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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Stockholm, 1916. le jeune Sven se morfond dans sa vie étriquée et son travail sans intérêt. Même sa famille ne trouve aucune grâce à ses yeux, à l'exception d'une de ses soeurs. Laquelle, consciente que l'avenir ne sourira pas à son frère dans cette ville, lui glisse sous les yeux une offre d'emploi « exotique » : une entreprise minière recrute des hommes pour son site d'exploitation au Spitzberg (ou Svalbard), un archipel de l'océan Arctique où il fait nuit quatre mois par an. Qu'à cela ne tienne, Sven se lance dans l'aventure polaire et devient mineur. Sa nouvelle carrière prendra fin quelques mois plus tard, lorsqu'il sera gravement blessé dans l'effondrement d'une galerie. Méchamment défiguré, il n'imagine pas de rentrer à Stockholm, ni de rester sur place, à supporter les regards de dégoût ou de pitié des gens. Il décide alors de partir encore plus loin, vers le Grand Nord, dans un fjord isolé, où il deviendra trappeur, tant bien que mal. le choix d'une vie difficile, dans la solitude et le dénuement, dans une Nature aussi grandiose qu'hostile, où le moindre incident, la plus minime distraction peut se transformer en tragédie, où vous risquez une attaque d'ours polaire alors que vous admirez béatement une aurore boréale. Une vie de bout du monde, coupée de la civilisation plusieurs mois par an, où le scorbut et la dépression guettent.
Mais la vie de Sven ne sera pas aussi solitaire qu'on pourrait le croire : il y aura Tapio, le chasseur finlandais, McIntyre, le géologue écossais, et Eberhard, chien de traîneau peu sociable abandonné par son ancien maître. Il y aura aussi quelques visites inespérées, qui pourraient bien changer la donne.

Remarquable premier roman, « L'odyssée de Sven » est basée sur l'existence d'un ermite légendaire de l'Arctique du début du 20ème siècle, dont on sait très peu de choses. L'auteur lui a inventé une vie, dressant un portrait magnifique d'un homme qui, au prix d'un terrible drame, a finalement trouvé sa voie.
Ce très beau roman, bourré d'ironie, m'a emballée, touchée, parce qu'il parle de solitude, d'acceptation de soi, de poursuite d'idéal ou de rêve, même d'amour, mais surtout de liens d'amitié, la vraie, la profonde, l'authentique, celle qui résiste au temps et à la distance et vous raccroche à la vie. Et tout cela raconté d'une très belle plume, fluide et addictive, qui décrit à merveille les paysages grandioses et qui rend les personnages terriblement attachants. La présentation de l'édition en VO résume très bien ce roman débordant d'humanité : « ... un témoignage de la force de nos liens humains, nous rappelant que même dans les conditions les plus inhospitalières de la planète, nous ne sommes pas hors de portée de l'amour ».

En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via Netgalley.
#LodysséedeSven #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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*** Rentrée littéraire 2022 #3 ***

Début août, j'ai eu le grand plaisir de lire « Le silence des repentis » de Kimi Cunningham Grant publié aux éditions Buchet-Chastel. Donc découvrir ce nouveau titre de la rentrée littéraire était pour moi une évidence.

En 1916 en Suède, lassé de sa vie agitée à Stockholm, et de son travail sans intérêt qui lui broie l'âme, le jeune Sven décide d'assouvir ses envies d'exploration et de rejoindre le Svalbard. Un archipel arctique où l'obscurité règne quatre mois par an. Un endroit où l'on peut être le témoin de la splendeur des aurores boréales durant la nuit, et se faire dévorer par un ours polaire dans la seconde qui suit.

Personnage très particulier, incompris parmi la civilisation, Sven va se réfugier dans la solitude, et découvrir ce climat hostile, apprendre à survivre, à trapper les animaux pour se familiariser avec cette vie sauvage.

Durant son périple, Sven rencontrera de nombreux compagnons, sera le témoin de moments magnifiques que seule la nature peut offrir. Seul, au coeur d'une terre hostile, Sven ira au bout de lui-même pour mieux retrouver le reste du monde... Ce qui l'amènera à vivre de nombreuses épreuves difficiles.

