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4,14

sur 90 notes
ATTENTION ! Cette critique peut contenir des propos d'une extrême dureté et s'avérer contrariante pour les 27 babeliotes qui ont unanimement loué ce roman. Cela m'ennuierait beaucoup que, en plus de ma réputation de râleuse (assumée, je le confesse), je suscite une antipathie non intentionnelle, celle-là.
Prêts à voir se briser l'ambiance ? C'est parti !

J'ai tout d'abord été interpellée par les nombreuses coquilles dont était truffé ce roman mais comme on m'avait annoncé une histoire palpitante, j'ai, dans un premier temps, passé outre mon agacement.
Arrivée vers la centième page, une autre évidence m'est apparue : ce livre est affreusement mal écrit. On sent bien que l'auteure a la volonté de se trouver un style mais à la manière d'un débutant en manque d'inspiration. C'est à dire en grappillant chez d'autres, des tournures de phrases, des formules, un ton... . Même quand elle s'essaie à l'humour ça tombe à plat en raison de réparties déjà cent fois rebattues. Et le tout forme un ensemble impersonnel, assez scolaire et peu convaincant. Tel un marionnettiste laborieux qui présenterait un spectacle où les ficelles seraient plus visibles que les marionnettes.

Mais le dire n'est pas suffisant, on pourrait penser que je fais preuve de mauvais esprit ou que des ennuis gastriques ont gâté mon humeur. Je vais donc étayer mon propos.

À commencer par le style :
P. 144
- J'y vais, j'y vais, soupira Isabeau, sur un ton un peu pincé.
- Isabeau laissa filer un soupir de lamentation.
- Ce dernier soupira de soulagement.
(À soupirer de la sorte, j'ai craint qu'il ne finisse en hyperventilation.)
P. 144 encore :
- Isabeau répond avec douceur à Agathe... qui, plus loin, lui demande avec un grand sourire... et finit par conclure avec un sourire charmant.
(C'est niaiseux à souhaits !)
P. 274
- Rien ne justifiait qu'il s'éveillât de le tirer si brutalement de son sommeil de plomb.
(???... Une tournure aussi absconse me replongerait direct dans le sommeil.)
P. 342
- Une fois dehors, les trois hommes arrêtèrent leur marche près d'un petit banc sur un coin de la place principale. Dorian se laissa choir sur les fesses. Il passa la main dans ses cheveux en dérangeant la cire qui plaquait parfaitement ses boucles blondes.
(D'aucuns auraient dit : les trois hommes arrêtèrent leur marche et s'assirent sur un banc près de la place principale. Mais pas Oren Miller... Oren Miller veut nous démontrer qu'elle a du style et pour ce faire, elle paraphrase : et vas-y qu'il se laisse choir... sur les fesses - précision d'une haute importance... qu'il passe sa main dans les cheveux... et la cire... et les boucles blondes... et bla bla bla. Aucun intérêt ! Ce n'est pas du style, c'est du remplissage.)

Passons aux fautes et autres non-sens :
P. 242 - rendez-vous au pré des Étourneaux, chemin De La Croix, derrière le grand chaîne brûlé.
P. 254 - Laissant traîner sur l'horizon un regard vide que la gnôle faisait fit artificiellement briller, il se parla à lui-même.
P. 256 - le médecin est avec lui, en ce moment. Il a eu un choc à la tête, ils ont peur qu'il ait fait fasse une commotion cérébrale. (moi aussi)
P. 275 - Quelques secondes plus tard, des bruits de pas de quelqu'un qui aurait couru court dans toute la pièce se firent entendre.
P. 291 - Enfin, tout le monde sait que c'est un poison ! se lamenta le jeune home.
P. 375 - Je lui ai demandé de se montrer prudent [...] il m'a promis de faire occasion.

Et ces énumérations ne sont pas exhaustives.

