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Arnauld Miguet (Autre)
EAN : 9782815943543
176 pages
L'Aube (06/05/2021)
3.48/5   20 notes
Résumé :
«  Le récit que nous offre Arnauld Miguet est exceptionnel à bien des titres. Avec son œil tendre et acéré, sa pointe de sismographe, le reporter de France Télévisions nous offre par le menu, au plus près et au plus vrai, ses sensations d'homme seul – avec son valeureux caméraman Gaël Caron – face à un danger alors inconnu du monde entier. […] Exceptionnel, ce récit l'est encore pour le témoignage qu'il nous livre sur la Chine au temps du Covid-19, mais aussi ... >Voir plus
Que lire après 133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Dans la longue liste des ouvrages proposés par Babelio lors de la dernière Masse critique, j'ai repéré le récit d'Arnauld Miguet « 133 jours à Wuhan, avec un chien, un chat et la peur au ventre ».
Je suis très heureuse qu'il m'ait été attribué et j'en remercie Babelio et L'Aube Editions.
A ce moment-là, nous étions mi-juin, les vacances étaient là ou presque, nous pensions que le Covid n'était plus qu'un mauvais souvenir que le soleil de l'été allait chasser de nos vies.
Seulement voilà, tout ne s'est pas passé ainsi et à nouveau le virus refait la une de l'actualité.

Pour en revenir à l'ouvrage d'Arnauld Miguet, j'étais curieuse de découvrir comment tout avait commencé.
J'ai lu un texte clair, précis où le journaliste explique son quotidien dans cette ville morte où tout le monde est surveillé.
La peur s'installe, le manque, le vide, la solitude. « A Wuhan, qui n'a pas peur n'est pas normal."
On a peur du virus, bien sûr, mais aussi des autorités qui font la chasse aux malades.
L'auteur insiste sur la crainte que génère ce mal inconnu : « Quand un individu arrive face à vous, il change généralement de trottoir ; même les regards ne se croisent pas. »
En toute connaissance, Arnauld Miguet et Gaël Caron restent sur place pour témoigner : « Ce métier comporte des risques, mais Gaël et moi convenons de les prendre. »

Jour après jour, j'ai suivi les interventions d'Arnauld Miguet dans le « 20 heures » de France 2.
J'aime son professionnalisme, la clarté de ses propos. Il sait être précis sans tomber dans l'excès.
Ces qualités, j'ai aimé les retrouver dans ce récit dont l'écriture est particulièrement soignée.
Bien sûr nous n'apprenons pas grand-chose sur ce virus mais ce témoignage m'a semblé particulièrement intéressant quant à la débrouille et l'ingéniosité nécessaire pour réaliser malgré tout ces reportages quotidiens.


