AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 263 notes
5
20 avis
4
21 avis
3
12 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes au printemps de l'année 1692, dans la petite ville de Salem ( Massachusetts).
Un fait divers somme toute anodin va déclencher une "chasse aux sorcières" sans précédents.
Cette petite ville va connaître " l'enfer ", pas celui dont on accuse les habitants d'être des dévots, mais celui importé par les juges venu de l'extérieur. A partir de là, la mécanique diabolique va démarrer pour ne plus s'arrêter. Par lâcheté ou bien par intérêts, sur des souvenirs approximatifs, voir ridicules, les uns et les autres vont se dénoncer auprès des autorités.La bassesse humaine n'aura pas de limites, on veut voir le sang coulé, les corps pendus aux gibets. Les juges veulent se faire "un nom" sur cette affaire tombée du ciel, ou remontée des enfers,,,La justice est piétinée, la folie règne.
Arthur Miller semble avoir pris l'exemple de ce procès pour dénoncer celui des années cinquante à Hollywood ( liste noire). Enclenché par le sénateur Mc.Carthy ( comme tremplin pour la présidence) avec Hoover en " coulisse" et qui dénonçait l'infiltration communiste dans le milieu du cinéma.
Citoyens, méfiez-vous de vos lectures d'aujourd'hui...Demain, celle-ci pourraient vous être reprochées.
Commenter  J’apprécie          520
Ce qui est "terrible" lorsqu'on entend aujourd'hui l'expression "chasse aux sorcières", c'est qu'on pense immédiatement à cette rhétorique vidée de son sens initial par des Trump ou des Marine le Pen pour lesquels L Histoire peut être revisitée, manipulée, dévoyée et récupérée à leur profit.
La pièce de théâtre d' A. Miller suscite suffisamment de frustration, d'indignation et d'exaspération face à l'ignorance crasse, à la mauvaise foi, au mensonge, à la malhonnêteté, à l'hypocrisie, à la bêtise et au fanatisme, que lorsqu'on voit ces instillateurs de haine se transformer en victimes à partir des mêmes procédés, des mêmes ingrédients qui envoyèrent naguère à la potence, sur la chaise électrique ou poussèrent des innocents au suicide, on se sent plus mal encore, parce que le mal est toujours là mais qu'il a su s'adapter au cerveau de certains humains contemporains imprégnés d'un "puritanisme" moderne aux allures de réseaux dits sociaux, de fake news, de théories complotistes, nouveaux totems d'une nouvelle religion.
Il n'est qu'à penser aux QAnon pour s'en convaincre.
Salem dans le Massachusetts fut en 1692 le théâtre (la vie n'est que ça...) d'une chasse aux sorcières historique, qui fit 19 victimes innocentes, innocence qui fut reconnue quelques années plus tard. Les malheureuses furent réhabilitées... mais on ne put pas leur rendre la vie.
C'est cet évènement historique qui a inspiré au dramaturge sa célèbre pièce, écrite en 1953 ( date de ma naissance... mais là, pour le coup, ça n'a rien à voir avec le sujet... juste une digression auto-dérisoire...)... en plein maccarthysme, époque de terreur américaine connue sous le nom de " Peur rouge " et justement qualifiée de chasse aux sorcières.
A. Miller et ses amis en furent victimes, et ne pas lire et comprendre sa pièce sous ce prisme ( mais pas uniquement ) est, à mon sens, une mésinterprétation.
Le révérend Parris, homme cupide, tout entier voué à Mammon, surprend sa fille Betty, sa très belle nièce Abigaïl et d'autres jeunes filles dansant nues le soir dans les bois accompagnées de Tituba la servante noire du révérend.
S'ensuit pour Betty une crise "cataleptique" qui va, par l'opportunisme et la manipulation d'Abigaïl se transformer en hystérie collective et en règlements de compte en tous genres.
Car Abigaïl, jeune et belle femme peu farouche, a été la servante de John Proctor, un fermier, et de sa femme Elisabeth.
John n'a pas pu résister aux charmes de la belle Abigaïl. Les amants surpris par l'épouse, la jeune maîtresse est renvoyée.
Amoureuse, orgueilleuse et revancharde, Abigaïl saisit l'occasion qui se présente pour, aidée par de jeunes filles "pures" et sous son emprise, convaincre "l'inquisition et ses juges" que Salem est devenue l'antre du Diable.
Usant de tous les subterfuges dont elle dispose, elle va profiter de la superstition ambiante, de l'ignorance des uns, de la faiblesse des autres, du fanatisme des gens de pouvoir et de leurs lois, pour dénoncer ... des innocentes.
L'engrenage est en marche. Rien, sinon la potence, ne pourra l'arrêter.
Je ne veux pas en dire plus ; le décor est posé, à vous de lire la pièce !
Ce qui fait que de telles oeuvres sont "grandes" ou moins... ou pas, c'est qu'en plus du fond, elles véhiculent des personnages qui ont du corps, de la consistance, de l'épaisseur... bref, une présence. Et en l'occurrence, dans - Les sorcières de Salem -, c'est plus que le cas.
En dehors des protagonistes déjà cités, j'ai une véritable tendresse pour Gilles Corey ( je l'adore ! ), pour Rebecca Nurse ( une très très belle personne ), une sympathie empreinte d'amertume pour le révérend John Hale, et une farouche détestation pour Danforth.
La pièce se lit facilement. Quand vous êtes dedans, vous ne la lâchez plus.
Elle est vivante, actuelle, frustrante ( je l'ai déjà dit ), passionnante et fort émouvante.
Elle nous parle, nous interpelle et nous met en garde.
Une oeuvre qui, dans le contexte actuel, n'a jamais été aussi nécessaire, voire salutaire ( ? ).
Commenter  J’apprécie          512
Révélations mensongères, délations, faux aveux... Les Sorcières de Salem rapellent tout ce qui, partout rélève, aujourd'hui d'une « Chasse aux Sorcières »

