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Les enquêtes du commandant Gabriel... tome 4 sur 17
EAN : 9782374534930
446 pages
Les éditions du 38 (15/11/2017)
4.48/5   48 notes
Résumé :

Saint-Mazé est un village paisible perdu au coeur de la Sologne, terre de légendes et de mystères. Fiers de leur patrimoine, les habitants sont des gens discrets, à l'image du couvent des Carmélites qui demeure la première richesse culturelle de la commune.

Un matin, on découvre un cadavre abandonné devant l'édifice religieux et c'est la consternation générale, car le crime a été perpétré de manière abominable. Le capitaine Julie Sauvage de l... >Voir plus
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Comme je l'ai dit avant, même si j'aime beaucoup l'écriture de Gilles Milo-Vacéri, quand j'attaque un polar, ce n'est jamais gagné d'avance parce que vous le savez, ce n'est pas mon genre de prédilection, même si j'en lis de plus en plus. Or, là, une fois lancée, dès que j'avais 5 minutes, je "sautais" dessus. Or, dites-vous bien que c'est plus que frustrant quand vous n'avez pas vraiment le temps de lire car vous devez travailler!!! C'est là que réside la force de ce monsieur : susciter l'envie de plonger dans le roman pour savoir... savoir qui est le ou la coupable et surtout pourquoi il ou elle a agi comme ceci. ;) J'avais deviné certains points mais je n'avais pas trouvé le ou la coupable.

Mais avant de continuer, laissez-moi, comme toujours, vous raconter le début de l'histoire : évidemment, comme c'est un polar, je vais essayer d'être vigilante pour ne pas vous révéler le moindre indice ;)

L'histoire débute par un prologue qui situe le cadre spatio-temporel : nous sommes début avril 2017, en Sologne, terre si chère à mon ami décédé Bernard Simonay, dans un petit village nommé Saint-Mazé et l'on fait connaissance d'un vieux monsieur, Ernest le Floch, qui attend que son adolescent de petit-fils, veuille bien rentrer de son rendez-vous amoureux. Or, le vieil homme est inquiet car il est près de 21h30 et pour revenir, il doit traverser une forêt sur un kilomètre... bien sûr, la nuit, on ne sait jamais sur qui l'on peut tomber : animal ou humain ou.... fantôme? C'est ce que David son petit-fils, pense avoir rencontré : il raconte à son grand-père son étrange retour, la sensation d'avoir été suivi et surtout la rencontre avec une personne qu'il n'a pas bien réussi à identifier. En revanche, la description qu'il en fait plonge alors Ernest dans ses souvenirs et il va lui raconter une bien étrange histoire, venue tout droit du XVIIIème siècle, juste avant la Révolution Française...
On remonte donc le temps, pendant quelques pages et nous assistons, malheureusement, au premier meurtre de ce roman : le Vicomte d'alors, seigneur des terres de Saint-Mazé, est victime d'une terrible injustice et est assassiné. Révolté par ce qui lui arrive et avant qu'il ne succombe à ses blessures, il lance alors une terrible malédiction contre les villageois et leurs descendants, en leur promettant de revenir se venger, mais uniquement de ceux qui sont coupables d'un quelconque crime...
Vous comprenez bien que David, le petit-fils d'Ernest, est interloqué et ne semble guère croire à ces "histoires de bonnes femmes". Ce qui est plus surprenant, en revanche, est que le vieil homme, lui, y croit et est même très inquiet. Plus étonnant encore, il souhaite avertir les habitants du village du retour du fantôme du Vicomte, un retour qu'il qualifie d'anticipé, ce qui est signe, selon lui, de grands malheurs à venir... On comprend alors qu'il n'est pas le seul à adhérer à cette légende mais que c'est aussi le cas de tout le village... Vraiment bizarre, non? On apprend aussi dans ce prologue que ce mystérieux esprit frappe tous les ans, quasiment à la même période : Ernest se demande alors (et nous avec) qui sera la victime de l'année...

