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Critique de tynn


Etats Unis, début du XIXe : la vie des paysans de la cambrousse au fin fond de la Georgie: labeur, autarcie, entraide, avec juste quelques incursions vers la cote atlantique pour faire du troc.

Isolés à 150 km des zones peuplées, les paysans triment sur une terre à la fois sauvage et généreuse, contraints à un labeur quotidien immense et des conditions climatiques incertaines. Savoir-faire ancestral, superstitions et croyance apeurée en Dieu sont le ciment d'une société en vase clos qui doit composer en son sein avec les jalousies, les rancoeurs, les pulsions d'amour, de colère ou d'envie. La condition des femmes y est particulièrement éprouvante par des grossesses à répétition et un travail harassant.

Très descriptif, les chapitres prennent le temps de créer une ambiance et les mots donnent à voir un pays immense, une nature à la fois rude et nourricière. Quasiment aucun dialogue, tout se raconte, s'explique, les saisons passent, les années défilent, voyant les familles s'agrandir et les anciens disparaitre.
Cette chronique est donc loin d'être une bluette campagnarde: ici, on souffre, on sue, on pleure, on enterre des enfants, on serre les dents, on craint le Seigneur et on avance comme des bêtes de somme.

Relations familiales frustres, familles taiseuses: le rêve américain est encore loin pour des familles plus proches des premiers colons, indifférentes aux querelles sociales sur les questions d'esclavage ou de sécession. La guerre qui couve saura néanmoins rattraper ces Pauvres Blancs à leur corps défendant.

Publié en 1934, Caroline Miller mérite bien le Pulitzer pour ce remarquable témoignage historique de la vie quotidienne des petits propriétaires sans esclaves.
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