Exaspérée par un tel amateurisme, je suis allée sur le Net afin d'en savoir un peu plus sur Oren Miller et son éditeur.
Sur Oren Miller, pratiquement aucune info sinon qu'elle utilise un pseudo, qu'elle était juriste et publie des romans depuis 2009. Par contre la dame n'est pas avare de photos de sa personne où il apparaît d'ailleurs nettement qu'elle cultive avec ferveur sa ressemblance avec Dita von Teese. Et, petit détail significatif, le dessin représentant une ravissante jeune femme brune en couverture de son livre s'apparente étrangement au visage d'Oren Miller. Si, ça, ce n'est pas de l'amour de soi ! Dommage qu'elle n'ait pas eu assez d'envergure pour le combiner avec l'amour d'écrire.
Quant à l'éditeur, une maison d'édition indépendante, dont les premières publications datent d'Avril 2011 et qui s'appelle : Les Éditions de l'Homme Sans Nom, je ne saurais trop lui conseiller de ne pas le dire... son nom.
Quand on se commet à publier des amateurs, vraisemblablement sans même relire, il vaut mieux rester dans l'anonymat.

Tout cela est fort dommage car sous la plume d'un écrivain digne de ce nom, l'histoire aurait été intéressante et les caractères des personnages étaient plutôt bien trouvés.
Ma note de 1.5/5 se justifie par le dernier quart du roman où je reconnais avoir recouvré une étincelle d'intérêt.

Au fait ! Vous ai-je dit que cette petite merveille littéraire coûtait la modique somme de 19.90 € ?
No comment.
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FA-BU-LEUX !

J'adore découvrir de très bons auteurs français, et là, c'est le pompon !

Outre le cadre superbe de la Bretagne aux alentours de Saint-Malo (que j'ai découvert l'an dernier, c'est trop beau !), bien décrit, les personnages sont magnifiques, du plus petit au plus grand, des principaux aux derniers en passant par les secondaires.

L'humour est omniprésent et malgré la lourdeur de l'ambiance et de l'enquête, on rit beaucoup, un tour de force ! La relation entre Isabeau et Evariste est géniale, il n'y a pas d'autre mot. Les personnages sont profonds, ambigus, on se pose beaucoup de questions, et pour ma part je suis un peu tombée des nues au dénouement, ce qui ne m'arrive plus que rarement dans les policiers.

Il faut dire que j'étais sous le charme de la plume d'Oren Miller, plongée dans ses eaux troubles, fascinée par son peuple invisible, du coup j'ai rien vu venir. C'est bien écrit, bien mené, ça ferait un film absolument génial à condition de retranscrire l'ambiance, je ne sais pas comment. Cela m'a fait grandement penser au film "Crimson Peak" que j'aime beaucoup.

Bref, si vous ne connaissez pas, précipitez-vous, c'est une pépite ! Le coup de cœur du mois !

Edit de début décembre 2017. Réponse à l'avis de Iboo qui a acheté ce livre "à cause" de moi...

Pour ma tranquillité d'esprit, je me dois d'ajouter quelque chose. J'ai 52 ans. J'ai traversé une période de dépression grave. Et je sais pour l'avoir vécu qu'on a tous nos failles narcissiques plus ou moins importantes. Tu attaques cet auteur sur ce qu'elle est, avec des arguments très légers.
C'est une chose que je ne fais JAMAIS dans mes avis sur leurs livres.
Nul ne sait ce qu'a vécu cette dame, pour railler ainsi sa façon (si c'est bien cela, ce ne sont que suppositions) de compenser cela. Je n'apprécie guère toute cette partie-là de ton avis, car il est très facile de descendre les gens sur leurs défauts plus ou moins apparents.
On nous demande ici des avis sur des livres, pas de se défouler sur ce qu'on ressent sur tel ou telle personne. Ce qui en dit plus long, somme toute, sur la personne qui le dit, que sur la personne sur qui c'est dit. Etant donné ta franchise exacerbée dans ton avis, j'espère que tu me pardonneras la mienne ici. ;)

Quoi que tu en penses, il y a bel et bien dans ce livre un véritable amour des mots de la part de l'auteure, qui a un vocabulaire très riche et travaillé par rapport à d'énormes daubasses commerciales qui se traînent plus de 4 de moyenne sur Babelio. Et ce qui fait que mon esprit a corrigé tout seul les coquilles, c'est que j'étais prise par l'histoire, qui a un fond excellent, et les personnages qui sont formidables. Et cela je n'en démordrai pas.
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« - Les morts parlent toujours plus que les vivants, ne l'oubliez jamais.
Question de solitude, sûrement. »

Sainte-Marie-La-Grise, une destination très prisée...
Son cadre magnifique proche de la côte d'émeraude et ses paysages d'exception, son folklore breton (empli de créatures étranges, issues du « petit peuple », de ses mythes et légendes), ses âmes chaleureuses et accueillantes et...
...ses morts, qu'on a « aidés » au trépas, et qui doucement, s'accumulent.

