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Critique de Presence


Ce recueil est le sixième de la série après "Valeurs familiales", et l'antépénultième avant "L'enfer en retour". Ce tome est atypique dans la série dans le sens où il est constitué 11 histoires courtes (de 3 à 24 pages) parues entre les différents tomes.

Dans la première histoire, Marv a oublié de prendre ses médicaments et il reprend conscience au beau milieu d'un accident de la route avec une balle dans l'épaule. C'est l'occasion pour lui de revenir dans le quartier de son enfance, et de mettre un terme à quelques vies.

En 3 pages, Douglas Klump et Burt Schlubb (Fat Man & Little Boy) apprennent ce qu'il en coûte de ne pas obéir aux ordres. En 3 pages également, une dame se confie à un monsieur (en tout bien tout honneur).

Puis arrive l'une des pièces maîtresse du tome : Marv accomplit une mission en 26 pleines pages sans texte (ni bulles, ni encadrés). Ça se lit très vite, mais c'est très fort. Frank Miller reste le maître des illustrations en noir et blanc avec juste ce qu'il faut de traits et de surfaces pour définir une silhouette, un objet. Une vraie leçon de bande dessinée.

En 4 pages, un prédateur de prostituées apprend ce qu'il en coute de chasser dans Old Town quand il rencontre Miho. En 14 pages, un pauvre monsieur croise la route d'une nouvelle héroïne de Sin City : Blue Eyes (utilisation de quelques touches de couleur bleu). En 7 pages, un monsieur traqué et terré chez lui voit la fin arriver (utilisation intéressante des cases de texte sous format de flux de pensée). En 8 pages, un autre cave tombe une pépée qui le manipule comme elle veut et certainement pas pour son bien (utilisation de la couleur rose bonbon déjà sucé).

En 23 pages, Blue Eyes fait une deuxième apparition et elle a à coeur de bien faire son métier. Personnellement, il s'agit d'un personnage que je trouve encore moins crédible que Marv ou Hartigan. C'est sympa pour se rincer l'oeil, mais même pour une histoire de Sin City c'est pousser le bouchon trop loin. On retrouve une dernière fois Blue Eyes pour une histoire en 3 pages.

Le tome se termine sur une histoire en 24 pages dans laquelle Dwight vient au secours d'une demoiselle en détresse qui porte une jolie robe rouge moulante/

Ce tome se lit très rapidement et s'apparente à un recueil de nouvelles plus ou moins brèves. Arrivé à ce stade de la série Sin City, ça fait toujours plaisir de retrouver Marv et Dwight et de revoir passer Manute et Agamemnon (l'ex-employeur de Dwight). Comme dans n'importe quelle série, le lecteur ou le spectateur s'attache aux personnages et le lien affectif fait que l'empathie du lecteur est acquise d'avance. Pour autant, ce recueil comporte beaucoup de récits très courts qui sont terminés avant que le lecteur ait eu le temps de s'y plonger. Autant j'aime bien lire un recueil de nouvelles policières de temps en temps, autant la bande dessinée fait ressortir de manière criante la vacuité de ces histoires courtes. Et même le talent exceptionnel d'illustrateur de Frank Miller n'arrive pas à donner assez de substance à ces récits pour soutenir mon intérêt. Il faut vraiment qu'il déploie une énergie incommensurable pour m'entraîner dans le monde de Sin City comme dans "Silent ngiht" (l'histoire sans parole de Marv).

Alors ce tome n'est pas franchement mauvais, c'est juste que Frank Miller n'a pas une grande maîtrise de la nouvelle et qu'à une ou deux exceptions près ces histoires sont aussi vite lues qu'oubliées. Autant cet auteur est capable de donner une identité visuelle inoubliable à chacun de ses personnages, autant il est incapable de créer un récit ramassé percutant.
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