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3,46

sur 105 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jean-Baptiste Baratte est un jeune ingénieur Normand fraichement diplômé et il a la chance d'être choisi par le ministre du Roi pour un projet gigantesque bien qu'un peu particulier : vider entièrement un cimetière parisien, car il empoisonne littéralement les habitants. Lui qui rêvait de construire un pont ou de travailler au château de Versailles va devoir s'habituer à ce travail étrange.

Ce roman historique décrit à merveille l'ambiance de ces années de la fin du 18 ème siècle, une époque où les idées nouvelles jaillissent de toute part mais où le conservatisme est encore bien ancré dans les esprits et les habitudes de chacun.

Nous suivons pendant plus d'une année ce jeune ingénieur volontaire et naïf.
Avec lui nous arpentons les rues de ce qui deviendra plus tard le quartier des Halles, nous pénétrons dans les échoppes, chez le barbier, chez le tailleur, dans les gargotes, nous marchons à sa suite dans ces ruelles sombres, froides et malodorantes.
Nous le suivons les long des allées du cimetière, dans l'église glacée, nous découvrons, effarés, les fosses communes et constatons l'abandon de ce lieu, pourtant situé au coeur du quartier.

Avec lui également nous mangeons des plats qui ont tous un étrange arrière-goût : celui des cadavres en surnombre qui embaument tout le quartier depuis des années et qui contaminent les corps et les esprits.
Une belle écriture, une histoire originale, des personnages hors du commun…bref, de quoi passer un excellent moment.
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Une fois n'est pas coutume je remercie le traducteur, Grybouille est devenu fou ! Et bien, moi je pense que lorsqu'une traduction garde et porte les idées de l'auteur aussi fidèlement, je le dis, un grand MERCI à M. David Tuaillon.
Ce roman est resté une musique bien agréable à lire en Français et c'est grâce à lui.

Je vais faire simple, ce livre est une pépite qui brille de mille lumières, il est rempli de détails savoureux. Attention, il y aura une « interro » la semaine prochaine, vous êtes prévenus ceux qui feront l'impasse seront sanctionnés.
Vous le savez, j'adore les romans qui se construisent sur des faits historiques, conjuguent actions et savoirs, une pincée de passion, des personnages crédibles, dans ce livre vous avez tout cela plus le savoir faire de l'auteur.
Andrew Miller je ne le connaissais pas, maintenant je ne vais plus le lâcher… Son écriture est inspirée, sa prose évidente et nous sommes invités à passer un très bon moment.
Les 297 pages passent à une vitesse…C'est hallucinant.
La période où se déroulent les évènements, le XVIIIème siècle, le siècle du modernisme intellectuel.
Le personnage principal, Monsieur le jeune ingénieur normand Jean-Baptiste Baratte issu de l'École Royale des ponts et chaussées se voit confier à Paris la mission de vider le cimetière des innocents et de détruire l'église attenante par le Ministre du Roi.
C'est une mission de santé publique, les sous-sols se vident dans les caves des habitations voisines, la nourriture qui est servie lors des repas a le goût des corps en décomposition et les habitants ont une halène chargée des relents de l'air inhalé. Jean Baptiste rêve de construire des ponts, il videra des fosses communes (Pour vous situer le quartier à notre époque il s'agit des halles).

Il est hébergé pour le temps des travaux dans une famille du quartier, les « Monnards » qui sont très attachés à leur église et leur cimetière surtout leur fille « ziguette ».
Tour à tour il rencontre Armand l'organiste de l'église qui lui ouvrira le monde du « Parti de l'avenir » ; l'Autrichienne Héloïse la fille de compagnie et lectrice accomplie, qui saura l'éblouir ; Jeanne la fille du sacristain, une âme pure, par sa connaissance des lieux elle lui permettra de réaliser les travaux dans de meilleures conditions ; Guillotin, le médecin chirurgien qui fera des miracles ; Sagnac, le maître maçon, assurera la destruction de l'église et bien d'autres qui passeront rapidement mais auront tous leur intérêt, Marie, Lefosse, Madame Saget et ses enfants, sa mère, son frère… Bah, oui, en moins de 300 pages l'auteur nous écrit une partition de chef d'orchestre.
Sans oublier son ami Lecoeur, qu'il a connu pendant son séjour dans les mines près de Valencienne qui prendra en charge les trente mineurs qui assureront le travail pénible lors du nettoyage du cimetière. Lecoeur, personnage blessé qui perdra le contrôle de sa vie imbibé d'alcool. D'ailleurs cet alcool coule à flots pour que les ouvriers tiennent le coup !
Et ces inscriptions peintes à la faveur de la nuit par des mains révoltées sur les murs qui marquent ce bouillonnement intellectuel qui explosera quelques années plus tard.
« Il arrivera, donc, ce moment où le soleil n'éclairera plus sur la terre que des hommes libres, ne reconnaissant d'autre maître que leur raison ».

