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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Mon bouquiniste m'adore, mais mon portefeuille me maudit !
En effet, j'ai une nouvelle fois cédé devant une occasion immanquable : le mythique The Dark Knight Returns, dans sa toute dernière édition, accompagné de son DVD/Blu-Ray, l'ensemble pas trop cher, et surtout dans un état neuf !

Le mythique Frank Miller (auteur de 300 et de Batman : Année Un, entre autres) nous livre ici une de ses premières idées sur Batman : la narration de sa dernière chevauchée fantastique, ni plus ni moins ! Plus qu'un roman graphique, c'est carrément un vrai roman que nous avons là, tant au niveau de la trame qu'au niveau du style et de l'importance de l'écrit par rapport à la partie graphique. C'est d'abord très joliment écrit, d'un niveau bien au-dessus que les phrases banales et fades de la plupart des comics de super-héros ; on ressent bien l'atmosphère de cette fin des années 1980 aux États-Unis avec un président texan et des icônes accaparées par le pouvoir. Et puis, chose à la fois forte et rare, Frank Miller nous parle de la vieillesse, avant tout, et ce qu'on peut assumer de nos jeunes années, une fois que le temps a fait son oeuvre. Malgré cet aspect immanquable, Batman / Bruce Wayne a toujours la même préoccupation : combler ses manques d'enfant. C'est bien là le fond du problème avec Batman.
Cette dernière mention doit servir de panneau avertisseur, car nous avons là une aventure particulièrement référencée, vraiment ancrée dans l'univers de Batman, dans l'univers de DC Comics en général d'ailleurs. C'est, d'ailleurs, un bien pour les fans, qui doivent se sentir dans leur monde et qui doivent apprécier de retrouver des caractéristiques importantes de comics précédents (la blessure d'Oliver Queen, le destin de Jason Todd et l'origine du pouvoir de Superman sont quelques-uns de ces nombreux exemples possibles), mais également une incroyable difficulté pour les non-initiés qui doivent ingurgiter ce récit sans trop savoir où ils mettent les pieds. Bref, il vaut sûrement mieux être au milieu j'imagine pour avoir assez de recul et apprécier l'ensemble à sa juste valeur ; j'ose espérer qu'avec ma connaissance de l'univers DC, mais ma faible lecture de comics anciens, je suis à peu près dans la moyenne.
Bien sûr, en contrepartie, comme nous sommes dans une oeuvre de Frank Miller, il faut accepter de votre surgir ça et là son idéologie personnelle, teintée de peur irrationnelle (illusions fascisantes de temps en temps et, surtout, pourquoi des mutants alors qu'on aborde une Gotham plutôt réaliste jusque là ?) et de nationalisme difficile à caractériser. Cela peut franchement déstabiliser si on lit ce long comic book sans recul ou mise à distance. de plus, les dessins sont toujours difficiles à appréhender, années 1980 oblige, mais le jeu sur les ombres (que j'aurai aimé plus prononcé, comme dans Un Long Halloween, dix ans plus tard) et quelques scènes bien tournées donnent du plaisir à lire malgré tout, je trouve.

De la matière donc pour cette réédition particulièrement réussie, c'est le moins que l'on puisse dire ! Et pour couronner le tout, des bonus (majoritairement tirés de la version Absolute originale de chez DC Comics) à n'en plus finir !
Frank Miller a au moins le mérite de prendre des risques avec cette oeuvre compliquée en elle-même et qui complique d'autant plus l'esprit déjà bien torturé de ce cher Bruce Wayne. Un chef-d'oeuvre pour certains, un roman graphique « has been » pour d'autres ; un immanquable dans tous les cas.

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Cela fait 10 ans que Bruce Wayne a raccroché la cape de Batman pour mener uniquement une vie civile. Il a même renoncé à son voeu d'abstinence pour goûter les plaisirs gustatifs de l'alcool. Mais cet été là, la convergence de plusieurs circonstances le fait revenir sur sa décision : il ne peut plus rester les bras ballants devant une société du "moi d'abord" dont les dirigeants élus guident la ville de Gotham et les États Unis sur la base de sondages de popularité. À 50 ans passés, Batman reprend du service et cette fois chaque intervention est définitive. C'est ce que vont apprendre à leurs dépends Harvey Dent, le Mutant Leader, le Joker et même Superman.

