forme spectrale en train de disparaître et le corps de son collègue allongé par terre. Sir Edward Grey lui fait observer qu'il y a un emplacement vide sur une étagère. Pendant que Chalmers cherche de quelle pièce il s'agit dans un registre, le professeur Llewellyn Prichard offre ses services à Sir Grey, ainsi que ceux de ses 2 collègues. Chalmers a identifié l'objet manquant : un artefact trouvé dans une tombe assyrienne par l'expédition Arbuthnot. Puis Sir Grey se rend à l'institut médico-légal pour examiner le corps de Godwin dont les 2 avant-bras ont été tranché net. Les policiers n'ont pas retrouvé les mains manquantes. Sur place, il reçoit une convocation venant du plus haut de l'état.

La série Witchfinder connaît les hauts et des bas, et le lecteur se demande s'il a vraiment envie de découvrir une nouvelle enquête du traqueur de sorcières de la Reine. Néanmoins, ce tome est écrit par Mike Mignola, le créateur du personnage principal de cette série de miniséries dérivées de l'univers Hellboy. En outre, D'Israeli est un artiste ayant souvent collaboré avec Ian Edginton, sur des séries comme Scarlet Traces, Stickleback. Pour cette nouvelle histoire, les coscénaristes ont conçu une intrigue substantielle, à la fois en ce qui concerne les rebondissements de l'enquête, à la fois pour son enracinement dans l'univers partagé d'Hellboy. le fil directeur du récit repose sur l'enquête pour savoir qui est ce mystérieux fantôme qui dérobe des artefacts ésotériques. En fait son identité est dévoilée à la fin du premier épisode, mais il reste à découvrir son objectif réel, ainsi que la manière dont il a acquis son savoir ésotérique. Sir Edward Grey conserve son approche rationnelle et pragmatique, avec une personnalité un peu sèche. Il procède par étape pour son enquête, avec des succès et des échecs. Il va consulter des experts comme August Swain de la Confrérie Héliopique de Ra. Il bénéficie d'une ou deux coïncidences pratiques comme la présence du trio d'enquêteurs surnaturels au même moment que lui au British Museum. Ces derniers ne font pas preuve non plus d'une grande personnalité, sauf sur le plan visuel. Chris Roberson sait insuffler un peu de particularités dans les dialogues, que ce soit l'enthousiasme du professeur Pritchard, ou les remarques nécessaires d'Honora Grant pour rappeler ses compétences.

Les protagonistes doivent également beaucoup de leur personnalité à la narration visuelle. Edward Grey arbore un visage souvent fermé et sévère, avec ce qui semble être des cicatrices. le lecteur voit un personnage sérieux et impliqué, dédié à son travail. Aldous Middengard Sinclair (le criminel) arbore un visage tout aussi fermé, avec un air plus obsessionnel, indiquant le degré d'implication d'un individu pour qui la fin justifie les moyens. Par comparaison, le major Karam Singh semble plus posé, avec un visage plus détendu, et une forme de confiance en lui. le professeur Lelwellyn Pritchard est plus enthousiaste, indépendamment de son âge avancé. Simon Bruttenholm et Honora Grant sont plus jeunes, et leurs visages expriment des émotions plus franches. le lecteur peut également voir le caractère plus emporté d'August Swain, le responsable de la confrérie héliopique de Ra. Il constate aussi que sous l'apparence de dessins simples et tout public, D'Israeli s'investit pour la reconstitution historique, à commencer par les tenues des personnages. Dans les pages de fin, l'artiste explique qu'en termes de costumes, il a dû s'entraîner pour comprendre comment fonctionnait les pagnes des égyptiens en 1338 avant JC.