Le chapitre 1 commence quelques semaines plus tard, le 14 mai (c'est à cette période que se manifeste le fameux fantôme du Vicomte) et cette fois, nous faisons connaissance avec Bernard Siglot, un homme qui rentre au petit matin de son travail par la fameuse forêt : la route est mauvaise, il est fatigué, il y a du brouillard et même s'il est vigilant, il aperçoit à la dernière minute, au détour d'un virage, une silhouette sombre, traversant quasiment devant lui. Il n'a pas d'autre choix que de freiner brutalement et malheureusement, ce qui arrive souvent dans ces cas-là, surtout quand la route est humide, la voiture fait une embardée et il se retrouve au fossé. Après un bref évanouissement, vu l'heure de son accident (il est entre 5 et 6 heures du matin) il sait qu'il ne pourra compter que sur lui-même : son téléphone portable étant inutilisable, sa voiture dans le fossé, il décide de rendre au couvent qui se situe pas très loin de l'endroit où il est, pour demander de l'aide.
Malheureusement, il va avoir le choc de sa vie car il va tomber sur un cadavre, laissé devant cet édifice religieux (je vous passe les détails mais sachez qu'il y a de quoi être traumatisé à vie)
Le capitaine de gendarmerie, Julie Sauvage, appelée sur les lieux du crime, comprend que ce meurtre n'est pas banal (l'homme a été horriblement torturé et mutilé), décide en peu de temps de faire appel au célèbre Commandant Gerfaut dont la réputation n'est plus à faire et qui possède une formation unique (il est même diplômé du FBI). Elle sollicite donc l'aide de la procureure de la région qui connait bien le patron de notre héros. Un coup de téléphone plus tard, le sieur Gerfaut qui se trouve justement en sa compagnie, accepte de venir aider la jeune gendarme à résoudre ce mystérieux crime des plus barbares, pressentant déjà qu'il pourrait être l'oeuvre d'un tueur en série...
Voilà donc, comment Gabriel Gerfaut se retrouve à mener l'enquête et bien sûr, il ne vient pas seul, il est accompagné de ses deux aides Adriana Guivarch et Paul Castani... la première, étant visiblement avec lui depuis des années au point de quasi le connaître par coeur ; le second, les ayant rejoints récemment (nous apprend-on dans une note qui nous renvoie à l'un des précédents) Ils forment donc la "Dream Team" de la Crim. ;)

Evidemment, je vous ai planté le décor, vous comprendrez donc aisément que j'en resterai là ;) A vous de mener l'enquête en compagnie des forces de l'ordre, qu'elles soient de la police ou de la gendarmerie. Il est intéressant, d'ailleurs, de les voir travailler en bonne intelligence et non pas en rivalités, comme on nous le présente très souvent, que ce soit dans les séries ou les romans. D'ailleurs, la bonne ambiance qu'il y a entre tous ces enquêteurs est vraiment agréable à lire et m'a amenée plus d'une fois à un sourire. Ceci dit, cela vient en grande partie à la personnalité chaleureuse du légendaire Commandant Gerfaut.

Je l'avoue, j'ai succombé à son charme : non pas à son physique parce que ce n'est pas ce qui importe ici mais bel et bien à son intelligence et surtout ses rapports avec les autres : il a à la fois un fichu caractère et ne se prive pas de le montrer et en même temps, il met à l'aise tout le monde. Il crée très vite des relations cordiales SAUF évidemment, s'il veut mettre mal à l'aise ou manipuler son interlocuteur ou interlocutrice, pour les besoins de son enquête. C'est un homme brillant, qui a une mémoire hors-norme, qui raisonne comme personne et pourtant, son humanité, (ce n'est pas un être sombre, au contraire il est chaleureux et rit d'ailleurs souvent cet homme-là) parfois, lui fait faire des erreurs. C'est sans doute ce mélange qui fait que l'on succombe à son charme et ce n'est pas sa binôme, Adriana qui dira le contraire.
Il faudra sans doute que je remonte aux premiers tomes pour comprendre leur relation unique : bien sûr, ils sont collègues, s'entendent plus que bien, et savent comment l'autre va agir ou réagir dans l'enquête MAIS cela n'est pas tout : il y a une étrange attirance qui les unit, un lien particulier (la touche de romance qui peut attirer les amateurs du genre qui vont alors espérer que, un jour, peut-être, ils franchiront le pas ^^ ) qui les rendent encore plus attachants l'un et l'autre car évidemment, comme ils travaillent ensemble, ils savent tous deux que s'ils franchissaient la ligne rouge, leur duo s'arrêterait. Bref, leur relation est vraiment intéressante car ils se complètent parfaitement l'un l'autre.