«
Afin d'apprécier pleinement votre séjour, veillez cependant à respecter trois règles :
1. Écoutez toujours les murmures de ceux que vous ne voyez pas.
2. Gardez-vous des créatures sinistres qui frappent avant d'entrer.
3. Soyez sage.
Très sage.
»


« Tout est faux, tout est possible, tout est douteux.
[Le Horla, 1887 - Guy de Maupassant] »


« J'agonise fort bien, merci » est un titre qui déjà, me botte d'entrée (!), mais il s'agit surtout du premier opus d'une trilogie - mettant en scène un notaire particulier dont les talents multiples ne s'arrêtent pas à ceux dévolus à son « métier » ; Évariste Fauconnier - sorte de fils caché entre Sherlock Holmes et le Mentaliste - , et écrite par Lucie Castel (alias Oren Miller, en l'occurrence). Une auteure que je découvre par ailleurs aussi prolifique sous son pseudo que sous son vrai nom - mais dans des genres différents.

Les ouvrages suivants ce premier épisode sont respectivement titrés (et vous avouerez quand même que ça donne drôlement envie !!) :
« À présent, vous pouvez enterrer la mariée » et « Et Dieu se leva du pied gauche » - que j'avais, pour la petite anecdote, entamé de quelques pages avant d'apprendre qu'il s'agissait en fait du dernier volet d'une saga consacrée aux enquêtes du fameux « notaire »...
(Merci à mon cher ami Antyryia de m'avoir remise sur la bonne voie !)
Le début de ce livre m'avait tellement plu, tant au niveau de l'écriture que du vocabulaire emprunté par l'écrivaine, l'époque choisie (milieu du XXe), l'atmosphère nonchalante et si prégnante à la fois, et les notes d'un humour noir tombant à pic systématiquement, faisant parfaitement teinter leurs échos en moi, n'ont fait qu'ajouter à l'engouement naissant que je ressentais : impossible donc, de ne pas me plonger illico dans la toute première histoire !

C'est chose faite, et...
...non, rien de rien !
...je ne regrette rien !
:))


« Au bout du compte, tout n'était toujours que poussière.
Et toiles d'araignées. »


C'est un vrai beau coup de coeur, IMMENSE en ce qui me concerne - peut-être même juste un tiers de coup de coeur, vu comme c'est parti !! > Il y a fort à parier que je tombe totalement sous le charme de l'intégrale des Enquêtes de Maître Fauconnier.
Je sais qu'il ne faut jamais parler trop vite, mais c'est presque une conviction intime : je suis certaine de ne pas être déçue par la suite ! (Ou plus raisonnablement du moins, disons que je l'espère)


« Vous vous habituerez à mon antipathie naturelle et à mon manque assumé de toute forme de diplomatie. »
Si le titre du récit m'enchante à lui seul, que le héros prononce ce genre de phrase - et qu'il la mette effectivement en « pratique » pour ainsi dire tout du long - me ravi, au fond de moi, bien plus que je ne saurais l'exprimer !
J'adore le cynisme et l'autodérision (ceci explique sans doute cela...).

