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Witchfinder tome 6 sur 6

Christopher Mitten (Illustrateur)
EAN : 9781506714066
144 pages
Dark Horse (06/10/2020)
5/5   1 notes
Résumé :
Sir Edward Grey takes on Victorian London's most infamous killer: Jack the Ripper!

Abandoned by Scotland Yard when he insists on an occult purpose to the murders, Grey finds an ally in American occult adventurer Sarah Jewell. Their investigation leads them to the Proserpine Home for Wayward Women, and a dangerous conspiracy that reaches the highest levels of British political power!

Mike Mignola, Chris Roberson, and Christopher Mitten t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète qui ne nécessite pas de connaissance particulière du personnage. Il regroupe les 5 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2019/2020, coécrits par Mike Mignola & Chris Roberson, dessinés et encrés par Christopher Mitten, et mis en couleurs par Michelle Madsen. Les couvertures originales ont été réalisées par Mitten et les couvertures variantes par Julián Totino Tedesco.

En février 1889, Edward Grey se retrouve à rendre compte de sa dernière enquête à un interlocuteur dont l'identité n'est pas révélée. Il explique qu'il a tout suite été convaincu qu'il se trouvait face à des sacrifices rituels. Tout a commencé dans le quartier de Spitafields en novembre 1888, avec la découverte d'un cadavre de femme atrocement mutilé dans la chambre de son petit appartement. Sur place, le policier responsable explique la situation à Edward Grey, accompagné par Miss Goad, une agente de liaison à l'estomac bien accroché. Lui et elle observe le corps presque déchiqueté, pendant que les deux médecins légistes rendent le contenu de leur estomac dans la pièce d'à côté. En sortant, Miss Goad demande ce qu'en pense sir Grey : il lui répond qu'il a la conviction qu'il s'agit d'un rite pour convoquer un démon, et qu'il a la ferme intention de trouver et de confondre le coupable. En décembre 1888, Edward Grey est dans son étude chez lui en train de regarder les documents à sa disposition, enrageant de ne pas trouver la pièce qui le mettrait sur la piste du meurtrier. Il est interrompu par Bailey, son domestique qui lui annonce l'arrivée de deux visiteurs : Trevor Bruttenholm et Josephine Grant. Ils discutent ensemble de l'affaire, et ses visiteurs estiment qu'il devrait essayer de trouver Gordon Asquith. Ils lui donnent son adresse, tout en lui indiquant qu'eux-mêmes vont se rendre à Oxford pour des affaires personnelles.

Ayant dit au revoir à ses amis, sir Edward Grey e précipite à l'adresse qu'ils lui ont indiqué, après avoir prévenu la police et miss Goad. Il s'agit d'un quartier populaire où le linge sèche sur les balustrades. Ils se retrouvent à l'étage devant la porte de l'appartement : personne ne répond. En jetant un coup d'oeil autour de lui, Grey aperçoit Gordon Asquith sortir de chez lui, dans l'immeuble d'en face. Il se lance à sa poursuite en courant. Après une course haletante, Grey finit par plaquer Asquith au sol, qui est ensuite emmené par les policiers. Grey décide d'accompagner les autres policiers pour aller fouiller l'appartement du fuyard. Il y trouve des carnets de note dans une langue qui lui est inconnue, mais où il repère le nom d'Hécate. Sous le lit, miss Goad récupère un coffret contenant des dagues sacrificielles utilisées dans des rites de sorcellerie. de leur côté, les policiers ont trouvé un linge tâché de sang, qui ne laisse pas de doute sur l'implication d'Asquith dans les meurtres du quartier de Whitechapel. Grey prend les carnets de note du suspect et les emmène avec lui, accompagné par miss Goad : ils se rendent au commissariat pour aller interroger Asquith.

Les enquêtes du dénicheur de sorcières se suivent et ne se ressemblent pas, chaque tome contenant une enquête complète. le lecteur retrouve bien sûr Mike Mignola en tant que coscénariste, même s'il avait fait une exception en laissant d'autres que lui écrire le tome 4 : Kim Newman et Maura McHugh. Comme il en a pris l'habitude, il écrit l'histoire avec un autre scénariste : Chris Roberson avec il a déjà travaillé sur des histoires d'Hellboy, du BPRD et des récits satellites comme The Visitor: How and Why He Stayed (avec Paul Grist), Rise of the Black Flame et Rasputin: The Voice of the Dragon , ces deux derniers également illustrés par Mitten. La quatrième de couverture n'annonce rien de moins que la traque de jack l'Éventreur lui-même. En fonction de ses attentes, le lecteur sera déçu parce qu'à part l'année (1888) et le quartier de Londres, il n'est pas fait référence des particularités des crimes atroces ou de l'identité potentiellement scandaleuse dudit éventreur. Ou au contraire, il sera soulagé qu'il ne s'agisse que d'un vague lien, et que les auteurs se tiennent à l'écart de la mythologie dudit éventreur, celle de sir Edward Grey étant déjà assez fournie comme ça. Grey fait référence à plusieurs de ses enquêtes passées, à son embauche au service de la reine. Il est à nouveau questions des agissements de la confrérie héliopique de Ra, avec la visite d'un de ses temples universels. le lecteur a la surprise de voir passer Panya, mystérieux personnages de la série BPRD, et déjà vieille en cette fin de dix-neuvième siècle. Il est également question de la terrifiante Hécate, évoquée à plusieurs reprises dans la série Hellboy. Effectivement l'histoire n'a pas besoin que les auteurs rajoutent une couche d'Éventreur en plus.