Adriana est tout aussi ou quasi brillante que lui, c'est une policière exceptionnelle et elle a cette touche féminine qui fait que parfois, elle prend le relais quand il se renferme sur lui-même ou qui permet que certains se confie davantage à elle qu'à lui. En tout cas, elle sait être féroce si les besoins de l'enquête se font sentir et ne mâche pas ses mots, y compris lorsque sa tête de mule de commandant fait n'importe quoi. Bref, une héroïne à la fois féminine et puissante, comme je les aime.

Enfin, il y a Paul qui semble être le plus ouvert de tous : il est encore en stade d'apprentissage alors que c'est lui aussi un policier aguerri mais il est évident qu'il est encore légèrement en retrait car il ne réalise pas totalement pourquoi il a eu la chance d'être pris dans cette équipe : on sent l'admiration pour ses deux collègues et cela le laisse, pour le moment du moins, un pas en arrière mais quand il faut être là, il est là et est efficace. C'est un personnage qui va s'en doute se bonifier et se révéler au fil des prochains tomes.
Tous les trois sont à la fois impitoyables avec les coupables mais terriblement humains avec les autres : c'est pourquoi, sans doute, en quelques pages, on s'attache à eux et que je les ai qualifiés de "Dream team".

Les personnages secondaires sont tout aussi réussis : je ne sais pas si on les recroisera mais en un tome, Gilles Milo-Vacéri les rend si intéressants qu'on espère les recroiser dans ceux à venir : j'ai bien aimé la capitaine de gendarmerie, Julie Sauvage, là encore, humaine malgré un métier qui n'est pas facile tous les jours. Elle aurait parfaitement sa place avec ce trio : professionnelle, sensible, intelligente, humaine et pleine d'humour, elle sait quand il lui faut faire appel à plus forte qu'elle et s'entend parfaitement avec Adriana car elle est comme elle
.
J'ai beaucoup apprécié aussi les autres gendarmes que ce soit Laurent ou Jacques ou encore cette journaliste que l'on semble penser superficielle au départ mais qui comme les autres, a aussi ses qualités ou encore la mère supérieure du couvent mais aussi les religieuses que l'on côtoie, le maire, le médecin légiste etc... Bref, plein de personnages bien différents les uns des autres (je ne vous parle pas volontairement des moins sympathiques mais je les prends en compte bien sûr) mais qui contribuent à créer un univers unique, qui ressemblent parfois à une sorte de famille (avec tout ce que cela suppose, le soutien mais aussi les non-dits) et cela permet, par moment, d'alléger l'atmosphère parfois pesante de cette enquête, qui n'est pas des plus simples.

Evidemment, je ne suis pas une spécialiste du polar mais force est de constater que Gilles Milo-Vaceri sait mener son lecteur là où l'on ne s'y attend pas : il distille intelligemment les indices qui font que l'on perçoit peut-être une part de la vérité MAIS à aucun moment, comme je l'ai dit avant, on ne devine le coupable avant la fin. Ben oui, je l'avoue, je n'ai pas la mémoire à tiroirs de notre commandant et encore moins la clarté de son intelligence hors-norme.

De plus, je vous rappelle que cette enquête n'est pas banale car nous avons à faire à une malédiction et l'on se demande forcément qu'elle est la part du vrai et du faux, là dedans : est-ce un admirateur ou un descendant du Vicomte qui se sert de cette légende pour régler chaque année ses comptes? ou est-ce un tueur en série, comme semble le croire au départ le commandant Gerfaut, et donc qui perpétue ses crimes simplement par hasard à cet endroit? ou est-ce encore tout "simplement" le fantôme qui vraiment vient se venger des descendants de ses assassins ou tortionnaires? ou est-ce un mélange de tout cela? ou encore une autre hypothèse à laquelle vous n'avez pas encore pensé? de plus, pourquoi un cadavre devant un couvent ? quel est le rôle de ce lieu sacré? quel rapport avec notre fantôme des temps ancien ou moderne? On sait bien qu'à l'époque de la Révolution Française, moment où notre Vicomte a été assassiné, il n'était pas bon être noble ou religieux : est-ce que cela a un lien là encore? ou pas du tout? puis, pourquoi ce titre de 7 fantômes? qui sont-ils? vous avez bien compris que notre Vicomte pouvait être l'un d'entre eux mais qui sont les autres dans ces conditions? et pourquoi ce chiffre de 7? un chiffre qui n'est pas innocent non plus et chargé de tellement de symboles que l'on ne peut, là encore, que supposer à quoi il correspond.
Evidemment, vous aurez toutes les réponses à ces questions et à bien d'autres qui vous viendront au fil de votre lecture, en lisant donc cette quatrième enquête du Commandant Gerfaut ;)

