Mon ami D. m'a gentiment prêté ce livre en prévision de la prochaine rencontre littéraire à laquelle nous assisterons en ce mois de janvier. Il a été assez vague en me le prêtant : « Je ne dévoile rien, tu te feras ta propre opinion… » Hum… ça commençait fort…
En général, je me rend toujours aux rencontres littéraires sans avoir lu les ouvrages des auteurs qui sont invités. D'abord parce que, de mois en mois, je n'ai pas le temps de lire les romans avant. Et ensuite parce que j'apprécie entendre les auteurs parler de leurs livres, donner l'envie au lecteur de les découvrir. Si, et seulement si, l'auteur est parvenu à faire naitre en moi de la curiosité ou de l'envie, alors j'achète son roman et je le lis ensuite.
Du coup, cette fois, je suis bien embêtée… J'ai lu le roman avant et… je ne l'ai pas du tout apprécié… Aïe !
1901 : Léon Losseau, avocat montois, retrouve des éditions originales de «
Une saison en enfer » d'
Arthur Rimbaud. On suit les traces de cet homme érudit, à la fois bibliophile, photographe et amateur d'architecture Art Nouveau jusqu'en 1914. 2016 : Esther vient de divorcer et compose une pièce de théâtre avec, pour point d'ancrage, « le bateau ivre » de
Rimbaud. Lors d'une exposition au « 37 rue de Nimy », la maison de Léon Losseau, lieu de culture montois, elle rencontre Bastien, un historien qui peine à finir sa thèse. Ces deux histoires n'ont a priori pas d'autre lien entre elles que la figure d'
Arthur Rimbaud. Et pourtant…
Résumé de cette manière, ce livre a l'air intéressant… Mais, outre ces quelques lignes, il n'y a pas beaucoup plus de contenu narratif dans le roman. Pas d'intrigue à proprement parler, pas de dialogue, beaucoup de réflexions philosophiques, d'incursions du narrateur pour digresser ou pour anticiper les faits et gestes des personnages. le texte est haché, comme autant de prises de vue instantanées qui fixent un moment de la vie des personnages, une réflexion, une pensée. J'ai personnellement beaucoup de difficultés avec ces romans qui flirtent avec la
poésie en prose et la philosophie. C'est très beau, on ne peut le nier mais ce n'est absolument pas distrayant.
Sans doute l'auteur a-t-il voulu rendre un hommage à un homme et un bâtiment qu'il connait bien et on ne peut le lui reprocher. Sans doute apprécie-t-il
Arthur Rimbaud pour aussi lui rendre hommage dans son ouvrage. Sans doute a-t-il voulu écrire une belle histoire d'amour. Sans doute l'a-t-il fait dans une forme et un style auquel je ne suis absolument pas sensible mais que d'autres affectionnent peut-être.
Ou peut-être est-ce moi qui suis complètement passée à côté du charme de ce roman… La seule chose que j'espère à présent, c'est que l'auteur, lors de la rencontre littéraire, me donnera un autre éclairage sur son ouvrage, pour, peut-être, m'ouvrir les yeux et m'aider à trouver quelque part une raison de me dire que j'ai bien fait de le lire…