Et encore, je vous laisse découvrir l'action et les rebondissements, une petite merveille je vous dis. L'auteur, Andrew Miller est un virtuose dans son domaine. Mais qui est cet habitant de la perfide Albion qui raconte si bien l'histoire de notre pays ?
Pour finir, un petit clin d'oeil à ce siècle des lumières où de nombreux courants de pensées et d'idées ont vu le jour. Dans ce roman vous retrouverez cette respiration lors de l'avènement d'une nouvelle aire, ce flux et ce reflux des grandes marées populaires, de la symétrie dans les événements, le feu élément purifiant, l'heure donnée à la montre offerte de Jean-Baptiste par son Maitre d'Études avec les symboles gravés sur le boitier, son prénom est-ce un hasard car le hasard n'existe pas, un moment « opératif » inversé avec la destruction de l'église et surtout la lumière. Majestueux !

Grybouille vous salue bien et souvenez-vous de ce nom Andrew Miller, romancier de son état.
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Reçu grâce à l'opération masse critique, c'est d'abord le graphisme de la couverture, en ouvrant l'enveloppe, qui m'a emballée. (Je tiens d'ailleurs à remercier l'équipe de Babelio et les éditions Piranha pour cette opération).

Le titre m'avait intriguée, et c'est souvent bon signe que le livre va me plaire. Ca n'a pas manqué! J'ai littéralement dévoré ce livre, de la première à la dernière page.

Je n'aime pas que l'on me "spoile" l'histoire lorsque je lis les critiques, donc je ne m'éterniserai pas sur l'histoire. Pour faire court donc, le roman nous plonge dans la France du XVIIIème siècle. Jean-Baptiste, personnage principal, est missionné par le ministre de vider un cimetière qui déborde et embaume Paris d'une odeur nauséabonde. Cette mission ne lui pose d'abord aucun problème, en tant qu'Homme du siècle des Lumières, mais il va finir par se poser pas mal de question sur ses actions et avoir quelques onces de scrupules... Voilà je n'en dirai pas plus à ce propos, cela suffira pour vous donner envie de le lire (ou non).

C'est aussi le style de l'auteur qui m'a permis de lire rapidement ce livre. En effet, les chapitres sont assez courts; l'écriture est fluide, sans s'encombrer de phrases à rallonge de 15km, que l'on est obligé de relire 3 fois avant de comprendre. Bref, Andrew Miller ne va pas par 4 chemins pour écrire et dire ce qu'il a envie, et ça, c'est vraiment un point positif.
Enfin, quoi de plus agréable que de lire un roman historique dans un style moderne!!

