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Denis Authier (Traducteur)Brenda Venus (Éditeur scientifique)Gerald Seth Sindell (Éditeur scientifique)
EAN : 9782264014986
272 pages
Christian Bourgois Editeur (01/01/1991)
3.6/5   25 notes
Résumé :
Après Mona, June, Betty, Anaïs Nin, Henry Miller, à quatre-vingt ans, rencontre une actrice peu connue : Brenda Venus, une très belle femme beaucoup plus jeune que lui. Et on trouve dans les lettres que nous avons là (il lui écrivit, lisez bien : mille cinq cents lettres...) toute sa verve et son amour fou. C'est un document éblouissant.
Emile Perez
Le Réveil
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
"J'ai toujours soutenu que si la Vie est bonne, la Mort doit l'être aussi. Toutes deux sont des mystères, pas des désastres."

Dear, Dear Henry,

Oui oui je vous copie… :)
Une simple lettre, je dois rendre le livre, et me dois de consigner quelques mots pour garder précieusement ce souvenir.

Vous m'aviez subjuguée avec votre vision du monde dans Tropique du Cancer et j'avais aimé me promener à pieds dans les rues parisiennes en votre compagnie le temps d'une lecture. Alors ce recueil de lettres issu des dernières années d'une vie bien remplie, de mots et d'amour -de dèche aussi- était un autre moyen de vous suivre, pas à pas.

Bien sûr j'étais gênée par le côté voyeur mais je fus ravie, la lecture terminée, de ne pas avoir été troublée par cet aspect qui ne se ressent pas du tout. Ces lettres sont de vous, à destination d'une poupée aussi belle que vous la souhaitiez et pour autant n'ont rien d'impudiques. Vous rêviez d'elle et le lui écriviez, qui n'aurait pas aimé les recevoir ces mots d'amour, de sexe et qui ne sont que la vie. Mais vous avez été un "amant tout dévoué et légèrement délirant" et plus que tout un "amant rêveur".

Elles sont vous, tout votre être et votre âme en concentré. Alors lire vos derniers mots, vos derniers amours et votre dernier envol a été très émouvant. Parce que vous étiez un être libre avant tout. Vos dernières paroles écrites "Je peux écrire jusqu'à la mort. Pas mal quoi ! Non pas mal du tout, mon vieux !" et oui en français dans le texte et traduites dans la foulée par vous-même en anglais. Preuve de votre double culture et de vos multiples amours et d'un splendide pied de nez à la mort. Une écriture ronde, aérée, belle et dynamique. Mais je ne suis pas graphologue et surtout pas objective.

Quel pygmalion vous avez dû être pour elle. Et comme une copieuse, j'ai emplie ma bibliothèque de certains de vos conseils. Je vous dirai si je les aime également… plus tard.

Ces lettres parlent de vous, avec des retours sur des années passées (Hoki, Anaïs et d'autres) avec du recul et de la lucidité (la vie de misère, le presque Nobel, votre famille, vos années d'enfance "Dans mon souvenir, cette période surpasse (même aujourd'hui) toutes les autres. Peut-être parce qu'alors tout était neuf"… ).

Vous utilisez la formule "Régal cosmique" à propos du livre de Giono, le chant du monde. Voilà ce que j'aime, des formules qui m'emportent, me piquent la curiosité. Mais il n'y pas que des lettres, il y a trace aussi de votre pudeur lorsque Brenda vous questionne sur d'anciennes amours, et là vous lui écrivez non pas une lettre mais une petite pièce de théâtre. Bref, un esprit d'une vivacité incroyable.

Je terminerai en reprenant deux de vos formules (et c'est un tour de force que d'en avoir imaginé autant pour clore les lettres, très rare se retrouve le "H. M." ou le "Henry", sec) :
- "Avec toujours plus d'amour, abjectement vôtre. Ca veut dire que je suis tout à toi."
- "Ton petit amoureux de trois ans !"
Et oui, quand on aime, on ne compte pas, M. Miller.
"Brenda chérie, Ton image, ton contact sont toujours en moi. C'est toi, toi, ça me fait vibrer, ça m'envoie en l'air."