« Je n'éprouve aucune gêne, ni aucune honte, à affirmer que, lorsque nous sommes dotés d'une intelligence supérieure à la moyenne, il est extrêmement difficile de nouer des relations d'égal à égal. Nos talents nous isolent, et c'est un bien lourd fardeau que de porter sa propre finesse d'esprit. »

Notre bonhomme, certes altier, n'est pas réellement désagréable, bien au contraire, il est juste... présomptueux, légèrement condescendant, voire carrément odieux parfois (mais en apparence seulement, et puis soyons honnêtes : il le fait tellement bien !) et franchement, le duo qu'il forme avec son commis pour cette occasion, Isabeau - un jeune homme bien moins ingénu qu'il n'y paraît - , est simplement réellement excellent à mes yeux. Leurs réparties, tout comme leur relation, évoluent au fur et à mesure que l'on avance dans cette histoire de plus en plus bizarre ; où des morts inexpliquées viennent s'ajouter à de funestes accidents ; où les secrets et les non-dits côtoient les plus anciennes des légendes bretonnes, et où les habitants ne sont peut-être pas tous si chaleureux finalement...
Ce qui est certain, c'est qu'il se trame à Sainte-Marie-La-Grise suffisamment de mystères pour intéresser nos deux compères.

« Tout fini toujours par se savoir. Les secrets, à plus forte raison. »

Une intrigue digne d'intérêt et rondement menée ; des personnages réussis, pertinents, auquels on s'attache irrésistiblement ; la dynamique vivante des dialogues ; une ambiance dans les tons noir et blanc, comme dans ce temps-là, et intemporelle malgré tout ; ajoutez-y quelques pincées de croyances séculaires, le tout sublimé par une écriture addictive où les bons mots se mêlent à un humour plaisant... Et vous obtenez un roman purement génial !

« - D'accord, alors je vais faire un petit point d'étape, déclara Évariste avec un grand calme. Les fées, les sorcières, les revenants, ça n'existe pas. »

Que demander de plus ?
Si ce n'est, évidemment, de ne pas trop tarder pour découvrir ce que me réserve Oren Miller dans la suite...

À présent,
vous pouvez enterrer la mariée ! (Justement ^^)

Et éventuellement,
vous jeter à coeur perdu dans cet opus-ci, que je conseille vivement - n'attendez pas d'agoniser... même fort bien !

;-)

« Le mensonge, c'est comme tout : il n'y a que la première fois qui est douloureuse. Après, on y prend goût. »
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Une auteure que je découvre grâce à la critique élogieuse de Tatoo sur Babelio. Bon, ne pas s'arrêter à la couverture, car elle ne donne pas envie. M'enfin, vu la critique, j'ai craqué.

Et bien m'en a pris. Une belle surprise. Une enquête menée de main de maître par Evariste et son commis Isabeau, dans une petite ville de Bretagne dans les années cinquante, encore plongé dans le passé où les superstitions sont encore bien ancrées.

On s'attache vite aux personnages et à l'enquête. On suit les pas d'Evariste et d'Isabeau. Je me suis laissé porter et n'ai pas deviné qui était le coupable ? Heu… les coupables ????

Enfin bref, un petit air d'Hercule Poirot en plus moderne et plus jeune et de Sherlock Holmes sans le problème de drogue. Je vous laisse choisir.

Surtout ne passez pas à côté de cette auteure, qui est française ! Seul petit bémol : j'ai relevé des coquilles éparpillées tout au long de la lecture, mais cela n'enlève rien au plaisir de cette enquête.

J'ai passé commande chez mon libraire du second, « A présent, vous pouvez enterrer la mariée » où j'aurai grand plaisir à retrouver Evariste FAUCONNIER et Isabeau LE DU (pas mal trouvé, non ?).
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J'agonise fort bien, merci est un roman que j'ai lu sans rien connaître de l'histoire, tout simplement intriguée par le titre et par sa couverture hypnotisante. Ce roman est plein de surprises et est d'une grande qualité. Je vous conseille donc de faire comme moi et de vous plonger dans ce roman sans réfléchir, vous ne serez pas déçu, je pense. Ce roman saura d'autant plus vous plaire si vous êtes passionné ou simplement intrigué par le folklore breton.

Le roman se situe dans les années 50 en pleine Bretagne, à Sainte-Marie-La-Grise, pas très loin de Dinard petite commune où tout le monde se connaît. le décor étant posé, on comprend tout de suite que l'ambiance va être très prenante et immersive. Et c'est bien sûr le cas, Sainte-Marie-La-Grise et son folklore seront au centre de ce roman. Ce petit village cachera bien des secrets inavouables qu'il voudra percer pour comprendre la mort de Catherine, grande notable de la ville connue pour son caractère fort mais également pour ses nombreuses offres caritatives.

