Au milieu de ma gigantesque PAL, ce n'est pas la phrase aguicheuse et sûrement très vendeuse figurant au dos de ce titre qui a attiré mon attention : "Un polar chez les Desperate housewives", car je suis (peut-être) une des rares à ne pas avoir regardé cette série. C'est plutôt la magnifique couverture rouge flamboyant ornée d'une énigmatique paire de ciseaux et d'une fraise appétissante qui m'a fait de l'oeil et m'a fait dire que par cette canicule, ce serait le roman de l'été idéal. Erreur de casting, il faut bien l'avouer...
L'histoire commençait plutôt pas mal pourtant. Callie et Suzy sont voisines et amies. La première divorcée, élève seule sa fille Rae, qu'elle surprotège à cause de sa santé fragile. Elle a d'ailleurs cessé de travailler pour se consacrer pleinement à son enfant. La seconde, femme au foyer épanouie veille sur son riche et beau mari et sur ses trois garçons. Rapidement, le lecteur découvre que tout n'est qu'apparences, mais pour découvrir la vérité, il lui faudra beaucoup de patience. Callie, pressée par ses difficultés financières, décide de reprendre son ancien métier d'ingénieur du son quand s'installe dans le quartier un nouveau couple. Debs, l'épouse a un comportement plutôt étrange et fait encore plus inquiétant pour Callie, elle travaille à la crèche où Rae est inscrite.
L'auteure qui écrit ici son premier roman, a tellement voulu jouer sur les mystères que pendant les 3/4 du livre, c'est le flou complet, le fog londonien ne se lèvera que vers la fin du livre. OK pour le suspense, mais encore faut-il en attendant savoir captiver le lecteur. On peut aussi se demander alors qu'un chapitre est consacré alternativement à chacun des 3 personnages principaux Suzy, Callie et Debs, pourquoi seule Callie parle à la première personne. Et si vous ne craignait pas la migraine, j'ajouterai que passé et présent s'entremêlent sans changement de temps. Malheureusement, ce n'est pas l'écriture qui va relever le niveau. Faut-il en accuser la traductrice ? Aucune idée mais en tous cas, j'ai trouvé le style insipide et les tournures de phrases virent parfois au grotesque. J'ai quand même réussi à aller au bout mais j'ai dû m'accrocher. Trop d'invraisemblances, trop de clichés, des personnages auxquels on ne s'attache pas, pèsent sur un dénouement qui aurait pu être presque bien. Un polar qui n'en est pas un sur des femmes au foyer désespérantes, qui à mes yeux, ne mérite qu'un 3/20.
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A première vue, le titre et la quatrième de couverture laissaient supposer un agréable divertissement ; j'imaginais des voisines papotant ensemble autour d'une tasse de thé et s'invitant à tour de rôle, je pensais que leurs préoccupations seraient frivoles, que ce seraient des petits ragots futiles. Mais non, pas du tout ! Petit à petit l'auteur nous fait dépasser les apparences et nous montre ce qui se cache derrière les sourires des gens et les façades des maisons et ce n'est pas toujours joli à voir !
Par exemple, Callie la maman qui élève seule sa fille de 6 ans a un secret qu'elle n'ose avouer à son "amie" Suzie mère au foyer et élevant ses3 petits garçons alors que son couple bat de l'aile. Et que cachent les nouveaux voisins Debs et Allen, si bizarres et paranoïaques ? Petit à petit, la tension va monter, les masques vont tomber. Pour un premier roman c'est plutôt bien !
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Le titre, le résumé et la couverture de ce livre se sont montrées attractifs. C'est en premier lieu pour cette raison que j'ai acheté ce livre.
L'histoire se passe dans une banlieue londonienne, à la manière des "Desperate Housewives".
Il y a en quelque sorte trois personnages principaux dans ce roman.
Callie, maman fauchée d'une petite fille, Rae, a bien du mal à joindre les deux bouts. Ayant rompu avec son compagnon, elle reprendra finalement le boulot, bien qu'elle aura du mal à concilier vie de famille, amitiés, et travail...
Sa meilleure amie, Suzy, est une maman canon, un peu hardie, dès le départ. Femme au foyer, elle est maman de trois garçons en bas âge, un peu turbulents. Sa relation avec son mari, Jez, est au plus bas. Ils ne parlent plus, n'échangent plus, et celle ci commence à se poser des questions sur les absences régulières de son compagnon...
