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Critique de ElGatoMalo


Clint Langley dont le style est indescriptible (voir Slaine l'aventurier : Intégrale ) produit ici encore des planches d'une rare complexité. Certaines doubles pages sont plus fouillées encore et donnent le vertige tant elles accumulent les détails et les effets lumineux qui sont largement à la hauteur des plus récents blockbusters issus des studios hollywoodiens. Les collages de textures et les effets de profondeurs donnent une telle présence aux personnages que l'on a l'impression que Pat Mills a laissé de coté l'aspect grotesque et fantaisiste de ses héros métalliques pour les plonger dans une trame narrative beaucoup plus sombre et sordide. Il est question de sauver, ou de recruter (ce n'est pas très clair dans ces deux premiers tomes), un ancien compagnon de la quatrième guerre du pétrole, la Volgan War, qui aurait eu lieu dans les ex-états soviétiques à la fin du XXIeme siècle, pour remplacer un ancien membre du groupe - Mek-Quake, le démolisseur de robot - qui a été abandonné dans un centre psychiatrique situé sur Mars. L'histoire fait donc des allers-retours entre un passé très lointain et le présent, chacun y allant de son anecdote expliquant comment le dénommé Zippo lui a sauvé la mise pendant le conflit en s'appuyant sur le court texte qu'il a gravé sur eux ou sur une de leurs armes à ce moment-là :
- "BEEN IN HELL, LIVED TO TELL", gravé sur le fusil de sniper de Joe Pineapples ;
- "PARATROOPER NEVER DIE, THEY GO TO HELL AND REGROUP", sur le bras de Mongrol ;
- "FIGHT FOR PEACE, LIVE FOR WAR, DIE FOR NOTHING", sur le marteau de combat d''Hammerstein.

Au fil de l'histoire, on apprend qu'un certain individu n'a pas toujours été du même coté que l'équipe actuelle qui, après plusieurs milliers d'années passées dans l'espace, n'est plus du coté de personne sinon le sien. Ce qui explique le goût pour la trahison systématique mais aussi les actes au cours de cette aventure-là et donne de la profondeur à la trame principale. En même temps, on commence à découvrir une certaine réflexion sur ce que pourrait être les problèmes comportementaux des machines dotées d'une intelligence artificielle. Les programmeurs ne pouvant aller que vers une imitation de l'intelligence humaine, celle-ci reposant sur la sensibilité et les émotions, cela engendrerait chez les IA des défauts très humains eux aussi.

The Volgan war, tome 1 et 2 reste une expérience de lecture originale avec quelques doutes cependant . L'ennemi cybernétique, Volkhan, (pro) crée une machine unique en dehors des chaines de montage standard des usines humaines. Ce n'est pas non plus un "mongrol" ("mongrel" = "batard" en anglais) recomposé à partir des pièces détachées de plusieurs modèles déjà existants. Cet individu original et unique viole un interdit fondamental dans l'univers des robots : rien en dehors de la série et du multiple. La punition est une forme de castration dont la narration visuelle est présentée de manière très crue. Autant je comprends l'intérêt de développer ce versant de la fiction, autant je trouve que la façon dont c'est montré - hyperréalisme des images, le réalisme des situations - dénote par sa cruauté et son sadisme. Dans les chroniques du Khaos, le coté "dessin animé" et carnavalesque rendait ces excès plus tolérables. Finalement, ce ne sont que des machines qui agissent au travers de comportements programmés. Ce qui choque, c'est de se dire qu'il fallait bien imaginer le modèle pour que l'automate l'imite.


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