Thomas, qu'on appelle T., montre une passion pour l'argent depuis son plus jeune âge. Il stocke les pièces de monnaie dans sa bouche et coince les billets sous son matelas, il recompte inlassablement son petit pécule et utilise de nombreuses ruses auprès de sa famille et de ses amis pour leur extorquer de l'argent.
Devenu adulte, il devient un agent immobilier qui joue avec l'argent des autres et spécule sur tout type de terrain et de demeures.
Jusqu'au jour où l'accumulation de petits couacs dans sa vie finit par le désorienter.
T. est plutôt un personnage antipathique qui semble éprouver peu d'émotion et dont la vie parait bien lisse sous la froide caresse de l'argent. C'est la mort d'un coyote qu'il a renversé en voiture qui le bouleverse tout d'abord. Ensuite, c'est le départ de son père, parti vivre une nouvelle vie en larguant tout, femme comprise, lui laissant la charge de gérer les pots cassés auprès de sa mère.
Des émotions passagères mais la vie de T. se poursuit sans remise en question. Il faudra attendre le drame sentimental qui lui tombe dessus avec la disparition de Beth, la femme merveilleuse qu'il avait rencontré pour que notre homme commence à voir sa vie sous un autre oeil. Il se passionne alors pour les animaux en voie de disparition et arpente les zoos en toute illégalité, met à l'écart ses anciennes relations d'affaire qui bientôt le dégoûte, s'attache à la jeune Casey, une invalide qui lui donne l'impression d'exister.
Avant que T. ne plonge bientôt dans un univers sauvage où ses valeurs ne comptent pas et où il se sent vivant et où la menace ne fait qu'accentuer ce sentiment nouveau. Un sentiment qui n'est à nouveau qu'un leurre sur sa condition d'être humain.
Je dois dire que
Comment rêvent les morts m'a un peu déstabilisé. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, je ne voyais pas où l'auteur, que je lisais pour la première fois, voulait en venir. Il a fallu quelques échanges avec une autre lectrice pour éclairer quelque peu cette lecture.
T. est un personnage totalement froid. Il semble ne ressentir aucune émotion. Son couple avec Beth est à peine décrit et il ne nous est fait part d'aucune sensation particulière à son égard.
Bref, impossible d'avoir une quelconque empathie pour cet homme. Et de fait, c'est l'ennui qui fut mon compagnon pour cette lecture... L'histoire de T. se déroule lentement et même les a-coups majeurs de sa vie ne donnent pas une véritable dynamique au roman. Seul le final, à l'image de son personnage principal, décolle et offre une bouffée d'air, de vie et de liberté.
Après coup, je me rend compte que le roman est une véritable critique de la société capitaliste qui semble trouver réconfort et émotion dans la possession et l'argent.
T. est finalement un être vide qui tente de se sentir exister en se passionnant pour des causes, presque perdues d'avance, sans toutefois sortir de son immobilisme primaire.
Hélas, pour moi, la narration et T. sont un peu à l'image de ce que l'auteur dénonce : un immobilisme et un désengagement donnant un roman assez fermé qui, pour ma part, ne se livre pas facilement.
Si je comprends désormais tout le sel de cette histoire, je ne peux pourtant pas me départir de ce sentiment d'ennui et de platitude qui colle à cette lecture qui me laisse perplexe...
Mes attentes sur un réveil quant à la défense animale et écologique ont peut-être aussi joués. La quatrième de couverture m'a peut-être trompé car le propos n'est pas là.
Peut-être, saurez-vous, à l'instar d'autres lecteurs, trouver plaisir à cette lecture et rédiger un avis autrement plus constructif qu celui-là... !
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