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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Dans l'antre de la folie de Jesse le héros

Jesse se voit en héros mais n'est qu'un adolescent particulièrement dérangé, dont l'esprit perturbé nous est restitué avec une maestria dans un roman noir vertigineux récemment publié en français

Un gamin dérangé pour un roman dérangeant

Sociopathe, psychopathe, le jeune garçon cumule les pathologies psychiatriques, sans jamais être diagnostiqué ; son père ne se résolvant pas à le faire entrer dans une institution spécialisée, rongé par l'échec et la culpabilité.

En attendant le retour tant espéré de son frère aîné qui doit rentrer du Vietnam, le gamin « tripote » son arme en plastique dans les toilettes quand il n'est pas happé par les images guerrières et héroïques de l'armée. Réduit à ses plus bas instincts, il n'a aucune idée de ce que peut être un sentiment humain, mais reste fasciné par l'amour, et l'inconnu qu'il représente, tout en ne le concevant que de manière bestiale et militaire.

Gênant, troublant jusqu'à en devenir terrifiant, ce roman n'en reste pas moins fascinant.
Un chef d'oeuvre du roman noir, à ne pas mettre entre toutes les mains...

Retrouvez ma chronique complète sur Fnac Experts Livres :
Lien : https://www.fnac.com/Jesse-l..
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Ce que j'ai ressenti:…Un trouble Noir…

Jesse est un adolescent attardé, mi-enfant mi-adulte mais surtout, il est mi-ange mi-démon : un innocent confronté à trop de violences, trop de mensonges, trop d'images perturbantes que son cerveau n'est pas en mesure de synthétiser, un être doué de pulsions et de mal-être que sa conscience n'intellectualise pas…Jesse le Héros est un anti-héros terrifiant que Lawrence Millman met brillamment en scène dans une quête vaine et trouble de fuite au soleil…

"Il se dit que , vu l'heure , les gens étaient sûrement couchés. Seul un fantôme ou un monstre nocturne seraient debout à cette heure-ci."

Cette lecture est dérangeante, perturbante mais Lawrence Millman a su tellement bien travailler son personnage principal, que j'ai lu son livre sans pouvoir arrêter de suivre cette longue virée en enfer…En étant à l'intérieur du corps et de l'esprit de Jesse, on est plus à même de comprendre ses actes effroyables, mais surtout toutes les influences néfastes de son entourage. Il ne peut pas bien se construire malgré l'amour d'un père et le modèle du frère, parce que l'environnement social tend vers une crise où la violence est le maître mot. Entre l'ombre de la guerre du Vietnam et le manque cruel d'aide à la personne face à toutes les maladies mentales, Jesse n'a pas les armes pour se défendre, mais il les prend quand même, Héros de son inconscient, parce que son intuition instinctive lui dicte que le Mal est bien là, et qu'il faut l'éliminer…Et dans ses rêves, la vengeance fait rage alors que, le carnage,lui, sera bien réel…

"C'est tout? Je veux dire, t'es mort et c'est tout. Rien que de la cervelle et du sang, on est rien d'autre. "

C'est un roman noir, très sombre qui m'a bouleversée. C'est un panorama de l'Amérique qui fait froid dans le dos, parce qu'il s'abreuve d'intolérance, de chaos et d'alcool, et fatalement des monstres se lèvent et frappent, presque malgré eux. Psychologiquement, j'ai pris un bel uppercut, mais je suis restée fascinée par tant de maîtrise de ses lignes floues entre bien et mal, entre cet environnement malsain aussi perturbé que l'esprit de ce jeune homme et les culpabilités qui rongent ses hommes…Une lecture intense pleine de noirceur et de malaise saisissant, qui n'a pu me laisser indifférente…