En s'inspirant de la vie d'un chasseur spitzberguien, Nathaniel Ian Miller nous raconte le vie de cet ermite qui décide de partir vivre seul, dans une cabane, au Raudfjord, un archipel du Svalbard au coeur de l'Arctique norvégien.

Un roman introspectif, touchant, bouleversant d'humanité, où les descriptions ont une grande place. Véritable ode à la nature, aux airs de récits de voyage.
Si vous aimez ces lectures, faites comme moi, laissez vous embarquer dans l'histoire de Sven....
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Stockholm Sven, Sven le Borgne ou Sven le Baiseur de Phoques, Suédois débarqué au Spitsberg en 1916.

L'auteur a vu sa cabane centenaire et recueilli quelques bribes de légende et à partir de là arrive à recréer une belle histoire qui sent le vécu, des personnages étonnants et même si l'histoire faiblit un peu vers la fin, le plaisir de lire subsiste.

C'est Sven qui raconte, avec humilité, mais l'écriture et la traduction sont d'une grande beauté.
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Sven , le suédois aux multiples surnoms , commence le récit de ses exploits par ces mots:

"même si je suis connu comme un chasseur arctique solitaire et sans égal, je ne suis rien de tel et j'ai rarement été seul ".

Cette réflexion donne le ton de ce livre d'aventures dans le Spitzberg juste avant la première guerre mondiale , décalé et très loin du récit d'un aventurier audacieux aux ressources personnelles inépuisables.

Né à Stockholm où il passe son enfance dans les bouquins d'explorations polaires, il mène une vie monotone qui ne lui convient pas . Pour le sortir de sa torpeur , sa soeur Olga lui dégote un travail de mineur dans le Spitzberg .

Parti sans regret, il ne reste que quelques mois dans la mine , car enseveli dans un effondrement de galerie il en sort défiguré . Aidé par un écossais original qui le prend sous son aile, il décide alors de partir vivre dans le Grand Nord où il devient trappeur , vivant dans une cabane isolée accompagné d'un chien caractériel . Mais ce n'est pas le héros qu'on croit , il n'est pas vraiment doué , pas courageux et souvent la proie de la mélancolie . Heureusement , il est épaulé par un trappeur plus âgé, Tapio, qui lui apprend patiemment les ficelles du métier .

Ce roman ne prend jamais la tournure qu'on imagine, et c'est en cela qu'il est aussi prenant . de nouvelles figures apparaissent et la solitude est souvent entrecoupée par des visites ou des voyages .

Certes, la vie est très dure, le milieu polaire est impitoyable , la moindre distraction peut être fatale et les ours rodent prêts à vous croquer comme petit-déjeuner .

Mais les descriptions de ces paysages traversés par les aurores boréales font rêver les plus aventuriers et les personnages croisés dans cette histoire sont originaux , complexes et attachants et Sven , toujours complexé par son visage difforme traverse les années secondé par des amitiés solides et à toute épreuve.
J'ai beaucoup aimé !
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Engoncé dans une vie monotone qui ne lui convient pas, Sven a 32 ans, en 1916, lorsqu'il décide de quitter sa Stockholm natale pour partir vivre au Spitzberg, une île norvégienne située dans la mer du Groenland. le début pour lui d'une vie solitaire, qui sera néanmoins jalonnée de rencontres inoubliables.

Au départ, le ton du récit surprend par sa mélancolie, mais rapidement, on associe cette particularité à notre narrateur, Sven. Ce dernier vit à Stockholm, et se morfond dans une existence sans joie réelle, entre un emploi à l'usine qui le tue à petit feu et une famille avec laquelle il n'est pas toujours en osmose. Je me suis rapidement prise d'affection pour cet homme, un peu taciturne mais rêveur aussi, fasciné depuis l'enfance par les récits d'explorateurs polaires.

Très lié à sa soeur Olga, il ressent une grande affection pour elle, qui a enfoui ses propres rêves pour suivre la voie recommandée par la société, être une épouse et une mère dévouée. Certes, elle n'est pas si mal tombée, son mari, « un poissonnier aussi ennuyeux qu'irréprochable », est gentil. Mais il n'empêche qu'elle sombre dans une déprime passagère, ce qui incite Sven à s'installer chez eux pour s'occuper de leurs deux enfants, Wilmer et Helga. Mais, aussi ravie Olga soit elle d'avoir son frère à ses côtés, elle ne peut se résoudre à le voir dépérir et lui trouve un emploi dans les mines de Longyear. Autant dire le lieu rêvé pour un homme marqué par des envies d'exploration et de solitude.