Lorsque ce comics parait en 1986, c'est une révolution. Aujourd'hui encore, il reste une des 10 meilleures histoires de Batman et un récit qui prend aux tripes de la première à la dernière page. Frank Miller ne se contente pas d'une projection dans l'avenir du personnage pour mettre un point final à son histoire avec Joker. Il fait le constat d'une ville meurtrière où chaque individu est une victime potentielle qui viendra grossir les statistiques de la criminalité (dans une ambiance paranoïaque qui rappelle les passages les plus désespérés des romans de Patricia Cornwell). Il utilise l'hégémonie de la société du spectacle pour tourner en ridicule l'utilisation des plus bas instincts de l'homme pour faire de l'audience. Dans ce contexte, la résurgence de Batman s'apparente à un retour à des valeurs traditionnelles à l'opposé des paillettes et du mercantilisme outrancier d'un capitalisme impitoyable.

Les illustrations sont également viscérales et très travaillées. de prime abord, le lecteur peut être rebuté par des dessins peu plaisants à l'oeil, voire laids dans certaines cases (l'apparence du Mutant Leader par exemple). Mais rapidement, il apparaît que Miller a mis au service de l'histoire toute l'expérience qu'il a acquise sur Daredevil et Ronin. Ce tome comprend quelques pleines pages superbes (par exemple Batman tenant le corps d'un général qui vient de se suicider avec le drapeau américain comme linceul) et beaucoup de pages comprenant de 10 à 16 cases. Là encore la forme est indissociable du fond. Les pleines pages donnent à fond dans une iconographie de superhéros déconnectée de tout réalisme : Miller s'en sert pour mettre en image la légende, le coté plus grand que nature du Batman. Les pages divisées en une multitude de cases servent à donner un rythme rapide, une sensation d'instantanéité consubstantielle de la télé en insérant des fragments de dialogues de talk-show.

L'utilisation des ces talk-shows est magistrale. le lecteur assiste en direct à la récupération des actions de Batman par l'industrie de la télévision. Non seulement ce dispositif narratif permet au lecteur de mesurer l'impact du Batman dans la société américaine, mais aussi les différentes valeurs morales qui vont se cristalliser face à cette légende urbaine. Encore une fois, Frank Miller ne vise pas le réalisme ; il se conforme aux codes des récits de superhéros qui exigent une suspension consentie de l'incrédulité (suspension of disbelief) pour croire à ces gugusses costumés. le fan de superhéros retrouvera tous les points de passage obligés du genre : échange de coups de poings, démonstration de superpouvoirs, résistance hors du commun du héros (Miller y va vraiment fort sur cet aspect là), etc. Il retrouvera également tout l'univers de Batman dans des versions plus ou moins déformées : la Batcave, Alfred Pennyworth (avec un humour toujours aussi sarcastique), Robin (Carrie Kelly), James Gordon, Selina Kyle, Green Arrow, etc.

Attention, ce Batman n'est pas pour les enfants. À son âge, chaque coup doit compter et il ne fait pas dans la demi-mesure : il est violent, cruel, sadique, déterminé, obsédé même par sa soif de justice et de vengeance. Là encore, à l'aide de visuels savamment pensés, Frank Miller donne une nouvelle interprétation de la chauve-souris comme animal totémique sans tomber dans le ridicule.

L'encrage de Klaus Janson est parfaitement à l'unisson des dessins de Miller. le lecteur ne perçoit aucun hiatus entre l'illustration et son rendu encré. La fusion entre les 2 est parfaite. Et ces illustrations bénéficient de la mise en couleur de Lynn Varley qui elle aussi fait preuve d'une inventivité et d'une sensibilité adulte. Elle opte pour une palette moins agressive que les comics habituels tout en distillant quelques touches de couleurs vives qui n'en ressortent que plus.