Ma note Plaisir de Lecture 8/10
Lien : https://fairystelphique.word..
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Jesse habite avec son père à Hollinsford. Celui ci vieillit, travaille dur pour subvenir au quotidien. Jeff, le fils ainé de la famille est actuellement au Viêtnam enlisé dans un conflit meurtrier. Jesse est heureux, il va revoir son frère, son meilleur ami et ils pourront jouer ensemble et Jeff pourra lui parler des "viets" qu'il a tué. Pris d'une pulsion, il agressera une petite fille. Lors d'une visite, le révérend informera le père de Jesse qu'il serait préférable de le placer dans un institut où ses problèmes seront bien compris et pris en charge.
Pour l'instant, il refuse attendant le retour du fils ainé, celui qui, il l'espère, aura une solution. Mais le retour en permission ne se fera pas sous les meilleurs hospices : Jeff sera informé des agissements de Jesse et s'emportera. Les jours suivant seront ponctués par les recherches d'un des amis proches qui a disparu. Jesse lui ne veut qu'une chose : la guerre, voir toutes ces images qui le fascinent à l'écran, vivre la guerre avec son frère, connaître tous les détails. Son obsession le conduira à des agissements qui ne feront qu'alimenter son imaginaire. Quant au placement en institution...

Cette lecture est fascinante. L'écriture est fascinante. Je n'ai pourtant pas du tout accroché au style, trop vulgaire pour moi. Et pourtant, il y a quelque chose d'hypnotique à suivre les agissements de Jesse dans cette histoire. La vulgarité est bien plus présente dans les dialogues, mais le style d'écriture est particuliers, vif, direct, un langage parfois parlé et simple renvoyant directement au handicap du jeune garçon. Lorsque je dis que je n'ai pas adhéré au style, c'est qu'il m'a gêné à de nombreuses reprises, par les scènes crues qu'il décrivait. Je ne parle pas uniquement des scènes d'agression ou de meurtres ; le quotidien avec Jesse est difficile, la vie avec Jesse est difficile, les fantasmes et obsessions de Jesse sont difficiles, pour lui-même, car il ne se rend pas compte de ce qu'il dit ou fait, pour ses proches qui vivent avec lui.

L'élément principal de ce livre est le handicap du jeune Jesse. C'est un peu le fil conducteur du récit. Il faut se rendre compte qu'à cette époque, les hôpitaux psychiatriques n'avaient rien de ressemblant avec la prise en charge actuelle. Les traitements ne sont pas les mêmes. J'avais déjà évoqué le livre de Raymond Castells "Hôpital psychiatrique" qui mettaient aussi en exergue les conditions de prise en charge des patients atteintes de troubles psychiatriques. Quelques années séparent ces deux histoires, et pourtant... L'institut proposé sonne comme une prison aux oreilles de Jesse.

L'atmosphère du livre est tout en nuances de gris : chaque événement évoque la personnalité de Jesse. le lecteur n'est pas emmené par la main pour découvrir son histoire : il plonge dedans aidé par la plume de l'auteur. Il y a beaucoup de violence dans ce livre, mais aussi beaucoup de tristesse, le père se sent souvent désemparé par le comportement de son fils.
La guerre du Viêtnam est un fil conducteur tout aussi important du livre et le titre du livre est amené par toute l'imagination obsessionnelle et malsaine de Jesse. Cette litanie est dérangeante, les propos de Jesse le sont tout autant. J'ai apprécié le comportement de Jeff, même si ce n'est pas le personnage sur lequel l'auteur s'attarde le plus : on se rend compte des séquelles que laisse la guerre aux paroles qu'il prononce en voulant répondre à Jesse sur ce qu'il a fait là-bas.

La seconde moitié du livre, je ne souhaite pas trop l'aborder, car se serait en dévoiler beaucoup de l'histoire. le chemin que le personnage cherche pour aller au Viêtnam sera jonché de corps, d'agressions, d'une personnalité limite et obsessionnelle. C'est la partie que j'ai préférée : on rentre davantage dans la psychologie de Jesse. On a appris à le connaître dans la première moitié et sur la seconde, on l'accompagne dans ses agissements. Ce qui est fascinant dans cette seconde partie, c'est la forme qu'a pris son obsession.
À la fin, j'ai eu l'impression que Lawrence Millman laissait en suspension une seule question : et vous, qu'auriez vous choisit de faire ?

En bref :
Malgré un style avec lequel je n'ai pas eu d'affinité, le comportement de Jesse a été à la fois effrayant et fascinant à observer. Une réflexion sur la prise en charge des personnes en situation de handicap à cette époque. Un chef d'oeuvre du noir sans aucun doute !