Sachez simplement que la vérité n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît et que les fantômes que l'on rencontre dans ce roman appartiennent à des époques bien sombres...

Enfin, je terminerai par la qualité d'écriture de notre auteur : terriblement efficace. Elle est fluide, semble en apparence très simple mais il maîtrise parfaitement à la fois le vocabulaire judiciaire, policier, religieux et tout ce qui lui est utile pour décrire cette intrigue. Certes, parfois, les descriptions des cadavres ou autres ne sont pas faciles à lire mais en même temps, on ne tombe pas dans le gore (si vous voyez ce que je veux dire) : c'est parfois violent en raison de l'histoire mais ce n'est pas gratuit et c'est pour cela, sans doute, que j'ai autant adhéré à ce roman. Pour moi, il est l'un des maîtres du suspense actuel et j'espère bien que son talent, dans ce domaine, va continuer à être chaque jour un peu plus reconnu. Franchement, je pense que les amateurs ou amatrices de Michel Bussi y trouveront leur compte (je pense, notamment, à certaines lectrices qui suivent le blog et qui se reconnaîtront ;) et à qui ce roman devrait plaire, j'en suis sûre :) )

Et les défauts me direz-vous? et bien sincèrement, je n'en trouve pas. le roman n'est ni trop long, ni trop court et a un rythme qui me convient parfaitement. de plus, comme je l'ai dit avant, on ne tombe jamais dans la gratuité violente que l'on peut trouver ailleurs et qui ne me convient pas, à moi. Quant à la fin, elle se termine par une touche qui a fini de m'enthousiasmer :) mais bien sûr, vous n'en saurez rien ;) A vous d'aller la découvrir ;)

J'ai complété aujourd'hui ma collection des aventures du Commandant Gerfaut en achetant le tome 2 qui est en promotion, en numérique, comme le tome 1 (mais que je possédais déjà) Ce sont des formats plus courts car parus chez HQN qui en possède encore les droits.

Bref, j'espère vous avoir convaincus de mener l'enquête avec le Commandant Gerfaut et son équipe car si Gilles Milo-Vacéri a réussi à me convaincre, moi, une non-amatrice de polars, vous comprenez bien que c'est parce que son roman est plus que réussi ;)
Lien : http://solysbooks.blogspot.f..
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Ce que j'aime avec les aventures du commandant Gerfaut c'est que sous couvert d'enquêtes policières Gilles Milo-Vaceri nous emmène toujours plus loin.

Cette fois-ci une terrible malédiction proférée par le vicomte de Saint-Mazé va être à l'origine de tout. Vicomte assassiné en cette période trouble de la révolution pour des raisons mensongères et terribles.
C'est ainsi que chaque année depuis 1790, son fantôme revient hanter les bois du canton, Ses bois et fourbir les armes de sa vengeance comme il l'a promis à ses assassins.

Ici encore on va suivre une enquête pointue et surtout particulièrement bien documentée. C'est ce que j'aime avec Gilles. Il ne se lance pas à l'aveuglette. On pourrait presque croire qu'il suit son héros sur place pour nous faire vivre l'action en direct.