Sous la plume de Nathaniel Ian Miller, Sven prend vie, se dévoile et se livre, lentement, au fil des rencontres et des années qui défilent. Il faudra attendre MacIntyre, qui le premier saura percer la carapace, voir au-delà de l'attitude misanthropique et mutique. Alors soudain, c'est un peu comme si on découvrait la voix de Sven, lui-même en étant le premier étonné, après tant de mois d'abstinence.

J'ai énormément apprécié les personnages de cette histoire, et contrairement aux apparences, il y en a quelques-uns. Ils ont le sel de ceux des romans d'aventure et d'épopées extraordinaires, aux valeurs nobles et au caractère sincère, mais sont aussi d'une complexité intéressante. Sans oublier les animaux à quatre pattes, valeureux compagnons de voyage.

J'ai beaucoup aimé le rapport au temps dans ce récit. À l'heure où tout va très vite, trop vite, j'ai apprécié me plonger dans cette histoire de vie, au rythme inexorable. Et quoi de mieux que l'Arctique pour prendre le temps de vivre, pour ressentir cette sensation d'ancrage au monde ! le récit de cette nouvelle vie débute en 1916, et à cette époque, en ce lieu, pas de téléphone. Pour prendre des nouvelles des gens qu'on aime, il faut écrire des lettres et attendre, patiemment, que ces dernières soient acheminées jusqu'à leurs destinataires. On ne compte pas le temps en heures ou en jours, mais en mois et en années. Et pourtant, quand on se retrouve, c'est un peu comme si on s'était vus la veille. Loin des yeux, mais jamais loin du coeur.

L'odyssée de Sven, c'est la vie d'un chasseur des glaces solitaire. Une vie faite de crevasses et de pics, à l'image de ces paysages du Grand Nord, où des glaciers sont capables de « vêler » sous vos yeux ébahis. C'est aussi l'omniprésence de la nature et sa toute-puissance. C'est les longues nuits d'hiver, le froid, la chasse et les animaux sauvages. L'impression de solitude et une vision monochrome du monde, parsemée çà et là des couleurs des adieux et des retrouvailles.

Passés les premiers chapitres lors desquels j'ai fait connaissance avec le livre, je ne me suis pas ennuyée une seule fois au cours de ces cinq cents pages. L'auteur a toujours réussi à me surprendre, rien n'est linéaire ou réellement prévisible, dans ce récit. J'ai été très agréablement surprise par la plume de l'auteur, qui s'avère particulièrement fluide et immersive. Les chapitres sont très courts, si bien que le roman se dévore comme des petits pains.

J'ai refermé ce livre avec l'étrange tristesse de l'avoir terminé, avec l'envie de m'y replonger encore une fois, et de retrouver tous ces protagonistes que j'ai tant aimés. Un roman qui m'a emportée au coeur d'un voyage inoubliable et qui a su laisser son empreinte dans mon âme de lectrice. À découvrir pour tous ceux qui ont soif de récits d'aventure, où la nature est reine et l'humain complexe.

Je remercie Babelio et la maison d'édition pour l'envoi de ce roman.

Chronique détaillée sur le blog.
Caroline - le murmure des âmes livres
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L'Odyssée de Sven porte bien son titre. En 1916, le jeune Sven mène à Stockholm une vie trop étriquée qui ne lui convient plus. Il a envie de plus que de rêver par livres interposés. Bien qu'attaché à sa soeur et à ses neveux, il répond à une offre de recrutement et se retrouve mineur dans le Spitzberg. Lui qui a toujours rêvé des grands espaces du Nord travaille sous terre, à enchaîner d'épuisantes et dangereuses journées. A la suite d'un accident, et d'une longue convalescence, il va s'éloigner plus encore vers le nord, y apprendre le métier de trappeur, et s'installer dans un fjord reculé.
En avançant dans le roman, on avance en solitude au fur et à mesure des aléas et et des choix de vie de Sven. C'est Sven lui-même qui mène le récit, et, en tant que narrateur, il n'est pas du genre à se glorifier de hauts faits ou à se mettre en avant. Sa modestie et son autodérision le rendent sympathique, ainsi que son intérêt pour les personnes qu'il rencontre. Il noue de belles amitiés avec McIntyre, un géologue écossais, avec Tapio, le trappeur finlandais socialiste, avec son compagnon canin, Eberhard, et n'oublie pas sa correspondance avec sa soeur et sa nièce préférée, Helga.

