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Ellis Island (New York). Début des années 1930.

Une femme irlandaise, arrivée pleine d'espoir aux Etats-Unis pour retrouver son mari, ouvrier dans la construction, est bloquée sur l'île, à deux pas de l'endroit où, après des années de séparation, elle espère enfin retrouver son époux.
Un de ses enfants a une maladie pulmonaire ! Pas question d'entrer sur le territoire américain dans ces conditions…

New York, au même moment.

Giant est en bien mauvaise condition : côtes cassées, quinze points de suture au visage… Tout autre que lui serait mort ! Un petit cadeau de la part des Italo-Américains, et de Monsieur Frankie en particulier ! Giant a contrarié un des sbires du grand mafieux venu menacer les Irlandais, et Giant n'a pas apprécié ses manières, lui administrant une correction bien méritée.
Plus mort que vif, les Irlandais le remontent dans sa chambre, font venir un vétérinaire pour le soigner. Ensuite, sa voisine, une « artiste » contrariée dans son « grand talent » s'impose pour assurer la garde du blessé. Pure bonté d'âme ? A voir…

Critique :

C'est ici que s'achève ce fabuleux diptyque qui nous rappelle dans quelles conditions ont été dressés ces gratte-ciels de Manhattan et le prix que beaucoup d'ouvriers ont payé pour que de richissimes individus, en l'occurrence Rockefeller dans ce cas-ci, fassent ériger des monuments urbains à leur gloire en faisant étalage de leur pognon.
Suivant des ouvriers Irlandais sur les chantiers, Mikaël ne saurait faire abstraction des problèmes politiques en Irlande. Pas plus que de la présence de la mafia…

L'auteur n'a pas son pareil pour raconter New York. le New York des années trente, 1930, celles qui ont suivi le grand Krach de 1929. Des années d'une misère noire. Son dessin n'est donc pas guilleret et les couleurs ternes sont là pour nous plonger dans le côté sordide de la vie à cette époque. Mais sombre et sordide n'empêchent nullement le dessin d'être d'une rare puissance artistique. D'une beauté étrange puisqu'elle est celle de conditions de vie fort peu humaines. le rôle de l'artiste n'est-il pas de nous faire ressentir les choses qu'elles soient belles ou laides ? La laideur des situations et de la crasse sont sublimées grâce au talent de Mikaël qui transforme en petit (ou grand) tableau pratiquement chaque scène, nous immergeant au coeur de la ville ou nous faisant grimper en haut d'un gratte-ciel en construction.
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Giant, l'ouvrier irlandais, force de la nature, s'est enfoncé dans le mensonge. Ses correspondances avec Mary Ann, la veuve de son collègue de travail, au cours desquelles il se fait passer pour ce dernier, et ses envois d'argent pris sur ses économies, ont fini par convaincre Mary An de quitter la pauvre Irlande pour rejoindre son mari.
La voici à Ellis Island avec ses enfants. La voici qui arrive à l'adresse indiquée sur les lettres. La voici qui rencontre… un inconnu : Giant. Comment vivre avec ce mensonge ? Comment faire marche arrière, quand les départs d'Europe étaient définitifs ?

Ce second tome est plus complexe que le premier. Les personnages développent leur personnalité dans un New-York parcouru de la fumée des conduits de chaleur. L'ensemble dégage un climat particulier entre pauvreté et imaginaire. Une belle BD.
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Nous avions laissé Giant bien mal en point à la fin du premier tome. Heureusement, celui-ci se retape petit à petit, et il est bientôt prêt à reprendre son job. Mais c'est un tout autre genre de défi auquel il va devoir faire face, quand débarquent chez lui Mary-Ann et ses enfants...

Second et dernier tome de Giant, où les secrets se dévoilent progressivement. J'ai adoré l'humanité des personnages, et la formidable solidarité de cette communauté irlandaise. J'ai apprécié cet hommage aux bâtisseurs de cette fascinante cité de New-York. Les couvertures des deux tomes sont de superbes réussites ... comme l'est plus globalement ce dyptique.
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Cher Mikael,

Bien plus longtemps que la traversée en navire nécessaire dans les années 30 pour rejoindre Ellis Island en partant d'Irlande…Le délai que j'ai laissé passer entre la lecture du premier et du second volet de ce récit en deux parties a été particulièrement long.