Lorsque, chaque année, dans les nuits qui entourent la mort du vicomte on se promène à Saint-Mazé c'est pour n'y croiser pas âme qui vive. La malédiction fait encore et toujours son effet sur les habitants et peu aiment être dehors et particulièrement aux alentours des bois ces nuits-là.
De retour de son travail en 3/8, un habitant du bourg va être amené à côtoyer ce qu'il pensait sa plus grande peur. Les bois sont sombres, il y a peu de passage si ce n'est aucun et l'ambiance est lourde.
Traversant la route sans crier gare, une silhouette fantomatique va le troubler au point de l'amener dans le fossé. Mais ce sera en allant chercher du secours au couvent tout proche que l'horreur la plus sanglante lui apparaîtra sous la lumière crue et cruelle des projecteurs : un cadavre affreusement torturé l'y précède.

Acte unique ou tueur en série?
Les circonstances de la mort sont suffisamment affreuses pour que la capitaine de gendarmerie locale demande à faire appel à Gabriel Gerfaut.
C'est ainsi que notre commandant préféré et son équipe vont arriver sur les lieux.
L'enquête va hélas être complexe, longue et lourde en victimes.
Un vrai défi semble s'engager entre le tueur et Gabriel. IL est glissant comme une anguille et certains événements vont amener nos enquêteurs à revoir leur point de vue sur la superstition.
On sent cependant au fil des pages des heures sombres dans le passé des victimes. Petit à petit tout ne semble pas si lisse. On anticipe une histoire glauque, malsaine au vu des atrocités commises sur les corps des suppliciés.

Un acte de vengeance? Celle du fantôme du vicomte? Ou tout autre raison?
Nous allons suivre ainsi sur de nombreux chapitres les questionnements, indices et suggestions de ces enquêteurs hors norme. Car Gabriel Gerfaut ne se rend pas compte mais son caractère bourru, sa façon de faire humaine suivant un code d'honneur presque désuet marque ses coéquipiers.
Adriana est toujours aussi franche et on sent bien l'expérience au fil des années passées en compagnie de son commandant. Elle le seconde presque sans un mot, complète ses éventuelles lacunes et perce doucement les secrets du cerveau de son chef. Elle devient son digne successeur même si elle reste encore quelques wagons en arrière quand il décide de passer la vitesse supérieure.
Paul, qui leur tient compagnie depuis l'enquête sur la secte sataniste s'est bien intégré et a adopté les bonnes attitudes face à son patron irascible, surprenant mais profondément humain et compétent.

Cette fois encore cette enquête va nous emmener dans les tréfonds de l'âme humaine. Dans les recoins sombres des campagnes, de leurs superstitions arriérées et dangereuses.
Saint-Mazé ne lâche rien. Les habitants ne parlent pas ou peu, les carmélites ont fait voeux de silence. Cette rétention d'information n'est pas sans mettre des bâtons dans les roues de nos enquêteurs.
Le lecteur même sent l'ambiance lourde, les secrets cachés et ce côté "on ne partage rien avec l'étranger".
Cette enquête va au final nous choquer par sa férocité et son réalisme cru. Chaque corps retrouvé nous agresse par la violence exprimée dans chacune des plaies. La victime a souffert. Atrocement. Et le lecteur va, sous la plume malicieuse et subtile de l'auteur, commencer à douter.

Qui est donc réellement la victime dans tout ça? On suppose du lourd caché derrière un tel acte de barbarie. de la folie aussi peut être. Ou de la haine farouche et tenace.
Cela donne ainsi un contexte prenant à l'enquête. Chaque élément semble important. Comme Adriana, Paul, Julie et les autres, on essaie de voir ce que Gerfaut a observé si facilement et tait si farouchement. On s'interroge. On essaie de creuser nos souvenirs pour dénicher l'indice qui va nous faire comprendre. Mais jusqu'au dernier moment Gilles Milo-Vacéri garde le suspense. Même quand certains protagonistes en apprennent davantage, l'auteur nous laisse dans le flou. Toujours à essayer de deviner.