"Après bien des lunes de silence
De nouveau une petite chanson
Pour ma bien-aimée Brenda
Chanson à la terre, aux étoiles et à la mer
Et d'autres lieux dont de bons qu'il faut taire
Bien qu'ils soient pleins de bonnes intentions
Tel cet endroit toujours fascinant
Entre les membres, le sein galbé
Comme la coque d'un transatlantique
(…)"
[A Brenda la Bien-Aimée]

C'est un beau recueil. Merci pour ce partage.

Amicalement,
Ambages

"Ce qu'il nous faut, ce n'est pas davantage de connaissances, mais de sagesse. Par quoi j'entends sagesse de la vie - comment survivre, et en tirer le maximum, sur cette foutue planète (cette foutue planète). Et ce gâchis, je pense, qu'il n'est pas l'oeuvre d'un Créateur, mais de l'homme lui-même."



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À 85 ans, c'est bien-sûr par l'imaginaire suggéré par les mots que se passe tout le charme. Miller fantasme des scènes de charme et de sexe peu crédibles pour son âge. Mais l'emphase quelque peu prétentieuse se dédouble d'une certaine autodérision qui prend tout son sens dans cette relation platonique mais touchante parce qu'elle repose finalement sur une fantaisie littéraire de Henry Miller s'inspirant de la jeune femme.
En parlant de relation amoureuse rendue impossible, difficile de ne pas songer à la Correspondance d'Abélard et Héloïse, le philosophe émasculé remplacé par l'érotomane impuissant... Mais la réaction est différente, Abélard tentant de détourner le désir par l'amour de Dieu, Henry Miller tentant de l'assouvir littérairement. La littérature permet aussi d'exprimer une sexualité qui réalisée serait peut-être dérangeante.
Lien : https://leluronum.art.blog/2..
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Ma chère Brenda, ma chérie, il y a vraiment une chose que je meurs d'envie de faire : de presser doucement ta chatte (*le petit chat*) à travers ta robe ou directement sur ta peau, qu'importe la situation et la façon ! C'est presque une obsession chez moi. Mais ce serait comme d'avoir entre les mains une version condensée de toi, de te tenir sous la forme d'une fleur - pensée, glaïeul, orchidée, n'importe quelle fleur ; nous sommes toujours si près de cet état. Je suis sûr que tu en es consciente ; mais c'est comme s'il y avait un pacte secret entre nous deux : jusque-là, pas au-delà ! Mais quand tu te jettes à mon cou, c'est corps et âme que tu le fais. Tu donnes tout ce qui est en toi - et un peu, ou même beaucoup davantage. Cela paraît sacrilège donc de parler de la fleur manquante, n'est-ce pas ? Et pourtant, d'en parler, ce n'est pas du tout le genre de H. M. Le genre de H. M., c'est d'agir d'abord, et de penser après.
Je t'embête avec ce baratin de mâle ? J'espère que non. Et j'espère que cela ne me diminue pas à tes yeux. Il te plaît, ce papier à lettres ? Il a quelques chose de plus chaud, de plus sanguin, *n'est-ce pas* ? Peut-être que j'ai mes règles en ce moment. Cela arrive aussi aux hommes, je t'assure - sauf que quand ils les ont, ils saignent par tous leurs pores, de tout le corps, cervelle comprise.
Et puis, c'est comme si les cieux ne contenaient que le poids le plus délicat (*les poids délicats du ciel*). Et toi, mon aimée, tu planes là dans les nuages, sans poids, sans ailes.
(Qu'est-ce qui a bien pu faire penser à Terence Young à ma salle de bains, en entrant dans la tienne ?)
Oui, tu es une beauté - beauté classique - *du temps ancien*. Sicilienne à la vie et au toucher, espagnole pour l'air hautain, stoïque à la manière indienne - et universelle, comme Mère-Terre elle-même dans ta capacité d'amour. Tu es l'amante qui joue en sourdine, pour paraphraser mon idole Knut Hamsun.