”Si les gens ont peur c'est qu'ils sont coupables.”

« Ce que nous savons, c'est qu'en chacun de nous il y a prise aussi bien pour Dieu que pour le Diable. Dans nos âmes, les routes du bien et celles du mal se coupent et se recoupent à l'infini. » Arthur Miller, Les Sorcières de Salem



lessorcieres1-jeanlouisfernandez094-900x600



Ce fut une courte période et pourtant le sénateur McCarthy a laissé une empreinte brulante comme un fer rouge dans l'histoire contemporaine des Etats-Unis. Durant deux années, 1953 et 1954 une commission,présidée par le sénateur, traque et soumet à des enquêtes et des interrogatoires des milliers de citoyens américains.

Véritable tribunal d'inquisition, chaque accusé doit prouver qu'il est un bon américain, c'est à dire ni communiste, ni homosexuel et bon chrétien. C'est dans ce contexte délétère qu'Arthur Miller écrit “Les sorcières de Salem”.

Le dramaturge s'empare d'un épisode le plus terrible de l'histoire de la Nouvelle-Angleterre pour attaquer de front Joseph McCarthy. Salem 1692 dans cette petite commune sans histoire des centaines de personnes sont accusées de sorcellerie et vingt d'entre elles seront condamnées à mort au terme de procès sordides. Métaphore à peine déguisée de la politique du sénateur cette pièce eut un succès foudroyant et contribua à une prise de conscience générale dans le pays.



Et cette pièce n'a pas pris une ride. Dans un monde actuel gouverné par Trump ; ses fakes news et autres mensonges éhontés, cette pièce reste terriblement d'actualité.

Une pièce écrite en 1953 et pourtant étrangement d'actualité.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          441
Cette pièce de théâtre s'ouvre sur une scène familiale inquiétante. Betty, la fille du révérend Parris est en proie à une étrange fièvre. Après qu'elle a été aperçue dansant nue dans la forêt en compagnie d'autres jeunes filles, les rumeurs vont bon train. Or l'une de ses amies, Abigail, maitresse éconduite d'un fermier de la région, est à l'origine de ces rituels prohibés, qu'elle initie pour évincer l'épouse de son ex-amant.

L'affaire n'en reste pas à un simple règlement de compte de voisinage. Une folie collective s'empare de Salem et les accusations de sorcellerie sont portées devant la justice. Les méthodes d'investigation pourraient faire rire si elles ne menaient pas à la condamnation d'une trentaine de jeunes femmes.

Ecrite en 1953, La pièce semble évoquer une époque lointaine où l'ignorance et la crédulité faisait des ravages dans la population féminine, vite pointée du doigt soupçonnée de sorcellerie, à la moindre incartade ou originalité. Pourtant, Arthur Miller fait référence à ce qui se produit aux États-unis dans les années cinquante, alors que la chasse au communisme, aussi appelée chasse aux sorcières et dont il a été victime.

Quand la folie s'empare de la justice, le danger est universel et n'épargne personne.



256 pages Robert Laffont 18 Août 2022
Première parution en 1953
Traduction Marcel Aymé

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          421
Cette pièce est inspirée du procès en sorcellerie qui a défrayé la chronique, à la fin du 17ème siècle, dans la communauté puritaine de la petite ville de Salem, Massachusetts, et dont les annales ont été conservées. Mais sous la plume de Miller, ce drame historique doit se lire aussi comme une dénonciation très contemporaine des procès intentés aux artistes et écrivains tentés par les idées socialistes dans l'Amérique fanatisée par le Mac Maccarthysme...une "chasse aux sorcières" d'un autre genre, qui fit des ravages terribles dans l'intelligentsia américaine des années 50.
Commenter  J’apprécie          242
L'auteur met en scène une chasse aux sorcières qui agitèrent le petit bourg de Salem, dans le Massachussetts, en 1692. Cette « chasse aux sorcières » s'est popularisée dans les années 1950, à l'ère du maccarthysme, qui vit le Sénat américain auditionner des personnes suspectées d'être communistes.
C'est brutal et direct, sans aucun artifice, on plonge dans l'hystérie collective et on en ressort avec un certain malaise. C'est un vrai tour de sorcier!