C'est encore une enquête que j'ai adoré suivre. On est tenu en laisse de bout en bout. Les indices arrivent, les questions aussi et le lecteur fait de nombreuses conjectures.
Je suis actuellement dans une série de lecture sur les méfaits des superstitions, de la peur face à l'inconnu et à la différence. Cette fois encore, le pire assassin n'est pas toujours le plus coupable, le plus abject des êtres humains. Cette fois encore on plonge dans les horreurs de l'âme humaine, dans la folie des hommes. Et outre un très bon moment de lecture, c'est toute une réflexion sur les outrances de l'Homme qui en ressort.
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Nous sommes dans un village calme, paisible, un village où, tout de même, un grand-père s'inquiète parce que son petit-fils est en retard. Je vous rassure : il sera simplement en retard, mais … aurait-il croisé un fantôme ? Impossible, me direz-vous, et je ne pourrai pas vous le reprocher. Fin ? Pas vraiment. Un cadavre atrocement mutilé est retrouvé le lendemain, et ce n'est pas un fantôme qui a pu commettre cet acte. Qui, alors ? La capitaine chargée de l'enquête demande l'aide du commandant Gerfaut, spécialiste des tueurs en série (qui, souvent, se passerait bien de l'existence des tueurs en série). Lui et son équipe viennent donc en renfort, et leur présence ne sera pas de trop, parce qu'un nouveau crime est rapidement commis.
Le point commun entre les victimes ? Ce sont des hommes, des notables, très bien insérés dans la société, aucun souci de ce côté-là. Qui pouvait donc leur en vouloir ? Comme toujours, il faut chercher le mobile dans le passé des victimes, qui est loin d'être aussi lisse qu'ils voudraient bien le faire croire, ou plutôt, qu'ils ont réussi à le faire croire.

Oui, j'ai toujours l'impression de spoiler un peu quand je parle des thèmes qui sont abordés, et le fait que l'action se situe dans un petit village de province fait partie de cette composante. Tout le monde se connaît, et les idées progressistes ont rarement droit de cité. Ceux qui sortent de la norme dérangent, ceux qui le sont non, surtout s'ils sont des hommes riches et connus, même si cette connaissance est simplement dans leur petit cercle provincial.
Et le fantôme, me direz-vous, celui du vicomte Louis-Henri de Mazé-Pasquier ? Je l'ai trouvé fort sympathique, lui qui ne cesse, finalement, de rappeler que l'injustice existe toujours, tant d'années après qu'il en a été victime.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Coup de coeur ! Je suis définitivement accro et sous le charme du commandant Gabriel Gerfaut.

Dès les premières lignes, j'ai été happée par l'histoire que nous conte Gilles Milo-Vacéri : la tragique destinée du vicomte Louis-Henri de Mazé-Pasquier accusé faussement d'un crime qu'il n'a pas commis et lâchement assassiné le 13 mai 1789. Depuis le village de Saint-Mazé est sous le coup d'une malédiction et le vicomte revient tous les ans à la date anniversaire pour rendre justice.

Et devinez ce qui s'est produit en cette belle journée du dimanche 14 mai 2017 ? Un crime vraiment abominable, le tueur a torturé la victime d'une façon atroce. C'est ainsi que notre commandant Gabriel Gerfaut accompagné d'Adriana et de Paul va se retrouver en Sologne, aux portes d'un couvent de carmélites et dans un village où le silence est de rigueur, surtout face à des étrangers.

Retrouver Gabriel Gerfaut et son auteur est un pur délice. Notre commandant est en pleine forme. Il n'hésite pas à mettre en boîte son divisionnaire ce qui allège l'atmosphère après la découverte du corps. de même j'ai apprécié l'échange de rosseries amicales entre lui, Adriana et Paul. C'est fascinant de voir Gerfaut agir et réagir ainsi que sa manière de réfléchir. L'intrigue est tout à fait passionnante et addictive. Cela dit, il faut quand même avoir le coeur bien accroché pour supporter la lecture des blessures infligées et du mode opératoire. Quant au crime à l'origine de cette enquête, il est vraiment d'une barbarie inimaginable à tel point que mon esprit l'avait occulté. Gilles Milo-Vacéri nous plonge dans l'innommable et dénonce ce dont sont capables des hommes guidés par l'intolérance, l'étroitesse d'esprit, la bêtise et l'alcool. Comment un esprit humain peut-il concevoir une telle horreur, parvenir à un tel degré de perversité et d'abjection ? Malheureusement bien trop de faits divers sont là de nos jours pour donner raison à l'auteur.