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Arnauld Miguet est apparu, chaque soir, au journal de France 2, pour donner des nouvelles de l'épidémie qui, quelques semaines plus tard, paralyse le monde entier.
Wuhan est une ville de l'industrie automobile, le Boulogne Billancourt chinois, où notamment Peugeot s'est implanté dès 1996 et Renault seulement en 2016 . Actuellement, elle compte plus de 11 millions d'habitants, soit presque cinq fois plus que Paris.
Mais aussi, c'est la ville aux cent lacs qui se rêvait de rivaliser Shanghai. Ville du centre de la Chine, elle célèbre, comme d'autres, les cerisiers en fleurs et rappelle que Mao y a traversé le grand fleuve Yang-tsé à la nage à un âge avancé. Sa devise au XXIè siècle est « Il se passe quelque chose de nouveau tous les jours » Ça ne s'invente pas !
Conscient de la nécessité de faire un reportage sur cette nouvelle maladie, Arnauld Miguet y atterrit avec son preneur de son et constate dès la sortie de l'aéroport l'étrangeté de la situation. Pour planter le décor : uniquement 524 cas repérés, une chasse à la fièvre assez phénoménale et une circulation complétement interdite !
Seul correspondant français à Wuhan, Arnauld Miguet est au coeur de l'actualité mondiale. Il raconte les mises en quarantaine, les premiers rapatriements, et notamment ceux organisés par le gouvernement français, en fait une ville complétement à l'arrêt … Maintenant, on connait !
Seulement, ça se passe en Chine, à l'heure de la surveillance 2.0 sans oublier les délations d'un autre âge, où l'autre ne peut qu'être suspect et s'il est étranger, cela devient, avec la propagande, celui qui introduit le virus !
Ainsi Arnauld Miguet va jusqu'à cacher ses boites de Doliprane vide dans un coin de sa valise pour éviter d'être accusé de porter le virus et d'être transporté à l'hôpital où c'est forcément l'endroit où le virus circule le plus !
Pour ceux qui sur les plateaux de télé déclaraient que la méthode chinoise était efficace pour combattre l'épidémie, Arnauld Miguet semble leur répondre « Chiche ! Mais alors adieu à toutes vos libertés »!
En voyant chaque soir sa stature longiligne à l'écran, je n'imaginais pas que le travail du journalisme, pendant cette période sombre, avait été aussi difficile ! Et, en plus, il faut rajouter la peur de l'inconnu et l'anxiété de la contamination qui rend tout le monde suspect.
Dès janvier 2020, les autorités françaises étaient au courant, mais comme pour Tchernobyl, elles ont du penser que les nuages du virus s'arrêteraient au contrôle des frontières …
Concernant le lanceur d'alerte, le Docteur Li Wenliang, qui fut lapidé sur la place publique médiatique par les autorités politiques, il est rassurant de constater que les chinois en font un martyr malgré la censure impitoyable des réseaux sociaux.
133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre est le récit du travail que Arnauld Miguet fait pendant 76 jours assigné à résidence dans un hôtel vide et obligé de développer chaque jour des ingéniosités folles pour construire un reportage le plus compréhensif possible et rendre compte d'une situation parfaitement inconnue. Je vous le recommande !
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/05/21/arnauld-miguet/
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Je remercie Masse Critique Babélio et les éditions L'Aube (le 1 en livre) pour m'avoir donné l'occasion de lire ce récit.
J'ai suivi avec intérêt ce reportage au jour le jour de deux journalistes restés bloqués à Wuhan lors du début de la pandémie Covid 19. L'écriture est agréable et le découpage en cours chapitres rend la lecture addictive. On comprend petit à petit comment la Chine a géré ce début de pandémie... La Chine ne semble pas avoir pris tout de suite pris la mesure de la situation et a quand même laissé s'échapper une sacré bombe à retardement sur le reste de la planète. Car notre monde a changé depuis et on peut penser qu'il ne sera plus jamais le même désormais. Alors que finalement on découvre que, comme on pouvait s'y attendre, le premier médecin à avoir évoqué cette pandémie a été décrié par le Parti, avant d'être réhabilité... une fois mort.
Ce récit met l'accent sur les méthodes "à la Chinoise", on y découvre que les Chinois sont comme les Français, comme les Européens, comme tout le monde ; ils critiquent leur gouvernement qui les ont confiné et obligé à porter un masque. Seul différence avec nous, eux n'ont pas le droit de s'exprimer librement contre le pouvoir.
Je me suis posé une question (et c'est le mérite d'un récit comme celui-ci), comment un état comme la Chine peut surveiller une population de plus de 1,3 milliards d'individus ? Qui gère les données collectées par les QR-code ? Qui gère cet espionnage permanent des sujets Chinois ? Il en faut du monde pour cela... et j'ai fini par ma demander comment était géré cette armée nécessaire pour traiter et analyser les données... c'est un des sujets qui m'a interpelé.
Ce récit a aussi le mérite de nous faire partager une tranche de vie de deux journalistes. Je dois dire que ce n'est pas un métier qui me fascine, tant les médias jouent aujourd'hui avec nos peurs pour parler et reparler et encore reparler d'un sujet, jusqu'à finir par raconter n'importe quoi pour avoir de quoi alimenter un journal de 20h ou une matinale. Ils ont fini par nous faire oublier que certains journalistes font peut-être encore leur métier avec passion, avec l'envie d'informer dans déformer. J'ai l'impression que Mr Arnauld Miguet fait partie de ces journalistes... et ça c'est un plus pour son récit qui ne nous vend pas du sensationnel, mais plutôt du vécu.
Pour le reste, j'ai depuis longtemps fermé les ondes, clos les journaux papiers pour ne plus écouter le radotage permanent qui fait du sensationnel autour d'un sujet dramatique qui touche tout le monde. Alors, j'ai finalement apprécié de lire cette tranche de vie, écrite avec un peu de recul puisque les événements datent de début 2020.

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Jamais, je l'avais pourtant bien dit, jamais je ne lirais d'ouvrages relatifs à ce nouveau coronavirus, désormais appelé covid 19. Mais, lorsque Babelio a proposé le livre d'Arnauld Miguet "133 jours à Wuhan avec un chien, un chat et la peur au ventre", lors de sa dernière Masse Critique non fiction, j'ai sauté le pas.

Arnauld Miguet, je l'ai écouté chaque soir au début de la pandémie lorsqu'elle n'en était encore pas une. Chaque soir, caché derrière son masque, dont on apprend qu'en raison d'une pénurie, il faudra que "[je] demande qu'on [m'] envoie des masques chirurgicaux ou FFP2". Il relate avec beaucoup de précisions ce qui se passe à Wuhan, nous raconte la vie dans cette ville bientôt devenue fantôme.