Commenter  J’apprécie          200
Arthur Miller, auteur américain majeur du 20e siècle, raconte dans les années 1950 une histoire de sorcellerie qui s'est déroulée à Salem, dans l'Etat du Massachusetts en 1692. On ne peut tenir rigueur à l'auteur de de s'intéresser à l'histoire de son pays. le contexte nous donne la clé de son propos. Les années 1950 aux Etats Unis sont synonyme de maccarthysme, épisode sombre de l'histoire de ce pays, appelé communément "chasse aux sorcières": c'est à dire partir à la chasse de ceux qui ne seraient tout à fait dans le moule de la bonne pensée américaine : les communistes.
Au delà du parallèle, le procès des sorcières de Salem a bel et bien existé. Vingt-deux hommes et femmes ont été pendus pour sorcellerie. La recherche historique nous apprend que le diable n'a envoûté personne et que les causes sont à rechercher ailleurs : soit dans les attaques des autochtones qui terrorisaient les colons ou à des hallucinations provoquées par l'ergot de seigle qui contient une substance proche du LSD.
Après cette leçon d'histoire, un petit mot sur le livre qui est fort bien fait et les les éléments bien amenés. Je recommande la lecture de cette pièce de théâtre à tous les amateurs d'histoire mais aussi à ceux qui aiment transpercer l'âme humaine.
Commenter  J’apprécie          171
On est à Salem dans le Massachusetts dans les années où il ne faisait pas bon d'être accusé de sorcellerie. Une esclave Tituba accompagnée de quelques filles ont voulu invoquer le diable dans un but peu louable. Prise sur le fait, au lieu de tout avouer au pasteur, elle invente un bobard, le pasteur accepte leurs dire et c'est à partir de là qu'elles commencent leurs accusations de sorcellerie sur l'esclave puis sur d'autres personnes. Pour régler cela on fait appel à des gens plus habitués à ce genre de situations et les choses empires, procés suivi de condamnation à mort. Pour ma part j'ai trouvé cela divertissant mais si j'avais été la victime de ces accusations je l'aurais beaucoup moins apprécié.
Commenter  J’apprécie          130
Pièce de théâtre portée à l'écran par Raymond Rouleau fin des années 50 avec des acteurs comme Yves Montand, Simone Signoret et Mylène Demongeot.
Récits sombres et angoissants pour cerner l'absurdité de certaines croyances mettant en avant le mythe non moins réel des sorcières de Salem.
Femmes accusées de tous les maux de la terre par des puritains qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez, ou pire, des êtres sans scrupules qui condamnaient leurs contemporains pour se débarrasser d'eux.
Une écriture qui transpire le malheur et la noirceur des âmes .
Commenter  J’apprécie          120
Cette pièce de théâtre qui relate le procès intenté en 1692 dans la ville de Salem contre des habitants accusés de sorcellerie a été ecrite en 1953 durant la période dite de "peur rouge"qui a vu une commission américaine se livrer à une véritable "chasse aux sorcières" contre des millions de ses concitoyens accusés ou suspectés d'être des sympathisants communistes. L'histoire met en lumière comment le jugement populaire guidé par de sombres intentions peut tourner au fanatisme aveugle et tourner le dos à la justice. Apres une sombre mais simple affaire d'adultère, une jeune servante, chassée par sa maitresse trompée, va monter une véritable machination pour se venger d'elle et de son clan. En les accusant de pratiques de sorcellerie, elle va reveiller l'animal puritain qui sommeille dans l'esprit de ses semblables. Faux témoignages, rumeurs et autres incantations vont alors se répandre face à un tribunal qui abandonne ses valeurs de justice à la vindicte et à la folie populaires. Ou comment l'opportunisme en jouant sur l'aveuglement, ici religieux, et les peurs "surnaturels" du troupeau, peut conduire à la potence et au bûcher des âmes innocentes des maux qu'on leur prête. Edifiant et intemporel.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (818) Voir plus



Quiz Voir plus

Titres d'oeuvres célèbres à compléter

Ce conte philosophique de Voltaire, paru à Genève en 1759, s'intitule : "Candide ou --------"

L'Ardeur
L'Optimisme

10 questions
1290 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature française , roman , culture générale , théâtre , littérature , livresCréer un quiz sur ce livre

{* *}