J'ai déjà lu une bonne dizaine de fois cette histoire et je ne m'en lasse pas. À chaque fois la force du récit me prend aux tripes et m'emmène dans cette vision noire de la vie urbaine, dans cette force de la nature qu'est Bruce Wayne, dans cette critique d'une société dédiée à la poursuite du divertissement, dans ce grand défouloir ou le bon triomphe des méchants, dans cette cruauté qui imprègne chaque relation humaine (même si je ne suis pas forcément d'accord avec les prises de position de l'auteur). Frank Miller a donné une suite à cette histoire dans The dark knight strikes again.
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Un chef d'oeuvre de pamphlet politique... La meilleure BD Batman avec Long Halloween. On peut renier les travaux récents de Miller et ses opinions politiques radicales si l'on est pas d'accord, mais pas son talent : dans The Dark Knight Returns, il y a à boire et à manger pour tout le monde, les fascisants comme les anarchistes, dans un monde extrêmement sombre et violent, en proie à des fléaux que nous connaissons aujourd'hui. Mais outre son Batman bourrin, réac nettoyeur jouissif, sa Robin, son Joker, son Superman toutou de l'état en bon enfant de l'Amérique, son Green Arrow gauchot mutilé, ses punks... ce qui m'a transcendé avec TDKR, c'est la représentation des médias. Incontestablement. Déjà, à la fin des années 80, Miller les voyait tels qu'ils sont devenus aujourd'hui : sensationnalistes sans scrupules, au détriment de l'information, modelant l'opinion publique à coups de pseudo-débats étriqués, d'une superficialité absolue, bref, les abysses de la stupidité destinés à abrutir les masses et les conserver dans un état de torpeur docile et naïf. N'est-ce pas, journal de M6 qui parle des smartphones et des expressions qui font le buzz avec un grand sourire hypocrite, taisant les conflits guerriers de toute façon banalisés, ou des décisions politiques très graves telles que le projet de privatisation des légumes par l'union européenne? C'est vrai que sans ton smartphone, tu es has-been et tu es fichu, en quelques années, on a su rendre vital des gadgets absolument inutiles dont on rend dépendants, assistés...

The Dark Knight Returns est la meilleure oeuvre anti-médias de masse que j'ai jamais vue, encore aujourd'hui... Et l'adaptation animée a su lui rendre hommage. J'ajoute que le dessin de Miller, un peu comme celui de Sale ou de Cooke, contribue totalement à l'ambiance et ne nuit en aucun cas à l'oeuvre.

Miller est l'équivalent de Dantec en bande dessinée. Même si on est en désaccord politiquement et idéologiquement, on ne peut s'empêcher de trouver ça génial.
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Ce qui frappe dans The dark Knight Returns de Frank Miller, c'est l'omniprésence des médias. Pas une planche sans une case de journal TV. Les présentateurs, les badauds, les pseudo-experts, les médecins commentent sans cesse l'action dans une sorte de délire collectif. La société de Gotham est entièrement perçue par ce prisme déformateur. Ce qui était sans doute une caricature en 1985 apparait étrangement proche de la réalité aujourd'hui. Chaque événement est boursouflé, méprisé, ridiculisé par une cohorte déconnectée. La satire est d'autant plus féroce que ce sont les médias qui ressuscitent les méchants traditionnels : Harvey Dent considéré à tort soigné, le Joker invité à un talkshow, les vigilantes, etc. Batman/Bruce Wayne devra sortir de sa retraite pour corriger les erreurs de cette société spectacle, quitte à mourir aux yeux des caméras...
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Batman n'est plus qu'un souvenir dans les mémoires et le commissaire Gordon n'est plus qu'à quelques jours de la retraite. Dix ans que l'homme chauve-souris n'a plus déployé ses ailes … mais la bête souffre … les nuits emplies de crimes l'appellent inexorablement.

Bruce Wayne se fait vieux et grisonnant, mais l'assassinat de ses parents continue de le hanter … sa soif de vengeance le ronge alors que son costume est au placard depuis la mort de Robin. Poussée par des pulsions intimes et une détermination sans failles, la bête jaillit à nouveau, mettant de côté toute sagesse et oubliant cette enveloppe charnelle abîmée par les années … le Dark Knight est de retour !

Le Batman de l'auteur de Sin City et 300 est forcément sombre. Son corps l'abandonne, sa ville lui tourne le dos et des pulsions primaires débordent de ce héros déchu, et présenté ici par Miller comme un être flirtant avec cette même folie qui habite ses pires ennemis (Harvey Dent et le Joker). le chevalier noir est perçu comme un sadique qui se nourrit de la peur de ses adversaires, punissant les petites frappes comme jamais auparavant et, en essayant de faire jeu égale avec les meilleurs clients d'Arkham, les victimes s'empilent au fil des pages dans cette lutte finale du justicier masqué contre lui-même.

Mais dans cette aventure qui joue sur le côté obscur du héros de Gotham City, il n'y a pas que Batman qui a changé. La folie semble s'étendre au-delà de cette ville dont il fut le héros incontesté. C'est le pays tout entier qui semble névrosé au sein de ce chef-d'oeuvre des plus sombres et pessimistes. Même la Bat-mobile est dépourvue de son élégance et de sa classe habituelle, remplacée par un char de combat écrasant la vermine sur son passage. Les autres personnages (Lana Lang, Selina Kyle, Green Arrow, Gordon) sont également marqués par les années, tandis qu'Alfred vient habilement accentuer le déclin de son maître à l'aide de son cynisme habituel et toujours aussi jouissif.

