Les éditions La Nouvelle Librairie publient un nouveau livre de
Richard Millet , auteur prolifique dont les livres sont, à chaque sortie, passés sous silence depuis l'affaire dite "affaire Millet". Son Éloge du coronavirus, titre aussi oxymorique que l'Éloge d'Anders Breivik qui suivait l'essai Langue fantôme, vient rappeler ce livre paru en 2012 et qui provoqua la mise au ban (de la littérature, voire de la société) de
Richard Millet, parce qu'on s'était souvent contenté de commenter un titre sans lire l'ouvrage...
Les raisons de cette proscription se comprennent en creux à la lecture de
Paris, bas-ventre. le RER comme principe évacuateur du peuple français. En effet,
Richard Millet s'enfonce dans le ventre de
Paris, pas l'ancien, pas celui qui fait référence au titre du roman d'Émile
Zola, pas plus que celui qui renvoie aux Halles de
Paris, les pavillons Baltard détruits en 1973 pour laisser place à du rien, à ce "trou des Halles" filmé par Marco Ferreri.
Cette métaphore des Halles (le passé détruit pour y laisser un trou, l'amnésie générale...) sert les idées développées par
Richard Millet dans son livre. Il s'enfonce donc dans ce ventre qu'est le RER
parisien et observe le peuple qui s'y trouve, constatant les ravages du multiculturalisme qui s'applique à supprimer l'idée de nation et cultive les individualités au détriment du groupe — disons le communautarisme sous toutes ses formes :
"Vous aurez des potes partout. Venez à nos "programmes de bien-être", "treks intérieurs", "ateliers d'écriture", stages de "bien vieillir", séminaires de "décolonisation sexuelle", journées "solidaires".... Ne voulez-vous donc pas être moderne?
Moderne?
Encore un mot d'ordre du pouvoir culturel... Préférons-lui l'inactuel, l'intempestif..."
Comment un tel conglomérat en "transit" pourrait-il être digéré par ce ventre qu'est le RER?
"Finissons-en. LE RER est mon suaire, et la littérature un tombeau."
C'est aussi la littérature qui est attaquée et se meurt depuis des années dans l'indifférence générale. (...)
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