[les mots entre astérisques sont en français dans le texte]
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Un soir qu'Henry se préparait à aller à The Tonignt Show, il dressa la liste des sujets qu'il voulait introduire dans sa conversation avec Johnny Carson ; je devais les lui rappeler juste avant qu'il monte sur le plateau.

1. Irving Stettner et Stroker - Lamed Vov.
2. Désenchantées et Pierre Loti.
3. Cuore !
4. Comment je peins malgré ma mauvaise vue - Jeannot le borgne !
5. Toute la merde qu'on édite aujourd'hui.
6. Saint François d'Assise qui fleurissait (spirituellement) sur le fumier !
7. Gurdjieff - livre de Fritz Peters.

Tu penses que j'ai une chance ?? Je ne peux pas parler de Joey.

8. Le Dalaï Lama par opposition au pape.
9. Krishnamurti - passe jamais à la télé.
10. La fin du monde, prochaine - à cause du "progrès".

Est-ce que je débloque ? Je sais que c'est virtuellement impossible - ces sujets. Tabou, presque tous.

11. Marie Corelli - la Femme et la Légende. Lord Gladstone, Lord Tennyson, Oscar Wilde l'admiraient. Sarasate - virtuose du violon. Une ordure dans la vie réelle !
12. Lou Andreas-Salomé. Pourquoi rien sur elle du côté des féministes - MLF, etc. ?
13. Isaac Singer - discours de réception du Nobel : "Le yiddish est une langue dans laquelle il n'y a pas de mot pour armes !!" Phrase ignorée par les journaux et les revues.
14. Cendrars, Knut Hamsun - mes préférés. Cendrars en train de mourir - une expérience.

Je suis cinglé ?? Je t'aime !!!!!

PS. Conserve ça, au cas où j'oublierais de quoi je voulais parler.
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Vous avez l'air de croire que je suis un grand érudit -mais ce n'est pas le cas. J'ai beaucoup lu, mais jamais en universitaire ! Deux auteurs dont je me demande si vous les avez lus : 1. Dostoïevski, 2. Isaac B. Singer ? Ou mon éternel favori : Knut Hamsun, auteur de La faim, Victoria et de Mystères, entre autres. Vous l'avez lu ? J'aime énormément la façon dont il traite de l'amour. Mystères est ce que je préfère, de loin. Je l'ai lu six ou sept fois, je le relirai encore demain si on me le met dans les mains.
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L'une des premières choses à reconnaître, si l'on est un artiste sérieux, c'est que l'art n'a pas de règles. Il y a des règles partout, sauf en art. Avec l'art, on est libre, pourvu que l'on écoute son cœur, et non son esprit.
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Pour Dieu sait qu'elle raison, j'ai aussi conscience cette nuit d'être un personnage mondial. J'appartiens au monde, pas à l'Amérique ni à la France. Et je peux penser ça, sans inflation de mon moi.
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Vidéo de Henry Miller
Un roman envoûtant sur celle qui fût la muse de l'écrivain Henry Miller.
Au fin fond de l'Arizona, une femme affaiblie s'est réfugiée dans le ranch de son frère. À ses pieds, des malles contiennent les derniers souvenirs de son grand amour : le sulfureux écrivain Henry Miller. Après leur coup de foudre dans un dancing de Broadway, elle l'a encouragé à écrire, a été son épouse et l'a entretenu pour qu'il puisse donner naissance à son oeuvre. Elle s'appelle June Mansfield. Tour à tour entraîneuse, serveuse ou comédienne, June n'a eu de cesse de brouiller les pistes. Sous la plume de l'auteur de Tropique du Cancer et d'Anaïs Nin, avec qui elle a formé un célèbre triangle amoureux, elle est devenue un personnage de fiction, mais n'a jamais livré sa vérité. Emmanuelle de Boysson nous entraîne dans le New York de la Prohibition et le Paris des années 1930. Elle fait revivre cette personnalité fantasque, ô combien attachante, et recompose le puzzle d'une existence aux nombreuses zones d'ombre. https://calmann-levy.fr/livre/june-9782702185117
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