Merci à NetGalley et aux Editions Sonatine pour cette lecture en avant première.
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Jesse, gentil, attend le retour de son frère Jeff du Vietnam. Son idole. Il idéalise chacun de ces mots et suite à un compliment, son enthousiasme l'incite à s'autoproclamer héros de guerre. Jesse le héro.

Le retour du militaire sera une déception, un choc salvateur. Jesse a fait le con et en subit la colère du grand frère. Ce fait ajouté au choix de l'envoyer dans une institution psychiatrique, il n'en fallu pas plus pour déclencher une folie profonde qui couvait depuis la mort de sa mère et de la perpétuelle faiblesse de son père. C'est un enfant direct, impulsif, l'air bête, en attente d'attention, de reconnaissance de son frère, de son père en reddition, Jess se sent rejeter « Jess le héros passe à l'action... »
Il projette de s'enfuir avec Grace en quête du Vietnam, la terre des héros, sa terre promise qu'il imagine près de la Californie, ou Grace pourra se détendre sur la plage pendant qu'il guerroie. Il ne sait pas ce qu'il fait et où il va en réalité, il s'y prend d'une manière catastrophique en subissant et en improvisant à chaque événement qui s'impose à lui.

Il tuera des gens dans des circonstances accidentelles mais assumées, naïvement il poursuit sa route.
Animé par une grande colère.
Roman court, violent, triste, choc, questionne sur les conséquences qu'induisent l'inaction parentale et le système social face à un petit livré à lui-même. Cet enfant aux germes de psychopathe n'a pas été pris en charge à temps et souffrait d'un gros manque d'affection, de repères. Il était une bombe à retardement. Il est devenu un véritable tueur en série.
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Première parution en 1982.
Personne a fait gaffe.
Et puis les Éditions Sonatine ont décidé que ce serait peut-être pas idiot de le faire sortir de l'ombre, ce qui est quand même le comble pour un roman noir. C'est M'sieur Claro qui l'a traduit. Autant te dire qu'en terme de qualité on est assez loin du niveau quatrième qu'on croise parfois. Claro, quand tu regardes sa page Wikipédia, tu t'assois, et tu prends une bière. Ça veut dire qu'elle est assez fournie.
Alors bien sur, plein de gens l'ont lu. Pas autant qu'il faudrait, mais plein quand même.
Je vais pas te faire le pitch, et pas non plus te dire comme tout le monde que c'est un mélange de Bateman (pas le masqué, l'autre), et de Caulfield (le mec qui attrape tu sais quoi), mais putain c'est vrai que tu vas y penser.
Forcément.
Un roman à la gloire de ceux qu'on appelle les « simplets » (pas ceux de Blanche-Neige), à la gloire de ceux qu'on a tendance à ne pas voir, sauf à rire de leurs mimiques, des idées qu'ils ont, jusqu'au jour où la télévision nous montre leur visage et celui de ceux qu'ils ont transformé en burger.
Tu te souviens de Ted Bundy ?
Peut-être aussi à la gloire de ceux dont les cases qui contiennent les neurones sont remplies d'autre chose que de nos trucs à nous, d'autre chose que de notre bienséance et des règles à respecter, des frontières au-delà desquelles on devient un psycho quelque chose.
Tu vois le truc ?
Au fait, il s'appelle Jesse.
Jesse, il a un papa. Un papa qui est plus petit que ce qu'il espérait d'un papa. Parce que Jesse, il grandit, pendant que son père se tasse, et rapetisse.
T'as déjà constaté ça, toi aussi ?
Jesse a un frangin, un vrai héros, qu'est allé faire du rouge avec les jaunes (j'ai le droit, le père de ma mère était à moitié chinois) et Jesse aimerait bien faire pareil, alors il regarde la télé et s'invente une vie où il devient le Soldat, genre Cap ‘tain America, sans le bouclier.
Et puis Jesse, il doit absolument découvrir l'amour de sa vie, mais les filles, elles sont pas toujours d'accord.
C'est pénible.
La suite : https://leslivresdelie.net/jesse-le-heros-lawrence-millman/
Lien : https://leslivresdelie.net/j..
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Ce livre, bien que paraissant maintenant, n'est pas tout neuf. Il a étrangement échappé aux éditeurs français ; Sonatine a pour notre plus grand bonheur eu le nez creux ; il n'est jamais trop tard pour nous proposer une pépite de roman noir !