Ce qui apparaît assez rapidement à la lecture, c'est qu'il s'agit plus d'un roman d'apprentissage, et aussi sur la survie en milieu difficile (rappelant en cela Ermites dans la taïga) plutôt qu'un roman d'aventures. L'aventure est surtout intérieure, le questionnement stimulant proposé par l'auteur pourrait se résumer ainsi « Pourquoi et comment vivre seul dans une région aussi reculée ? ».
La solitude de Sven n'étant pas totale, les rencontres et les amitiés, les relations en tout genres, y tiennent une grande place. Je ne veux pas trop en dire, non plus !
Au final, une lecture aussi intéressante qu'enrichissante, à laquelle on peut faire une place si on aime la nature dans les régions froides, et l'humanité.

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Un roman prenant qui nous plonge dans des paysages de glace.
On suit la vie de Sven qui embarque pour le grand nord après avoir vagabondé là où le travail s'offre à lui : mineur, cantinier, intendant et trappeur.
Solitaire mais toujours entouré de loin par des proches qui tiennent à lui, Sven mène sa vie simplement.
Un roman simple et poétique par moment. Une belle surprise.
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Sven grandit à la fin des années 1800 à Stockholm. Très vite, il se rend compte que la vie à laquelle on le prédestine ne le fais pas rêver. Il ne veut pas être un ouvrier dans une filature, faire un travail dans lequel son esprit ne compte pas. Il rêve de grands espaces, il rêve de l'Arctique, des grands explorateurs. Sa soeur, pour le sortir de son aigreur, lui montre une offre d'emploi pour partir travailler dans une mine du Spitzberg, au nord de la Norvège. Il saisit sa chance et part pour cet emploi. Arrivé là bas, le grand Nord est loin, il ne fait que travailler, exactement comme dans la filature. Il fait heureusement la connaissance d'un géologue, MacIntyre, qui partage comme lui le goût de la lecture. Un accident à la mine, qui va le laisser gravement défiguré, va le pousser à chercher un autre emploi. Dans le nouveau camp minier où il part travailler, il restera l'hiver et apprendra à devenir trappeur au côté de Tapio, un finlandais socialiste aux idées marquées. Il s'approprie petit à petit ce territoire et n'est jamais vraiment seul...
J'ai adoré ce livre. le personnage principal est drôle et attachant, tout comme les personnages secondaires. On ne s'ennuie pas une seconde dans cette lecture. On rit, on s'émeut, on voyage. Une lecture très très agréable qui fait beaucoup de bien !
Merci à Netgalley et Buchet Chastel pour cette lecture.
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L'odyssée de Sven, formidable roman lu pendant une période de canicule... en un mot... rafraichissant.
Le jeune Sven se sent las de Stockholm, de ses faux semblants, de sa société codifiée, qu'il avait déjà commencé à quitter en décidant de s'occuper des enfants de sa soeur, lorsque celle-ci était vraisemblablement atteinte d'une dépression de post-partum. Sous les conseils de cette dernière, Sven va se retrouver dans le Grand Nord, dans l'Arctique, suivant ainsi ses rêves de toujours. Il sera tour à tour mineur, intendant, chasseur (ou trappeur, mais je n'ose pas vraiment utiliser ce mot qui semble être réservé à Tapio, LE trappeur ami finlandais). Sven va donc traverser le terrible monde du début du 20ème siècle, depuis le Grand Nord, tantôt Spitzberg, tantôt Svalbard, croisant des britanniques, des russes, des allemands, des finlandais , des norvégiens, tous ces peuples se croisant au grès des conflits géopolitiques.
Une odyssée formidable dans le monde tourmenté du début du 20ème siècle, un plongée dans la rude vie du Svalbard, où il y a ceux qui survivent à peine et ceux que la terre rejette tôt ou tard. Sven, personnage merveilleux que l'on voit évoluer au fil de ses aventures, du sarcastique au placide et sage Sven. Et ce qui est peut-être encore plus merveilleux dans ce roman, ce sont la galerie de personnages, tous plus intéressants, originaux et attachants les uns que les autres, Tapio et MacIntyre étant probablement mes préférés, tous deux emprunts d'une grande sagesse mais complètement différente pour l'un et l'autre.
Un grand livre pour une grande bouffée d'air frais et dépaysante
Et je suis contente d'avoir regarder les photos des villes mentionnées, des lieux et des cabanes après ma lecture, ayant eu ainsi une plus grande place à mon imaginaire.

