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Critique de soltan


J'étais là, assis, rivé à mon bureau, et ce faisant parcourais le monde à la vitesse de l'éclair, et j'apprenais que partout c'était la même chose, partout la faim, l'humiliation, l'ignorance, le vice, l'avidité, l'extorsion, la chicane, la torture, le despotisme, l'inhumanité de l'homme envers l'homme : les chaînes, le harnais, le mors, la bride, le fouet, les éperons. Et meilleur le calibre, pire la condition de l'individu. Des hommes foulaient les rues de New York, attifés de cette saloperie d'attirail dégradant, objets de mépris, plus bas que tout, se trimbalant comme des algues, des pingouins, des boeufs, des otaries savantes, des ânes patients, d'énormes baudets, semblables à des gorilles fous, à de dociles maniaques mordillant l'appât qu'on leur balance sous le nez, à des souris valsantes, des cochons d'Inde, des écureuils, des lapins, et main et maint d'entre eux étaient de taille à gouverner l'univers, à écrire la plus grande oeuvre qu'on eût jamais écrite. Quand je pense à quelques-uns des ces Persans, de ces Hindous, de ces Arabes que j'ai connus, quand je pense au caractère qui se révélait en eux, à leur grâce, à leur tendresse, leur intelligence, leur sainteté, , je crache sur la race blanche des conquérants de ce monde, Anglais dégénéré, Allemand borné, Français content de soi et de son confort. La terre n'est qu'un grand être unique et sensible, une planète saturée de part en part d'humanité, une planète vive et qui s'exprime en bafouillant, en bégayant; non pas demeure de l'homme blanc, ou de la race noire, ou de la jaune, ou de la race éteinte des hommes bleus mais demeure de l'homme, et tous les hommes sont égaux devant Dieu et auront leur chance, si ce n'est aujourd'hui, dans un million d'années.
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