Le roman se concentre principalement sur un duo de deux enquêteurs plutôt originaux : celui d'Evariste Fauconnier, notaire et ami de Catherine qui arrive à Sainte-Marie-La-Grise pour aider les deux enfants de la vieille femme à gérer la succession et Isabeau le Du, son commis pour l'occasion. Ces deux hommes vont très rapidement se rendre compte que de nombreux éléments clochent autour de la mort de Catherine et ils vont petit à petit enquêter. Mais c'est sans compter les nombreux événements plutôt affreux qui vont s'additionner à cette mort et leur faire comprendre que Sainte-Marie-La-Grise, malgré son cadre de vacance idyllique, cache des choses plutôt affreuses…

Evariste Fauconnier est un homme très particulier, hautain au premier abord, qui ne parle pas pour ne rien dire et qui, on le sent dès le début, cache lui aussi bien des secrets. Loin d'être idiot, Isabeau est un jeune homme orphelin un peu naïf mais qui en veut dans la vie et cherche à améliorer sa condition. Ces deux personnages sont hauts en couleur et nous offrent des personnalités détonantes. le duo fonctionne parfaitement bien et nous offre de petites pépites de dialogues remplis d'humour. Les villageois que nous découvrirons au fur et à mesure du roman ne sont pas en reste et on n'oubliera pas Camélia, l'herboriste très portée sur les légendes, George, le majordome toujours là quand il faut, Agathe, la fille de Catherine qui ne laissera pas notre Isabeau de marbre, etc….

L'enquête policière est très prenante et surprenante par son dénouement. Rien à reprocher, j'ai été totalement captivée par l'intrigue et ses rebondissements. le final du roman reste dans la même veine et ne m'a nullement déçue (j'avais tout soupçonné sauf cela !). Oren Miller, en plus de nous proposer un roman parfaitement bien construit et très prenant, n'est pas en reste niveau écriture avec une plume très travaillée et immersive. de plus, j'ai particulièrement été touchée par les questionnements et les remises en question des personnages qui sont fait de façon très intelligentes et nous fait nous poser des questions sur nous-mêmes également.

Je commence donc l'année avec un superbe roman qui m'a permis de découvrir une superbe auteure française (malgré le nom de plume très anglophone) que je relirais dès que j'en aurais l'occasion.
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J'ai abordé ce roman avec un mélange de curiosité, du fait des très nombreux avis positifs publiés sur Babelio (remarqués par Joséphine2, merci à elle), et de réserve, ayant été récemment déçu par d'autres romans pourtant hautement plébiscités.

Mes quelques doutes ont cependant été très relativement levés, et je vous confirme, ce roman est vraiment à découvrir ! La couverture peut s'avérer un peu déroutante, pouvant laisser croire que l'histoire relève de l'heroic fantasy, alors qu'il s'agit réellement d'une enquête policière, certes teintée de surnaturel. L'intrigue est solide, assez sombre, et possède une part de mystère qui participe de son charme. Les personnages sont attachants, particulièrement l'étonnant duo formé par Evariste et Isabeau, qui apporte une touche d'humour au roman. Mais c'est surtout l'atmosphère tout à fait singulière du roman que je retiens, liée à la fois à la période et au lieu dans lesquels l'histoire se déroule (une petite communauté en Bretagne au début des années 50), et à cette surprenante affaire mêlant des faits concrets (parfois horribles) à des superstitions et autres phénomènes étranges.