Jesse, est un gosse qui dénote beaucoup ; étrange dans sa psychologie, violent et cruel dans son comportement. A dire vrai on ne sait pas bien si c'est un pervers conscient de ce qu'il fait, ou s'il n'a pas eu la chance d'avoir des parents à la hauteur, s'il est véritablement dérangé.

Il vit dans une petite ville du New Hampshire , avec un père trop occupé à faire bouillir la marmite familiale que pour s'occuper efficacement de son rejeton. Il a bien quelques pistes, mais au fond de lui, la seule solution valable le culpabilise Jusqu'à la moelle ; alors il ferme les yeux ; se dit que les choses vont s'arranger.
La mère n'est plus là ; on sait juste qu'elle est partie il y a un bout de temps. Alors pour tuer le temps, Jesse regarde inlassablement la télé et les images de guerre en provenance du Vietnam. D'ailleurs, son frère Jeff doit revenir, c'est son Dieu ; lui aussi veut être un héros.

Voilà pour le décor et l'ambiance glauque et angoissante. Il faut s'accrocher tant l'auteur peut nous mettre mal à l'aise, et en même temps (expression à la mode) nous imposer une forme de compassion, en tout cas un début d'indulgence pour ce gosse pas comme les autres.

Pas même la fin ne nous donnera la clé de l'énigme ; juste quelques pistes dans cet univers glaçant et plus noir que noir.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Dans les yeux de son père, Jesse est un « bon garçon » ….mais parfois des choses étranges sortent de sa bouche et son comportement déroutant le laisse désarmé. Jesse habite une petite ville du Nord-Est des Etats –Unis, mais il est à l'ouest.

Que voulez-vous ! Jesse a une vie foisonnante, c'est pas sa faute, s'il ne sait ni lire, ni faire ses lacets, pourtant, il fait tout pour être un « bon garçon » : dans son monde, il est amoureux de Grace, s'exerce sur d'autres filles pour bien lui faire l'amour et comme son grand frère, Jeff, veut partir faire la guerre du Vietnam. Jesse est un héros on vous dit !!

… enfin….. Jesse est le héros de sa vie… mais l'anti héros de toute une ville. Dans les yeux des autres, Jesse est fou. Devenant de moins en moins contrôlable, il faut l'enfermer.

Planquez -vous ! Jesse part en guerre !!



Mon avis :

Une histoire forte, dérangeante qui nous plonge dans l'Amérique profonde des sixties où un père désabusé par les chausse-trappes de la vie ne sait plus quoi faire face à son fils dérangé. ( la suite sur le blog)
Lien : https://lesvoyagesinterieurs..
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Un roman glaçant, terrifiant et fascinant sur l'escalade meurtrière d'un adolescent perturbé. J'ai frissonné, j'ai eu froid dans le dos, j'étais très mal à l'aise, mais j'ai adoré.
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Très perturbant.

Ce sont les mots qui correspondent le mieux à mon état d'esprit quand j'ai tourné la dernière page de ce livre.
J'ai lu ce roman noir très court en une petite journée, et pourtant j'en suis encore toute retournée.

Comment décrire ce livre?
Il s'agit d'un roman américain noir... très noir. Et très bien écrit! Tout y est raconté à travers les yeux de Jesse, handicapé mental, qui ne se rend pas compte de ce qu'il fait, des tragédies dont il est à l'origine.
Et c'est en partie ce qui rend cette histoire tellement dérangeante. Car comment en vouloir à Jesse, lui qui se considère comme le héros d'une guerre qu'il mène dans sa tête? Pourtant, le récit commence sur le viol d'une gamine par ce pré-adolescent perturbé par tout ce qui se passe à la TV.

Jesse le héros, c'est le road trip macabre d'un jeune handicapé. En quête de la reconnaissance de sa famille, et plus particulièrement de son frère qu'il idolâtre, il cherche à devenir le héros de ces rêves...

C'est beau, macabre, dérangeant, j'en détournerais presque les yeux parfois... Mais c'est génial!
Lien : http://effetjovienplutonien...
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