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Merci Mr Nathaniel Ian Miller de m'avoir embarquée dans votre version de l'odyssée de Sven.
Avec vous, je suis repartie au Spitzberg près d'un siècle plus tôt que mon propre voyage.
J'ai découvert ce qu'était Longyearbyen (1) quand ce n'était qu'un simple camp de mineurs, avant que cela ne devienne une vraie ville avec son musée, son jardin d'enfants, son école et …. Tous ces restaurants, magasins de souvenirs, hôtels où nous touristes pouvons nous préparer à vivre l'aventure du grand nord !
J'ai découvert ce qu'était Barentsburg du temps des néerlandais, avant que les soviétiques n'achètent la ville, quand c'était encore un simple camp de mineurs, avant que cela devienne une ville moderne avec ses hôtels, son théâtre où de gentilles danseuses exécutent des danses dans la plus pure tradition du folklore soviétique et … son bar moderne où on peut déguster une bière locale « la bière la plus septentrionale du monde » !
J'ai découvert ce qu'était Pyramiden du temps des suédois avant que les soviétiques n'achètent la ville, quand c'était encore un simple camp de mineurs, avant que ça devienne une ville fantôme avec ses bâtiments inhabités vestiges des glorieuses années avec ses Champs Elysées, véritable avenue desservant tous les immeubles de la ville, sa piscine, son théâtre, son hôtel, son gymnase … j'ai un souvenir grandiose du bortsch dégusté dans l'hôtel Tulpan !
J'ai découvert ces cabanes rescapées du temps de leurs occupations par ces pionniers dont Sven faisait partie, des cabanes dans des lieux improbables, loin de tout. Il y reste quelques traces de leurs passages, des meubles qui pouvaient ressembler à des bancs, des tables, des sommiers et quelques ustensiles et outils.
Au cours de mon propre voyage j'ai imaginé moi aussi la vie de Sven, sa solitude, sa relation avec la nature hostile qui l'entourait, la proximité avec la faune locale qui devait être très intéressée par la source d'approvisionnement que pouvait être ses ermites, ses occupations au cours d'une vie rythmée par le soleil de minuit, la nuit polaire. J'ai imaginé la richesse de leur vie intérieure pour leur permettre de vivre au milieu de cette solitude.
Dans ce roman, grâce à l'écriture fluide de son auteur, nous pénétrons au plus profond de la personnalité de ces ermites du grand nord, nous tournons les pages avidement pour retrouver les descriptions de ces paysages grandioses, qui lorsque on navigue, sont cachés par des bancs de brouillard et qui se dévoilent quand nous pénétrons dans les fjords pour nous révéler une nature en perpétuel changement.
J'ai retrouvé dans ces pages toutes les âmes de leurs occupants et ressenti l'attachement de ces hommes à leurs territoires durement conquis sur le froid.

(1)
Longyearbyen est la capitale administrative de l'archipel du Svalbard au nord de la Norvège. Elle comptait environ 2 115 habitants en 2015.