Enfin, nous assistons à l'emménagement de Debs, une femme âgée d'une cinquantaine d'année. Mariée depuis 6 mois à Allen, leur relation semble étrange au premier abord. Ponctuée de mots doux, de surnoms nian-nian, on se demande ce qu'il se cache là dessous. le comportement de Debs semble décalée, on la prendrait vite pour folle, elle qui ne supporte pas le moindre bruit, et se sent épié à longueur de temps.
Ces trois familles bien différentes vont donc être amenés à se fréquenter. Suzy et Callie, les meilleurs amies, vont être amenées à lutter contre Debs, nouvelle arrivante, qui semble bouleverser leur quotidien on ne peut plus tranquille. le roman s'enchaîne sur des scènes de la vie quotidienne. le suspense est le maitre mot de ce bouquin. J'ai lu celui ci en deux soirées, ne pouvant plus m'arrêter. C'est long à démarrer, ce n'est que suspense, et la fin n'est dévoilée qu'aux dernières pages. Cela nous tient en haleine: oui je mourrais d'envie de savoir.
Debs, malgré ses problèmes, peut susciter la pitié et l'impuissance chez le lecteur. Persuadée de ce qu'elle dit, personne ne la croit, même pas son mari, qui semble prendre ses distances.
Callie, vivant seule avec sa fille, peine à suivre les exigences de son patron, de sa fille, et de son ex-mari, est attachante. Elle est simple, franche, et ne fait pas de chichis. A certains passages, nous pouvons même réussir à nous identifier à elle dans sa façon de concevoir les choses ( du moins, pour moi).
Enfin, Suzy, en mal d'amour, se montre aussi attachante dans la mesure où l'on voudrait que tout se termine bien pour elle...
Au fil du livre, cependant, nous allons vite nous rendre compte que ces trois familles cachent de lourds secrets: il ne faut pas se fier aux apparences.
Le récit comporte de nombreux scènes du quotidien, mais est ponctué par des faits étranges ( courriers de menace, accident de vélo...). On veut tellement savoir l'issue de ce livre qu'il ne se lit que d'une traite !
Attention, la fin s'est montrée tout à fait surprenante pour moi. Je savais qu'il y avait anguille sous roche, mais le terme de cette histoire était tout à fait bien mené... A lire !
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En envisageant tous les jours le pire, je croyais pouvoir l'empêcher. Il paraît que ceux qui fonctionnent comme ça parviennent le plus souvent à survivre parce qu'ils y sont préparés. Ils connaissent par cœur le plan d'évacuation de leur avion, la sortie de secours la plus proche de leur chambre d'hôtel est gravée dans leur mémoire, tout comme la branche d'arbre à laquelle s'accrocher s'ils tombent dans la rivière.
Mais j'avais tort.
Derrière moi, un bruit d’éclaboussure attire mon attention. La vieille dame sort de l’eau en montant les marches. Je suis surprise de constater qu’elle doit avoir dans les quatre-vingt-dix ans. Sa peau bronzée forme sur son corps comme un vieux drapé à mille plis. Je me souviens de ma grand-mère qui, après la mort de son mari, est restée assise devant la télé pendant vingt ans à attendre son tour. Une vieille dame se plante devant la télévision, une autre va se baigner dans un étang, un jour d’été, au milieu des martins-pêcheurs et des nénuphars. À quoi tient cette différence d’attitude ?
Son coeur battait la chamade. Oh comme elle était lasse de tout ça!D'avoir peur, de mener sa vie en fonction des autres. Pourquoi sa mère ne l'avait-elle pas mieux armée?
Malgré mon embarras, j’éclate de rire et saute sur le trottoir. Nous savons toutes les deux ce que nous avons à faire. Je vais chercher Rae et Henry ; Suzy s’occupe de récupérer Peter et Otto à la garderie. Pas besoin d’échanger le moindre mot. Notre routine est bien huilée : comme pour des chevaux dans un manège, il suffit d’un geste de la tête ou du pied vers l’école, l’aire de jeux ou la piscine.
— Je les emmène au parc, lui dis-je en claquant la portière.
— Cool, baby ! Sur ce cri joyeux, Suzy démarre en agitant la main au-dessus sa tête.
Il est 15 h 25. Suzy a appuyé sur le champignon et mis seize minutes pour traverser le nord de Londres et rejoindre Alexandra Park dans sa décapotable jaune. Elle effectue un dérapage contrôlé et pile devant l’école, sans se préoccuper du panneau « Stationnement interdit ».
— Va les récupérer, ma cocotte ! hurle-t-elle à mon intention afin de couvrir l’horrible rock américain qu’elle met toujours à fond en voiture, pas le moins du monde perturbée par les regards réprobateurs des mères qui franchissent les grilles de l’école.