Et pourtant, bien présent dans ma mémoire, j'ai tout de suite retrouvé le fil de l'intrigue, je me suis plongée au coeur de cette communauté irlandaise immigrant à New York à la recherche d'un meilleur avenir. Ces deux albums racontent avec un graphisme qui sert pleinement l'histoire, le destin de ces hommes qui construisent les édifices qui feront le prestige de New York. Pauvres, mais solidaires, mettant leur vie en danger, ils sont les exemples parfaits de ceux qui viennent d'ailleurs pleins d'espoir, chacun avec leur passé, leurs attentes, plus que juste une main d'oeuvre à exploiter sans scrupule.

Tout cela transparaît dans les dessins, avec un sens du détail qui illustre pleinement les thèmes développés, le tout d'une rare élégance, des couleurs jusqu'aux traits de crayons. C'est beau, efficace et esthétiquement parfait. C'est l'exemple idéal d'album qui définit pourquoi la bande dessinée est un art, qui démontre la force et l'émotion qui peuvent se dégager d'une illustration inspirée.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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dans le New York des années 30, nous continuons de découvrir la personnalité de Giant. Cet homme bourru et taiseux qui a eu quelques accès de violence, qui lui ont valu une sacré bastonnade italienne, se révèle petit à petit être quelqu'un de sensible et d'amical.
Ce tome deux va voir débarquer la famille de Ryan Murphy dont Giant a pris l'identité. Il va ainsi clôturer toutes les petites histoires servant de décors à l'histoire : la diva sur le retour cherchant un bon parti, le journaliste en mal d'idée qui se noie dans l'alcool, la jeune photographe en quête d'authenticité...
Je trouve que l'histoire a évolué tout en finesse, avec une très belle douceur tout en nous brossant un tableau de l'Amérique des années 30 entre modernité et inégalités sociales.
Le dessin est un point fort de la BD. Lui est aussi a une joli finesse, un bon soin du détail et une colorisation sépia donnant un côté rétro qui donne le ton à l'ambiance.
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Un second tome dans la même veine et la même ambiance que le premier. Dans une bonne continuité.
J'ai, toutefois, été un peu déçue. Ce n'est pas qu'il soit moins bien mais du coup on s'attendait à un peu d'évolution. Une révélation autour du passé de Giant et un peu plus de rebondissement avec Mary Ann. Ca manque un peu de punch, tout ça est retombé comme un soufflet.
Giant reste un personnage très attachant, un peu nounours, secret et mélancolique mais pas désespéré. Dan aussi est attachant à sa manière, plein de bonne volonté. Les autres sont un peu absent. On pourrait s'attendre à ce que Bob, l'écrivain, ou Dorothea, la photographe, prennent une place plus importante.

Un bon moment de lecture.
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Clap de fin du merveilleux Giant, une histoire d'immigrés irlandais, histoire des Sky men, des géants parmi les géants...

Je ne vais pas résumer ce tome 2 et vous laissez le découvrir. Je peux toutefois dévoiler quelques ressorts de l'histoire et thèmes abordés.
Qui dit irlandais, dit immigration... Ce tome est l'occasion de découvrir le processus d'entrée sur le territoire des migrants. Après une longue traversée en 3 ème classe, tous les candidats se retrouvaient à Ellis island où ils passaient par un contrôle d'hygiène, le six second physical. Lors duquel, un médecin repérait une éventuelle maladie et inscrivait à la craie l'état de santé de la personne directement sur son vêtement. C'est ce que nous voyons au tout début de l'album.
Tout le monde n'entrait pas et les recalés étaient renvoyés sur le champ au pays.
Dans cet album, les hommes se confient un peu plus et nous comprenons les raisons de leur venue en Amérique.
L'immigration irlandaise était très forte. Des millions d'Irlandais ont tenté leur chance, échappant aux expropriations, à la famine, la misère et la violence. le pays connaît de fortes tensions et le souvenir de la guerre civile fratricide est dans toute les mémoires (1922-1923). La lutte est évoquée, notamment l'IRA, dans ce tome 2.
Petit clin d'oeil également à la célèbre photo avec le travail sur le chantier d'une photographe et d'un journaliste. Et puis toujours en fil conducteur, la voix du speaker, qui nous raconte la pluie et le beau temps et qui contraste fortement avec la réalité brutale du quotidien et les conditions misérables du monde ouvrier. Et la ville, bien sûr, qui prospère, indifférente au malheur.