Alors qu'il peut avoir une impression de dessins un peu frustes ou un peu naïfs, le lecteur se rend vite compte de la qualité descriptive des pages. Au fil des séquences, il peut prendre le temps de détailler les rayonnages dans la Tour de Londres, ceux du British Museum, l'impressionnante pièce dans laquelle Grey est reçu à Buckingham Palace, les ateliers de la Fonderie, le magnifique hall monumental du temple universel de la Confrérie Héliopique de Ra, la très belle pièce réservée à l'hôte de Michael Glaren, les quais de la Tamise. D'Israeli fait montre d'une solide compétence de metteur en scène. En effet le genre Enquête en bande dessinée peut vite dégénérer en une succession de dialogues, exercice assez difficile pour un dessinateur qui doit y apporter une dimension visuelle. En scénaristes aguerris, Mignola & Roberson font en sorte de donner des occupations aux interlocuteurs et de varier les lieux. D'Israeli construit des plans de prises de vue élaborés, évitant l'enfilement de têtes en train de parler, pour montrer les décors, les activités des personnages, avec des changements d'angle de vue. Progressivement, Dave Stewart laisse la place à Michelle Madsen pour la mise en couleurs des productions Mignola. Elle utilise une palette de couleurs similaire à celle de Stewart, en particulier les marrons et les bruns. Elle privilégie les aplats de couleurs aux discrets dégradés, ce qui est en phase avec l'aspect un peu naïf et simple des dessins. Au fil des séquences, le lecteur peut voir que Michelle Madsen prend soin de rendre compte de l'ambiance lumineuse, avec les pièces sombres des réserves, ou le hall très éclairé du temple universel de la Confrérie Héliopique de Ra. Alors que les pages donnent l'impression de baigner dans une seule teinte, elle sait faire ressortir les objets les uns par rapport aux autres. du coup, elle peut jouer sur le contraste entre ces teintes sombres et les couleurs plus vives lors de la manifestation d'énergies surnaturelles dans le dernier épisode.

Le lecteur se laisse donc emmener dans cette enquête surnaturelle qui fait référence à des éléments de l'univers partagé Hellboy, et qui en introduit beaucoup d'autres. Il retrouve donc la Confrérie Héliopique de Ra, avec August Swain qui était déjà apparu précédemment dans la série. le lecteur est pris par surprise par la présence d'une vieille dame qui était un personnage récurrent de la série BPRD. C'est l'occasion pour les scénaristes d'effectuer un passage par l'Égypte antique, puis d'évoquer la scission qui s'est opérée au sein de la Confrérie Héliopique de Ra. Bien sûr, ces passages parlent plus aux lecteurs ayant suivi le développement de l'univers partagé d'Hellboy au travers des différentes séries et miniséries. Mignola & Roberson introduisent également plusieurs nouveaux personnages dont un membre de la famille Bruttenholm. Là encore, le lecteur de passage n'en pas forcément très impressionné, alors que le lecteur de longue date espère bien qu'il aura l'occasion de revoir ce personnage dans d'autres histoires. Les coscénaristes intègrent donc des éléments divers et variés dont certains qui laissent le lecteur décontenancé. Il a du mal à comprendre pourquoi ils ont tenu à évoquer les ouvriers étrangers des docks, ou encore plus surprenant le combat contre un triton géant.

Cette cinquième enquête de Sir Edward Grey fait partie des meilleures, avec un scénario riche en rebondissement, en personnages anciens et nouveaux, et en lieux variés. D'Israeli réalise des dessins en apparence naïfs, mais en fait il réalise une narration visuelle consistante, avec de nombreux détails et des prises de vue élaborées. Michelle Madsen s'affirme comme la digne successeure de Dave Stewart, avec une approche un peu différente de la mise en couleurs. L'enquête s'avère vivante et surprenante, avec des personnages peu développés. le lecteur de longue date note les références à l'univers partagé, ce qui augmente son plaisir de lecture, mais qui ne parle pas aux lecteurs novices. Mignola & Roberson écrivent une enquête qui est intéressante pour elle-même (4 étoiles), avec des éléments de continuité qui viennent augmenter son intérêt (5 étoiles).
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