Je me joins donc au concert de louanges, et vous incite vivement à découvrir ce roman. Pour ma part, je note précieusement qu'une suite a été publiée…
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Dans les années 50, Isabeau le Du, orphelin sorti du rang, travaille sans enthousiasme pour le notaire alcoolique d'un petit village de Bretagne, près de la côte d'Émeraude. Mais voilà que, à l'occasion du décès de la châtelaine, Catherine Lozac'mher, il va faire équipe avec Évariste Fauconnier, notaire venu de la capitale, habitué à s'occuper d'une clientèle fortunée. On va comprendre très vite que la généreuse châtelaine a été assassinée et… qu'elle n'est pas la seule ! Les deux enquêteurs vont se trouver confrontés à des assassins en chair et en os, mais aussi à une horde de personnages invisibles, plus ou moins bien disposés à leur égard.
***
Le duo formé par Isabeau et Évariste fonctionne de la même manière que celui de Holmes et Watson : un excentrique (Évariste) et un pragmatique (Isabeau). Les différences entre les deux enquêteurs marquent cependant leur relation d'une manière qui m'a parfois dérangée : le maître et l'apprenti, le riche et le pauvre, le cultivé et l'inculte. Bref, sous l'apparente gentillesse d'Évariste, naturellement arrogant et assez imbu de sa personne, j'ai décelé une bonne dose de condescendance que j'espère volontaire de la part de l'auteure. L'autre duo que composent les deux enfants adoptés par Catherine Lozac'mher, Dorian et Agathe, se conforme aussi à pas mal de clichés que je ne développerai pas afin de ne rien dévoiler sur leur personnalité.
***
Déçue, déçue, je suis… L'intéressante critique très incitative d'@ange77 et le titre accrocheur du roman m'ont orientée vers cette auteure que je ne connaissais pas. Mais je n'ai pas accroché à l'histoire et j'ai trouvé le style agaçant. Dur : c'est un livre qui m'a donné envie de faire mon prof… On trouve presque toujours quelques coquilles dans les écrits d'aujourd'hui ; pour ma part, j'en laisse, même en faisant attention. Les exigences des éditeurs se sont beaucoup assouplies, je crois, mais dans J'agonise fort bien, merci, il y en a tellement ! au point où ça devient franchement dérangeant. Allez, soyons généreuse et passons sur les coquilles. Que dire de la syntaxe ! Je ne relèverai pas d'exemple : lisez la chronique écrite par @Iboo, de nombreuses erreurs y sont épinglées. J'aurais dû me méfier : il y a un point final au titre sur la page couverture et des majuscules à tous les mots qui composent la raison sociale de l'éditeur… Dans certaines descriptions, j'ai eu l'impression qu'Oren Miller avait un dictionnaire visuel devant elle, et qu'elle se faisait fort de l'employer dans ses descriptions. Pourquoi pas ? le problème, c'est que ça se sent… J'ai trouvé l'écriture laborieuse (voir la citation), les (très nombreux) dialogues creux et l'histoire d'amour convenue. Les tentatives d'humour souvent soulignées pour s'assurer que le lecteur a compris m'ont déplu. Je me rends bien compte que, au vu des critiques plus qu'enthousiastes de nombreuses lectrices, je me suis fourvoyée : ce type de livre n'est assurément pas pour moi.
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Tout d'abord, j'ai envie de dire qu'il ne faut pas s'arrêter à la couverture de ce roman, ni au nom de l'auteur, ni à son titre. On s'attend à trouver au vu de l'illustration l'un de ces romans un peu fantastiques qualifiés de young adult, alors qu'en fait il s'agit d'un roman policier d'excellente facture et même relativement classique puisqu'il se déroule en 1950. On y croise même dans un petit clin d'oeil Agatha Christie Mallowan.
L'histoire se déroule dans la région de Dinard et joue beaucoup sur les légendes locales. L'intrigue est palpitante et très bien menée. Mais le petit plus de ce roman réside surtout dans le charme et l'humour de son duo d'enquêteurs : Evariste Fauconnier et Isabeau le Du.
Merci à Josephine2 et à Fannyvincent pour cette belle découverte et pour leurs conseils de lecture toujours avisés.
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Sainte-Marie-La-Grise, années 50. Une femme fortunée semble avoir été assassinée. Son notaire et ami arrive sur place, et décide de mener l'enquête, discrètement, à la demande de son fils. Sur place, il va travailler avec son nouveau jeune commis, recommandé par un de ses confrères.
A t-elle été tuée pour son argent ? Parce qu'elle avait découvert des choses qu'elle n'aurait pas dû savoir ? Quand les cadavres s'accumulent sur le chemin, nul doute qu'il s'agit d'une affaire beaucoup plus importante qui risque de remuer pas mal…

Ambiance polar ! Un roman policier bien ficelé, qui emprunte aussi bien au roman noir des origines qu'au thriller.
Un cocktail efficace, qui nous emmène dans une enquête sinueuse aux cadavres parsemés ici et là et aux rebondissements nombreux.