Ce récit violent atteint un point culminant lors de l'affrontement entre Batman et Superman, entre le Chevalier noir et celui qui incarne ici les valeurs ultra-américaines de la Maison Blanche. L'opposition entre deux styles, entre deux perceptions de la justice diamétralement opposées, et un Miller délicieusement subjectif pour venir arbitrer ce combat hautement symbolique.

Un Miller qui, d'un récit entrecoupé d'images télévisées, n'hésite pas à aborder des thèmes contemporains tels que le pouvoir des médias, la justice personnelle, la remise en liberté de prisonniers sur base de rapports de psychologues, l'incompétence de certains politiciens de haut niveau. Réalisé sous l'ère Reagan, l'oeuvre de Miller à également un petit côté précurseur qui fait froid dans le dos. Certains tireront également la parallèle avec cet autre monument du neuvième art construit autour de super-héros vieillissants et publié quasi simultanément : «Watchmen» ! Mais là où Moore fait dans la finesse, Miller opte pour une approche plus directe.

Côté graphisme, alors que j'ai été subjugué par ses prouesses en noir et blanc dans Sin City et apprécié son dessin dans 300, j'ai été graphiquement moins emballé par cet album. Je ne sais pas si c'est dû à l'encrage de Janson ou à la colorisation de Varley, mais j'ai trouvé certains passages moins bons, allant jusqu'à freiner ma lecture à cause d'une lisibilité amoindrie.

Pourvue d'une narration impeccable, incitant à la réflexion à travers une critique sociale de fond, cette oeuvre sans concessions au début plutôt lent, mais au final éblouissant, demeure cependant une lecture incontournable pour les fans de Batman et de comics.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Après sept ans d'absence, Batman remet son costume pour combattre à nouveau le crime. Cependant, Batman est vieillissant. Il a maintenant 55 ans. Les choses ne sont plus comme avant. Il n'est plus aussi rapide, agile et athlétique que par le passé. Il doit faire face au gang des mutants et quelques uns de ses anciens ennemis. Il aura comme assistance seulement qu'un nouveau Robin et Alfred.

Lors de sa sortie en 1986, cette BD a complètement réinventé le personnage. Depuis les années soixante avec le Batman d'Adam West. La série avait beaucoup perdu de son sérieux et s'adressait trop aux enfants. Miller lui a donc donné un nouvelle vie en revenant à un Batman plus sombre et plus violent. Un autre attrait de cette BD est l'âge de Bruce Wayne. Il est dans la mi-cinquantaine et il sort d'une retraite de 7 ans.

Il y a aussi le côté critique des médias qui est bien. Au début, ils veulent le retour de Batman pour aider les policiers débordés par le crime. Lorsqu'il revient, il est traité par ces même médias qui voulaient son retour comme un paria de la société. À la fin, ils lui rendent un vibrant hommage. C'est exactement comme ça que sont les médias aujourd'hui. Comme quoi rien n'a changé en 25 ans.

C'est une BD que tous les amateurs du genre doivent lire.
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Bruce Wayne a 50 ans, et a remis son costume de Batman au placard depuis une décennie. Robin est décédé. Son ami le commissaire Gordon, est à quelques encablures de la retraite. Alfred, vieillissant veille sur son maître dépressif. Pendant ce temps, Gotham City est victime d'une violente vague de criminalité, orchestrée par un groupe de bandits.
Malgré la dure réalité de l'âge, notre héros décide tout de même de reprendre du service, pour aller bouter l'ennemi hors de sa ville.

Excellentissime Comics de Frank Miller (dessin et scénario) qui revisite ici un batman devenu kitch à cette époque. Il le transforme en héros gothique violent, radical, paranoïaque et finalement aussi fou que ses ennemis. Son égoïsme remet en cause l'idéal d'un héroïsme désintéressé. Batman est une drogue pour Wayne, pas la preuve de sa philanthropie. A travers une ville de Gotham rongée par le vice, Miller nous dépeint une Amérique totalitaire et sécuritaire -à noter la version très osée de Superman-, et attaque sans vergogne les médias. Les super-héros sont les parias d'une société qui veut les soumettre, faisant de Batman un héros révolutionnaire qui ne lutte finalement que pour sa propre liberté.

