Le dernier carrousel : Défense de Saumur 1940

Ecrit en 1943 par le Préfet de Saumur, cet hommage aux EAR de l'Ecole de Cavalerie et à leurs compagnons d'armes, a quatre atouts à mes yeux :

- C'est un compte rendu factuel établi à partir des journaux des unités engagées et des témoignages locaux, par un fonctionnaire écrivant simplement sans emphase ni grandiloquence.

- Les illustrations dessinées par un EAR combattant ont une authenticité, une vérité et une beauté qui confèrent à cet ouvrage publié par Arthaud une valeur estimée des collectionneurs.

- Les annexes listent les effectifs et donnent les noms des élèves engagés dans la bataille. Cela dément certaines légendes et wikipéderies… Maurice DRUON n'a pas combattu à Saumur, il était EAR de la promotion précédente et le rappelait à chaque fois qu'un journaliste ou un écrivain se méprenait.

- Enfin cet ouvrage ne commet pas l'erreur de nommer CADETS les héros de Saumur. C'est le commandant de la première division de cavalerie allemande, le général von der VORNACH, qui utilise dans son rapport du 3 juillet 1940 sur les opérations de son unité, l'expression "Kavallerie Kadetten" pour désigner les élèves de l'Ecole. D'où l'appellation "Cadets de Saumur" reprise par la propagande collaborationniste voulant inscrire ces Elèves Officiers dans la lignée des « Cadets de l'Alcazar », gloires du franquisme immortalisés par Henri MASSIS et Robert BRASILLACH, et d'Ernst von SALOMON glorifiant « Les Cadets » prussiens qui dès 1918 préparaient la revanche.

Ces combats ont couté la vie à 4 officiers, 1 sous-officier, 79 EAR (sans compter les pertes des autres unités) et ont valu à l'Ecole sa citation à l'ordre de l'Armée : "Sous le commandement du colonel MICHON, reflétant l'âme de son chef, l'Ecole Militaire de la Cavalerie et du Train, a combattu les 19, 20 et 21 juin 1940, jusqu'à l'extrême limite de ses moyens de combat, éprouvant de lourdes pertes, prodiguant les actes d'héroïsme et inscrivant dans les fastes de la Cavalerie, une page digne entre toutes de son glorieux passé. A suscité, par sa bravoure, l'hommage de son adversaire."
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Revenons 80 ans en arrière: le 17 juin 1940, Pétain annonce "qu'il faut cesser le combat" et qu'il prépare l'armistice. Outrés et déterminés, les dirigeants de l'École de Cavalerie et du TRAIN (Troupe de ravitaillement de l'armée impériale napoléonienne) de Saumur refusent tout autant le repli que la volonté du maire de déclarer Saumur "ville ouverte". Malgré les carences de l'artillerie française et le déséquilibre numéraire entre les aspirants de l'École et les Allemands qui approchent, il faut absolument "sauver l'honneur" et se battre jusqu'au bout, avec courage, détermination et abnégation. La résistance de ces jeunes est acharnée, mais la victoire leur échappe, à un Français contre cent Allemands, sans ravitaillement. L'École de Saumur est alors contrainte d'organiser son repli, puis sa reddition. Les prisonniers passent d'un camp à l'autre, mais dans le Reich, ils forcent l'admiration. Les journaux allemands les surnomment les "Cadets de Saumur" et rendent hommage à leur courage. Ils sont finalement rapidement libérés et sommés de franchir la zone libre. Leur état d'esprit au cours de ces quelques jours entre la déclaration d'armistice et sa signature est clairement illustré par le Maréchal des logis Braillard: "Nous mourrons tous s'il le faut, mais la France sera sauvée, car il faut qu'elle le soit."
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Ce récit, qualifié par son auteur de "présentation de notes militaires", vise à mettre en lumière les jeunes héros de la bataille de Saumur et le refus de l'armistice de 1940. Il est clair, concis, précis, et de première importance. Il n'est pas facile de s'imaginer les lieux sans les connaître, mais il est aisé de comprendre ce qui s'est passé à Saumur à la mi-juin 1940.
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Je ne mets pas d'étoiles car je considère que ce témoignage est fondamental et ne peut pas être noté.