Littérature noire alors ? Oui, mais pas que. Je dirais un savant mélange de noire et de SFFF. En effet, l'imaginaire n'est jamais loin, avec des touches de fantastique savamment dosées. L'arrière plan folklorique (on est en Bretagne dans les années 50) n'y est pas pour rien. Vous côtoierez le petit peuple et les croyances populaires, brouillant la frontière entre réel et surnaturel, rêve et réalité; parfois, le doute sur la nature des événements persiste, doublé d'angoisse.

Le gros point fort du roman à mon sens est la plume de l'autrice. Cynique, grinçante, mais non dépourvue de tendresse pour ses personnages, qui tous ont une présence incroyable. Quel tableau ! Mention spéciale au duo d'enquêteurs, Evariste et Isabeau, dont les échanges sont particulièrement savoureux tant ces deux-là semblent vivre sur deux planètes différentes !
J'ai adoré cette peinture d'une société post-guerre très réaliste, cet univers si bien rendu. le parfum des embruns se mélange à celle de la misère sociale et économique d'une région frappée durement.
Ça aurait été parfait sans les coquilles non corrigées à la relecture finale. Dommage ! le roman aurait mérité la perfection jusqu'au bout.

En attendant, j'ai beaucoup aimé ce roman, qui est en fait le premier volume d'une série de 3 pour l'instant, mettant en scène les deux enquêteurs. je vous rassure, ce roman est un one shot, il se suffit à lui-même. Mais je lorgne tout de même sur le suivant, A présent vous pouvez enterrer la mariée, dont le titre attise toute ma curiosité :)

Lien : https://zoeprendlaplume.fr/o..
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J'ai été charmée par la couverture. Et par un résumé des plus mystérieux. Ce n'était pas vraiment ce à quoi je m'attendais mais je ne suis pas déçue pour autant. Au contraire !
Tout le plaisir de ce livre se cache dans le duo d'enquêteurs incongrus. Un notaire de la haute société et son nouveau commis orphelin. Ils sont très différents mais plutôt complémentaires. Ils ont un humour caustique, leurs échanges sont très drôle. Mais ils savent rester attachants car ils ont tous les deux leur part d'ombres. Nous avons Evariste Fauconnier, un notaire qui gère les grosses fortunes et qui a un don pour résoudre les problèmes. Il est mystérieux, on sait peu de choses sur lui, il a un regard sombre sur le monde et il a des attitudes un peu hautaines. Malgré tout ça il a ses bons côtés et il n'arrive pas du tout à être agaçant. Et de l'autre, nous avons Isabeau le Du, petit commis qui a toujours vécu dans la servitude. Il est assez naïf mais pas complétement débile, au contraire. Et il s'est aussi se défendre. Il est très attachant. N'oublie pas tous les personnages secondaires, pas forcément très présent mais pourtant important. Comment ne peut pas adorer Georges ?
Pour ne pas gâcher le potentiel des deux héros, nous avons une enquête qui nous mène par le bout du nez, qui nous emmène où elle veut, qui nous surprend et qui n'est jamais ce qu'on attend. Ca peut paraitre parfois un peu gore, mais l'auteur ne s'attarde jamais dans des détails inutiles. Il est vrai que je m'attendais à côtoyer plus de fées et autres lutins bretons.
Cependant le folklore breton est très bien utilisé dans ces 400 pages. On plonge dans la Bretagne des années 50 avec de belles descriptions. J'ai même retrouvé Dinard et Saint Malo de mes vacances. L'auteur arrive à nous transmettre l'ambiance si bien que j'ai pu quitter ma Normandie le temps de cette lecture très agréable.
Le style de l'auteur fait beaucoup. Elle a une plume acérée, efficace car elle sait doser à merveilles les ingrédients de ce livre.
Quant à la fin, si elle est un peu triste, elle nous promet une belle continuation pour nos deux héros. Peut être pour un deuxième tome ? Si c'est le cas s'achète tout de suite !
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