Après l'avoir écouté, donc, avec beaucoup d'attention et un grand intérêt, je viens de le lire. J'ai retrouvé dans ces lignes la même clarté, la même concision, les mêmes mots choisis. Et même si je n'ai pas appris grand-chose de nouveau, cette lecture m'a permis de noter quelques points qui m'avaient échappé. J'ai notamment été frappée – je n'avais pas mémorisé cette information – de constater qu'en janvier 2020, le 30 exactement, "un Airbus en provenance de Roissy-Charles-de-Gaule a bien atterri (à Wuhan). A son bord…du matériel de santé pour les hôpitaux de la ville qui en manquent cruellement, dons de la France en masques et en gel hydro alcoolique." Quand on pense que, nous aussi, nous en manquerons quelques mois plus tard… Personne n'imaginait que ce virus passerait les frontières et se répandrait de la sorte.

J'ai aimé ce récit également pour la prise de conscience du métier de journaliste avec ses moments forts et ses difficultés. Ingéniosité, débrouillardise, courage, des qualités dont Arnauld Miguet et son fidèle compagnon cameraman Gaël Caron ont fait preuve, sans omettre l'oubli de soi et des siens au profit de l'information de tous. Et, enfin, j'ajouterai le plaisir des nombreuses références littéraires dans lesquelles Albert Camus et La Fontaine, tiennent une place importante, on peut comprendre pourquoi.

En un mot, j'ai trouvé ce témoignage utile qui permet de se remémorer le début de cette pandémie et de relativiser certaines privations de liberté dont nous avons, aussi, été victimes en France.

Un grand merci à Babelio et aux Editions de l'Aube pour cette lecture.
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Arrivé la veille du confinement à Wuhan pour un bref reportage, Arnauld Miguet décide avec son cameraman de rester puisqu'il en a la possibilité. Ce récit est celui des 76 jours de confinement proprement dit où ils sont assignés à résidence dans un hôtel désert. Ensuite Arnauld Miguet reste encore quelques temps pour des raisons diverses (et surtout parce qu'il n'a pas envie de subir une quatorzaine après cela). Pendant tout ce temps il est chaque jour obligé de faire preuve d'ingéniosité pour proposer un reportage clair sur cette situation inédite alors que les autorités chinoises lui mettent des bâtons dans les roues. Il faut dire qu'il est un des rares journalistes étrangers restés dans la ville, et le seul journaliste français.
La plume d'Arnauld Miguet est très agréable, il écrit et raconte bien. Par contre, ayant suivi la plupart de ses reportages à l'époque, je n'ai pas appris grand-chose. Je m'attendais à plus de choses sur sa découverte de la Chine.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Drones avec hauts parleurs pour inviter les gens à rentrer chez eux, drones équipés de caméras thermiques pour prendre leur température à distance à travers les vitres de l'appartement, sans rien demander à personne, naturellement.
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A gauche, il y a une jeune femme en pyjama rose. Peut être me voit-elle aussi, peut-être regarde-t-elle dans le vide , perdue, comme nous pouvons tous l'être, dans ses pensées. Pendant des mois elle sera habillée de la même manière. Sans doute a-t-elle plusieurs pyjamas de la même couleur...
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Pour ne pas gâcher les combinaisons de protection et pouvoir les garder toute une journée , les soignants ne mangent ni ne boivent avant leur service . Beaucoup vont même jusqu'à porter des couches-culottes pour adultes, m'avouera un urgentiste ...
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Ne pas nous approcher trop près, on ne sait jamais, le virus est peut-être toujours prêt à bondir ou à sortir de sa tanière, et nous n'avons en effet ni lunettes ni gants pour nous protéger.
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Un bon journaliste est un journaliste en bonne santé et qui a de la chance. Comme le demandait à son entourage Napoléon avant de nommer un maréchal d'Empire : " A t-il de la chance?".
En ce qui concerne la chance, je ne sais pas si nous sommes au bon endroit et au bon moment... Pour beaucoup, Wuhan est désormais la ville de tous les dangers, qu'il faut fuir à tout prix.
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Video de Arnauld Miguet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Arnauld Miguet
Ils ont été témoins de l'arrivée de la pandémie, l‘une au Nigéria, l'autre à Wuhan. Sophie Bouillon, Prix Albert Londres 2009 et directrice adjointe du bureau de l'AFP à Lagos (Nigeria), et Arnauld Miguet, correspondant en Chine de France Télévisions, sont nos invités.
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