Mon avis

Un beau récit, une très jolie conclusion, ce tome 2 est à la hauteur de mes attentes. La petite histoire dans la grande ! Et toujours un plaisir de lire un album de Mikael ...


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Je suis déçue par ce second tome. le premier avait permis de faire connaissance avec quelques "fabricants" de gratte-ciel, et ici il est plus question de leur pays d'origine, l'Irlande, et des raisons qui les ont poussés à migrer de l'autre côté de l'océan. Malheureusement, je trouve que c'est trop rapidement évoqué : la guerre en Irlande est présentée en à peine une planche, la famine à peine évoquée... Pourtant j'ai le sentiment que tout cela aurait pu être mis beaucoup plus en avant.
C'est dommage.
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Rares sont les bandes dessinées réalistes qui emportent totalement mon adhésion. Il leur faut bien souvent une ambiance palpable, un caractère historique, une langue travaillée autour de l'oralité, crédible, argotique, un dessin qui a du corps, éblouissant et de la générosité dans la narration. Formidable ! Comme "Blue Note" de Mathieu Mariolle sur fond de prohibition américaine, ce "Giant" de Mikaël me séduit sans bémol.

Une pure merveille à lire et relire. Graphiquement, c'est d'une classe folle. On peut passer des heures sur ces pages. A tel point que, ne pas prendre le temps de l'observation minutieuse, c'est perdre la moitié du talent de cet homme-là, tant les détails foisonnent. Les références sont distillées avec naturel. La trame politique défile, l'air de rien, sur des panneaux publicitaires, des mouvements de grèves, des prospectus, la propagande environnante, des conversations volées ou à la radio. Si ça n'est pas le suc de ces pages, c'est présent, ça couve, discrètement, avec grande élégance et l'implication d'un auteur qui s'attelle à ne rien nier. Les arrières plans recèlent tout un tas d'histoires humaines contées en deux cases. Remarquable, je vous dis ! le travail d'historien est énorme, et pourtant, tout semble facile, réel, authentique. Les textures sont magnifiques, l'ambiance léchée, on est dans New York des années 30, on sent la ville, on respire l'époque, et l'on s'attache aux ouvriers irlandais (Sky Boys) qui bâtissent les gratte-ciels, notre sujet d'étude.

Côté intrigue, c'est juste parfait. La narration aux petits oignons masque les enjeux sans basses ficelles, sans créer de frustration chez le lecteur. On soupçonne des choses, on redoute le pire, on ne voit pas arriver les choses. Délicieux. Naturellement, se contenter du premier volume serait passer à côté de l'oeuvre. le diptyque est finement pensé, habillement mené, merveilleusement écrit. Quelle carte de visite constitue ce "Giant" ! Je découvre Mikaël par la grande porte, un auteur / dessinateur complet, brillant, à suivre sans hésitation.
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Après avoir posé les jalons de la vie de Giant à son arrivée à Manhattan où il intègre rapidement une équipe de bâtisseurs de gratte-ciels, le second tome en expose son dénouement. La part d'ombre et de mystère posée dans le précédant tome se déchire pour dévoiler la vérité d'un homme qui n'est pas forcément celui qui dit être, illustrant ainsi le mythe sur lequel s'est construit les Etats-Unis qui perdure encore : la possibilité pour chacun de se réinventer. On peut malheureusement souligner combien la tension dramatique s'affadit en raison des nombreux indices qui nous amènent vers une résolution bien trop annoncée, et combien persiste le sentiment que cet opus a été fabriqué à la vas vite. Peut-être aurait-il mieux valu le publier en un seul volume ?
Si d'un point de vue graphique, on reste dans un registre similaire au premier tome, en revanche cet album s'ouvre vers plusieurs phénomènes nouveaux : l'émancipation des femmes et l'avènement de la communication, doublement incarnés dans le personnage de Dorothea.
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