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Critique de Analire


Quel étrange roman… je n'avais jamais rien lu de tel auparavant ! Passé l'étonnement initial, quand on se penche plus précisément sur le message véhiculé, on peut alors penser : quel puissant roman !

Le début du récit montre plusieurs familles euphoriques à l'idée de passer tout un été ensemble, parents et enfants confondus, dans une location saisonnière idéalement située en bord de mer. Les adultes, bobos chics, délaissent très rapidement leurs responsabilités de parents, au profit du bon temps qu'ils peuvent passer entre eux, à boire, discuter, fumer, fornicoter quand l'envie leur prend. Les enfants, plus que jamais heureux de cette liberté nouvelle, s'amusent à affronter les adultes, à les pousser dans leurs retranchements. Des vacances rêvées, que vient bouleverser une terrible tempête qui vient tout détruire sur son passage.

Les vacances idylliques se transforment rapidement en cauchemar. Les tempêtes se succèdent, balayant tout sur leurs passages. Les provisions viennent à manquer, les communications sont coupées… le chaos est total ! Les enfants se réfugient dans une vieille ferme isolée, se pensant à l'abri des intempéries et de leurs conséquences. Malheureusement, plusieurs adolescents les rejoignent et les retiennent en otage, souhaitant récupérer toutes leurs vivres.

C'est bel et bien un récit dystopique, post-apocalyptique que nous livre l'auteure. Elle aborde avec tranchant et originalité les questions du dérèglement climatique. J'ai reçu un coup de poing dans l'estomac en vivant cette histoire : j'ai été prise de court, ne m'y attendant absolument pas, totalement étonnée par ce qui se déroulait sous mes yeux. Puis j'ai ressenti les effets secondaires du choc initial : la suffocation, la respiration coupée, haletante. Il faut dire que Lydia Millet change brutalement de cap dans son récit, passant d'un été paisible, lumineux et gai à un monde en pleine tempête, entre chaos et désespoir. Ça a de quoi surprendre et désarçonné, d'autant que récit flirte dangereusement avec le fantastique, sans jamais franchir les frontières de l'imaginaire surréaliste.

Si on lit en filigrane, finalement, les enfants, isolés de leurs parents, totalement livrés à eux même, demandent des comptes à leurs parents : qu'ont fait les adultes pour limiter ces catastrophes naturelles ? Une forme de haine ou de révolte, se développe au sein du groupe des jeunes envers leurs descendants, qui n'ont pas chercher à contrer ce qui leur arrive. le passé des parents a détruit le futur des enfants. le futur ne dépend plus que d'eux. Une belle image, censée nous pousser à la réflexion sur le futur de demain et, pourquoi pas, à l'action, pour laisser à nos enfants un monde meilleur.

J'ai beaucoup apprécié l'originalité du récit et surtout le message passé par l'auteure. En revanche, j'ai trouvé que les personnages manquaient de profondeur. Je n'ai réussi à m'attacher à aucun d'eux, les trouvant souvent dénués de sentiments, un peu fades, effacés, comme s'ils ne se rendaient pas compte de la teneur des catastrophes qui se jouaient sous leurs yeux. Certaines réactions étaient clairement illusoires, bien éloignées de la réalité des choses. C'était sans doute un désir de l'auteure, pour coller au mieux à sa thématique globale, mais ça ne m'a pas convaincu.

Un voyage dystopique étonnant dans un futur opaque, où les questions du réchauffement climatique et ses conséquences sont plus que jamais d'actualité. Une histoire qui pousse à la réflexion, avec des personnages intéressants, que j'aurais souhaité plus emphatique.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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