(2)
Barentsburg est une ville de Norvège. Elle est située sur la côte ouest de l'île du Spitzberg à 55 km à l'ouest de Longyearbyen. C'est le second lieu le plus habité du Svalbard après Longyearbyen et compte environ 400 habitants, quasiment tous des Russes et Ukrainiens. Aucune route ne permet d'atteindre Barentsburg. On ne peut atteindre la ville que par bateau par le fjord de Grønfjorden en été et motoneige en hiver. La principale activité économique de la ville est l'extraction de charbon par la compagnie russe Arktikougol présente sur l'île depuis 1932.
Le Svalbard est sous souveraineté norvégienne. Néanmoins, le traité concernant le Spitzberg, signé en 1920, autorise tous les pays signataires à exploiter les ressources naturelles de l'archipel. La Russie est aujourd'hui le seul pays étranger à exercer ce droit, et ce uniquement à Barentsburg depuis la fermeture de la mine de Pyramiden en 1998. La Russie maintient d'ailleurs un consulat à Barentsburg.
La compagnie Arktikougol, propriété de l'État russe, exploite des mines au Svalbard depuis 1932 et constitue la principale source de revenu de Barentsburg. La grande majorité de la population travaille à la mine ou dans les services liés (cantine, etc.).
Reste que les réserves de charbon s'épuisent et que la mine n'est plus rentable. le charbon n'est d'ailleurs plus exporté et ne sert qu'à la consommation locale, notamment pour l'alimentation de la centrale thermique qui produit l'électricité et le chauffage de la ville.
À l'époque soviétique, Barentsburg servait de vitrine de l'URSS en Norvège et dans l'Arctique. La ville était très bien entretenue et ses habitants considérés comme privilégiés. On trouve d'ailleurs toujours à Barentsburg un centre sportif et une piscine olympique couverte. L'importance accordée à la ville n'était pas uniquement due à des questions de prestige, mais avait également des raisons stratégiques. Bien que territoire démilitarisé, le Svalbard n'en constituait pas moins un poste d'observation de choix pour les Soviétiques durant la guerre froide. Barentsburg était ainsi un point d'espionnage stratégique.
Depuis la chute de l'URSS, Barentsburg a été progressivement abandonnée par Moscou et est tombée en déliquescence. La ville se dépeuple progressivement (passant de 1 500 habitants, à l'époque soviétique, à environ 400, aujourd'hui) et les conditions de vie sont de plus en plus précaires. Les habitants, trop pauvres pour importer des marchandises de Russie, vivent aujourd'hui en quasi-autarcie, comptant notamment sur la ferme et l'élevage bovin situé le plus au Nord du monde. La compagnie Arktikougol a d'ailleurs été très critiquée pour sa mauvaise gestion et les promesses faites aux travailleurs (qui voient, en arrivant sur place, leur salaire divisé par trois par rapport à ce qui leur avait été promis en Russie). Trop pauvres, ceux-ci n'ont plus les moyens de rentrer chez eux. Pour survivre, ils n'ont pas d'autre choix que de compter sur l'aide humanitaire fournie par des associations norvégiennes. le tourisme est également aujourd'hui une nouvelle source de revenu.

(3)
Pyramiden est une ancienne localité du Svalbard, un campement soviétique et une communauté minière située sur l'île principale de Spitzberg.
Son nom lui vient d'une montagne en forme de pyramide au pied de laquelle elle fut fondée par des Suédois en 1910. En 1926, les Russes l'ont rachetée, pour à leur tour la vendre à la compagnie minière Arktikougol en 1931.
La communauté fonctionnait de manière totalement autonome, et était gérée comme une vaste entreprise de près de 1 000 employés jusqu'à la fin des années 1990. L'arrêt de l'exploitation minière remonte au 31 mars 1998.
Pour acheminer le charbon vers le port, un funiculaire a été construit entre la ville et la mine, en hauteur, à flanc de montagne.
Au printemps 1998, la production de la mine cessa complètement, la ville a donc été abandonnée, et seulement 7 gardiens occupent la ville pendant la saison estivale. Elle fait désormais partie de la longue liste des villes fantômes du Spitzberg, comme Grumantbyen, Colesbukta ou Advent City. Les gardiens de la ville la font également visiter. le tourisme y est ainsi contrôlé depuis 2006 à la suite des vols de reliques soviétiques perpétrés par les aventuriers qui arrivaient jusque-là.
En 2009, l'auteur norvégien Kjartan Fløgstad a publié un essai intitulé Pyramiden : Portrait d'une utopie abandonnée dans lequel il dépeint la ville sous ses différents aspects, après s'y être lui-même rendu.
En 2013, l'ancien hôtel de la cité minière a rouvert ses portes. L'Hôtel Tulpan est le second hôtel le plus septentrional du monde après le Nordpolhotellet situé à Ny-Ålesund (mais celui-ci n'est réservable qu'en dernière minute, la priorité étant donnée aux chercheurs travaillant sur place.)
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