Trève de baratin, lisez-le, il vaut vraiment le détour!!
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J'ai eu du mal à terminer "Dernier Requiem pour les Innocents". Pas parce qu'il ne me plaisait pas, Non!! mais parce que je voulais rester dans ce siècle aux côtés de Jean-Baptiste Baratte chargé du transfert des ossements du cimetière des Saints Innocents dans les souterrains de Paris, nos actuelles Catacombes. Si Jean-Baptiste est un personnage de fiction créé par Andrew Miller, ce colossal chantier a bel et bien existé!
Vous allez penser que ce sujet est un poil morbide... mais ce récit est en fait une belle histoire d'amitié, d'amour avec de beaux rebondissements!
On suit l'évolution de ce jeune homme solitaire, peu expérimenté, qui arrive de sa Normandie natale (Orne). Nous sommes en 1785, et il découvre un Paris insalubre et puant dont il est chargé de l'orienter vers l'avenir en "l'allégeant" du poids de son passé. Au cours de cette année que va durer ce transfert d'ossements, Jean-Baptiste va gagner en confiance en lui, va s'entourer de personnes qu'il va apprendre à connaître et aimer et se découvrir lui-même.
Voilà pourquoi j'ai eu du mal à quitter cette atmosphère particulière que l'auteur a si bien restituée. Je me suis complètement immergée dans cette fin de siècle (18ème), dans ce lieu, au point de faire beaucoup de recherches complémentaires sur ce sujet. A la fin du roman, Jean-Baptiste remet son rapport sur le bureau du ministre qui avait commandité ce travail, et j'ai découvert qu'il existe réellement un rapport (disponible en ligne!) sur "Les exhumations du cimetière et de l'église des Saints Innocents, lu dans la société royale de médecine tenue au Louvre le 3 mars 1789" par M. Thouret. Incroyable!
Bon, maintenant, ce qui me plairait, c'est de me rendre sur ces lieux évoqués et voir (comme le montre quelques sites bien faits) ce que sont devenus ces endroits. Et pourquoi pas, faire une petite visite des catacombes. Un jour, j'irai...c'est sûr.
Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé intéressant de découvrir comment Andrew Miller a imaginé la façon dont ce transfert a eu lieu.
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Très très bon roman historique sur un cimetière qui a existé et qui fut vidé, ainsi que d'autres à Paris, les ossements furent alors emportés vers des galeries d'anciennes carrières souterraines, appelées depuis lors, Les Catacombes. Très bien documenté, c'est un roman passionnant qui énonce les conditions de vie de l'époque, juste avant la Révolution, lorsqu'on commence à parler de salubrité et de santé publiques. Ce que l'on appellerait aujourd'hui les conflits d'intérêt sont aussi présents (comme quoi, nos politiques n'ont vraiment rien inventé), comme l'arrogance des grands envers les petits, surtout s'ils sont provinciaux, donc mal dégrossis. le peuple travaille et vit dans ce quartier, proche des halles, c'est surtout une vie organisée autour du marché : beaucoup de commerçants et d'artisans. Ils vivent de peu mais plutôt bien. Jean-Baptiste arrive là, originaire de Bellême en Normandie, il découvre la vie parisienne, les petites rues, la verve gouailleuse des hommes et surtout des femmes. C'est un peu le Candide de service (Voltaire est mort à peine dix ans auparavant). Logé dans une famille respectable, il a d'abord du mal à se faire à l'atmosphère plombée par les odeurs émanant du cimetière, puis finalement s'y fait, devient ami avec Armand, l'organiste de l'église, avec Lisa la petite-fille du sacristain, tandis que Ziguette la fille de ses hôtes a quelques vue sur lui, un beau parti.
Pour ce sale boulot, Jean-Baptiste fait appel à un ancien camarade ingénieur comme lui avec qui il a travaillé dans les mines à Valenciennes. Il descend avec trente hommes mutiques, pour certains qui ne parlent que -très peu- flamand. Des gars qui bossent et ne demandent en retour qu'une paie, un peu de gnôle et quelques libertés quant à leurs déambulations parisiennes qui seront néanmoins très limitées. de cette trentaine, on ne retiendra que quelques noms, quelques visages et les yeux violets de l'un d'entre eux.
Ce roman fait la part belle aux personnages dans leurs difficultés, leurs contradictions, leurs questionnements. Les relations entre eux sont détaillées, parfois houleuses, parfois très fraternelles. Il y aura un net rebondissement au mitan de l'ouvrage qui ouvrira une seconde partie totalement différente, plus noire, à la fois plus intérieure pour le héros et plus extérieure également, enfin, il s'ouvrira aux autres en s'affirmant. Evidemment Jean-Baptiste a le premier rôle, mais Armand et d'autres surviennent, l'aident à se construire, à se forger. C'est comme souvent, un roman initiatique, celui d'un jeune homme un peu emprunté qui devient un homme en passant des épreuves parfois rudes.
Pour être complet, je me suis un peu accroché pendant les 50 premières pages, j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, une difficulté qui revient brièvement aux trois quarts du bouquin, mais tous les autres chapitres sont formidables (ce qui fait quand même 250 pages de très bonnes sur 300 !). L'écriture est très agréable, fluide, accessible, bien traduite (par David Tuaillon). Un pur plaisir que de lire ce requiem.

Les éditions Piranha signent là un fort bon roman, une deuxième bonne pioche pour moi chez eux après Carambole. Une belle couverture également, soigné, un plan de l'ancien paris, que l'on peut également voir en deuxième et troisième de couverture en plus détaillé et auquel, par pur curiosité, je me suis référé plusieurs fois.
Lien : http://lyvres.over-blog.com
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