Ce comics est resté dans les mémoires comme étant celui qui, avec Watchmen d'Alan Moore, a lancé l'âge sombre des comics en 1986, aux héros torturés et aux thèmes plus proches de la réalité.
The dark knight returns est tout simplement un indispensable de la Bande dessinée.
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Dark Knight n'a pas "mal" vieilli ; au contraire, les événements récents (comme les nombreux actes de terrorisme qui instillent la peur au coeur même des métropoles occidentales) redonnent au récit l'aspect du neuf. L'insécurité et le mal-être qui règnent à Gotham City sont le quotidien de toute grande métropole actuelle. Je ne vais pas raconter l'histoire mais j'ai envie de dire à quel point j'ai été surpris de découvrir certaines approches qui m'avaient échappées à l'époque, comme le traitement du jeune partenaire de Batman ou celui de l'Autre Super-héros DC : on peut dire que la direction prise par la nouvelle série Captain America s'en est certainement inspiré (relation quasi névrosée entre Bat et Robin comme entre Cap et Bucky ; fidélité sans faille envers le drapeau US, au point d'y perdre au passage certains principes moraux).
Et comme dans le Seigneur des Anneaux (le livre), le dernier volet, l'apothéose (Apocalypse ?) annoncée ne tient pas toutes ses promesses : ça va trop vite, il y a trop de choses à digérer. Mais l'acte final demeure grandiose et Batman en sort revêtu d'une aura nouvelle et indélébile.
Lien : http://comicsmarvel.blogspot..
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Je dois avouer que c'est avec ce Batman que j'ai commencé à lire les comics du fameux chevalier noir, mais j'ai été assez séduit par celui-ci. En fait, j'ai même été conquis, alors que je suis un farouche opposant aux BD de super-héros. Mais pour faire plaisir à une amie à qui je prête régulièrement de la BD, je me suis lancé dedans, et cela m'a suffisamment plu pour que je m'y lance plus avant.

Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est vraiment le trait particulier de Franck Miller, avec un ensemble qui fait très noir, mais aussi très typé comics. J'ai été vite rebuté dans les premières pages et à partir d'une dizaine, je ne faisais plus du tout attention. L'ensemble est très bon, autant dans les cadrages que les mises en page, et au final, j'ai lu le tout sans même m'attarder sur le dessin. Je n'ai pas été jusqu'à l'apprécier, mais je l'ai trouvé efficace. Diablement efficace même, car il contribue en grande partie au ton noir du récit, ainsi qu'à la grandeur d'un Batman avec ses poses assez impressionnantes (et une musculature digne de Schwarzy).

L'histoire n'est vraiment pas dénudée d'intérêt, avec ce Batman sur le retour, vieillissant, plus aussi alerte, qui sent aussi le poids des médias, de la société qui le refuse en partie, et le crime qui corrompt la ville. Ici, Batman affronte tout et tout le monde (ou presque) avec une vieillesse qui pèse lourd sur lui.

Ce que j'ai beaucoup aimé, outre le scénario qui s'annonçait très bon, c'est le point de vue sur Gotham, la représentation de Batman dans les médias, le traitement des vilains classiques (notamment le Joker qui reste emblématique à mon avis), et plusieurs autres points sur lesquels on sent un travail de réflexion, cherchant une nouvelle voie pour le chevalier noir. Dans l'ensemble, Batman est également très intéressant, tout comme son alter ego Bruce Wayne. Alfred joue un rôle toujours identique, mais c'est surtout la vision de Superman qui est intéressante (et sur laquelle je ne dirai rien, pour vous ménager la surprise). En fait, beaucoup de choses méritent réflexion dans cet ouvrage très sombre sur le chevalier noir.

Sombre, en effet, il l'est. Tout est noirci, autant les âmes que les gestes, Gotham semble devenir une ville d'anarchie et pourtant Batman veut encore y croire. Ce qui est d'autant plus intéressant, c'est que de nombreuses références à d'autres Batman viennent ponctuer l'ensemble, et qu'un néophyte peut s'en sortir assez bien, mais qu'une personne vraiment au fait des histoires de Batman peut encore en tirer plus par rapport à l'univers de l'homme chauve-souris.