Le point de départ de l'intrigue est simple et rapide : des crimes atroces de femmes dans des quartiers défavorisés, dont le mode opératoire laisse supposer qu'il s'agit d'une mise à mort perpétrée dans le cadre d'un rituel de sorcellerie. Pas de chance : la police pense que Grey s'est encore lancé dans une de ses pistes fumeuses, avec des suspects qui ne le sont qu'à ses yeux. En plus les victimes appartiennent à la couche la miséreuse de la société ce qui obère d'autant l'ardeur de la police à découvrir le coupable. Enfin, Grey se rend vite compte qu'il est convaincu de connaître l'identité du coupable mais qu'il dispose d'alibis inattaquables, et en plus il est totalement inadapté pour enquêter dans les quartiers pauvres de Londres. Comme si ça ne suffisait pas, dans un bar de Whitechapel où il s'est rendu pour interroger des prostituées ayant connu une victime, il fait la rencontre d'une jeune américaine Sarah Jewell qui le remet vite à sa place. Il s'agit d'un personnage déjà croisé dans Rise of the Black Flame qui se déroule en 1908, soit 10 ans après la présente aventure. Mine de rien, l'histoire s'avère bien fournie, plus substantielle qu'une simple enquête linéaire, et le lecteur se demande comment toutes les pièces s'assemblent, si Hécate va vraiment pointer le bout de son nez, et avec qui travaille Grodon Aquith, si vraiment la confrérie héliopique de Ra porte une part de responsabilité dans ces meurtres, même de manière incidente.

C'est donc au moins la troisième fois que le lecteur retrouve Christopher Mitten sur un projet complet de l'univers partagé d'Hellboy, et il a l'impression qu'il progresse à chaque fois. Michelle Madsen est elle aussi de plus en plus à l'aise complétant les dessins avec des textures (de pierre par exemple), appliquant d'élégants camaïeux en fond de case si nécessaire, jouant discrètement sur l'ambiance lumineuse, aidant à faire ressortir les différents plans dans une même case, et apportant des touches de relief sans le faire de manière systématique. Les contours de forme de Mitten restent tracés avec un trait fin et un peu cassant, pour un rendu alternant entre fragilité, rugosité, précision, spontanéité, en fonction de la séquence, en fonction des cases, avec une habileté et une pertinence très étonnante. Il donne une apparence spécifique à chaque personnage, sans les caricaturer, permettant de les identifier facilement, avec une attention suffisante portée aux tenues vestimentaires pour donner l'impression qu'elles sont cohérentes avec l'époque, sans être trop détaillées non plus, pour ne pas lui occasionner trop de recherches préparatoires. Les visages peuvent paraître parfois un peu frustes, mais l'état d'esprit de chaque personnage se voit bien sur son visage. Leurs postures montrent qu'ils sont souvent dans l'action, ce qui est en phase avec la nature du récit, mais sans bondir de tous les côtés, sans faire montre d'une force surhumaine, ou d'une agilité surnaturelle.

Le récit repose donc pour beaucoup sur une sensation d'aventure, en se déplaçant régulièrement, et avec des scènes d'affrontement ou de sorcellerie. L'artiste maîtrise sa narration, sachant la rendre intéressante visuellement, tout en restant clair, et sans en faire des tonnes. le lecteur ne s'arrête pas en pamoison devant certaines pages mais il apprécie le spectacle qui lui est donné : les traces de sang sur le mur dans l'appartement de la victime, la course-poursuite dans les rues bondées, les mines exaspérées de Sarah Jewell face à la naïveté de classe de Grey, l'allure de momie de Panya, le confort douillet de la demeure Prosperine, les masques égyptiens des membres de la confrérie, le déchainement d'énergie crépitante alors qu'une entité surnaturelle commence à se manifester sur Terre. Christopher Mitten et Michelle Madsen ne sont plus juste compétents : ils réalisent une narration visuelle avec une vraie personnalité, et une saveur marquée. le lecteur suit donc la progression, ou au contraire la stagnation, de l'enquête d'Edward Grey, avec les affrontements physiques, les événements inattendus et surprenants. Il se rend compte que Mignola & Roberson ont également progressé avec l'intégration d'une dimension sociale, limitée, mais bien réelle. Sir Edward Grey prend conscience de ses préjugés de classe, et de l'existence d'êtres humains moins bien nés, mais tout aussi humain que lui.

Cette nouvelle enquête d'Edward Grey s'annonce sous les auspices d'un Jack de sinistre réputation, et fort heureusement s'en tient à distance respectueuse, plutôt que d'essayer d'inclure cette mythologie très précise à celle de l'univers partagé d'Hellboy. le lecteur a tôt fait de constater que cette mythologie associée à Hellboy est suffisamment consistante pour ne pas avoir à être étoffée avec une autre. Les coscénaristes font avancer l'enquête avec doigté, évitant les clichés, donnant suffisamment de personnalités aux principaux personnages, et évoquant une facette de la réalité sociale de l'époque. L'artiste et la coloriste se complémentent harmonieusement pour une narration visuelle avec une saveur particulière, et une qualité plus qu'honnête. Une bonne histoire du traqueur de sorcières.
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