J'ai commencé à m'intéresser à Otto Katz parce qu'il est né dans le même petit village de Bohême méridionale où est née ma grand-mère, une douzaine d'années avant elle.
Qui est ce personnage mystérieux, tchèque juif dédié corps et âme à Staline et qui finira, comme tant d'autres des pions du dictateur, accusé et condamné à mort par la main qu'il idolâtrait ? Et bien ce n'est pas la lecture de ce livre qui va nous l'apprendre.
Car malheureusement, l'auteur, même s'il fait un énorme travail de compilation de sources issues des différents bureaux d'espionnage de plusieurs pays, n'arrive pas à dresser un portrait humain de l'homme. L'accumulation de noms, de billets du FBI, MI5 ou Services de renseignements rendent la lecture difficile et même souvent désagréable.
Parfois, une éclaircie entre les nuages, et on commence à percevoir une ébauche de l'homme Otto Katz, on croit enfin percevoir un bout de ce qu'il était. Et puis ça se referme, on repart dans un brouhaha de dates et de noms et de suppositions appuyées sur du vent.
Il n'est probablement pas possible de dresser un portrait complet d'un homme qui a glissé et s'est imaginé et réinventé aussi souvent. Mais il aurait peut-être été possible d'essayer un peu plus et de ne pas se perdre dans une infinité de commentaires qui ont voulu cerner Katz et n'ont fait que perdre sa trace.
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Le colonel Redl est respecté de tous pour avoir créé un système efficace de contre-espionnage afin de protéger les intérêts de l'Empire austro-hongrois. Quiconque pénètre dans son bureau de Vienne est photographié à son insu de face et de profil par des appareils dissimulés derrière les deux tableaux au mur. Ses visiteurs lui font dont de leurs empreintes digitales en manipulant tel objet ou tel document, revêtu d'un enduit spécial à cette fin.
Aux États-Unis, la bourgeoisie compatissante donne sans compter aux Amis de la Russie soviétique, ce qui permet au Komintern de s'implanter en Amérique du Nord. C'est une tactique qu'Otto Katz renforcera: elle consiste à persuader les sympathisants de l'Ouest de vider leurs poches pour soutenir une cause humanitaire... alors qu'en réalité ils remplissent frauduleusement les coffres de Staline.
Mais il reste un problème. Le passage souterrain ne mène pas directement à la résidence de Goering. Il part du Reichstag pour mener, au terme d'un dédale de tunnels restreints par des portes verrouillées, à une chaumière. De là, un autre passage conduit aux logement du ministre de l'Intérieur.
Parmi ces noms de guerre, Rudolf (ou Rudolph) Breda et André Simone seront des alter ego les plus répandus. Breda et Simone sont sous les feux de la rampe, permettant à Otto Katz de se fondre dans l'oubli... jusqu'à ce que le MI5, la Gestapo et le FBI viennent l'en tirer.
Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de veiller aux valeurs nationales. Les studios hollywoodiens entendent vanter le rêve américain à la façon d'un front de propagande; les élites de la Mejrabpom vendent au peuple la doctrine soviétique.