Si j'ai attribué la note culte, c'est autant pour son statut dans l'anthologie des Batman que pour ses nombreuses qualités. le dessin, comme dit, mais aussi l'histoire qui n'est pas en reste et propose plusieurs petites histoires toutes aussi intéressantes et bien liées entre elles. le texte est beaucoup présent, mais il est bien traité et ne gène pas la lecture qui est plutôt dense. En fait, ce comic est vraiment un pilier dans l'univers des super héros et de Batman en particulier, une oeuvre adulte et sérieuse, mais qui sait conserver des côtés amusants (surtout avec le personnage de Robin) et des côtés émouvants aussi.

Et surtout, j'attribue cette note car la lecture de cet ouvrage m'aura clairement fait changer d'avis sur les comics et surtout sur les super héros. J'accepte enfin d'en lire, et je pense que je ne vais pas tarder à m'en procurer encore, en espérant tomber sur des aussi bons. C'est bête, mais Batman The Dark Knight Returns m'aura enfin fait aimer les comics de super-héros, et c'est pour moi un signe incontestable de réussite. Je lui décerne le culte sans trop d'hésitations. Pour moi, un immanquable du genre.
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Gamin j'ai bouffé du super-héros à toutes les sauces avec les illustrés Marvel (Strange notamment) ; j'ai toujours eu une nette préférence pour les univers et les personnages développés par Marvel plutôt que ceux de son éternel rival, DC Comics. A l'exception toutefois du personnage de Batman pour son côté dark parfaitement assumé.

J'ai découvert l'album The Dark Knight Returns dans les années 90, attiré à la fois par le pitch que par son auteur, Frank Miller. Il faut dire que je venais de lire le premier opus de Sin City et que le comics m'avait laissé sur le cul.

En s'attaquant à Batman sur un angle totalement novateur (c'est un Bruce Wayne quinquagénaire pas franchement au top de sa forme qui reprend du service) et en optant pour un ton résolument noir, Frank Miller apporte une réelle maturité au personnage et à l'univers de l'homme chauve-souris. L'album devrait davantage séduire un public adulte (et jeune adulte) que les jouvenceaux (je n'ai pas dit puceaux) en quête de sensationnel.

On découvre un Batman plutôt vindicatif dans sa façon de rendre justice, il répond à la violence par la violence et frappe pour faire mal malgré son âge. Solitaire depuis la mort de Jason Todd (Robin, assassiné par le Joker), Bruce Wayne peut toutefois compter sur le soutien indéfectible d'Alfred, son fidèle majordome. Et plus tard sur l'apparition quasi providentielle d'une nouvelle Robin (oui, vous avez bien lu, c'est une femme, Carrie Kelley, qui endossera le costume de Robin). Bien sûr le commissaire Gordon, aux portes de la retraite, l'un des seuls à connaître la véritable identité de Batman, sera lui aussi au rendez-vous.

Il faut bien avouer que notre justicier masqué va avoir des journées bien chargées. Dans la première moitié du récit Batman va s'acharner à mettre un terme aux agissements du Gang des Mutants qui menace de mettre Gotham à feu et à sang.

Au fil des pages Batman croisera de vieilles connaissances, qu'il s'agisse de Harvey Dent (Double-Face) ou de son plus célèbre ennemi, le Joker. Mais il devra aussi compter avec d'autres héros de l'univers DC Comics tels Green Arrow (Oliver Queen) et Superman (Clark Kent). Il faut dire que l'intrigue s'enrichit progressivement de nombreuses autres dimensions (au-delà de la problématique des Mutants).

Pour sa narration, Frank Miller se place au plus près de ses personnages, notamment Batman et le comissaire Gordon, deux héros d'un autre temps qui ont bien du mal à lâcher prise et sont plus que jamais en proie au doute.

L'intrigue est entrecoupée de débats télévisés autour du retour de Batman et de la façon dont il doit être considéré. Une façon pour l'auteur de dénoncer le poids et l'influence des médias dans la société contemporaine.

Un album qui revisite brillamment le mythe et a donné un second souffle au personnage de Batman. Fran Miller poursuivra l'aventure Batman avec deux autres albums qui n'ont pas la même intensité que celui-ci, pour tout dire leur lecture est même parfaitement dispensable.

Incontestablement The Dark Knight Returns est une oeuvre majeure du batverse, c'est en tout cas l'avis partagé par de nombreux inconditionnels de l'homme chauve-souris qui citent deux titres indispensables à l'univers de leur héros préféré : The Dark Knight Returns et Killing Joke (avec Alan Moore au scénario et Brian Bolland au dessin).
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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