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EAN : 9782070134045
368 pages
Gallimard (01/10/2011)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Un écrivain notoire et misanthrope se rend à Siom, en Limousin, d’où il est originaire, pour y rencontrer une jeune Libanaise qui travaille à une thèse sur la place de la femme dans son oeuvre. C’est surtout du rôle des femmes dans sa vie qu’il sera question, au cours de ces conversations nocturnes sur l’impossibilité de l’amour, le sexe comme art ou comme damnation, la littérature, la musique, la France, la mort de l’Europe, le Liban, la Suède enfin où, pendant que... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Dès les trois premières pages, on sait qu'on sera dans un très grand roman grâce au souffle, au rythme de l'écriture qui parle de ce corps qui pourrit dans la terre de Siom.
Alors que Pascal Bugeaud (un Richard Millet déguisé qui, s'il parle de lui, n'a pas l'impudeur de se mettre en scène sous son vrai nom) est revenu pour un temps à Siom, son village natal, en compagnie de sa soeur, dans l'ancienne demeure de Fargeas où il reçoit la visite d'une jeune femme qu'il refuse de voir les premiers jours, faisant dire à sa soeur Françoise qui l'accueille qu'il est absent. La visiteuse vient pour l'interroger sur ses "rapports avec les femmes" pour la thèse qu'elle écrit sur son oeuvre. Caché dans la maison, il écoute la conversation qui se noue entre Françoise et Sahar : sa soeur entame le récit de ses relations amoureuses, commençant par Mathilde Dombrecht. Puis les voix s'entremêlent, celles des femmes évoquées, celle du frère qui se cache à l'affût de ce qu'elles disent, celle de Françoise aussi.

Après avoir imaginé la jeune personne à partir de sa voix et de sa silhouette, l'écrivain sort de l'ombre : il accepte de la rencontrer et il prend le relais de sa soeur : il va lui parler de ses femmes, rêvées ou non, qui ont fait partie de sa vie. Au fil de la lecture, le lecteur sent le désir incessant de cet homme, son goût immodéré pour les femmes.

A travers les histoires de la Portugaise Lidia, de la musulmane longuement observée dans un train pour Lausanne, de la suédoise Violetta, l'amour (qu'il n'appelle pas ainsi) ne parvient pas toujours à se consommer dans la chair.

On apprend plus que cela et on est loin du relevé d'anecdotes, tant l'écriture est profonde. Et toujours la mort, les odeurs, la vanité, le regret d'un monde qui s'éteint...

C'est un très beau roman qui, du début à la dernière page, nous touche par sa langue pure.
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Un écrivain, Pascal Bugeaud, personnage récurent des romans de Richard Millet qui est son double littéraire, personnage mi réel mi fantasmé.

Misanthrope, revenu de tout. Il se voit être le sujet d'étude d'une jeune Libanaise qui écrit une thèse sur la place des femmes dans l'oeuvre de Pascal Bugeaud.

Fidèle à ses thèmes de prédilections ou plutôt obsessions, qui sont le haut Limousin, les plateaux des milles vaches, les femmes, le Liban, les odeurs, la nuit, la décadence Française et autres joyeusetés.

Ce roman rajoute donc une pierre à l'édifice du monde cauchemardesque, glauque, sinistre, que s'est construit l'auteur. Ici plus qu'ailleurs, l'enfer c'est les autres à moins que se ne soit soit même.

Les amoureux du style, du langage soutenu et des phrases à rallonges seront conquis. Les autres devront s'accrocher un peu pour finir.
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Faut quand même s'y faire, à cette écriture qui s'étire jusqu'à la rupture.
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critiques presse (1)
LePoint
14 novembre 2011
"La fiancée libanaise" est une ode à la gloire de l'amour où l'on trouve tout, du christique comme du sordide, dans une langue puissante avec des phrases de plus de 50 lignes, longues comme des mélopées, qu'habitent d'inoubliables personnages féminins, Mathilde, Lidia, Violetta, Sahar, la dormeuse du Paris-Lausanne et toutes les autres, qui, après avoir fait vivre le narrateur au-dessus de lui-même, se taisent aujourd'hui : "Elles font silence en moi ; elles sont mon propre silence."
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Sahar souriait, trouvait que je ne disais rien. J'entendais être franc avec elle ; je n'avais rien à dire sur les femmes, rien d'original, nulle théorie, sinon que la différence, voire la guerre, entre les sexes est plus dramatique que jamais et que j'avais toujours vécu , moi, parmi les femmes, détestant les hommes, que j'ai toujours trouvés vulgaires, brutaux, narcissiques, vaniteux, sans courage ni grandeur ; sans noblesse, aussi bien, alors que tant de femmes m'ont donné le meilleur d'elles-mêmes
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Cette femme était précisément celle que je n’aurais pas, l’objet présent et néanmoins infiniment perdu de mon désir, son incarnation parfaite et cependant impossible.
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Je regrettais surtout de ne pas lui avoir demandé son nom. C’eût été la meilleure façon de l’aimer, dans la distance et le regret, là où la rêverie est le destin du désir.
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Rien, plus de légendes, des pays morts de froid, des coeurs pleins de cendre, des âmes en peine, comme disait l’ancienne langue.
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Je la désirais à proportion du désarroi qu’elle suscitait en moi et du surcroît de solitude à quoi elle me condamnait.
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Voyage au bout de l'enfer du RER avec Richard Millet. Il présente son dernier ouvrage, "Paris bas-ventre. le RER comme principe évacuateur du peuple français", aux éditions de la Nouvelle Librairie sur notre site le 27 mai 2021 https://nouvelle-librairie.com/boutique/politique/actualite/paris-bas-ventre-le-rer-comme-principe-evacuateur-du-peuple-francais/
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