Gerfaut est un spécialiste de la psychologie et il est captivant quand il explique comment le cerveau réagit face à l'horreur, à la mort. de plus, c'est quelqu'un de profondément humain. Adriana est toujours aussi efficace et indispensable à l'enquête. Elle a régulièrement des idées novatrices qui permettent à Gerfaut d'avancer. Leur entente est impressionnante. Elle le comprend à demi-mot et devance ses questions ; je crois bien qu'elle est la seule à parvenir à déchiffrer son écriture.

Alors que le mystère s'épaissit et que le nombre des victimes augmente, malheur à ceux qui ne coopèrent pas ! Un notable va se faire magistralement recadrer par Gerfaut ; quant aux carmélites, elles ne savent pas encore à qui elles ont affaire, elles vont se rendre compte que le silence n'est pas une option envisageable et surtout que rien n'échappe au regard et à l'intelligence acérés du commandant.

Gilles Milo-Vacéri multiplie les fausses pistes et j'ai eu beau me triturer la cervelle, je n'ai jamais trouvé ce qu'avait pu découvrir Gerfaut. Attendez-vous à de grosses surprises et si je peux me permettre un conseil, ménagez-vous une large plage de temps avant de commencer la lecture de « Les sept fantômes » car une fois lues les premières lignes, vous ne pourrez plus vous arrêter avant la fin. Personnellement je l'ai lu d'une seule traite et en ai oublié mon repas.

Les connaissances de l'auteur sont toujours aussi pointues qu'il s'agisse du fonctionnement des forces de police, de la gendarmerie ou des stups. Il souligne d'ailleurs les difficultés que rencontrent gendarmes et policiers obligés de multiplier les heures supplémentaires à cause des restrictions budgétaires. Quant à son écriture… Je sais, à chaque fois que j'ouvre un de ses livres, que je ne serai pas déçue. Sa plume est incisive, précise, son style plein d'élégance et il manie l'humour comme personne. Il joue avec ses lecteurs en développant fausses pistes, intrigues multiples et rebondissements incessants. Mais plus que tout, j'aime ses personnages qui sont toujours très humains, pleins de valeurs et j'ai énormément apprécié la colère de Gabriel Gerfaut à la fin. C'est pour cela qu'à chaque fois que je ferme un de ses ouvrages, ma liste d'amis s'agrandit et j'ai toujours beaucoup de mal à les quitter.

Un immense MERCI à Anita Berchenko, Gilles Milo-Vacéri ainsi qu'aux Éditions du 38 qui m'ont permis de lire « Les sept fantômes » en avant-première. Merci pour votre confiance !

Conclusion : foncez ! « Les sept fantômes » vont vous ensorceler…
Lien : http://au-pays-de-goewin.ove..
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Connaissez-vous Saint-Mazé en Sologne ? C'est un petit village tranquille, en apparence, mais si vous tendez l'oreille, vous entendrez probablement parler de la légende du Vicomte de Saint-Mazé... Les touristes que nous sommes en rient bien, tout du moins jusqu'à ce qu'un fantôme apparaisse aux yeux de plusieurs d'entre eux. L'étrange pourrait s'arrêter là mais lorsqu'on y ajoute un meurtre, qui plus est d'une horreur indicible, il n'y a alors qu'une solution : demander le soutien du Commandant Gerfaut. C'est cette histoire que le brillant Gilles Milo-Vacéri nous raconte dans ce quatrième tome "les sept fantômes", publié aux Éditions du 38.

Gabriel Gerfaut, talentueux flic à la Crim de Paris, est une fois de plus bien entouré, tant par une équipe locale dévouée, que par Adriana et Paul, respectivement son bras droit et sa nouvelle recrue. Arriveront-ils ensemble à bout de ce cauchemar ? Découvriront-ils à temps tous les secrets du village en démêlant la fable de la réalité ?

J'ai à nouveau été captivé par le récit de l'auteur. le rythme soutenu et la fluidité de son écriture servent une histoire au suspense haletant. Lorsqu'on y ajoute un travail de recherche minutieux et des valeurs humaines indéniables, on prend alors beaucoup de plaisir avec cette lecture.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Aujourd’hui encore, deux femmes qui s’aiment ou deux mecs qui se tiennent par la main, dans certaines campagnes reculées, ça fait les choux gras de ces connards d’arriérés, enterrés vivants dans leur morale à deux balles, les pieds ayant pris racine dans la boue des traditions.
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